FORT DE BOURLEMONT

Sur les traces des combats et de combattants
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Frederic RADET
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Re: FORT DE BOURLEMONT

Message par Frederic RADET »

Re bonjour,

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Bourlémont, plan des dessus.

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Plan des dessous.
Pourtant, je suis un peu perdu par la nomenclature que tu utilise , étant complètement néophyte à ce sujet et qui, il me semble est trés technique, un glossaire ou un lien ferait mon bonheur pour les prochaines visites
Voici le site de Luc: http://www.fortiff.be/iff/

Cordialement,
Frédéric
On ne passe pas !
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TURPINITE
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Re: FORT DE BOURLEMONT

Message par TURPINITE »

Bonjour à tous,
effectivement, le site de l'IFF est une bonne base pour un départ, Nous travaillons d'arrache-pied, pour que le format papier sorte en 2008, c'est un travail gigantesque qu'effectue Luc, marco, Jean et jean-jacques, cela fait des années de visites sur le terrain et il est bien certain que ce travail gigantesque loin d'être terminé, n'aura pas pu voir le jour sans ces personnes de l'ombre qui par leur contribution ont permit cette création du site et plus tard, à la parution papier de l'index, tiens pour information, nous recherchons les noms Boulanger des batteries et forts de la place de Lyon, pour ceux qui en ont eu!
Amicalement
Florian
S'ensevelir sous les ruines du fort, plutôt que de se rendre.
La munition n'a ni amis, ni ennemis, elle ne connait que des victimes.
Si j’avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ; si je recule, tuez-moi.
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laurent provost
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Re: FORT DE BOURLEMONT

Message par laurent provost »

Merci d'avance et je suis toujours partant pour toutes les aventures... virtuelles, mes neurones et mes ressources cardiaques ne sont plus a la hauteur de mes envies :cry:
il est vrai , qu'a force de lire et de découvrir ici et la , une culture commence a poindre :) J' attends, comme d'autres avec beaucou de curiosité la suite...
a+
rolando
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Re: FORT DE BOURLEMONT

Message par rolando »

Bonsoir à toutes et à tous, bonsoir Turpinite,
Merci encore !
Il est vrai que le vocabulaire est parfois un peu technique, mais Turpinite fait un réel effort de vulgarisation et d’information. La petite touche sur les habitants des forts me plaît beaucoup (chauve-souris et botanique).
Je commence à réaliser que les forts sont des bâtisses complexes, prévues pour des petites garnisons autonomes, bien que répondant à des plans d’ensembles de défense.
Une chose me frappe dans ces passionnantes visites, c’est la quasi absence de mobilier.
J’ai bien vu des fours à pain, des cuisines, des lits supeposés, des portes en fer, est-ce que l’on a des exemples, d’infirmeries meublées, de salles d’officiers, de magasins (de toute sorte) en état, de latrines, de blanchisseries, des moyens de chauffage, et certainement bien d’autres choses nécessaires à la vie d’un fort ?

Bien cordialement, Caballero.
Caballero
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TURPINITE
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Re: FORT DE BOURLEMONT

Message par TURPINITE »

Bonsoir à tous, bonsoir Caballero,
ta question est pertinente, effectivement ce qui est quelquefois frustrant pour le public, c'est de visiter un ouvrage vide, dans le Séré de Rivières, nous n'avons pas eu la même chance que par exemple la ligne Maginot, les forts ayant subit des dégradatiions par l'occupant, récupération du moindre métal, ensuite les ferrailleurs, les collectionneurs et ensuite les vandales ont eu raison du peu qui restaient dans les forts. Pour te citer un exemple de reconstitions, à moins de faire n'importe quoi, rien que de reposer un banc rabattable dans un couloir, cela implique des déplacements sur plusieurs centaines de kilomètres, pour mesurer, récupérer une pièce existante encore, rarement, on trouve le tout sur un même site. Il existe effectivement comme tu as pu le voir à Bourlémont des chambrées reconstituées, c'est ce que l'on retrouve en général, uxegney possède une magnifique cuisine de guerre reconstitué, d'autres forts également, mais il existe dans certains forts à l'abandon, des pièces uniques qui attendent là que le temps fasse son oeuvre, pour les points de chauffage, nous avons soit des cheminées à l'âtre à l'ancienne, des calorifères, dans les futurs reportages, tu découvriras cela, ceci montrera égalemnt la rareté de certaines pièces, pour les latrines également.
Il faut savoir que je montre des forts qui ont une particularité, quelque d'unique, le reste restant quelque peu similaire, j'évite ainsi le double emploi. les latrines, tu en verras, notamment celles de Château-Lambert avec une chasse d'eau sur le siège pour les latrines officiers, un cas unique de latrines mle 1874 au fort du parmont, les édicules Goux, latrines en zinc pour le temps de paix.
le système Séré de Rivières comportant près de 600 ouvrages, tu vois ce que je veux dire, il faut faire un tri.
malheureusement, les salles nous parviennent vide, bien souvent le descriptif du fort n'existe plus, il est donc très diffcile à l'association d'identifier une salle ou une autre. Au niveau des infirmeries, cela consiste en une ou plusieurs casemates, voir un petit local comme à uxegney, comportant un lit qui est le même que le lit d'officier. là aussi, ce sera en ligne avec le fort en rapport, les forts comportaient une salle à manger, mess officiers, je ne connais pas de mess réaménagé en tant que tel, le mobilier se composait d'un bahut, d'une grande table et des chaises, ce mess se trouve en général à proximité de la cuisine officiers, car là aussi, le fort possède deux cuisines, une pour la troupe et l'autre pour les officiers. En ce qui concerne les magasins aux vivres, services administratif, ils ne sont pas réaménagés, certainement du fait que dans un fort, il y tellement de chose à voir, qu'il faut sacrifier ce que l'on pense avoir moins d'intérêt que le reste, ces magasins servent donc à l'association de pièces de stockage, réunion. En plus, les forts construit après la crise de l'obus torpille, 1885, n'ont plus les mêmes structures qu'un fort postérieur à 1885, ceux-ci sont en général plus petits, plus austères, faute de place, on réduit les services au strict minimum, donc certains disparaîtront naturellement.
cordialement
Florian
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rolando
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Re: FORT DE BOURLEMONT

Message par rolando »

Bonjour à tous, bonjour Florian,
Très intéressant tout ça ! Je lis les textes et regarde les images comme un feuilleton passionnant...
Il est probable que je ne suis pas le seul.
Une question "la crise de l'obus torpille" qu'est-ce ?

Bien cordialement, Caballero
Caballero
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TURPINITE
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Re: FORT DE BOURLEMONT

Message par TURPINITE »

Bonjour à tous, Bonjour caballero,
je vais essayé de faire court et clair comme le Morse!
Les fort Séré de Rivières de par leur construction sont prévu pour résister au plus gros calibre connu de l'époque, le 280mm en arme terrestre, avec des obus chargés en poudre noire.
Eugène Turpin, célèbre fabricant de jouets en caoutchouc colore ses créations avec de l'acide picrique, cette acide est connu comme colorant, mais également en médecine comme désinfectant et calmant les brûlures. Eugène Turpin réalisant des expériences régulièrement découvrit que l'acide Picrique avait des propriétés explosives. des expériences furent lancées, il déposa un brevet pour le gouvernement, l'acide Picrique sous sa forme explosive prit le nom de Mélinite (origine latine du mot voulant dire couleur de miel). après des expériences concluantes sur des échantillons en laboratoire, l'armée l'adopta. nous sommes en 1885. Un problème survient très rapidement et non décelé par Turpin, c'est la réaction instantanée de la Mélinite dès qu'elle est en contact avec un métal, elle explose, naturellement cela pose un énorme problème, déjà que Turpin a mis beaucoup de temps à trouver la manière de la couler dans le corps de l'obus, il suffira de la chauffer au bain marie à une certaine température, seulement cela ne résout pas le problème du contatc avec l'acier, la solution est trouvée malgré tout rapidement, on vernit ou étame l'intérieur des obus. seulement hormis les expériences en laboratoire et sur polygone, on ne connait pas la puissance de l'obus tiré sur un fort, on va donc en 1886 faire des expériences sur le fort de La malmaison avec canon de 155c et 220mm.
catastrophe, les parapets sont bouleversés, des rampes de brèche sont créées dans les fossés, certaines voûtes sont percées. les premiers forts à peine terminés, paraissent déjà dépassés. grosses remises en cause. voilà ce qu'est la crise de l'obus torpille qui par sa charge pour le 155 de 10kg de Mélinite au lieu de 1 kg de poudre noire, sa puissance est mille fois plus puissante, de plus l'obus par sa forme cylindro-ogivale, pénètre les voûtes avant d'exploser équipé d'un fusée à retard.
cela donnera naissance à l'apparition du béton spécila et un peu plus tard du béton armé. tous les ouvrages construit après 1886, le seront en béton, certains forts en maçonnerie seront modernisés en reçevant des carapaces de béton par au-dessus de la maçonnerie.
Amicalement
Florian
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rolando
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Re: FORT DE BOURLEMONT

Message par rolando »

Bonjour à toutes et à tous, bonjour Florian,

Je crois que le meilleur compliment que je puisse exprimer, c’est que j’ai tout compris !

Il y a bien des décennies, et pour des motifs pacifiques, j’ai manipulé de la mélinite.
J’ignorais la sensibilité de l’acide picrique en contact direct avec un métal.

La découverte et l’utilisation de la mélinite ont donc entrainé une modification dans la conception et la réalisation des forts puis, ceux-ci devenus obsolètes ont été désarmés, déclassés, désertés...
Les “munitionettes”, ouvrières chargées de remplir les obus de mélinite, héritaient d’un teint jaune caractéristique des dérivés nitrés, et ce n’était pas du bronzage !
Des poilus ont absorbé de la mélinite pour faire croire au médecin qu’ils avaient contracté la jaunisse (ictère).

De nouveau merci...

Bien cordialement, Caballero.
Caballero
CCA_ESAG
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Re: FORT DE BOURLEMONT

Message par CCA_ESAG »

Bonjour à Tous,
Bonjour Rolando,
Que Florian me pardonne si je marche sur ses plates bandes...Il corrigera si je me suis trompé.
La découverte et l’utilisation de la mélinite ont donc entrainé une modification dans la conception et la réalisation des forts puis, ceux-ci devenus obsolètes ont été désarmés, déclassés, désertés...
C'est tout le problème de Séré de Rivières. Parce que la construction (terre et briques) c'est avérée obsolète, alors, on a déclaré le système obsolète. Et c'est une erreur. D'une façon générale, le rideau défensif de Séré de Rivières est bien pensé et bien adapté. Mais l'histoire a eu tôt fait de jeté le bébé avec l'eau du bain. Ce qui est injuste (à mon sens) pour le concepteur du système fortifié.
Au demeurant, une visite des forts de la Place de Verdun renseigne immédiatement. Au nombre d'obus de tous calibre et des deux camps qu'ils ont reçu, ils devraient être transformés en moquette. Or, il n'en est rien. Les modifications (sur-bétonnage) ont donné toute satisfaction durant tout le conflit.
La volonté de désarmer les places fortes est liée à la volonté de récupérer l'artillerie des forts. La stabilité du front a fait penser au commandement français qu'ils n'auraient pas de rôle à jouer dans la bataille. Les allemands ont patiemment attendus...Vous connaissez la suite !
A la question "pourquoi Verdun ?". Tout simplement parce que c'est la seule Place forte que les allemands tiennent sous leur canon et que celle-çi ne dispose pas d'itinéraire logistique de grand gabarit. La cible était donc désignée.
D'où la "Voie Sacrée" et le jugement sec du Konprinz "Le camion français a vaincu le chemin de fer allemand". Il y en avait bien d'autres ...dont les poitrines...

Amicalement à tous,
Bernard.
rolando
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Re: FORT DE BOURLEMONT

Message par rolando »

Bonjour à tous, bonjour Bernard et merci,
Et pourquoi les forts belges n'ont-ils pas résistés à l'artillerie allemande ?
- absence de sur-bétonnage
- artillerie allemande particulièrement proche des ouvrages
- autres raisons...
En toute cordialité je me fais un peu l'avocat du diable, car je ne suis pas seul sur ce Forum, amicalement,
Caballero.
Caballero
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