Bonjour ,
Merci Bernard pour la qualité de vos retours, et merci à Fabrice pour le lien , je connaissais effectivement ce site très intéressant et qui m'avait déjà bien éclairé sur le sujet.ecléir
Mais pour revenir un peu à ma question initiale. La notion de départ aux armés doit t-elle être comprise comme date d’affection à l'unité combattante. Ou le passage dans le 9ième bataillon est t-il déjà considéré comme de date de départ aux armées ? Et selon vous y avait t'il une durée "habituelle" d'affectation à ce bataillon ?
En fait j'essaie de déterminer sa date la plus probable d'affectation au 131ième, pour savoir à partir de quand le texte du JMO du 131 le concerne.
J'ai son cahier rédigé une cinquantaine d'année après "sa guerre" (donc avec quelques erreurs de localisation et de précision).
Il explique bien son incorporation.
"L'incorporation a été à Orléans à la caserne Coligny. Il y avait aussi d'autres casernes pour le 30e d'artillerie et le 45e également ainsi que le huitième chasseur à cheval. L'instruction fut menée durement et au mois de décembre nous avons été transféré à Romorantin et au mois de mars ce fut le départ pour le front dans une formation que nous appelions le bataillon de marche où nous terminions l'instruction car nous faisions des stages qui étaient : mitrailleurs, fusillier-mitrailleurs, grenadier VB , signalisation, alphabet morse. Ensuite nous étions versés au dépôt divisionnaire qui se trouvait à proximité du front, la 125e division dont je faisais partie, comprenais le 131e, le 113e et le 76e régiment d'infanterie, par ce moyen si un de ces régiments qui était en ligne avait des pertes, le général commandant la division pouvait puiser dans ce dépôt pour combler les vides."
Par contre, il ne semble être arrivé en ligne qu'après le 16 Avril. Il n'évoque pas la date dans ses souvenirs autrement que par
"Nous tenions pour le 131e le secteur entre Prouvais (Ndt sans doute Pontavert) et un peu sur la gauche de Chevreux dans le département de l'Aisne, notre régiment était commandé par le colonel Ardouin et la division par le général Diébold et l'armée par le général Pelé.
Lorsque nous tenions ce secteur après la fameuse attaque du 16 avril 1917 qui s'est déroulé sur Craonne , le secteur depuis ce temps s'était maintenu presque au calme à part quelques bombardements subis de part et d'autre, les tranchées étaient très malpropres. "
Son régiment dépendait de la 125ième DI et devait exploiter "la percée" des 9 et 10 DI lors de l'attaque du 16. On connait, la suite... Meme s'il était sur le terrain cela devait etre "relativement" loin de la zone des combats.
Son texte évoque ensuite de façon beaucoup plus précise des coups de mains allemands qui se retrouvent parfaitement dans le JMO , puis l'attaque de Juvincourt du 21 Novembre,
Bien cordialement,
Christian
Bonjour,
Complexe, en effet. Je connais bien cette étude, pour l'avoir lue attentivement lorsque j'ai commencé à m'intéresser de plus près aux régiments de la Mayenne : il y avait un 9e bataillon au 124e RI, créé en avril 1915 pour le compte de la 8e DI ; lorsque ce régiment a été transféré à la 124e DI, de nouvelle création, le bataillon de passage de la 8e DI a été confié au 130e RI, tandis que le 124e RI en recevait un autre, pour le compte de la 124e DI cette fois.
La création de ces bataillons en avril 1915 est facile à comprendre, tant dans ses modalités que pour le but visé. Il en est clairement parlé dans AFGG.
Pour la suite, c'est plus nébuleux, dans mon esprit du moins, faute de connaître les décisions qui ont engendré les nombreux avatars de ces bataillons "off-shore" : dépôts divisionnaires, bataillons d'instruction, groupes de bataillons d'instruction, etc. J'en suis réduit, comme Arnaud le fait dans son étude, à observer leur existence au travers des JMO qui veulent bien en parler. Je me doute bien qu'il y avait derrière tout cela une logique et une volonté structurée, avec une cascade de circulaires, notes, instructions diverses, mais je ne les connais pas. Je n'ai pas non plus poussé mes investigations au-delà de 1915 ; à chaque année suffit sa peine !
Pour l'anecdote et renforcer l'idée que les renseignements portés sur les fiches matricules n'aident pas toujours à savoir si l'intéressé est passé ou non par un 9e bataillon : le sergent Alfred Joubaire, du 124e RI (dont les carnets ont été publiés à titre posthume dès 1917), avait été blessé le 19 février 1915 à Perthes-les-Hurlus et évacué. La fiche matricule le dit de retour au dépôt, puis reparti au 124e RI aux armées en novembre 1915 ; tué à Vaux-Devant-Damloup en 1916.
Il faut lire ses carnets pour découvrir qu'il avait rejoint en fait le 9e bataillon du 124e RI, d'où il est allé en renfort au 53e RI (autre régiment de la 124e DI) ; et qu'il n'est revenu au 124e RI qu'en janvier 1916.
Cordialement
Bernard