Nouveaux Uniformes 1910-1914

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Stephan @gosto
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Re: Nouveaux Uniformes 1910-1914

Message par Stephan @gosto »

Bonsoir Bernard,

Bon, je viens de fouiller dans le tas des messages... :lol: C'était en deuxième page de ce fil : http://www.pages14-18.com/ForumCollecti ... =9161#9161

Amicalement,

Stéphan
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LABARBE Bernard
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Re: Nouveaux Uniformes 1910-1914

Message par LABARBE Bernard »

Image bien connue mais bon... No comment !... :wink:
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LABARBE Bernard
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Re: Nouveaux Uniformes 1910-1914

Message par LABARBE Bernard »

Bien vu et relu Stephan !
Bonne nuit.
Leo91
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Re: Nouveaux Uniformes 1910-1914

Message par Leo91 »

Bonsoir à tous et à toutes,

Permettez-moi d'apporter ma petite pierre à l'édifice en citant un article du hors-série N°3 du magazine "UNIFORMES - LES ARMEES DE L'HISTOIRE" (1980) qui prendra toute sa valeur dans le présent fil :

"Dés les premiers jours de son existence, la jeune République Française, Troisième du nom, crée à l'usage de ses enfants une Histoire sacrée de la Patrie. Le dogme, transmis par les instituteurs, est d'une percutante clarté : puiser dans le passé national les forces qui permettront, au jour venu, de ramener à la France les provinces perdues.
Dans ce contexte cocardier et revanchard, le lignard de la guerre de1870-1871 occupe une place de choix, sous la forme d'une jeune mais vénérable allégorie : la capote bleue retroussée sur le pantalon rouge, le képi crânement bahuté sur la tête, la dernière cartouche tirée, le Chassepot encore menaçant.
Ce héros au courage malheureux doit servir de modèle aux jeunes Français appelés par la République à faire leur devoir de citoyen : les fantassins de 1873 endosseront donc, à quelques détails près, l'uniforme de leurs aînés de 70 : la glorieuse silhouette se perpétuera ainsi dans l'armée nouvelle, comme pour stigmatiser le conscrit et maintenir vivace un patriotisme que l'on redoute de voir s'émousser avec le temps.
Du reste, rendre l'uniforme moins visible, est une question encore sans objet : la nécessité technique consiste, au contraire, à conserver une tenue suffisamment voyante pour permettre l'identification des troupes sur le champ de bataille (1).

Cet accord parfait entre les exigences nationales et les necessités tactiques n'est que de courte durée : en 1884, le Français Paul Vieille, alors inspecteur général des Poudres et Salpêtres, découvre une nouvelle poudre qui, outre d'étonnantes propriétés balistiques, offre la particularité de ne dégager aucune fumée. En 1890, l'Américain Hiram Maxim met au point la répétition automatique, ouvrant ainsi l'ère des mitrailleuses modernes. Ces deux inventions vont bouleverser la physionomie du champ de bataille et les méthodes tactiques.
Sur le plan vestimentaire, la prise de conscience est générale parmi les futurs bélligérants : une tenue de campagne de teinte neutre, propre à se confonfdre avec le paysage, devient d'une urgente nécessité.

En France, l'idée de la tenue de campagne future prend sérieusement corps en 1902, grâce aux travaux du commandant Emile-Charles Lavisse (2). En se qui concerne la couleur à adopter, le réquisitoire est formel :le gris et le brun feuille morte sont les deux couleurs qui doivent composer les uniformes si l'on veut rendre ceux-ci aussi peu visible que possible.
Quant à la tenue elle-même, Lavisse suggère de considérer la capote (avec un large col rabattu) uniquement comme un vêtement de bivouac, en adoptant pour la marche et le combat une vareuse ample. Enfin, le képi serait avantageusement remplacé par un casque léger, imperméable, comportant visière et couvre-nuque, pour mieux protéger le soldat... contre les intempéries.

A l'issue de ces travaux, le ministre de la Guerre décide la création d'une commission d'études pour l'amélioration de la tenue du soldat Français. Les essais vont dés lors se succéder et, de 1903 à 1912, pas moins de quatre nouvelles nuances de drap seront proposées : le gris bleuté (tenue dite "boër", 1903), le beige-bleu (1906), le réséda (1911 et 1912) et le bleu cendré (tenue Detaille avec culotte garance, 1912).
Aucune ne sera adoptée, sous divers prétextes : composition chimique des colorants trop compliquée pour permettre leur industrialisation, mauvaise fixité des teintes, similitude (pour le drap réséda) avec la couleur adoptée par l'ennemi potentiel. La raison principale n'est elle pas d'ailleurs tout simplement pas dans l'attachement dogmatique à la silhouette du glorieux vaincu de 1871 ? "Le pantalon rouge, c'est la France" s'exclamera le ministre de la Guerre André Messimy, fossoyeur en 1912 de la tenue réséda et grand admirateur d'Edouard Detaille.

Mais si l'on adopte pas, on continue de chercher : en 1914, l'essai en cours est celui du surprenant drap tricolore, composé à 60% de laine bleue, 30% de laine rouge et 10% de laine blanche, résultant en un gris-bleu légèrement violacé. Ainsi, à l'exception du drap réséda, la plupart des nuances de drap essayées avant guerre restent proches de celle préconisée par le commandant Lavisse, un gris-bleu promis au titre de couleur nationale - surtout si elle est "tricolore" - bien distincte de celles portées à nos fontières (3).
Malheureusement, son adoption définitive semble devoir reculer à mesure que l'on progresse : entre les pressions exercées par de trop zélés gardiens de la tradition et le souci de perfection animant nos commissions d'uniformes du temps de paix, les compagnies d'essai, défilant régulièrement le 14 juillet à Longchamp entre deux haies de pantalons rouges, semblent avoir leur avenir assuré...

La comédie cesse brutalement en août 1914 : il n'est plus question de poursuivre la fabrication des uniformes d'avant-guerre, il faut adopter, au plus vite, n'importe quoi de moins voyant.
Selon le général Maistre (4) la première attitude consiste à se tourner vers la couleur de nos alliés britanniques : cependant, ceux-ci réservent la totalité de leur production à leurs propres troupes, et nos industriels, pressentis pour en entreprendre la fabrication en France, se déclarent incapables de produire dans cette teinte les métrages necessaires au réhablillement général de l'armée.
Il y a bien un kaki Français produit dés la fin 1914, mais les faibles prévisions de sortie en limiteront l'usage : il habillera les troupes d'Afrique, déjà accoutumées à ce type de coloris pour leurs tenues de toile. Encore les mètrages disponibles ne permettront-ils, jusqu'à fin mai 1915, que la confection de vareuses et culottes ! Faute de colorants appropriés et de la maîtrise du procédé chimique, la nuance du kaki Français est très différente du khaki britannique. Sa dominante jaunâtre lui vaudra le surnom officieux de drap moutarde (5).

Pour le reste de l'armée, l'énorme majorité des effectifs , une seule solution demeure envisageable : se tourner vers l'essai en cours, celui du drap tricolore. Nouvelle péripétie, la composante rouge (30% du tissu) n'est plus réalisable car la teinture utilisée, l'alizarine (6), était entièrement importée d'Allemagne. En fait de tricolore, force est de se contenter d'un drap bicolore composé de laine teinte en bleu indigo et de laine blanche. Ainsi naît le nouveau standard de l'armée Française dans la fièvre de l'automne 1914.
Son nom officiel lui est donné le 25 novembre 1914 par le ministre de la Guerre : le drap bleu clair. Il entrera dans la légende comme le bleu horizon.

(...) Dés le printemps 1915, pour l'offensive d'Artois, toute l'infanterie du corps de bataille est vêtue de neuf. Le 28 mai 1915 est décidée, pour les zouaves et les tirailleurs, la confection de capotes kaki qui rendront leur tenue homogène.
Puis est lancé l'offensive de Champagne en septembre 1915 : les soldats Français sont les premiers coiffés d'un casque d'acier, fabriqué en quelques semaines à des centaines de milliers d'exemplaires. Dés cette époque se dessine une nouvelle silhouette du fantassin. Avec verdun en 1916, la Somme en 1917, elle a complètement supplanté celle du glorieux vaincu de 1870-1871."

(1) A notre connaissance, la première recherche sur la visibilité des tenues remonte à juillet 1860. Ce n'était alors qu'une simple Etude de l'Appréciation des Distances.

(2) Il s'agit d'une étude comparative entre les éléments de la tenue de campagne du fantassin Français et ceux de treize pays étrangers , dont une collection complète avait été réunie au ministère de la Guerre. Analyse et synthèse, publiées avec l'autorisation ministérielle, firent l'objet d'un ouvrage intitulé "sac au dos" (Hachette éd. Bibl. du Musée de l'Armée, Paris).

(3) Seule l'Autriche-Hongrie avait adoptée en 1907, une teinte analogue, le helchtgrau (gris brochet). Bien qu'elle fît partie de nos adversaires prévisibles, il y avait peu de risque d'un choc majeur contre ses troupes, en raison de la situation géographique.

(4) Dans son Rapport de présentation au Conseil Supérieur de la Guerre achevé le 24 octobre 1921.

(5) Dans son ouvrage "la chimie et la guerre", (Masson éd. Paris, 1920), le professeur Charles Moureu indique la teinture utilisée pour ce drap : le jaune d'anthracène tiré sur mordant au chrome.

(6) La culture de la garance naturelle était abandonnée depuis fort longtemps, malgré la légende tenace. C'est au professeur Georges Dillemann, uniformologue spécialiste entre autres de l'histoire des essais de nouvelles tenues, que nous devons d'avoir exhumé cette vérité fondamentale de l'ouvrage méconnu de Ch. Moureu.

Ouf... Voilà pour ma modeste contribution :wink:

Amic@lement !!!

Lionel
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Terraillon Marc
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Re: Nouveaux Uniformes 1910-1914

Message par Terraillon Marc »

Bonjour

Sur la façon d'évoluer sur le champ de bataille "en tas" voici une photo qui illustrera le débat :

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A bientot
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arnaud
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Re: Nouveaux Uniformes 1910-1914

Message par arnaud »

je viens de voir pour la première fois les planches sur la tenue reseda
ce qui me frappe c'est la ressemblence avec l'uniforme allemand.
car à part le casque, les cartouchieres et les bandes molletieres elles sont quasiment identiques :!:
Et l'adoption de la tenue reseda avant la 1ere GM aurait pu entrainer de nombreuses méprises d'identifications sur les champs de batailles avec les tragiques conséquences qu'on imagine facilement.
Concernant l'inertie de l'armée française, on peut noter que le système de brelage qu'avait les poilus est resté en service jusque dans les années 70. Malgré toutes les critiques qui existaient déja avant la 1ere GM.
Merci aussi aux généraux Français qui ont toujours été en retard d'une guerre que se soit sur l'utilisation des mitrailleuses en 1914 que les chars en 1939.
Tout cela avec le resultat d'augementer la liste de noms sur nos monuments aux morts.

A+
Arnaud
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garnier jean pierre
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Re: Nouveaux Uniformes 1910-1914

Message par garnier jean pierre »

Bonjour
La tenue bleu et rouge : c'est la France.
La chambre a débattu du sujet et il serait intéressant de retrouver les différentes interventions de l'époque, mais vaste programme...
Les nations belligérentes avaient toutes modifié leur tenue, équipement et pour certains la conception même de la guerre dont la France ne fut pas .
Les Anglais avaient remplacé leur tunique rouge suite à la guerre des Boers
Je me demande quand même si des raisons économiques ou de marchés n'ont pas été sous jacent ? Je ne parle pas de la garance bien entendu.
Cdt.
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LABARBE Bernard
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Re: Nouveaux Uniformes 1910-1914

Message par LABARBE Bernard »

Bonjour,
Voici quelques scan de pages du magazine Uniformes, N° 79 Février 1984, où il est question des débats et "querelles" sur le sujet.
C'est assez lisible, sinon vous pouvez enregistrer puis lire avec ACDsee par exemple, les images supportent très bien un agrandissement pour lecture.
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LABARBE Bernard
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Re: Nouveaux Uniformes 1910-1914

Message par LABARBE Bernard »

La garance étant fournie avant 14 par l'industrie chimique allemande, le "futal bien de chez nous" était je pense voué, de toute façon et très vite, à changer de couleur.

Lu sur le Ouèbe:

Ce sont les progrès de la chimie qui amenèrent, au XIXe siècle, la disparition de la garance. L'alizarine, sa substance colorante, fut identifiée en 1826. Le 25 juin 1869, quelques heures avant l'Anglais Perkin, Graebe et Liebermann, deux chimistes allemands dont le premier devait venir ensuite occuper durant vingt-sept ans la chaire de chimie à Genève, firent breveter un procédé permettant de la fabriquer artificiellement. En peu d'années, le prix de revient put être réduit au point de n'atteindre plus que le dixième environ de celui de la garance naturelle, à pouvoir colorant égal ; et encore s'agissait-il d'alizarine pure, alors que le produit naturel devait d'abord être débarrassé d'autres substances colorantes, sous peine de ne pas obtenir un rouge franc. L'apparition de l'alizarine synthétique signifiait la ruine pour les producteurs de garance naturelle, qui durent se reconvertir à d'autres cultures. Alors qu'au milieu du siècle, on trouvait, par exemple, en Vaucluse, treize moulins a garance échelonnés d'Orange à Orgon, il n'en subsistait plus qu'un seul en 1880. A la fin du XIXe siècle, la France, à en croire la “Grande Encyclopédie”, en était déjà à importer plus de garance, si faible qu'en fût la quantité, qu'elle n'en produisait elle-même. Une tradition orale encore persistante veut que le fameux pantalon garance de l'armée française, qui datait de Louis-Philippe, et que d'ailleurs toutes les troupes ne portaient pas, n'ait dû sa survivance jusqu'en 1914 qu'au désir de faire vivre les cultivateurs. On se demande si cette version se concilie bien avec les faits exposes ci-dessus, surtout si l'on considère que l'autre région productrice, l'Alsace, n'était plus française depuis 1871. Il est beaucoup plus probable, si étonnant que cela puisse paraître, que ce drap militaire français ait été teint, durant les dernières décennies, avec de l'alizarine... allemande !

La réputation du pantalon garance a été telle qu'elle a éclipsé d'autres uniformes qui devraient pourtant bien nous intéresser aussi : c'est de drap garance que, sous l'ancien régime, étaient revêtus non seulement les trois régiments irlandais, mais aussi et surtout les onze régiments suisses de ligne au service de France (alors que le régiment des gardes suisses, approchant le roi, portait un uniforme écarlate, plus coûteux). Napoléon, à son tour, eut quatre régiments suisses vêtus de rouge garance qui, en 1812, allèrent joncher les rives de la Duna et de la Bérézina. La Restauration, enfin, reprit l'ancienne tradition : le teint garance distinguait les quatre régiments suisses de ligne, et le rouge écarlate les deux régiments suisses de la garde. Avant de caractériser le pantalon militaire français, le rouge garance a donc été une marque distinctive des Suisses (qu'elle a d'ailleurs fait confondre plus d'une fois avec les troupes anglaises auxquelles ils étaient opposés, notamment en Sicile et en Espagne). Supprimés en France en 1830, les « Suisses rouges » subsistèrent au service des Bourbons de Naples jusqu'en 1859. Mais là, leur uniforme était rouge écarlate, et non garance.
Leo91
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Re: Nouveaux Uniformes 1910-1914

Message par Leo91 »

Bonjour à tous et à toutes,

Au risque d'en faire enrager certains (n'est-ce pas Bernard :wink: ), j'aimerai revenir sur le pantalon rouge garance et la capote gris-fer bleuté...

En effet, je fais partie de ceux qui pensent que ces effets d'uniforme ont causé la perte de nombre de soldats Français en 1914. Quantifier ces pertes est bien sûr impossible mais il est certains que des milliers d'hommes aurait pû entrevoir leur salut dans une tenue beaucoup plus discrète, je m'explique...

En premier lieu, s'il est vrai qu'avec l'apparition de la mitrailleuse, la physionomie du champ de bataille a bien changée en 1914, il n'en demeure pas moins que l'arme la plus répendue et la plus meurtrière reste celle en dotation individuelle : le fusil.
En effet, la mitrailleuse est certes redoutable, elle fauche aveuglément tout ce qui passe à portée de son canon mais au début du siècle elle reste un outils très imprécis, surtout utilisé pour le tir de barrage et de couverture... bref, elle est avant tout destinée à saturer le champ de bataille et à clouer l'adversaire au sol. Ainsi 80% de ses projectiles font choux blanc. Il est d'ailleurs a noter qu'aujourd'hui encore, nombre de fusils-mitrailleurs et autres mitrailleuses demeurent très imprécis en mode "rafale libre", seuls les premières balles atteignant leur objectif.
Quant à la doctrine d'emploi du vénérable fusil, elle se réfère directement au tir de précision. Loin du débit infernal des mitrailleuses, le fusil implique qu'une balle tirée soit une balle au but. C'est du moins dans ce sens, avec plus où moins de conviction, que sont entraînés, encore aujourd'hui, tous les fantassins du monde.

En second lieu, il faut bien comprendre en quoi consiste le tir de précision, discipline que je pratique très régulièrement dans le cadre de ma profession : lorsqu'on tir, on aligne les organes de visée de son arme (guidon/cran de mire) sur une cible, où plutôt, devrais-je dire une silhouette.
En effet, la vision humaine étant ce qu'elle est, un tireur aussi bon soit-il, ne peu se concentrer simultanément sur l'arrière et le premier plan c'est pourquoi lorsque l'on veut mettre dans le mille on doit conserver ses organes de visée nets et la cible floue. C'est pourquoi j'insiste on vise toujours une silhouette.
Dés lors la couleur de cette silhouette revête toute son importance.
Plus la silhouette sera ton sur ton avec son arrière plan plus son ajustement sera difficile et le tir arbitraire.
Au contraire, plus la silhouette se détachera de son arrière plan plus son ajustement sera aisé et le tir précis.

En dernier lieu, on distingue plusieurs sortent de couleurs :
_Les couleurs brillantes qui réfléchissent la lumière et augmentent le contraste. Ces dernières sont le plus souvent d'origine artificielle.
_Les couleurs mates qui absorbent la lumière et diminuent le contraste. Ces dernières sont les plus présentes à l'état naturel.

La capote gris-fer bleuté est d'une nuance relativement proche du bleu roi et par conséquent plutôt lumineuse au moindre rayon de soleil. Quant au rouge garance du pantalon, quelquesoit la luminosité, il n'existe pratiquement pas dans la nature (à moins d'évoluer dans un champ de coquelicots...). Donc le fantassin Français de 1914 est certes élégant mais sa silhouette se détachant admirablement, quelquesoit l'environnement dans lequel il évolue, il représente une cible de choix :cry:
A contrario, le soldat Allemand dans sa tenue feldgrau, le vert de campagne, de nuance grisâtre, se fond particulièrement bien dans le paysage.
En effet, comme le démontrent les différentes études d'avant-guerre, le gris est la couleur qui capte le plus la lumière, tant et si bien qu'en fonction de son environnement, il tent à changer de teinte, à s'assombrir dans l'obscurité d'un sous-bois où a s'éclaicir sur la ligne d'horizon en plein champ.
Autant dire que l'on passe d'un extrême à l'autre et il y a fort à parier que les soldats Français avaient bien plus de mal à ajuster leur tir que leurs homologues Allemands :!: :!: :!:

Ainsi, je pense que nombre de soldats Français ont effectivement perdu la vie à cause de leur uniforme, peu importe leur nombre (certainement fort sous-estimé par certains membres...), toujours est-il que c'est toujours trop par rapport à un détail aussi sordide...
A ce carnage il faut bien sûr ajouter la doctrine d'emploi de l'infanterie Française au début du conflit : la charge massive et forcenée, pratiquée à outrance, baïonnette au canon (baïonnette qui de surcroit réduit considérablement la précision du tir...), mais ceci est un autre débat car dans ce fil, c'est bien d'uniforme que nous parlons :wink:

Amic@lement !!!

Lionel
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