un ptit gars du 83e mais de quoi ?

[MuseeVoieSacree]

bonjour

la lecture du JMo de la 19e batterie en date du 3 décembre me laisse un goût de "rien compris du tout à ce qu'ils écrivent là"; pourriez vous m'éclairer sur ce paragraphe ?
ca dit cela : "la batterie recoit à sa nouvelle position le no M115. La règle de repérage de la 1ere pièce est mise en place à 2000 au miroir pour une position de 2655 au "gontomètre" ? tonnerre sur le clocher de Thierville. Les 4 règles sont disposées parallèlement." ca doit être une façon normale de s'exprimer dans le patois de l'artilleur mais cela signifie quoi ?

Par ailleurs, les 1 et 2 décembre, ils disent que " les 4 plate formes ont été amenées de nuit" et le lendemain : "les 4 chassis et les 4 tubes ont été amené de nuit à la position et mis en place sans incident"... ça ressemble à quoi une plate forme et un chassis ?


cdt
jerome

[mikado]

Bonjour

Gontomètre, connais pas. Je verrai plutôt goniomètre.
Grosso modo, appareil qui sert à faire des repérages.

Quant au reste, laissons la place aux spécialistes.

Cordialement

[POUDRIERE]

Bonsoir Jérôme.
Je n'y connais rien en artillerie, mais ce gotromètre m'intrigue. Vous aussi surement puisque vous y avez ajouté un point d'interrogation.
Par contre un goniomètre me semblerait plus approprié puisqu'il s'agit d'un appareil servant à mesurer les angles. Ce qui ne doit pas être totalement inutile quand on envoie des trucs en l'air.
C'était ma première... et probablement dernière contribution à l'artillerie.
Amicalement.

PS : Aie ! Doublé par Mikado. Ouin...

[MuseeVoieSacree]

merci à vous pour ces précisions ! Finalement, la batterie a changé de position, et la lecture du JMO un peu plus loin m'a confirmé vos dires :

petit extrait d'un cours d'artillerie sur gallica:
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... /texteBrut

" b) Relation entre le goniomètre-miroir et le goniomètre-tonnerre

4° Avec le goniomètre-réglette courbe une augmentation
de dérive porte le. plan de tir à droite; une diminution de
dérive porte le plan de tir à gauche (Voir figure n° 4).

En effet, soit une pièce dirigée suivant P B, avec le goniomètre-réglette
courbe dirigé sur repère R.

Déplaçons la pièce d'un angle <x vers la droite, la figure
montre que l'angle du goniomètre a été augmenté de a.

2° Avec le goniomètre-miroir, une augmentation de dérive
porte le plan de tir à gauche, une diminution de dérive porte
le plan de tir à droite (Voir figure n° 4).

Plaçons un miroir M suivant l'axe de la pièce P et un
goniomètre G qui, établi à demeure sur une règle-support
Z Z', aura son zéro dans une direction fixe G X. Dirigeons le
collimateur suivant G M perpendiculaire au miroir.

Déplaçons la pièce d'un angle a vers la droite, pointons de
nouveau le goniomètre G, dont le zéro est invariable, de
manière à voir son miroir en Mr
La figure montre que pour passer de G M à G M1, il faut
retrancher ∝. En effet, en lisant les angles dans le sens des flèches,
c'est-à-dire le sens des graduations du goniomètre, on
voit que : nouvelle dérive G Mi = ancienne dérive G M + "

[JeanMiche]

Bonsoir Jérôme,

Pour le cours de tir sans le smiley :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65521408

[MuseeVoieSacree]

merci jean miche, c'est effectivement plus clair (enfin, faut réfléchir un peu à la lecture et repenser aux bases de la géométrie) !

j'adore ce forum !

par contre, je ne m'explique pas le smiley, je dois avoir une fonction copier-coller un peu blagueuse...

cdt
jerome

[JeanMiche]

En bas de votre message, il fallait cocher "désactiver les smilies", ici :

[b sonneck]

Bonjour,

Pour les plateformes, chassis et tubes évoqués dans le message du 26 à 15 h 50, il s'agit des composants nécessaires à la mise en batterie d'une pièce d'artillerie lourde du type de celles armant les fortifications. Le tube, c'est le canon lui-même. Le chassis, c'est l'affût, en principe sans roues. Ces pièces d'artillerie devaient être installées sur des plateformes, qu'il fallait soit construire sur place, soit faire venir d'ailleurs, toutes faites. La manutention de ces composants, spécialité des régiments d'artillerie à pied au début de la guerre, se faisait à l'aide de chevalets et demandait de la main d'œuvre.
Cordialement
Bernard

[mikado]

Bonjour

Pour illustrer le message ci-dessus, voici à quoi ressemble la mise en place d'un canon de l'artillerie côtière.

Cordialement

[ALVF]

Bonjour,

Sans vouloir être pédant mais l'artillerie étant caractérisée par une rigueur toute scientifique, je me permets de donner les définitions se rapportant aux différents appareils supportant un canon reposant sur un affût à recul:

-le châssis porte les chemins de glissement ou de roulement légèrement inclinés sur lesquels se déplace l'affût proprement dit.

-l'affût proprement dit est constitué par deux flasques verticaux portant des encastrements où reposent les tourillons portés par le canon. Sur les modèles plus perfectionnés, un frein et un récupérateur sont interposés entre le châssis et l'affût.

-la plateforme supportant l'ensemble est monté non pas par des chevalets mais par une chèvre.

La belle photographie postée par "mikado" illustre parfaitement ces définitions. Ce mortier M de 30 cm modèle 1883 est par contre non pas un "canon de l'artillerie côtière" mais bien un "canon de l'artillerie de côte".
En effet, pas plus qu'il n'existe une "artillerie campagnarde", il n'existe une "artillerie côtière" mais bien une" artillerie de côte", contrairement à ce qu'on lit un peu partout sur le net. Cet affreux néologisme ne date que d'une trentaine d'années alors que depuis Gribeauval (et même bien avant) jusqu'à 1945, les militaires n'ont employé d'autres appellations que "artillerie de côte" et "canon de côte".
Cordialement,
Guy François.