Voici une présentation de notre association "Paysages et sites de mémoire de la Grande Guerre", qui porte le projet d'inscription sur la liste du Patrimoine mondiale de l'Humanité de l'UNESCO des "Paysages et sites de mémoire du front occidental de la Première Guerre mondiale", en coopération avec la Belgique (Région Flamande et Région Wallonne) :
Le centenaire de la Grande Guerre (2014-2018) sera un exceptionnel moment de transition entre le temps de la mémoire et le temps de l’histoire. Le temps de la mémoire fut celui des hommes, les anciens « poilus », et des témoignages. Le temps de l’histoire sera celui des historiens, qui portent la connaissance, et des lieux, qui portent désormais témoignage.
Les paysages et les sites de la Grande Guerre s’imposent dès lors comme les « témoins de pierre et de nature », qui perpétuent la connaissance et le souvenir, au cœur d’une histoire universelle. Il est donc nécessaire de protéger, de sauvegarder et de faire reconnaître cette trame paysagère mémorielle et historique afin de la transmettre aux générations futures. Telle est l’ambition du dossier de soumission présenté par l’association « Paysages et sites de mémoire de la Grande Guerre » auprès de l’UNESCO.
Afin de mener ce défi, l’association « Paysages et sites de mémoire de la Grande Guerre » a été créée le 12 juillet 2011. Elle fédère de manière exemplaire les 12 départements français du front occidental. Ces départements ont été choisis selon un critère historique (ceux qui ont reçu des indemnités de l’Etat à partir de 1919 afin de reconstruire leur territoire).
Au 1er décembre 2012, 9 départements sur 12 ont formellement adhéré à l’association : Nord, Pas-de-Calais, Somme, Oise, Aisne, Ardennes, Meuse, Meurthe-et-Moselle, Moselle) ; 3 sont en attente d’adhésion pour des raisons diverses (Marne, Vosges et Haut-Rhin). Enfin, l’adhésion de la Seine-et-Marne est à l’étude.
L’association s’est dotée d’un bureau :
• Co-présidents : Yves DAUDIGNY, sénateur, président du Conseil général de l’Aisne ; Christian NAMY, sénateur, président du Conseil général de la Meuse ;
• Président-délégué : Jean-Paul VINCHELIN, conseiller général délégué aux anciens combattants et au devoir de mémoire au Conseil général de Meurthe-et-Moselle ;
• Vice-présidents : Alain BLANCHARD, vice-président du Conseil général de l’Oise, chargé de l’Education et de la jeunesse ; Jean-Louis PIOT, vice-président du Conseil général de la Somme, chargé de la Culture et de la Coopération internationale ;
• Secrétaire général : Serge BARCELLINI, contrôleur général des Armées, conseiller spécial du ministre délégué aux Anciens combattants ;
• Coordinatrice : Marie-Madeleine DAMIEN, professeur de géographie à l’université de Lille-I ;
• Trésorier : Frédéric CASTIER, consultant ;
• Membres : Véronique HOOP, directrice générale adjointe des services du département de la Somme ; Vincent MALNOURY, directeur général adjoint des services du département de la Meurthe-et-Moselle ; Juliette ROY, responsable de projets au Conseil général de la Meuse ;
L’association dispose d’un siège à l’Union fédérale des Anciens combattants et d’un permanent, Pierre-François TOULZE.
Elle est relayée dans chaque département par un élu coordonnateur et par un chargé de mission du conseil général concerné.
L’association est en cours d’élargissement de sa base par l’adhésion des associations locales de sauvegarde des sites ainsi que des collectivités territoriales (communes, structures intercommunales, régions…) concernées par cette inscription.
Une initiative internationale :
L’assise du projet de soumission s’est rapidement élargie à partir de trois niveaux :
• Un niveau territorial transnational :
Ce projet de soumission résulte d’une volonté commune franco-belge d’inscrire les paysages et sites de mémoire du front occidental de la Mer du Nord à la frontière franco-suisse. L’Etat belge a inscrit dès 2002 sur sa liste indicative les « lieux de mémoire et monuments de la Grande Guerre, le Westhoek et les régions voisines ».
• Un niveau universel :
La France et la Belgique furent de 1914 à 1918 le champ de bataille du monde. Plus de 90 Etats existant aujourd’hui eurent des soldats ou des hommes engagés sur ces territoires. La France comme la Belgique sont donc aujourd’hui le champ mémoriel du monde.
Dès lors, le projet d’inscription ne pourra être qu’un projet universel dans lequel chacune des nations belligérantes sera partie prenante. A cette fin, l’association a reçu le soutien des services d’entretien des sépultures militaires : Commonwealth War Graves Commission (CWGC), Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge (VDK) et Pôle des sépultures de guerre et des hauts-lieux de la mémoire nationale (PSGHLMN). Une convention a été signée avec l’Office national des anciens combattants (ONAC) et la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives (DMPA) du ministère de la Défense. Parallèlement, des contacts ont été pris avec les différentes ambassades auprès de l’UNESCO afin de proposer que les principaux sites mémoriels de ces pays soient pris en compte. Tel est le sens, en particulier, des monuments et stèles des pays africains qui rappellent, dans de nombreuses régions, l’engagement des hommes de ce continent au sein des armées françaises et britanniques.
Par ailleurs, afin de dépasser les affrontements nationaux, de nombreux sites allemands sont proposés à l’inscription.
• Un niveau de continuité mémorielle :
En parallèle, l’association est à l’écoute des initiatives du même type, tant dans les Etats concernés par les autres fronts de la Première Guerre mondiale que dans les États de recrutement des troupes africaines et asiatiques, afin que soit examinée la possibilité de créer une continuité mémorielle.
Une approche paysagère, historique, socio-culturelle et éducative de la Grande Guerre
En privilégiant les traces du conflit et des commémorations, le projet s’inscrit dans une approche paysagère qui sauvegarde et valorise les lieux visibles (vestiges de tranchées, abris, villages détruits, nécropoles, mémoriaux, forêts…). Ce n’est pas la guerre mais ses conséquences pour l’homme et le paysage (la mort de masse, les destructions et les modifications des lieux) que tient à souligner ce projet qui s’inscrit pleinement dans les critères de l’UNESCO.
Le calendrier
• Demande d'inscription sur la liste indicative française déposée en février 2013 (inscription sur la liste indicative belge depuis 2002);
• Dépôt du dossier franco-belge à l’UNESCO : 2015 ;
• Inscription souhaitée au Patrimoine mondial : 2016.
Ce calendrier est vertueux car il s’inscrit pleinement dans celui du centenaire de la Grande Guerre. Cette soumission est soutenue par les comités belge et français du centenaire. Il a vocation à ouvrir le temps de l’après-centenaire, le temps de l’histoire.
PAYSAGES ET SITES PRESSENTIS (Partie française)

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