Bonjour
J'ai trouvé un témoignage en faisant des recherches aux archives de Vincennes dans un carton de la 61 ème DI ; la traduction du journal d'un "déserteur allemand" (REINKE Jean né en 1882) - Une date est mentionnée 15 aout 1915, date de la capture et/ou de la traduction, son récit de neuf pages s’arrête mi juillet 1915.
A la page 5 de son récit, il évoque Noël 1914 et le 1er janvier 1915 aux environs d'Ourscamp (vers Noyon - Oise) où il se trouve dans les tranchées.
J'ai pris le temps de taper l'extrait du document que j'avais photographié :
"la fête de Noël se passa dans l'attente des événements qui allaient se produire naturellement du fait de notre vis-à-vis. Mais de nôtre côté il y eut seulement une fusillade un peu plus vive.
En revanche il y eu une grosse attaque à l'aile droite en Flandre dont nous ne connûmes naturellement pas le résultat. A notre gauche aussi où se trouvait le 89 ème, il y eu une grosse attaque qui fut favorable aux français qui auraient occupé la position et capturé naturellement plusieurs mitrailleuses. On n'apprendra pas maintenant la vérité, peut-être même jamais.
La fête de Noël se passa pour nous conformément au traitement dont nous fûmes l'objet. Le célébrèrent ceux pour qui elle fût digne d'être célébrée.
Par bonheur il nous arriva avec les nouveaux renforts un offizier stellvertreter, qui devient notre chef de section et qui conquit les sympathies de tous en s'occupant avec une sollicitude paternelle du bien de chacun. Il s'appelle König.
Dans la nuit de Noël, je me proposai volontairement pour aller en patrouille d'écoute à la place d'un camarade, de 1 heure à 4h1/2. Ces heures sont un des plus beaux souvenirs de ma vie: après échange de salutations avec les français, ceux-ci entonnèrent plusieurs belles mélodies et chantèrent la Marseillaise.
Dans la nuit du nouvel an, je quittai aussi le skat (jeu de cartes) et le grog pour prendre la garde à 1 h. Cette nuit là aussi, on se parla beaucoup de tranchée à tranchée; surtout les Français qui chantèrent de très jolies chansons, chez nous personne n'osa en faire autant .
Le 2 janvier nous fûmes relevés de la tranchée pour aller cantonner à Ourscamp
Le reste de son récit est intéressant également. J'ai photographié les neuf pages. Ces trêves ne sont que des trêves avant et après il y a des combats !!!!
Cordialement
Bonne année