La bataille de la Somme

R.I. - R.I.T. - Chasseurs
fritzz
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Re: La bataille de la Somme

Message par fritzz »

[quotemsg=112570,39,6305]hallo Fritzz
1) warum 2 Z? :lol:
2) dein Vorschlag den Originaltext zu senden würde mich sehr interessieren.
Bin von heute ab abwesend für 2 Wochen und nehme wieder kontakt auf nach meinem Rückkehr.
Ich werde mich bemühe um den Text auf Franz. umschreiben.

quotemsg]



Hallo Uschen,

1) Fritz avec une z était déjà réservé.

2) Je serai heureux de vous envoyer le chapitre de la Somme.
Mon grand-père ne était pas seulement sur la Somme. Le texte intégral de ses expériences contient 300 pages. Peut-être que vous souhaitez traduire?

Votre allemand est très bonne. Vous êtes allemand ou professeur d'allemand en France?

Viele Grüße

Fritzz




fritzz
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Re: La bataille de la Somme

Message par fritzz »

Il ya aussi une carte de tranchee allemande de Sailly.Image
fritzz
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Re: La bataille de la Somme

Message par fritzz »

Et voici la liste avec les pertes de la 2e compagnie de mon grand-père.
CD9362
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Re: La bataille de la Somme

Message par CD9362 »

Suite du paragraphe 2
"La liaison entre le commandant de troupes [l'état-major] et les compagnies en premières lignes [ aux avant-postes] , était assurée par une chaînes de coureurs à pied [ N.B = agents de liaison à pied qui courent d'un point à l'autre pour transmettre les ordres ]. Ces chaînes dont les membres se trouvaient [ ] dans des trous d'obus, étaient fréquemment rompues, cependant elles se ressoudaient toujours et permettaient ainsi de transmettre les ordres et informations .
Notre propre tir de barrage, notamment l'artillerie de campagne, fonctionnait très bien. De ce dernier provenaient de temps à autres de courts tir d'artillerie lourde .
Tir de barrage allemand
/////
Paragraphe 3 & 4-5-6
La 4ème compagnie avait remplacé le 7/394 à 7 heures 45 du matin. Le feu d'artillerie hostile augmentait avec une force extrême. Aujourd'hui, l'adversaire ciblait particulièrement les compagnies des premières lignes; malgré toute la prudence, la position était découverte. Un feu destructeur s’abattait sur le flan de ces pauvres compagnies.
La 3e compagnie a souffert sous le feu combiné de tous calibres. Les tranchées ont été traitées avec toute la puissance et de tous les calibres . Le village de Sailly était comme un volcan, la poussière de brique rose jaillissait comme une tour imposante, après l'impact des obus lourds . À l'extrémité nord du village l'artillerie ennemie pilonnait sans relâche. Ce terrible incendie a duré jusqu'à 4 heures du soir .
La 3e compagnie avait vainement cherché à restaurer la jonction avec la 12/162, de qui elle était isolée depuis la veille [perdu la veille] .
Donc, il n'y avait personne pour lui assurer une couverture suffisante sur ces flancs.
la 1ère compagnie avait avancé plus loin pour sortir de ces tirs [ de ce feu] dévastateur, à minuit 45 la nuit [un train?]. La 2ème compagnie, au-dessous d'Albert [la ville d'Albert] maintenait la liaison avec 3ème compagnie.

La 1ère Compagnie avait fait cinq prisonniers français en début de matinée, quatre fantassins du 355 ème régiment d'infanterie, et 1 chasseur du 55 ème bataillon de chasseurs. Les troupes de ces prisonniers étaient il y a trois jours en Champagne. Ils sont tous témoigné que le 7 Octobre, donc aujourd'hui, leur troupes devaient être pas loin d'ici pour attaquer. Le lieutenant-colonel Sick en a été informée immédiatement. Le régiment a donc été enjoint de renforcer sa vigilance, au moindre signe d'activité animée de l'infanterie ennemie, surtout depuis que des prisonniers français avaient parlé d'une attaque majeure pour 4 heures l'après-midi prédit. On pouvait voir de nombreux Français isolés, dans le creux au sud de Morval. Ils se déplaçaient sans gêne à découvert, ils ont été chassés par le feu d'infanterie."

Jusqu'à 4 heures de l'après-midi, l'artillerie ennemi tirait loin avec une constante force furieuse, puis le feu devint plus faible. A 5 heures de l'après-midi, notre ligne-avant demanda un tir de barrage qui commença immédiatement. Une observation plus poussée en avant était impossible, puisque toute la ligne était enveloppée de feu et fumée. Sans interruption notre artillerie continuait son tir de barrage. Des nouvelles en provenance des avant-postes n'arrivaient pas. Dans l'après-midi, à 5heures 50 le "Vizewachtmeister Berghammer vom 8. Bay. Fuß-A.R" , lequel s'était trouvé à l'ouest de Sailly, à la pente orientale de la hauteur 128, comme observateur d'artillerie, annonçait au capitaine Weede que l'ennemi avait enfoncé le barrage [avait fait sauté le verrou] de la route de Combles-Morval, et marchait en colonne jusqu'à la route Morval-Sailly.
Le porteur de ce message était Albert Krentel et il reçu pour cela plus tard la croix de fer la IIème classe:
" A la 7ème patrouille en avant. Attaque des Français. Percée de la 1ère Compagnie " a-t-il rajouté dans son carnet de notes " /////

Bon c'est difficile, je n'ai plus fait d'allemand depuis à peu près un quart de siècle, et en plus je ne connais les termes adéquats concernant la guerre ....
Adline
fritzz
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Re: La bataille de la Somme

Message par fritzz »

Bon c'est difficile, je n'ai plus fait d'allemand depuis à peu près un quart de siècle ....
Adline


Mais rien oublié. La traduction semble être parfait.

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fritzz
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Re: La bataille de la Somme

Message par fritzz »

Les conséquences.Image
fritzz
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Re: La bataille de la Somme

Message par fritzz »

Certains membres du régiment sont enterrés dans Maissemy.Image
fritzz
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Re: La bataille de la Somme

Message par fritzz »

Mais la plupart seront encore sur le champ de bataille dans la terre de Sailly. Où ils ont été enterrés dans des trous d'obus.

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Pax et labor 51
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Re: La bataille de la Somme

Message par Pax et labor 51 »

J'ai travaillé le JMO du 294e R.I., en particulier sur ce qui s'est passé tranchée Marburg le 7 octobre 1916, car je suis les traces du Capitaine Octave Noir, qui appartenait alors au 4e bataillon du 294e R.I., dont le chef était le Commandant Terriou.

Je me permets donc ces quelques rectifications dans votre transposition du JMO du 355e R.I. (je suis désolée, je ne maîtrise pas le logiciel pour souligner):

Le 7 octobre 1916

A 4 h00 le Lieutenant Colonel transporte son P.C à 8797 et prend le commandement des premières lignes en vue de l’attaque. Il dispose des 4 bataillons : à droite le 5ème Commandant Parijon ( ?), au centre le 6ème Commandant Coestats ( ?), à gauche le 4/294 Commandant TERRIOU, en réserve le 4/355 commandant Keijer. Ne serait-ce pas plutôt KEISER ?

Le bombardement est intense toute la matinée. A onze heures, le Chef de Corps rend compte au commandement qu’un élément de tranchée relie 9404 à 9106, que des allemands ont été vus circulant vers 9404, que la tranchée Pilsen a été réparée, que des mitrailleuses dans cette tranchée à 300 mètres au Nord sur la route de Morval- Sailly (signalées la veille) n’ont pas été démolies, qu’enfin, à la tombée de la nuit, et au lever du jour, on a vu d’importants mouvements de mitrailleurs ennemis vers 9404 (ravitaillement par les échelons).

L’attaque est déclenchée à 13h 45. Sous un violent tir de barrage, les vagues s'enlèvent.
La tranchée Pilsen résiste, puis sous la poussée, ses défenseurs se rendent. La 17e Compagnie fait 130 prisonniers dont 5 officiers et prend 8 mitrailleuses. Les prisonniers appartiennent aux 163e, 162e, 105e, 14e et 84e régiments.
Le 5ème Bataillon ... ( ?) cette tranchée.
Le 6ème Bataillon franchit Marburg ( tranchée) inoccupée et est arrêté par les défenseurs des points 9404 et 9106.
La 21ème se lance à l’assaut du point 9404. Son élan est brisé, elle subit des pertes supérieures à 50°/° des présents.
Le 4ème bataillon reçoit l’ordre de soutenir le mouvement et de parer à toute con355e R.I. re-attaque. Les pertes sont élevées. Le sous- lieutenant Coutureau tué, le Lieutenant NOIR (en octobre 1916 Octave Noir était Capitaine, le secrétaire du [/u]294e a fait une erreur pour son grade ) commandant la 17e et le Lieutenant Carlier commandant la 21e sont blessés ainsi que les Sous-Lieutenants Robitailli Quentin et Rifrigier. Le canon de 37, 3ème pièce, a réussi à démolir deux mitrailleuses à Pilsen.

La nuit tombée, le 3ème est en liaison avec le 350ème sur la croupe, à l’Est du point 9800. La 6ème est arrêtée par la position ennemie du chemin creux FAISANT SUITE au Nord de Pilsen suivant 9500- 9501- 9404- 9106. (C'est évident quand on a le plan de tir sous les yeux, voir pièce jointe.)


Le 294e à gauche n’a pas pu déboucher. Le 4ème bataillon relie le 5ème au 6ème. Il a quelques éléments de la 13ème et notamment son groupe offensif léger dans la tranchée Pilsen.

[/quote]
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Ingouf
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Re: La bataille de la Somme

Message par Ingouf »

Bonjour,

On se demande parfois qui donc sont ces "touristes" britanniques croisés sur nos champs de bataille et dans nos cimetières. L'un d'eux a publié un best-seller sur son grand-oncle Harry mort au combat en 1916 dans la Somme. Quelques extraits. Traduction rapide.


Soldats néo-zélandais, 15 septembre 1916.<br />Photographe lieutenant Brooks, référence IWM Q 1309.
Soldats néo-zélandais, 15 septembre 1916.
Photographe lieutenant Brooks, référence IWM Q 1309.
New_Zealand_trench_Flers_September_1916.jpg (526.95 Kio) Consulté 877 fois


Extrait N°1 : Lorsque j'ai parcouru le champ de bataille de la Somme dans les pas des Néo-Zélandais, je me suis arrêté un moment d'un côté d'une pente peu profonde et j'ai regardé le bois de Mametz, près de cent sept ans après qu'Harry et ses compagnons d'infanterie eurent établi leur campement à proximité. L'endroit a l'air parfaitement innocent. Une douce pente verte y monte, elle semble bien inoffensive. Les arbres s'élèvent, grands, touffus, calmes dans l'air immobile. Les oiseaux vont et viennent. C'est une oasis de paix parfaite.
Mais même aujourd'hui, il est impossible de ne pas se rappeler ce qui s'est passé ici il y a plus d'un siècle : sur une colline située juste derrière, un impressionnant dragon rouge se dresse sur son socle pour commémorer les hommes de la 38e division galloise qui ont pris ce bois après une bataille féroce au cours de laquelle 4 000 hommes ont été tués ou blessés.

Lorsque le poète Siegfried Sassoon s'est approché de Mametz en 1916, il l'a vu "se profilant sur la pente opposée, un bois dense de vieux arbres et de broussailles, tel un mur fatal et menaçant". Lorsque Harry y dormit deux mois plus tard, les tilleuls, les chênes et les charmes n'étaient plus qu'un tapis de souches brisées et l'odeur de la mort flottait sur ce qui restait du sous-bois. Et lorsqu'il s'est couché pour la nuit, il savait pertinemment que même si les Allemands avaient pu être forcés de quitter le bois de Mametz, ils s'étaient installés dans des tranchées profondes dans d'autres bois à proximité, en attendant de riposter. Harry aura su que c'était le cas, mais ça ne l'aura pas préoccupé. En effet, je soupçonne qu'il m'aurait regardé avec pitié s'il avait lu ce que son petit-neveu venait d'écrire. Le samedi 9 septembre, alors qu'il se trouvait au cœur du bois, Harry trouva de la place pour une dernière note dans son carnet densément rempli, de format poche, à la couverture pourpre : "Obligé de dormir à la belle étoile, j'ai eu plutôt froid car il y avait une forte rosée et de la brume le matin." Typique de Harry. Terre-à-terre, pratique, sans jugement ni spéculation. Juste un autre jour comme les autres. "Parades le matin et inspections l'après-midi, comme d'habitude, etc ..."

Les "inspections de l'après-midi" consistaient à vérifier que l'équipement de chaque homme était prêt pour l'action. Harry sera monté au combat avec fusil et baïonnette, cape imperméable, gamelle, des sacs de sable vides, pioche ou pelle, ration en boîte, chemise et chaussettes, savon, gourde (bien remplie), masque à gaz, pansements de campagne, matériel de rasage, 200 cartouches et deux grenades Mills (plus s'il le souhaitait). Il avait dû laisser son journal fini derrière lui, mais il avait investi dans un nouveau pour quand la bataille serait terminée. C'était un carnet bien plus costaud que celui dans lequel il avait entassé ses expériences auparavant. Des couvertures en carton bleu solide, à l'intérieur desquelles il avait listé les noms des membres de la 11e section du 9e peloton : Caporal Palin, soldats Woodham, Simpson A, Clough, Roberts H, Caporal McIsaacs S., soldats Proudlock, Downes et Pacey.

À côté des noms de Downes et Pacey, il a écrit "malade." Sur la page opposée est soigneusement inscrit :

Caporal HWB Palin
6/319 12ème Compagnie Nelson
1er Bataillon d'Infanterie de Canterbury
Force Expéditionnaire de la Nouvelle-Zélande, France
10 septembre 1916

Adresse personnelle :
St. Helen's
Tonbridge, Kent
Angleterre

Presque toutes les autres pages sont blanches.



&quot;Un impressionnant dragon rouge se dresse sur son socle&quot;. Bois de Mametz, Somme, France.
"Un impressionnant dragon rouge se dresse sur son socle". Bois de Mametz, Somme, France.
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Le 25 septembre 1916, les Britanniques se déploient en direction des positions allemandes de Lesbœufs, Morval, Gueudecourt, appuyés par des tanks.

Extrait N°2 : Le lendemain matin, Harry et le reste des Nelsons se préparèrent pour la prochaine avancée, visant à attaquer et, espéraient-ils, capturer la ligne allemande fortement défendue connue sous le nom de "Gird Trench". Dans l'histoire officielle, cette action, qui a eu lieu entre le 25 et le 28 septembre, est appelée "Bataille de Morval". La division néo-zélandaise était chargée de sécuriser le flanc droit et d'ouvrir une ligne allant de Goose Alley à Factory Corner. Pendant qu'ils attendaient, un match de cricket fut organisé par les troupes néo-zélandaises en réserve. Alexander Aitken se souvint plus tard que la veille de l'attaque, l'un des officiers suggéra qu'ils chantent ensemble. "Nous chantions, un peu timidement au début, des chansons déjà quelque peu démodées, tirées d'un recueil écossais de chansons ... "Riding Down to Bangor", "In a Cavern, in a Canyon" et d'autres du même genre, et pour finir "Vive l'amour, vive la compagnie". Nous ne voyions alors aucune ironie dans ces paroles," poursuivit-il ; "nous l'aurions pu, si nous avions pu prévoir qu'à la même heure, trois nuits plus tard, presque tous les chanteurs seraient étendus morts ou blessés dans le no man's land."

L'attaque fut lancée à 12h35 le lundi 25 septembre, les troupes avançant derrière un barrage roulant de tirs de couverture. Les lignes massées d'infanterie submergèrent facilement les positions ennemies et repoussèrent les Allemands hors de Goose Alley en 23 minutes.



La Nouvelle-Zélande sur la Somme, 1916.<br />Geographx, site NZ History, Ministère de la Culture, gouvernement néo-zélandais.
La Nouvelle-Zélande sur la Somme, 1916.
Geographx, site NZ History, Ministère de la Culture, gouvernement néo-zélandais.
somme-battles.pdf_20240623_113943_0000.png (894.78 Kio) Consulté 877 fois

Le 27 septembre à l'aube, les Néo-Zélandais s'élancent sur la tranchée "Gird", au centre de laquelle se situe "Factory Corner", nommé en raison d'une usine de betteraves. Tranchées tenues par des soldats bavarois et redoutablement défendues (barbelés, mitrailleuses ...). L'assaut est un succès, ainsi que le souligne le communiqué officiel : "Malgré une résistance initiale due aux grenades et mitrailleuses ennemies, bientôt réduites au silence par nos mitrailleuses Lewis, tous les objectifs ont été atteints par nos troupes à 14h38 ; quelques victimes à déplorer dans nos rangs."


Extrait N°3 : L'une des "quelques victimes" était le grand-oncle Harry. Lorsque je suis retourné dans la Somme pour retracer ses pas, l'endroit que je voulais voir plus que tout autre était la bande de 1 000 mètres de terres agricoles françaises à travers laquelle il a couru vers la Gird Trench cet après-midi de septembre.
Je l'ai trouvée, assez facilement. Il y a un point de repère utile : une maison isolée à la jonction où se trouvait l'usine de betteraves. D'un côté, une façade de murs crème et de volets verts, avec une rangée de lucarnes, fait face à la route. L'autre côté de la maison, donnant sur la pente qu'Harry avait gravie, est presque caché derrière un épais lierre sombre. En passant, j'ai remarqué des voitures dans la cour. À ma surprise, elles avaient des plaques d'immatriculation anglaises, mais je n'ai vu personne. Derrière moi, la route de Longueval à Bapaume était calme alors que je commençais à marcher vers le sommet de la montée, en direction de Gird Trench. Pour suivre avec précision la ligne d'assaut, j'ai dû franchir un fossé peu profond et entrer dans un champ vert de pousses de blé d'hiver. Conscient que je marchais sur des cultures en germination, je regardais autour de moi, l'air inquiet, mais il n'y avait personne pour me voir. Après quelques pas de plus, j'ai soudainement ressenti tout le poids de l'endroit où je me trouvais et de ce que je faisais. Quelque part dans ce champ anonyme, sous mes bottes de plus en plus boueuses, se trouvait le trou d'obus dans lequel le grand-oncle Harry s'était abrité et d'où il n'est jamais sorti. Le soleil était apparu, une brise s'était levée et des alouettes tournaient au-dessus de moi. J'étais arrivé à la fin de son histoire et à la fin de ma recherche.



Mon grand-oncle Harry, par Michael Palin, 2023.
Mon grand-oncle Harry, par Michael Palin, 2023.
20240621_083828.jpg (773.9 Kio) Consulté 877 fois


Ce livre a fait sensation dans les îles britanniques, et bien au-delà. Écrit par l'un des Monty Pythons, Michael Palin y prouve qu'un humoriste peut être très sérieux. La biographie de son grand-oncle Harry est un remarquable travail de détective, qui recoupe archives, photographies et journaux de combattants de la guerre 14-18.
Il semble avoir bénéficié d'un extraordinaire coup de pouce d'archivistes néo-zélandais, spécialistes de la période.

Cet hommage à un combattant de 14-18 sera-t-il un jour traduit en langue française ? À voir.
Le grand-oncle Harry, né en Angleterre, avait avant-guerre traîné ses guêtres jusqu'aux aux confins de l'Empire britannique avant d'émigrer en Nouvelle Zélande, pour s'engager en 1914 dans un régiment néo-zélandais. À ce titre, cette biographie concerne autant la civilisation britannique, son empire, que cette guerre mondiale. Seul le dernier tiers du livre, à partir de la page 200, se déroule en France. Harry Palin avait survécu à Gallipoli.

Harry Palin (1884, Linton, Herefordshire, Angleterre - 1916, Somme, France).
Caporal Henry William Bourne "Harry" Palin, Canterbury regiment, NZEF, 1er Bataillon.
L'un des 1272 soldats néo-zélandais inscrits sur le mur du Mémorial national néo-zélandais de Longueval, Somme, France. Grâce à son talentueux et célèbre petit-neveu, cet homme-là ne sombrera pas dans l'oubli.

Bien cordialement.
Eric
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