Bonne nouvelle les amis,
Je devrais être en possession d'un extrait du KTB de l'UC 70 à la date du 27.5.17 le w/e prochain. Nous saurons alors exactement ce qui s'est passé.
Cdlt
Yves
GENERAL DE BOISDEFFRE Trois-mâts
Re: GENERAL DE BOISDEFFRE Trois-mâts
www.histomar.net
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
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Re: GENERAL DE BOISDEFFRE Trois-mâts
Bonjour à tous, un grand merci pour ce déluge d'informations nouvelles. Grâce à vous le Général de B retrouve ses étoiles. A bientôt . JPC
Jean Pierre Clochon
- Terraillon Marc
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Re: GENERAL DE BOISDEFFRE Trois-mâts
Bonjour Olivier
Quelle est l'origine du plan du Boisdeffre ?
A bientot
Quelle est l'origine du plan du Boisdeffre ?
A bientot
Cordialement
Marc TERRAILLON
A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
Marc TERRAILLON
A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
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Re: GENERAL DE BOISDEFFRE Trois-mâts
Bonjour Marc
Il est extrait de l'ouvrage "Les derniers grands voiliers- Histoire des Longs-Courriers Nantais de 1893 à 1931" de Louis Lacroix édité chez Peyronnet en 1937
J'ai trouvé une édition originale dans une brocante Samedi dernier. Malgré le prix
j'ai craqué ... et je ne regrette pas; c'est une mine d'or.
Olivier
Il est extrait de l'ouvrage "Les derniers grands voiliers- Histoire des Longs-Courriers Nantais de 1893 à 1931" de Louis Lacroix édité chez Peyronnet en 1937
J'ai trouvé une édition originale dans une brocante Samedi dernier. Malgré le prix

Olivier
olivier
- Terraillon Marc
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Re: GENERAL DE BOISDEFFRE Trois-mâts
Argh !!!
Merci Olivier !!!
A bientôt .
Merci Olivier !!!
A bientôt .
Cordialement
Marc TERRAILLON
A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
Marc TERRAILLON
A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
Re: GENERAL DE BOISDEFFRE Trois-mâts
voici donc l'arbitre, un extrait du KTB. Comme vous le voyez, l'épisode est très succinctement relaté à la date du 27 vers 17h et des poussières, heure allemande:
un grand voilier d'environ 2000 t. GRT coulé.
Pas de nom, rien. Preuve qu'il n'y a pas eu de contact entre les naufragés et le s/marin. Météo ? Sans doute car le lendemain matin, Fürbringer écrit "fort vent et houle d'ouest"

Pas tjrs évident à déchiffrer surtout quand la qualité de la repro fait défaut, n'est-ce pas. Et pourtant l'écriture de Fürbringer est très lisible comparée à beaucoup d'autres.
Cdlt
Yves
un grand voilier d'environ 2000 t. GRT coulé.
Pas de nom, rien. Preuve qu'il n'y a pas eu de contact entre les naufragés et le s/marin. Météo ? Sans doute car le lendemain matin, Fürbringer écrit "fort vent et houle d'ouest"

Pas tjrs évident à déchiffrer surtout quand la qualité de la repro fait défaut, n'est-ce pas. Et pourtant l'écriture de Fürbringer est très lisible comparée à beaucoup d'autres.
Cdlt
Yves
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Re: GENERAL DE BOISDEFFRE Trois-mâts
Encore une fois merci pour cette preuve définitive qui permet de clore le dossier de mon marin Goarzin et de rectifier la date de sa mort. Le pauvre a vécu quelques mois de plus que ne l'indique l'Etat-Civil, mais à son dernier voyage il n'aura pas revu son pays. JPC
Jean Pierre Clochon
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Re: GENERAL DE BOISDEFFRE Trois-mâts
Bonjour à tous,
Le KTB de l'UC 70 fait avancer les choses et je comprends mieux le jugement de 1923 qui déboute les propriétaires de la cargaison de leur demande d'indemnité de guerre.
Le commandant Fürbringer ne donne pas le nom du voilier, laissant planer un doute dans lequel se sont engouffrés les avocats de l'assureur.
En fait, c'est la découverte, à cette époque, du vêtement et du portefeuille du marin qui a fait penser au Boisdeffre. Vareuse et portefeuille étaient peu endommagés et avaient donc peu séjourné dans l'eau. L'avocat de l'assurance soutint donc la thèse suivante :
"Parti en Janvier du Chili (5 mois auparavant) le Boisdeffre aurait du avoir passé cette zone depuis longtemps. Pour expliquer cette trouvaille d'objets presque intacts sur les côtes de France, il fallait donc admettre que le Boisdeffre s'était perdu par fortune de mer longtemps auparavant dans les mers du sud. L'équipage, naufragé sur une côte quelconque, avait du être recueilli bien après par un autre navire, torpillé à son tour à l'approche des côtes françaises, comme cela arrivait chaque jour."
Le scénario était particulièrement tordu car le passage du Horn, même dans le sens Chili-Europe, n'était pas une partie de plaisir, et il fallait ensuite se sortir de la zone des calmes équatoriaux. 130 ou 140 jours de traversée n'étaient pas complètement hors norme.
Mais avocats et assureurs sont connaisseurs en raisonnements tordus et le juge du King's Bench Division, à Londres, refusa toute indemnité de guerre. Pourtant il ajouta, curieusement, qu'il y avait tout de même de grandes chances pour que le Boisdeffre ait bien disparu par fait de guerre!!
Le capitaine Lacroix, trompé par ce jugement de 1923, ne mentionne pas l'UC 70. Randier, qui s'est beaucoup inspiré de Lacroix et n'a sans doute pas eu accès au KTB du sous-marin en question, reprend en 2000, dans son superbe ouvrage sur les grands voiliers, la thèse de la disparition sans parler de torpillage.
Bref, aujourd'hui, grâce à un spécialiste
de la sous-marinade, nous avons le journal de bord de Fürbringer et je crois que le mystère est définitivement levé sur le sort de ce malheureux navire, de toute évidence torpillé le 27 Mai 1917.
Cordialement
Olivier
Le KTB de l'UC 70 fait avancer les choses et je comprends mieux le jugement de 1923 qui déboute les propriétaires de la cargaison de leur demande d'indemnité de guerre.
Le commandant Fürbringer ne donne pas le nom du voilier, laissant planer un doute dans lequel se sont engouffrés les avocats de l'assureur.
En fait, c'est la découverte, à cette époque, du vêtement et du portefeuille du marin qui a fait penser au Boisdeffre. Vareuse et portefeuille étaient peu endommagés et avaient donc peu séjourné dans l'eau. L'avocat de l'assurance soutint donc la thèse suivante :
"Parti en Janvier du Chili (5 mois auparavant) le Boisdeffre aurait du avoir passé cette zone depuis longtemps. Pour expliquer cette trouvaille d'objets presque intacts sur les côtes de France, il fallait donc admettre que le Boisdeffre s'était perdu par fortune de mer longtemps auparavant dans les mers du sud. L'équipage, naufragé sur une côte quelconque, avait du être recueilli bien après par un autre navire, torpillé à son tour à l'approche des côtes françaises, comme cela arrivait chaque jour."
Le scénario était particulièrement tordu car le passage du Horn, même dans le sens Chili-Europe, n'était pas une partie de plaisir, et il fallait ensuite se sortir de la zone des calmes équatoriaux. 130 ou 140 jours de traversée n'étaient pas complètement hors norme.
Mais avocats et assureurs sont connaisseurs en raisonnements tordus et le juge du King's Bench Division, à Londres, refusa toute indemnité de guerre. Pourtant il ajouta, curieusement, qu'il y avait tout de même de grandes chances pour que le Boisdeffre ait bien disparu par fait de guerre!!
Le capitaine Lacroix, trompé par ce jugement de 1923, ne mentionne pas l'UC 70. Randier, qui s'est beaucoup inspiré de Lacroix et n'a sans doute pas eu accès au KTB du sous-marin en question, reprend en 2000, dans son superbe ouvrage sur les grands voiliers, la thèse de la disparition sans parler de torpillage.
Bref, aujourd'hui, grâce à un spécialiste

Cordialement
Olivier
olivier
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Re: GENERAL DE BOISDEFFRE Trois-mâts
Bonsoir à tous,
Un petit complément concernant le Général de Boisdeffre. (Source : "Cap-Horniers français" de Brigitte et Yvonnick Le Coat)
Le commandant en était le capitaine Pireau. Il était arrivé sur rade de Mexillones au début de Décembre 1916 et il lui fallut environ 40 jours pour charger sa cargaison de salpêtre. Il appareilla exactement le 14 Janvier 1917. Le torpillage probable ayant eu lieu le 27 mai, la traversée avait donc été effectivement longue, 135 jours. Habituellement, la durée moyenne était entre 100 et 125 jours.
Mais on peut penser que l'équipage en avait bavé dans les mers du sud, puis avait eu du mal à se sortir du pot au noir. C'est à quelques heures de l'arrivée au pays qu'ils ont rencontré l'UC 70 qui a scellé leur destin.
Sur rade de Mexillones se trouvait à la même époque le trois mâts Adolphe, de la compagnie Bordes, capitaine Auguste Mal.
Comme cela se faisait souvent sur les rades du Chili, le commandant Mal invita son collègue à diner à son bord. Pour le remercier de sa courtoisie, le capitaine Pireau lui offrit un tableau représentant son navire.
Voici ce tableau. C'est un document exceptionnel, car peut-être la seule représentation existante du Général de Boisdeffre, et aussi très émouvant, étant le dernier cadeau fait par le commandant à l'un de ses amis.

L'Adolphe lui, rentra sans encombre sur Nantes où il arriva probablement début Avril 1917. Il fut repris par le commandant Irénée Le Coat et reçut l'ordre de s'équiper de deux canons de 90 sur affût modèle 1916.
Il faudra bien sûr entraîner l'équipage et l'Adolphe fera des essais de tir au canon devant St Nazaire, sur la rade des Charpentiers. Il appareillera de St Nazaire le 22 Mai 1917 pour Taltal puis Iquique où il chargera 3500 t de nitrate en 12 jours seulement. Ce navire survivra à la guerre.
Ayant quitté St Nazaire le 22 Mai, il a n'a pas dû passer bien loin de l'UC 70, voire même du Général de Boisdeffre qui fut coulé 5 jours plus tard.
Voici une photo de l'Adolphe prise en 1918, dans les eaux américaines, alors qu'il venait de faire passer sa coque du blanc au gris sombre, la peinture de guerre...Il se rendait alors à Norfolk, dans le cadre de la mission Tardieu.
(National Maritime Museum Greenwich)
Cordialement
Olivier
Un petit complément concernant le Général de Boisdeffre. (Source : "Cap-Horniers français" de Brigitte et Yvonnick Le Coat)
Le commandant en était le capitaine Pireau. Il était arrivé sur rade de Mexillones au début de Décembre 1916 et il lui fallut environ 40 jours pour charger sa cargaison de salpêtre. Il appareilla exactement le 14 Janvier 1917. Le torpillage probable ayant eu lieu le 27 mai, la traversée avait donc été effectivement longue, 135 jours. Habituellement, la durée moyenne était entre 100 et 125 jours.
Mais on peut penser que l'équipage en avait bavé dans les mers du sud, puis avait eu du mal à se sortir du pot au noir. C'est à quelques heures de l'arrivée au pays qu'ils ont rencontré l'UC 70 qui a scellé leur destin.
Sur rade de Mexillones se trouvait à la même époque le trois mâts Adolphe, de la compagnie Bordes, capitaine Auguste Mal.
Comme cela se faisait souvent sur les rades du Chili, le commandant Mal invita son collègue à diner à son bord. Pour le remercier de sa courtoisie, le capitaine Pireau lui offrit un tableau représentant son navire.
Voici ce tableau. C'est un document exceptionnel, car peut-être la seule représentation existante du Général de Boisdeffre, et aussi très émouvant, étant le dernier cadeau fait par le commandant à l'un de ses amis.

L'Adolphe lui, rentra sans encombre sur Nantes où il arriva probablement début Avril 1917. Il fut repris par le commandant Irénée Le Coat et reçut l'ordre de s'équiper de deux canons de 90 sur affût modèle 1916.
Il faudra bien sûr entraîner l'équipage et l'Adolphe fera des essais de tir au canon devant St Nazaire, sur la rade des Charpentiers. Il appareillera de St Nazaire le 22 Mai 1917 pour Taltal puis Iquique où il chargera 3500 t de nitrate en 12 jours seulement. Ce navire survivra à la guerre.
Ayant quitté St Nazaire le 22 Mai, il a n'a pas dû passer bien loin de l'UC 70, voire même du Général de Boisdeffre qui fut coulé 5 jours plus tard.
Voici une photo de l'Adolphe prise en 1918, dans les eaux américaines, alors qu'il venait de faire passer sa coque du blanc au gris sombre, la peinture de guerre...Il se rendait alors à Norfolk, dans le cadre de la mission Tardieu.

Cordialement
Olivier
olivier
Re: GENERAL DE BOISDEFFRE Trois-mâts
Merci Olivier, superbe !
Yves
Yves
www.histomar.net
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
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