Bonjour à toutes et à tous,
Bonjour Jean Michel,
Merci Jean Michel pour cette "mise à la une"

qui, au retour à Bruxelles, m'a permis de prendre connaissance de l'article faisant suite à notre rencontre avec ce sympathique journaliste du "Courrier Picard". Il y a bien quelques petites coquilles concernant l'aïeul (1) mais le pauvre garçon a été tellement inondé de détails -

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-et si peu de temps pour rentrer son article qu'on lui pardonne volontiers !
Le régiment de l'aïeul (403e RI) a effectivement occupé avec le 410e le secteur devant Fricourt-Mametz d'avril à août 1915. Sa compagnie occupait, le 6 mai 1915, les tranchées où ont eu lieu les récentes recherches. C'est alors qu'il note dans son carnet "le sol devant nous est jonché de cadavres qui sont là depuis décembre". C'est ce qui m'a poussée, suite à la découverte des deux corps, à me plonger dans les archives des 319e RI et 1er RICM auquel un des corps au moins pourrait appartenir.
(Il semblerait que l'autre corps appartienne à un régiment d'infanterie mais n'ayant pas vu, pour ce dernier, les éléments qu'ils ont retrouvé sur lui, je ne peux l'affirmer.)
D'après le JMO du régiment, le 1er RICM a vu 36 des ses hommes tués et 117 disparus dans ce secteur lors des attaques du 17 et 18 décembre 1914.
Le chiffre de 482 correspond, quant à lui, au nombre de disparus dans les rangs du 319e RI qui a eu,lui, 46 tués confirmés.
Certains de ces hommes ont sans doute été faits prisonniers. Combien d'entre-eux reposent encore dans ce petit coin de Somme, avec mes amis du groupe nous sommes à l'heure actuelle incapables de le dire. Mais comme le JMO du 319e renseigne le nom de tous ses tués, blessés ou disparus, on peut espérer, par recoupement avec la liste de ceux dont les corps ont pu être relevés après la guerre, ceux rendus aux familles et ceux toujours portés disparus ; approcher peut-être un jour le chiffre de ceux dont les corps sont toujours sur le terrain.
J'attire votre attention sur le fait que si cet article était en relation avec les récentes découvertes dans le secteur qui faisait face à Mametz, il ne faut surtout pas oublier les régiments qui occupaient les secteurs voisins à savoir ceux de La Boisselle - Bécourt sur sa gauche et ceux de Carnoy-Maricourt sur sa droite. Ainsi que certains un peu plus loin.
Qu'ils aient appartenu à un régiment d'attaque ou à un bataillon voire même à une compagnie de soutient ; de nombreux hommes ont combattu et souffert là-bas entre 1914 et juillet 1915 !! En particulier les 17 et 18 décembre 1914. Notons parmi eux ceux des 19e (chers à Sophie et Laboisselle)45e, 69e, 93e, 118e, 156e, 160e, 205e, 221e, 228e, 236e, 293e et 361e RI. Sans oublier les 41e et 45e Coloniaux, le 1er RICM et, semble-t-il, des soldats du 20e Territorial. Ce sont tous ceux dont, jusqu'à présent, j'ai pu retrouver trace.
A noter aussi que le 1er RICM (Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc) est le régiment dont l'emblème est le plus décoré de l'armée française (10 citations).
En tout cas tous ceux qui font partie du petit groupe (parmi lesquels les deux membres cités plus haut) et qui s'impliquent à faire revivre l'histoire des régiments qui ont occupé le secteur entre La Boisselle et Maricourt (car il faut bien s'arrêter quelque part...) ; n'ont qu'un seul but : faire renaître dans ce petit coin de France le souvenir des soldats français qui y ont arrêté l'avance allemande, y ont construit, renforcé - au prix de nombreux sacrifices ! - les tranchées, les défenses qu'ils ont ensuite remises aux Britanniques en juillet 1915 pour s'en aller souffrir ailleurs. Ceci afin, comme le disait si joliment hier notre ami André Belle, que : « Le pays du coquelicot retrouve ses bleuets »
Cordialement,
Anne
(1) Par exemple notre aïeul n'a été tué le 6 mai mais bien le 19 juillet 1915