Halte au "devoir de mémoire" ?

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Eric15
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Re: Halte au "devoir de mémoire" ?

Message par Eric15 »

A pudriere,

Votre sœur aînée, à quel age ?
« Les hommes pour la plupart n’étaient pas gais ; ils étaient résolus, ce qui vaut mieux. »
Marc Bloch
POUDRIERE
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Re: Halte au "devoir de mémoire" ?

Message par POUDRIERE »

Merci Eric de vous intéresser à ma famille.
Cette soeur-là (j'en ai quatre) a bientôt 82 ans.
Amicalement.
Patrick Fournié
nono26
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Re: Halte au "devoir de mémoire" ?

Message par nono26 »

Bonjour à tous ,

permettez moi une petite digression dans le sujet, mais dans le cadre de la préparation des célébrations du centenaire, j'aurais aimé participer dans mon village, en mettant en valeur la mémoire de tous les vaillants qui figurent sur les monuments aux morts..
réponse : Ah non !! le thème célébré officiellement est : les conditions de vie à l'arrière...
Ai je révé ou halluciné je ???
Le centenaire de quoi au fait ?? Le début de la guerre , la guerre dans son ensemble, les souffrances des soldats ou tout ça ???

Je suis très déstabilisé par cette démarche réductive et j'attends tout vos avis éclairés..
Je ne changerai rien à ma démarche personnelle , qui est la quête absolue de leur souvenir.... mais quand même ... J'ai du mal à suivre ....

Très cordialement à tous ..

Nono
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le begue
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Re: Halte au "devoir de mémoire" ?

Message par le begue »

Bonjour à tous,
Bonjour Nono,

Moi aussi, petite digression.
C'est dans l'air du temps, mon pov' monsieur (ritournelle bien connue).
"A l'amicale des fusillés, on vous dira qu'ils sont morts pour rien" (autre ritournelle, mais moins bien connue)

Et justement, puisqu'on en parle, de nos jours, vaut mieux être fusillé que mort au Champ d'Honneur.
Les héros, c'est dépassé. L'esprit de révolte, voilà qui est gratifiant !
Après cela, ne chicanons point sur les détails. Déserteur ? Insoumis ? Mutin ? Qu'importe ! Dans tous les cas, des révoltés donc de vrais citoyens.

Dans ce contexte où seul le vernissage de nombril a de l'importance, mieux vaut pour un maire, à quelques jours des municipales, gratifier ses concitoyens.

D'un autre côté, si on évite l’empathie, il y a des choses très intéressantes à raconter sur les arrières.
Exemple : de l'influence sur le quotidien de l'absence de potasse, matière première nécessaire et aux agriculteurs et aux usines d'armement.
On peut ainsi donner aux élus en manque d'imagination quelques sujets à gratter.

Amicalement,
Louis.
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Achache
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Re: Halte au "devoir de mémoire" ?

Message par Achache »

Bonjour à tous ,

permettez moi une petite digression dans le sujet, mais dans le cadre de la préparation des célébrations du centenaire, j'aurais aimé participer dans mon village, en mettant en valeur la mémoire de tous les vaillants qui figurent sur les monuments aux morts..
réponse : Ah non !! le thème célébré officiellement est : les conditions de vie à l'arrière...
Ai je révé ou halluciné je ???
Le centenaire de quoi au fait ?? Le début de la guerre , la guerre dans son ensemble, les souffrances des soldats ou tout ça ???

Je suis très déstabilisé par cette démarche réductive et j'attends tout vos avis éclairés..
Je ne changerai rien à ma démarche personnelle , qui est la quête absolue de leur souvenir.... mais quand même ... J'ai du mal à suivre ....

Très cordialement à tous ..

Nono
Bonjour,

Nono :hello: , je partage tout à fait ton dépit
cependant : le thème célébré officiellement est : les conditions de vie à l'arrière.
je crois que, "plus calmement" ;) , il y aurait des choses à préciser de ce côté.
Officiellement : à quel niveau ? Local-Communal ? Ou plus généralement national ?
Il me semble avoir vu d'autres annonces du même thème "vie à l'arrière" mais ne retrouve pas les références...
Amicalement à toi.

Bien à vous,
[:achache:1]
Achache
Émouvante forêt, qu'avons-nous fait de toi ?
Un funèbre charnier, hanté par des fantômes.
M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
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violette
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Re: Halte au "devoir de mémoire" ?

Message par violette »

Bonjour à tous,
Bonjour à tous,
Il y a bien longtemps que je laisse le " Devoir de Mémoire " à ceux qui participent par obligation en s'en moquant éperdument, ou parce que cela est politiquement correcte et que l'on une bonne chance d'être sur la photo ....
En 2007, j'ai ouvert ce post:


pages1418/QUESTIONS-SUGGESTIONS/devoir- ... .htm#t1134

Suite à des échanges avec Arnaud j'ai écris dans la présentation de mon blog:

" Si l'expression " Devoir de Mémoire " à ses partisans, malgré un sens quelque peu " obligatoire ", je lui préfère aujourd'hui celle de mon ami Arnaud CARROBI: " Devoir de Savoir. "
Savoir minimum sur notre passé qui déclenchera peut-être un " besoin de Mémoire " et une participation active des jeunes au Souvenir de nos Anciens. "


Reprenant à mon compte le prologue de Maurice Genevoix..:

" Tout homme est solidaire. Il est ainsi comptable de ce qu'il est en mesure de transmettre. Et il l'est dans la mesure même de ce qu'il a personnellement reçu..."

... je n'ai même pas de " Devoir moral ." Simplement une continuité de ce qui se fait dans ma famille, une logique de transmettre le passé.

Cordialement, Patrice.
Entièrement d'accord avec vous, Patrice. Enseignante pour ma part, je m'attache à transmettre à mes élèves la mémoire non sous forme de devoir parce qu'une mémoire obligée ne me semble guère avoir de sens mais j'essaie d'éveiller en eux ce besoin de comprendre ce qu'on vécu les hommes avant eux, de s'en souvenir et peut-être de transmettre à leur tour.
C'était sans doute plus facile pour les générations précédentes, pour lesquelles les traces de la Grande Guerre étaient encore palpables. Il restait des survivants, la guerre avait concerné les parents, les grands-parents... Pour les enfants d'aujourd'hui, c'est de l'histoire ancienne, à la limite de la Préhistoire : leurs arrière-arrière-grands-parents. Mettons-nous à leur place et à leur âge. L'aspect humain est primordial pour les petits et l'important me semble que cette mémoire continue à vivre et à circuler. Autant la leur rendre accessible.
Pour Nono : il serait intéressant de connaître le raisonnement qui a conduit à choisir cet angle d'approche. L'association d'histoire locale de Clelles (38) prépare une exposition au musée du Trièves à Mens sur le même thème, un peu élargi peut-être : vie à l'arrière ( que vivaient les familles des soldats, sans leurs hommes ? ), retour des soldats après-guerre, etc... Il ne s'agit pas d'occulter ce qui s'est passé au front mais de comprendre les soldats dans leur contexte, ce qui est un autre versant de la quête qui est la votre, "la quête absolue de leur souvenir". La preuve en est que, parallèlement, l'association se charge de numériser pour le fonds d'archives du Trièves toutes les photos, courriers, etc... de soldats conservés dans les familles.
Le point de vue défendue par les membres de cette association est que l'aspect militaire, l'aspect vie au front, seront fort bien traité par des spécialistes, des personnes dont les compétences dépassent largement les leurs, et qu'il serait donc plus pertinent d'aborder des thèmes davantage en lien avec leurs connaissances propres d'historiens locaux, avec l'histoire locale en général. Il s'agit finalement de proposer un éclairage complémentaire.
Cordialement,
Violette
"Voici que point ton dernier jour - Dépose ici toute espérance - Hélas, comme un fardeau trop lourd"
F Carco in La Bohème et mon coeur
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stcypre
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Re: Halte au "devoir de mémoire" ?

Message par stcypre »

Bonjour,

Depuis des années je travaille des thèmes oubliés par l'Histoire de la Grande Guerre.
Par exemple les prisonniers de guerre en Allemagne, l'occupation allemande, la vie quotidienne des soldats et des civils, le tout bien entendu durant 1914-1918.
Lors des différents salons du livre (je suis l'auteur de 6 livres avec un septième en relecture), auxquels je participe les visiteurs ne semblent intéressés que par les parcours de régiments ou les batailles...
Dommage car par l'étude de mes thèmes favoris j'ai pu élucider beaucoup de choses...
Et puis lors de mes expos et conférences, je constate que les visiteurs et auditeurs trouvent les sujets pertinents...
J.Claude
la vérité appartient à ceux qui la recherchent et non à ceux qui croient la détenir.
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