Bonjour Evelyne,
(Suite et fin de l'article)
Confiscations et déportations. – Naturellement, dans ces persécutions systématiques, les Allemands n’ont pas négligé leur profit. Ils ont mis sous séquestre non seulement les propriétés appartenant à des nationaux français, mais aussi celles de habitants d’Alsace-Lorraine qui, n’étant soumis à aucune obligation militaire avaient usé de leur droit d’habiter en pays étranger. Ordre leur fut donné de réintégrer le territoire de l’Empire, ordre qu’ils n’avaient pas toujours la possibilité d’exécuter, mais qui fournissait au Gouvernement impérial un prétexte commode pour prononcer la dénaturalisation et procéder à la confiscation de leurs propriétés.
Dans ces derniers temps, les Allemands usent d’un autre procédé : après avoir placé sous séquestre les biens des Français ou des Alsaciens-Lorrains résidant en France, les autorités procèdent à leur liquidation, sans l’ombre d’une raison ou sans même essayer de donner un prétexte. Il s’agit pour elles de substituer à l’industriel ou au commerçant indigène un personnage allemand, et de poursuivre ainsi, à la faveur de la guerre, l’œuvre de germanisation économique. Ainsi le Gouvernement a-t-il fait connaître, en toute circonstance, et sans dissimuler ses intentions, qu’il désirait que les établissements en liquidation fussent cédés à des Allemands.
On a agi de la sorte notamment, lors des ventes de la fabrique d’automobiles Mathis, à Strasbourg, vendue à Lantz, de Mannheim ; de la maison de champagne Deutz et Geldermann, à Haguenau, vendue à la Société par actions Geiling et Cie, de Bacharach-sur-le-Rhin ; enfin, dix importants tissages du Haut-Rhin vendus, malgré l’opposition de la ville de Mulhouse à un groupe financier allemand dirigé par la banque Bleichroeder, de Berlin.
Dans cette dernière affaire, ainsi que dans la tentative de céder les établissement de Wendel, en Lorraine, à des capitalistes allemands, les intentions politiques du Gouvernement impérial ont été tellement évidentes et à tel point contraires à l’intérêt du pays que de très vives protestations se font entendre, jusqu’au sein de la Commission du budget du Reichstag
Mais les Allemands tiennent à leur plus récente méthode d’expropriation et de germanisation, à laquelle le Gouvernement français a déjà répondu en déclarant « nuls et non avenus » tous ces actes de spoliation.
Les personnes sont encore moins respectées que les propriétés. La loi sur le service auxiliaire national n’avait prévu, tout au moins jusqu’en avril 1917, que des enrôlements volontaires. Mais dès le mois de janvier de la même année, un grand nombre de civils de Mulhouse et des environs, âgés de dix-sept à soixante ans ont été rassemblés dans les casernes de la ville, pour être ensuite dirigés vers l’intérieur de l’Allemagne, où ils sont placés sous la surveillance de la police : digne couronnement du régime de terreur inauguré dès le début des hostilités.
Qu’on imagine après cela la vie des Alsaciens-Lorrains qui ont réussi, malgré les si graves dangers, à se maintenir en Alsace-Lorraine. Les nouvelles du dehors ne leur parviennent plus que par des feuilles allemandes. Les correspondances privées sont contrôlées et surveillées de la façon la plus sévère. Sortir d’Alsace est chose à peu près impossible. Chacun est rigoureusement parqué chez soi. Les parents des fugitifs sont traités en suspects : ils subissent de lourdes amendes et leurs biens sont mis sous séquestre, de façon qu’ils soient dans l’impossibilité d’envoyer quoi que ce soit au dehors.
Les Mobilisés. – Parmi les Alsaciens-Lorrains en âge de porter les armes, des milliers de jeunes gens surtout, ont réussi à s’enfuir au moment de la déclaration de guerre. Plus de 20.000 combattent aujourd’hui sous nos couleurs. Mais combien d’entre eux n’ont pas pu s’évader ou n’ont pas osé partir pour ne pas exposer leurs parents à des représailles ! Nombreuses sont les familles d’Alsace qui ont actuellement des leurs dans les deux armées en présence ! Les régiments allemands comptent encore sûrement des Alsaciens-Lorrains, mais qu’elles ne doivent pas être leurs souffrances matérielles et morales, car ils son traités en parias.
Cordialement.
J.Didier
Incorporation des Engagés Volontaires
- jacques didier
- Messages : 379
- Inscription : mar. oct. 31, 2006 1:00 am
Re: Incorporation des Engagés Volontaires
Bonjour à tous,
Bonjour Monsieur Didier,
MERCI pour la suite.....c'est déjà Noël pour 2008....
Marc en a pris connaissance , il est particulièrement satisfait et vous en remercie sincèrement.
En remerciements, voici une chapelle dédiée aux soldats de 14-18, dans l'église de Tarascon....oui du village de Tartarin
chasseur d'Afrique dans son style.

Ce petit bijou est constitué d'un soubassement représentant nos armées.
L'extrémité gauche du soubassement comporte la date 1914-1918, mais elle ne se voit pas sur la photo.
Cette dernière est difficile à prendre car l'accès est interdit, par pure protection.
Elle est donc prise derrière une grille en ferronnerie, de ce style, et ce n'est pas l'idéal pour la prise de vue.

Exemple de grille, bien dissuasive, et finalement fort utile, pour sauvegarder le patrimoine local.
Bien cordialement.
Merci.
Evelyne.
Bonjour Monsieur Didier,
MERCI pour la suite.....c'est déjà Noël pour 2008....

Marc en a pris connaissance , il est particulièrement satisfait et vous en remercie sincèrement.
En remerciements, voici une chapelle dédiée aux soldats de 14-18, dans l'église de Tarascon....oui du village de Tartarin


Ce petit bijou est constitué d'un soubassement représentant nos armées.
L'extrémité gauche du soubassement comporte la date 1914-1918, mais elle ne se voit pas sur la photo.
Cette dernière est difficile à prendre car l'accès est interdit, par pure protection.
Elle est donc prise derrière une grille en ferronnerie, de ce style, et ce n'est pas l'idéal pour la prise de vue.
Exemple de grille, bien dissuasive, et finalement fort utile, pour sauvegarder le patrimoine local.
Bien cordialement.
Merci.
Evelyne.
- IM Louis Jean
- Messages : 2741
- Inscription : dim. mars 22, 2009 1:00 am
Re: Incorporation des Engagés Volontaires
Bonsoir à toutes et à tous,

Source http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8433350r/f11.item
Cordialement
IM Louis Jean
sesouvenir
On sait maintenant l’usage que les Allemands ont fait de ces listes noires. Dès le 25 juillet 1914, toutes les mesures de guerre étaient prises en Alsace-Lorraine ; les permissions étaient suspendues dans les corps de troupe ; dans toutes les communes, avant même la proclamation du Kriegsgefahrzustand (état de danger de guerre), ceux dont on redoutait l’influence francophile étaient arrêtés, séparés de leurs familles, les uns traînés en Allemagne pour y être internés, les autres déférés aux Conseils de guerre. Il y en eut enfin dont on précipita l’incorporation dans les unités envoyées sur le front russe. Quelques uns purent s’échapper à temps et parvinrent à gagner la France : tels l’abbé Wetterlé et Georges Weill, députés d’Alsace-Lorraine au Reichstag ; Daniel Blumenthal, maire de Colmar et membre du Sénat d’Alsace-Lorraine, Paul Piquelle, rédacteur en chef du Messin ; l’abbé Collin, directeur du Lorrain ; Spinner et Jean, du Souvenir alsacien-lorrain ; Léon Boll, directeur du journal d’Alsace-Lorraine ; P.A. Helmer, le docteur Bucher directeur de la Revue alsacienne ; les dessinateurs Hansi et Zislin, dont les noms sont familiers à tous les enfants de France.
Cependant la forteresse d’Ehrenbreitstein, les prisons de Cannstadt et de Hanovre étaient remplies d’Alsaciens et de Lorrains, tandis que les plus favorisés étaient à Hombourg, au régime de la « liberté surveillée ».
Source http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8433350r/f11.item
Cordialement
IM Louis Jean
sesouvenir
<< On peut critiquer les parlements comme les rois, parce que tout ce qui est humain est plein de fautes.
Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau
Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau