Lycée Chevalier : commémoration de la Grande Guerre

[chevalier]

8- Le soldat Amand POTTIER est né le 12 mars 1891 à Etrelles (Ille-et-Vilaine). Ses parents Armand Pottier et Marie Louaisel sont cultivateurs. Il est incorporé le 9 octobre 1912 au 124ème RI de Laval (Mayenne). Il part le 5 août 1914. Il est porté disparu le 4 novembre 1914 au combat d’Andéchy (Somme), avis officiel 20 janvier 1915. Il avait 23 ans. Il est inhumé lisière nord du bois du moulin, transféré le 28 avril 1920 au cimetière militaire d’Andéchy puis à la Nécropole Nationale de Montdidier, tombe individuelle 487, le 14 novembre 1923.

Texte lu par Clémence élève de première économique et sociale (ES)

Sources : AD Ille-etVilaine, cote R2109, JMO du 124 RI, pour la carte http://rubio.eric.pagesperso-orange.fr/historisncf.htm

Commentaires : Cet ancien élève, c’est le seul MPLF dont le prénom est Amand (cf. fiche) habite loin de Domfront mais comme pour Taphorel (n°3) il y a une gare à Etrelles, près de la Guerche-de-Bretagne sur la ligne Chateaubriand-Vitré. De Vitré on rejoint Laval par la ligne Paris-Brest puis la ligne Laval-Caen passe à Domfront. En ce temps-là, les voyages par chemin de fer ne rebutaient pas.

Le 124ème RI est à Laval, à la caserne Corbineau puis à la caserne Scheider. Avec le 130ème RI il forme la 15ème brigade de la 8ème DI.


Etant donné qu’Amand a été incorporé en 1912, il est donc encore au service lors de la déclaration de guerre. Il a donc vraisemblablement participé à toutes les batailles de la 8ème DI : Virton (Voir Charles Bulon n°1), la Marne à la gauche des anglais vers Crécy-la-Chapelle au sud de Meaux, la poursuite au sud de Noyon et la course à la mer vers Roye. Le 4 novembre, l’attaque sur Andéchy a été vaine, l’assaut ayant été donné à 1200 m des lignes allemandes (cf. ci-dessous). Le régiment perd 638 hommes tués ou blessé plus un officier tué, 3 disparus et 10 autres blessés. A cette occasion, le commandant Moriceau, lui aussi ancien élève dont on parlera bientôt, réussit à retenir une centaine d’hommes à 400 m du village pendant la nuit, avant de se replier vers 6h du matin.

Par hasard, Dupuis a relancé un sujet sur "Andechy 4 novembre 1914. Amand est mort ce jour-là et le commandant Moriceau, ancien élève, s'est illustré le même jour. Par contre, il faudra attendre un peu, il est le n° 16.
pages1418/qui-cherche-quoi/andechy-nove ... 2252_1.htm
Dans ce sujet, vous verrez de nombreuses photos d'Andéchy, je n'ai donc pas voulu faire de doublon.

[chevalier]

9- Le lieutenant André COUSIN est né le 5 octobre 1886 à Paris. Son père Alcie Cousin est syndic de faillite à Paris et se retire à Domfront avec son épouse Marie Germont avant 1906. André fait des études de droit et il est appelé au 26ème RI le 8 octobre 1907 puis passe au 130ème RI le 26 octobre 1907. Caporal un an plus tard, il est promu sous-lieutenant de réserve le 29 mars 1909 au 116ème RI. Il est nommé lieutenant de réserve le 13 avril 1913. Rappellé au 316ème RI, il est tué dans la tranchée victime d’un tireur, le 17 novembre 1914 à St Pierre-les-Bitry (Oise), à l’âge de 28 ans.

Texte lu par Gaëlle élève de première littéraire.

Sources : AD Orne cote R1175 image 184, JMO de la 121ème brigade, historique du 316° RI, imprimerie COMMELIN VANNES – PONTIVY collection Jean-Luc DRON, transcripteur Paul CHAGNOUX.

Commentaires : Encore un homme de droit, qui a trouvé du travail dans la région de Vannes (Morbihan) dès 1909 car le 316ème RI est constitué à Vannes.
Je n’ai trouvé le lieutenant Cousin, dans les récapitulatifs des officiers de la 121ème brigade, que le 11 novembre.


Je suppose donc qu’il fait partie des renforts arrivés du dépôt, soit le 17 octobre soit le 2 novembre ou le 6 novembre 1914, le JMO du 316ème RI n’ayant pas été archivé.
Il est donc tué peu de temps après son arrivée.

D’après l’historique du régiment « le lieutenant COUSIN est tué d'une balle le 17 novembre pendant qu'il procède à la répartition de sa compagnie dans la nouvelle tranchée. Le sergent Le RIDANT est également tué en cherchant à emporter le corps de son lieutenant. »

[chevalier]

11- Le soldat Maurice LEBOSSE est né le 23 août 1892 à Juvigny-sous-Andaines. Son père Julien Lebossé est décédé en 1912 et sa mère Gouhault Augustine, avec son fils Maurice est marchande de beurre, œufs et nouveautés. Il est incorporé au 103ème RI le 1 octobre 1913 et classé dans le service auxiliaire le 18 décembre 1913. Le 7 octobre 1914, il est versé dans le service armé et est porté disparu le 24 février 1915 à Perthes-les-Hurlus à l’âge de 23 ans. Son nom a été oublié sur la plaque et a été rajouté mais sur la liste de 39-45.

Texte lu par Pauline élève de terminale scientifique.
Photo L Letendre

Sources : AD Orne cote R1223 image 8, JMO du 103 RI, JMO de la 7 DI


Commentaires : Juvigny-sous-Andaines est un chef-lieu de canton proche de Domfront, adossé à la forêt des Andaines. Remarquer la confusion avec Juvisy-sur-Orge, gare régulatrice pour l’ouest de la France. J’ai trouvé une carte postale avec le magasin de la famille Lebossé (troisième maison à partir de la droite, il est écrit "épicerie-nouveautés".

Maurice lebossé est versé au service auxiliaire par décision de la commission de réforme de Versailles du 25 novembre 1913 pour « rétractation cicatricielle du petit doigt et troubles neurotrophique de la main gauche. » Ces troubles sont des sortes de rhumatismes.
Au vu de sa date d’incorporation, Maurice Lebossé arrive sans doute à la fin du mois de novembre 1014, le JMO signale le 26 novembre l’arrivée de 500 recrues.

Jusqu’au 28 décembre 1914, la 7ème division qui comprend le 103ème RI reste dans la région de Popincourt (cf. Piel n° 10). La division fait ensuite route vers la Marne et part au repos à St Hilaire-au-Temple, puis est envoyé sur le front de la Marne du côté de Suippes.

Maurice est tué lors de l’attaque du 24 et 25 février sur Perthes-les-Hurlus.

Je pense que son corps peut reposer parmi les soldats inconnus enterrés dans les deux ossuaires de la nécropole nationale La Crouée à Souain (Marne).

[euslazz]

C'est beau, vraiment.
Que ces hommes reposent en paix.

[chevalier]

12- Le soldat Louis GILLES est né le 22 novembre 1894 à Marcey (Manche), ses parents Alexandre Gilles et Marie Lemartre sont cultivateurs. Après avoir obtenu ses diplômes il est répétiteur au collège de Domfront. Incorporé le 10 septembre 1914 au 25ème bataillon de chasseurs à pied, il meurt le 27 mars 1915 aux Eparges(Meuse) à l’âge de 20 ans et 4 mois. On ne lui connaît pas de sépulture.

Texte lu par Juliette terminale scientifique.

Sources : AD Manche cote 1R2 / 161 image 206, JMO du 25 BCP, JMO de la 7 DI

Commentaires : Louis Gilles est répétiteur au lycée de Domfront après ses études. Il n’est pas anormal qu’il soit à Domfront car le train (cf. Pottier n°8 et la carte)
Le 25ème BCP fait partie de la 40ème DI avec, en autre, le 304 RI régiment des réservistes du 104 RI auquel appartient beaucoup de nos anciens. Louis a donc côtoyé ses anciens camarades et peut-être ses élèves.
Le 14 décembre 1914, le 25 BCP reçoit un renfort de 252 hommes. D’après les carnets de divers soldats qui ont été incorporés en septembre 1914, ils sont tous partis au front, après leurs classes, fin décembre. Je pense donc que Gilles est arrivé au front ce jour-là.

Le 26 mars 1915 le 25 BCP monte aux tranchées pour attaquer le point X, l’une des positions prises et reprises sur la crête des Eparges.



L’attaque est un échec et les pertes sont lourdes : 55 tués, 144 blessés et 58 disparus dont Louis Gilles.


Le point X et le monument élevé à son emplacement

Photo aérienne qui montre bien la position stratégique des Eparges.

[chevalier]

13- Le soldat Alexis-Clément AUNEVEUX est né le 21 octobre 1894 à Paris. Son père Alexis AUNEVEUX est tailleur de pierre et sa mère Marguerite Tronquoy est lingère. Il est en pension chez sa tante Hortense Vigneron bibliothécaire à la gare de Domfront. En 1914, employé à la sous préfecture de Domfront, il est incorporé le 9 septembre au 26ème RI. Il est tué à l’ennemi le 9 mai 1915, le premier jour de la bataille de l’Artois, les blessés seront achevés par les mitrailleuses allemandes. Il n’avait pas 21 ans. Il repose à la nécropole nationale Notre-Dame-de-Lorette à Ablain-St-Nazaire, carré 62 rang 9 tombe 12561.

Texte lu par Stéphane élève de première littéraire.

Sources : Archives de Paris (photocopie), fiche MPLF, JMO 26 RI,


Commentaires : Pendant les semaines qui précèdent l’offensive, les soldats et donc Auneveux se transforment en terrassiers pour approcher au plus près les tranchées ennemies.

Le 9 mai 1915 la bataille de l’Artois est déclenchée.
carte http://chtimiste.com/
L’objectif est de prendre la crête de Vimy. Le 20ème CA auquel appartient le 26ème RI, attaque en direction de Neuville-St-Vaast mais est tenu en échec par son premier objectif : l’ouvrage du labyrinthe

Cet ouvrage cache des abris bétonnés pour les mitrailleuses qui font des ravages dans les rangs français.


La tombe d'Auneveux
Photos G Prache

Il y a une erreur sur sa fiche matricule qui a été reporté sur sa tombe, il est déclaré mort le 23 novembre à Duisans. Or au mois d’octobre et novembre 1915, le régiment est à Hans sur le front de Champagne entre Reims et l’Argonne, bien loin de Duisans et l’Artois.

La date du 23 novembre doit sans doute correspondre à la découverte de son corps alors qu’il a disparu lors de l’attaque du 9 mai.

[gerard83]

Bonjour Chevalier

Bravo pour ce magnifique travail de mémoire.
Bien cordialement
Gérard GEHIN - Membre du Souvenir Français

[chevalier]

Bonjour Gérard

merci pour vos encouragements.
Bien cordialement.

Serge RIDARD

[CD9362]

Bonjour
Que dire d'autre que ... Bravo
Cordialement
A_D

[chevalier]

14- Le soldat Maurice MIDY est né le 9 avril 1882 à Domfront. Ses parents Pierre Midy et Marie Goussin exercent la profession de charpentier à Domfront et leur fils travaille avec eux. Il fait son service au 104ème RI du 16 novembre 1903 au 1 avril 1905 puis il est versé au 103ème RI jusqu’au 6 novembre 1906. Réformé le 1 septembre 1909 pour sciatique, il est rappelé à l’activité le 1 juin 1915. Affecté au 14ème hussard à Alençon, il chute de cheval et se fracture le crâne le 19 juin et décède le [i]28 juin 1915[/i] à l’âge de 33 ans. Il est enterré au carré militaire du cimetière d’Alençon, tombe individuelle C 18.

Texte lu par Valentin élève de terminale scientifique.

Sources : Sources : AD Orne cote R1146 image 227, MPF

Commentaires : Maurice est marié et en 1911 il est le père d’une fille. Il n’a pas vu un seul ennemi puisqu’il est décédé 28 jours après son rappel.
Le 14ème hussard, cavalerie de la 4ème région militaire et en particulier de la 7ème et 8ème DI, était commandé en second à la déclaration de guerre, par le lieutenant colonel Wallerand de Hauteclocque (oncle du futur maréchal Leclerc) mort à Ethe le 22 août 1914 ainsi que son fils.
pages1418/forum-pages-histoire/walleran ... 6279_1.htm

La caserne du 14ème hussard existe toujours. Elle abrite maintenant le Conseil Général de l’Orne ainsi que des services annexes.

Photo CG61