Incorporation des Engagés Volontaires

Parcours individuels & récits de combattants
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rohmer
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Re: Incorporation des Engagés Volontaires

Message par rohmer »

Bonjour à toutes et tous,

Ce lien vient à la suite du thème des archives- Péronne-st Nicolas du Port.

Je recherche les textes de lois concernant les obtentions de nationalité, engagements et recrutements propres aux Alsaciens-Lorrains ?
Et aussi les usages, les pratiques.

Ex : Pas enregistré sur son lieu de résidence, ni dans le département du lieu de résidence.
Mais dans un autre département, sans lien apparent..... à ce jour à nos yeux.

Mesure de prudence ...?
Rumeur qui incite à se faire enregistrer ailleurs.... ?
Stratégie administrative ....?....

Merci pour vos réponses et pistes de recherche.

C'est juste pour essayer de comprendre ce qui est loin d'être clair ! :)

Bien cordialement.
Evelyne.




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Eric Mansuy
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Re: Incorporation des Engagés Volontaires

Message par Eric Mansuy »

Bonsoir à tous,
Bonsoir Patrice,

Livre d'Ordres de la Place Forte de Belfort - année 1914 - Archives Municipales de Belfort ? Encore ! Encore !! Encore !!! :bounce: :bounce: :bounce: :bounce: :bounce: :bounce: :bounce:

Amicalement,
Eric
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
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Stephan @gosto
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Re: Incorporation des Engagés Volontaires

Message par Stephan @gosto »

Salut Eric,

Comment as-tu paramétré ton ordinateur pour qu'aussitôt les mots "Alsace" ou "Vosges" apparaissant en un lieu quelconque du forum, ton P.C. sonne dans la seconde ? :lol:

Amicalement,

Stéphan
ICI > LE 74e R.I.
Actuellement : Le Gardien de la Flamme

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rohmer
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Re: Incorporation des Engagés Volontaires

Message par rohmer »

Bonjour à tous,
Bonjour Patrice,

Un grand MERCI.
Les A.D de Belfort semblent être un lieu riche en informations et bien connu....
A retenir !

Merci et très bonne soirée à tous.
Evelyne et Marc.
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rohmer
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Re: Incorporation des Engagés Volontaires

Message par rohmer »

Re,

Exact, A Municipales, comme le précise Eric.
Je suis allée trop vite....pour saisir la suite.
Merci beaucoup.
Bien cordialement.
Evelyne.
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Eric Mansuy
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Re: Incorporation des Engagés Volontaires

Message par Eric Mansuy »

Bonjour à tous,
Grand merci, Patrice !
Stéphan : non, je n'ai pas eu besoin de paramétrer mon ordinateur, car étant prof... je ne travaille jamais, cela va de soi... ;)

Amicalement,
Eric
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
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jacques didier
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Re: Incorporation des Engagés Volontaires

Message par jacques didier »

Bonjour Evelyne,
Bonjour à toutes et à tous,

En ce qui concerne les sujets touchant à l'Alsace-Lorraine depuis 1871 jusqu'à la libération, trois ouvrages ont retenu mon attention :

Page d'Histoire " Comment nos Frères d'Alsace-Lorraine ont agi depuis 1871 " petit livre édité par L'Effort Alsacien et Lorrain, Paris. 1918.
1e chapitre : Ceux qui sont restés (La dictature allemande et la protestation alsacienne, le régime Manteuffel, l'Alsace aux Alsaciens, les années d'avant-guerre.)
Ceux qui sont partis (Les clauses d'option, d'un versant des vosges à l'autre versant, de Metz à Nancy et de Mulhouse à Belfort.)
2e chapitre : Les Alsaciens-Lorrains pendant la Guerre (Les listes noires, Un régime de terreur, Conseils de guerre, Confiscations et déportations, les mobilisés.

Emile HIZELIN - L'Alsace, La Lorraine et la Paix. Editions de la Marche de France, Paris.
Chapitre : Menées pangermanistes.

Hélène SICARD-LENATTIER - Les Alsaciens-Lorrains à Nancy. Editions G.Louis, Haroué. 2002.
Un ville qui accueille massivement les Alsaciens et les Lorrains de toutes origines, devenant première grande ville de l'Est.
Ce livre est le fruit d'une thèse de doctorat.

Cordialement.

J.Didier
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rohmer
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Re: Incorporation des Engagés Volontaires

Message par rohmer »

Bonjour à toutes et tous,
Bonjour Monsieur Didier,

Un grand merci pour ces références.
J'ai pu facilement trouver le numéro 3.

Mais, c'est le contenu du second chapître du 1er livre, qui retient toute mon attention.
J'avais lu ces termes sur une lettre familiale, enregistrée aux A.D.....y croyant à peine....je l'avoue !
C'est donc bien la triste réalité.!

Merci, merci.
Bien cordialement.
Evelyne.
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jacques didier
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Re: Incorporation des Engagés Volontaires

Message par jacques didier »

Bonjour Evelyne,

Contenu du second chapitre (première partie) de "Comment nos Frères d'Alsace-Loraine ont réagi depuis 1871."

LES ALSACIENS-LORRAINS PENDANT LA GUERRE

Dès avant la guerre les Allemands savaient, quoi qu’ils en eussent dit et écrit, que leurs sujets d’Alsace et de Lorraine, Français de cœur, étaient leur ennemis. Ils le savent maintenant mieux encore, car ils ont pu se rendre compte que, depuis quatre ans, ses sujets irréductibles ont lutté par tous les moyens contre leurs maîtres, au risque de leur tranquillité, de leur fortune et de leur vie.
En réalité, non seulement l’Alsace-Lorraine était française en 1914 (à l’exception, bien entendu, des immigrés allemands), mais on peut dire que la guerre l’a amenée à exprimer avec plus de netteté encore son sentiment français. C’est ce qu’a attesté pendant la guerre un témoin peu suspect dans la National Zeitung, journal bâlois de langue allemande et de tendances plutôt germanophiles : « La guerre n’a fait que creuser davantage le fossé qui, en Terre d’Empire, sépare les deux éléments. La conséquence en est que les regards se tournent de plus en plus vers la France, et cela dans les milieux qui, avant la guerre , se disposaient à prendre leur parti des faits héroïques.

Les Listes noires. – Avant l’ouverture des hostilités, nos ennemis avaient dressé des listes des Alsaciens-Lorrains les plus suspects : les fameuses listes noires. Ils y avaient fait surtout figurer : 1° des industriels alsaciens et lorrains ; 2° des hommes politiques dont ils se défiaient ; 3° des journalistes à tendances particularistes ou françaises ; 4° des prêtres suspects ; 5° des membres des sociétés alsaciennes ou lorraines, telles que le Souvenir alsacien-lorrain et le Cercle des anciens étudiants alsaciens lorrains, etc.
On sait maintenant l’usage que les Allemands ont fait de ces listes noires. Dès le 25 juillet 1914, toutes les mesures de guerre étaient prises en Alsace-Lorraine ; les permissions étaient suspendues dans les corps de troupe ; dans toutes les communes, avant même la proclamation du Kriegsgefahrzustand (état de danger de guerre), ceux dont on redoutait l’influence francophile étaient arrêtés, séparés de leurs familles, les uns traînés en Allemagne pour y être internés, les autres déférés aux Conseils de guerre. Il y en eut enfin dont on précipita l’incorporation dans les unités envoyées sur le front russe. Quelques uns purent s’échapper à temps et parvinrent à gagner la France : tels l’abbé Wetterlé et Georges Weill, députés d’Alsace-Lorraine au Reichstag ; Daniel Blumenthal, maire de Colmar et membre du Sénat d’Alsace-Lorraine, Paul Piquelle, rédacteur en chef du Messin ; l’abbé Collin, directeur du Lorrain ; Spinner et Jean, du Souvenir alsacien-lorrain ; Léon Boll, directeur du journal d’Alsace-Lorraine ; P.A. Helmer, le docteur Bucher directeur de la Revue alsacienne ; les dessinateurs Hansi et Zislin, dont les noms sont familiers à tous les enfants de France.
Cependant la forteresse d’Ehrenbreitstein, les prisons de Cannstadt et de Hanovre étaient remplies d’Alsaciens et de Lorrains, tandis que les plus favorisés étaient à Hombourg, au régime de la « liberté surveillée ».

Un régime de terreur. – Quand les Allemands eurent arrêté tous les suspects qui figuraient sur les listes noires, ils soumirent l’Alsace-Lorraine à un régime de terreur. A vrai dire, il fonctionnait déjà avant la guerre, mais il a été depuis amplifié, généralisé, systématiquement et méthodiquement organisé.
Dès le début de la campagne, les Allemands avaient menacé la population indigène des pires châtiments, si elle venait à manifester ses sentiments à l’égard des troupes allemandes où des armées françaises avançant en Alsace. Les menaces n’ont été que trop sérieuses. De nombreux villages ont été détruits, par ordre de l’autorité, pour avoir trop bien accueilli les Français ou pour avoir mal reçu les Allemands. L’exemple des villages de Dalhain, en Lorraine, et de Bourtzviller, en Alsace, est resté fameux, mais les journaux officieux de Strasbourg et de Metz ont contenu, en août et en septembre 1914, bien d’autres communiqués relatant des faits d’armes de la même espèce. Que l’on s’explique facilement l’attitude sinon inquiète, du moins réservée, de certains villages alsaciens lors de l’avance de nos troupes !
L’emploi de la langue française, à laquelle, malgré les menaces et les persécutions, des milliers et des milliers d’Alsaciens-Lorrains sont restés fidèles, est une des grande préoccupations de nos ennemis. Ainsi, le 22 février 1916, le sous-préfet de Boulay fait savoir aux populations que « sera considéré comme une provocation l’usage public du français de la part des personnes sachant suffisamment l’allemand pour se faire comprendre ou pour avoir recours à l’intermédiaire de personnes possédant une connaissance suffisante de l’allemand ». Et de nombreuses condamnations s’abattent sur les « coupables ».
L’inquisition allemande ne se borne pas à la rue ; elle s’introduit dans les pensionnats, dans les écoles et prétend même surveiller l’emploi du français dans les relations commerciales.
Un petit fait suffirait à prouver qu’en dépit de leurs dénégations, les autorité allemandes voient toujours dans les populations d’Alsace-Lorraine ce qu’elles n’ont jamais cessé d’être, des populations véritablement françaises : dès le commencement de la guerre, elles supprimèrent tous les journaux français, mais immédiatement elles créèrent à Metz un organe officieux, la Gazette de Lorraine, qui devait servir de modèle à la Gazette des Ardennes et se proposait le même but : démoraliser les populations envahies.

Conseils de guerre. – A partir du 1er août 1914, Les Alsaciens-Lorrains, qui, pendant les derniers jours de juillet, avaient été arrêtés ou emprisonnés sans jugement, furent en majorité déférés à deux sortes de tribunaux : les conseils de guerres ordinaires et les conseils de guerre extraordinaires, qui siégèrent à Metz, Strasbourg, Thionville, Sarreguemines, Mulhouse et Colmar.
Les conseils de guerre ordinaires, composés d’officiers et de magistrats militaires, jugèrent les mobilisés ou les civils inculpés de haute trahison à propos des opérations militaires.
Les conseils de guerre extraordinaires, créés après la proclamation de l’état de danger de guerre, en vertu de l’article 68 de la constitution de l’Empire et de la loi prussienne du 4 juin 1851 sur l’état de siège, composé de militaires auxquels devaient être adjoint deux juges civils, jugèrent tous les civils qui n’étaient pas déférés aux conseils de guerre ordinaires.
Pendant une assez longue période, l’Allemagne a pris soin de publier elle-même les condamnations prononcées par les conseils de guerre, dans l’espoir que la divulgation de ces punitions exemplaires épouvanterait et materait les Alsaciens-Lorrains. Depuis, elle a compris qu’elle faisait fausse route et qu’en réalité elle ne pouvait mieux s’y prendre pour savoir au monde que les Annexés demeuraient plus que jamais Français. Aussi, l’autorité militaire impériale a-t-elle cessé de publier les comptes rendus des débats.
Ceux que nous possédons suffisent d’ailleurs à nous édifier. A l’automne 1915, les conseils de guerre d’Alsace et de Lorraine avaient infligé depuis le commencement de la guerre, pour manifestation de « sentiments français », 3.000 années de prison. Jusqu’où doit être monté ce chiffre à l’heure actuelle ?
Parmi ces milliers de condamnés figurent des personnes de tout âge, de tout rang social, de toute religion, de tout parti politique, bourgeois, ecclésiastiques, artisans, ouvriers, paysans, fonctionnaires même. Le nombre des femmes et des enfants du peuple y est particulièrement élevé : preuve que le sentiment français ne s’est pas conservé seulement dans la bourgeoisie et que la jeunesse des écoles, nullement entamée par la germanisation à outrance, n’est ni plus ni moins française ( plutôt plus) que le générations précédentes. Beaucoup de prêtres y figurent aussi : témoignages précieux que Mgr Benzler, évêque de Metz, n’a pas réussi non plus à mater son clergé rebelle.

Cordialement.

J.Didier

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rohmer
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Re: Incorporation des Engagés Volontaires

Message par rohmer »

bonjour à toutes et tous,
Bonjour monsieur Didier,


Je suis très émue de cette délicate attention et vous en remercie sincèrement. :jap:
Avec l'appui de ces nombreuses lignes, nous avons une explication évidente, écrite noir sur blanc, qui répond à nos nombreuses questions ou suppositions.

Un très gros MERCI, c'est Marc qui va être heureux de comprendre, en lisant ces lignes gentiment envoyées.

Merci encore. :jap: Bien cordialement.
Marc et Evelyne.
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