La mort du soldat Guichet (JMO du 38e RI)

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didymes
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Re: La mort du soldat Guichet (JMO du 38e RI)

Message par didymes »

Bonsoir,

Je suis en lire le remarquable JMO du 38e RI, ou du moins, son premier volume, qui compte 188 pages. Quand on compare à l'indigence de certains JMO.... C'est précis, c'est clair, et c'est bien tourné. J'ignore qui en était le rédacteur, mais mon petit doigt me dit qu'il y aurait peut-être bien du Normalien là-dessous ;) (le régiment en comptait 5, mes chers amis). En comparaison avec la pauvreté et la brièveté par indigence de certains autres JMO, nos camarades qui s'intéressent au 38e peuvent jubiler d'avoir une source aussi détaillée.

Et voici ce qui est noté à la date du 4 janvier 1916 (p. 48/188):
Le soldat bombardier Guichet, de la 1ère Cie, est tué par la grenade qu'il s'apprêtait à lancer, le fusil-tromblon s'étant retourné au moment du départ. Son calme et sa vaillance en attendant la mort le font citer à l'ordre de la brigade
.

J'ignore le prénom de ce malheureux garçon, victime de la malfaçon de son arme, qui a su rester si stoïque jusqu'à la fin, peut-être sans maudire l'ouvrier négligent qui a causé sa perte.
Je n'ai pas trouvé sa fiche dans Mémoire des Hommes. En revanche, on y trouve un Benoît Guichet, de ce régiment aussi, qui est donné comme tué à l'ennemi le 3 février 1916 à Dancourt. Ce n'est pas la bonne date. Erreur de mois ? Est-ce lui , est-ce un autre ?

Quoi qu'il en soit, il est bon de pouvoir évoquer, grâce à un bon rédacteur de JMO, la mémoire... de certains hommes.

Bonne soirée.

Annie
Annie

"Je crois que je sais, je ne sais pas que je crois", me dit alors le Lieutenant Mibelius.
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Tanker
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Re: La mort du soldat Guichet (JMO du 38e RI)

Message par Tanker »

Bonsoir Annie,

Surprenant cet accident !
S'il s'agit d'un fusil équipé du système VB, le tireur avait, logiquement, le fusil crosse au sol, tenu normalement avec la main gauche sur le fût du canon et la droite au col de cygne, pour appuyer sur la queue de détente.
En supposant le fusil simplement appuyé contre la paroie de tranchée, et non tenu par le tireur, on peut imaginer que le fusil soit tombé au sol au départ du coup et la grenade dégoupillée tombée dans la tranchée, près de notre bombardier.

Logiquement, ces grenades n'étaient pas à retard zéro et il avait le temps de se mettre à l'abri . . .
Très curieux, et surprenant que l'incident n'ait pas été mentionné comme accident.
Une citation! Y aurait-il un chef mouillé dans un bricolage ou un essai ayant mal tourné ?

Possible erreur de date sur une fiche MPF qui peut être la sienne.
Il n'est pas mort sur le coup et le rédacteur peut avoir compris qu'il était mort ce jour là, alors que,
peut-être évacué comme blessé, il peut être mort à l'hopital un mois plus tard.
Le commentaire de la citation peuvent être celui fait par des soignants de l'Hopital.

Concernant vos normaliens, il vous reste à faire un test d'écriture, et voir si leur position au régiment
pouvait les avoir amener à être en charge de la rédaction du JMO.
Concernant les Groupes de chars, plusieurs rédacteurs de JMO (à l'AS 1 par exemple) ont plus être
identifiés par des pages d'écriture de ces rédacteurs.

Par ailleurs, il y a généralement plusieurs rédacteurs d'un même JMO sur la durée de la guerre.
Quand la qualité de la rédaction se maintient, c'est surtout qu'il existe une volonté du commandement
et une surveillance de la rédaction.

Très bonne soirée - Michel
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