Deux médailles pour un soldat mort en 1915.

[genevieveph]

Bonjour
Il s'agit d'un soldat du 6è RI, mort le 30 septembre 1915 au Bois Marteau dans l'Aisne à l'âge de 34 ans.
Qui peut me dire à quoi correspondent les deux médailles ?
Peut-on imaginer leur couleur ?
Merci à ceux qui peuvent m'aider

[fred S]

Bonsoir,
A gauche la médaille militaire et à droite une croix de guerre avec sa citation (étoile).Photo retouchée à l'époque, après l'attribution à titre posthume des deux décorations, pratique courante.

Un exemple:

[genevieveph]

Merci
Voulez-vous dire que ces médailles ont été rajoutées et qu'elles ne l'étaient pas sur la photo d'origine ?

L'origine de cet ajout était-il demandé par les familles ou systématiquement proposé ?

Ce sujet m'intéresse beaucoup...

[fred S]

Avec plaisir.

Cet ajout était demandé par les familles sur des portraits produits à partir de photos de l'intéressé, parfois un visage d'une photo ajouté à un uniforme, entre dessin et photo.Sur celle ci l'ajout est flagrant.

Ces deux décorations ont été décernées en nombre à titre posthume aux soldats et sous-officiers ayant obtenu la mention Mort Pour la France (la Médaille Militaire n'est pas attribuée aux officiers, à l'exception d'officiers supérieurs).

Sa fiche matricule ne reprend pas ces décorations, ce sujet vous aidera à en retrouver la trace:

pages1418/forum-pages-histoire/autre/gu ... 3116_2.htm

Un exemple d'un homme ayant obtenu les deux de son vivant (officier, la médaille militaire lui a été attribué quand il était encore sous-officier)Photo de 1915

[pierreth1]

Bonjour
Petite précision la médaille militaire crée par napoléon II ne peut être attribuée qu'aux militaires du rang et aux sous officiers,
avec une exception concernant les officiers: elle peut être attribuée aux offciers généraux (et non pas supérieurs, commandant, lieutenant colonel, colonel) et pour ces généraux à condition qu'ils aient commandé en tant que général face à l'ennemi. Autrement dit il est impossible à un officier general des services (intendance, santé etc..) de se voir attribuer cette décoration, la seule exception fut le médecin général Vincent qui l'a obtenu pour sa contribution à la lutte contre la typhoide (par la vaccination) à ma connaissance c'est le seul non commandant de brigade, division corps d'armee à l'avoir eu. Un colonel commandant d ebrigade ne pourrait pas l'obtenir non plus.
Ceci fait que pour un général être titulaire d ela medaille militaire est le sumum.
Cordialement
Pierre

[fred S]

Bonsoir Pierre,

Effectivement en écrivant "officiers supérieurs" je pensais à "généraux", mea culpa.

[armand]

Bonjour
Petite précision la médaille militaire crée par napoléon II ne peut être attribuée qu'aux militaires du rang et aux sous officiers,
avec une exception concernant les officiers: elle peut être attribuée aux offciers généraux (et non pas supérieurs, commandant, lieutenant colonel, colonel) et pour ces généraux à condition qu'ils aient commandé en tant que général face à l'ennemi.

Bonjour
La Médaille Militaire est décernée à tous les personnels non officiers et les généraux ayant commandés au feu
Cependant, il y avait des officiers portant la Médaille Militaire, l'ayant obtenu lorsqu'ils étaient sous-officiers.

Le maréchal KOENIG a reçu la médaille militaire pendant la 1ère guerre mondiale alors qu'il était aspirant.

Le géneral Weygand est porteur de la médaille militaire. Alors que n'ayant pas commandé en chef au front (source général de Gaulle dans ses Mémoires de guerre)

Cdt
Armand

[b sonneck]

Bonjour,

Pour les officiers généraux, je crois qu'il ne suffit pas d'avoir simplement commandé face à l'ennemi, mais qu'il faut en plus que ce commandement ait été celui d'une armée (un corps d'armée ne suffit pas), et, en principe mais cela va de soi, victorieusement.
Mais j'imagine qu'en bon français toute règle souffre des exceptions.

Cela dit il est peut-être utile de signaler que la médaille militaire n'a pas été créée par une loi ou décret spécifique, mais par le biais de l'article 11 du décret du 22 janvier 1852, "qui restitue au domaine de l’Etat les biens meubles et immeubles qui sont l’objet de la donation faite, le 7 août 1830, par le roi Louis-Philippe".

Cet article dit exactement ceci :

" 11. Il est créé une médaille militaire donnant droit à cent francs de rente viagère, en faveur des soldats et sous-officiers de l’armée de terre et de mer placés dans les conditions qui seront fixées par un règlement ultérieur ".

A titre exceptionnel, un décret pris à Bordeaux à la fin ou juste après la guerre de 1870 autorisa la concession de la médaille militaire aux officiers de la garde nationale mobile qui n'avaient pas été nommés chevaliers de la Légion d'honneur.

Cordialement
Bernard

[pierreth1]

Bonjour,
"Le maréchal KOENIG a reçu la médaille militaire pendant la 1ère guerre mondiale alors qu'il était aspirant", effectivement seulement le grade d'aspirant n'est pas un grade d'officier mais de sous officier supérieur, le titulaire de ce grade aspire à devenir officier.
Actuellement il confère un statut d'officier mais pas à cette époque
Il est donc tout à fait logique que les aspirants (au même titre que les médecins auxiliaires) soient candidats à l'époque à la médaille militaire.
Cela n'infirme en rien ce que j'ai ecrit
Cordialement
Pierre

[Rutilius]

Bonjour à tous,


La « Médaille militaire » fut effectivement instituée par l’article 11 du décret du 22 janvier 1852 « restituant au domaine de l’État les biens meubles et immeubles qui font l’objet de la donation faite, le 7 août 1830, par le roi Louis-Philippe » (Bull. des Lois 1852, n° 481, Texte n° 3.541, p. 93). Cette disposition était ainsi rédigée :

« Il est créé une médaille militaire donnant droit à cent francs de rente viagère, en faveur des soldats et sous-officiers de l’armée de terre et de mer placés dans les conditions qui seront fixées par un règlement ultérieur. »

Les conditions posées pour son attribution furent déterminées par le décret organique du 22 février 1852 « relatif à la médaille militaire instituée par le décret du 22 janvier 1852 » (Bull. des Lois 1852, n° 502, Texte n° 3.785, p. 661).

Les article 4 et 5 de cet acte règlementaire précisèrent que cette décoration honorifique était « accordée par le Président de la République, sur proposition du Ministre de la Guerre ou de la Marine [...] :

1° – Aux sous-officiers, caporaux ou brigadiers, soldats ou marins, qui se seront rengagés après avoir fait un congé, ou à ceux qui auront fait quatre campagne simples ;
2° – A ceux dont les noms auront été cités à l’ordre de l’armée, quelle que soit leur ancienneté de service ;
3° – A ceux qui auront reçu une ou plusieurs blessures, en combattant devant l’ennemi ou en service commandé ;
4° – A ceux qui se sont signalés par un acte de courage ou de dévouement méritant récompense. »

Au termes de l’article 6 du même texte, ces dispositions étaient également applicables « à tous les employés, gardes et agents militaires qui, dans les armées de terre ou de mer, ne sont pas considérés comme officiers. »

Sous réserve de modifications mineures, ces dispositions demeuraient en vigueur durant la Grande guerre.

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—> http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4 ... ise.langFR

—> http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4 ... ise.langFR