Bonsoir à tous,
Dans le cadre de mes recherches concernant la bataille de Bertrix (22 août 1914), et plus particulièrement sur l'engagement du 59ième RI, je recherche le maximum d'information concernant le régiment lui faisant face ce jour là: le 116ième Infanterie Régiment. Historique, lieu de garnison, compagnies engagées le 22 août face au 59ième, ect ect......
J'attends avec impatiente vos infos.
Sincèrement.
Yves
Bertrix/ 116e Infanterie Rgiment
Re: Bertrix/ 116e Infanterie Rgiment
Bonjour à toutes et à tous,
Bonjour Yves
Avez-vous lu le sujet " 17e Corps d' Armée à Bertrix", concernant la thèse, de Pierre Cammarata ?
pages1418/forum-pages-histoire/autre/co ... 1632_1.htm
Aux lecteurs de memoire82.frmémoire , Pierre Cammarata a eu l’extrême amabilité de proposer l’intégralité de son mémoire Master II, Histoire et patrimoine. Un épisode de la bataille des frontières. Le Combat du 17e CA à Bertrix, le 22 août 1914
PDF de 300 pages à télécharger ici http://memoire82.fr/wp-content/uploads/ ... eCorps.pdf
PAGE 201 Annexe 3 Organigramme des unités
PAGE 202 Organigramme de la IVe Armée allemande au 22 août 1914
PAGE 208 Organigramme des Grandes Unités
PAGE 215 Organigramme des régiments du 17e Corps d'Armée
Bonne recherche
Cordialement
Geneviève
J'ai édité pour corriger la pagination des organigrammes
Bonjour Yves
Avez-vous lu le sujet " 17e Corps d' Armée à Bertrix", concernant la thèse, de Pierre Cammarata ?
pages1418/forum-pages-histoire/autre/co ... 1632_1.htm
Aux lecteurs de memoire82.frmémoire , Pierre Cammarata a eu l’extrême amabilité de proposer l’intégralité de son mémoire Master II, Histoire et patrimoine. Un épisode de la bataille des frontières. Le Combat du 17e CA à Bertrix, le 22 août 1914
PDF de 300 pages à télécharger ici http://memoire82.fr/wp-content/uploads/ ... eCorps.pdf
PAGE 201 Annexe 3 Organigramme des unités
PAGE 202 Organigramme de la IVe Armée allemande au 22 août 1914
PAGE 208 Organigramme des Grandes Unités
PAGE 215 Organigramme des régiments du 17e Corps d'Armée
Bonne recherche
Cordialement
Geneviève
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Wittgenstein Ludwig (1889-1951). "La philosophie est la lutte contre l'ensorcellement de notre entendement par les moyens de notre langage" P.I. § 109
Re: Bertrix/ 116e Infanterie Rgiment
Bonjour à Toutes & Tous,
Bonjour Yves,
- Vous avez dit Bertrix, la tranchée belge réagit toujours malgré le temps exécrable … !
- Pour mémoire, le combat de Bertrix (22/08/1914) est évoqué dans le fil suivant :
forum2.php?config=pages1418.inc&cat=5&p ... w=0&nojs=0
- Des fragments de ma traduction de l’historique du 116 IR sont repris dans le fil suivant :
forum2.php?config=pages1418.inc&cat=5&p ... w=0&nojs=0
- Voici enfin, une traduction partielle et fort littérale de cet historique pour la période demandée :
HISTORIQUE DU REGIMENT D’INFANTERIE EMPEREUR WILHEM (2. Grand Duc de Hesse) n° 116
Infanterie-Regiment Kaizer Wilhelm (2. Grossherzoglich Hessisches) Nr. 116
Von Prof. Albert HISS ehemals Adjudant des III. Batts. Des Regts. (à l’époque « Adjudant » du III/116e IR : agent de liaison)
(Editions Gerhard STALLING à Oldenburg – 1924)
(Réf : A. – ????) (Traduction libre Paul PASTIELS – 01/08/2009)
Garnison : Giesen
Pour mémoire (ndlr) :
La 25e ID (division), commandée par le général-major KÜHNE, comprend la 49e IB (général-major Paul von UTHMANN) (115e + 116e IR), la 50e IB (général-major Frhr. Dietrich von SPESSHARDT) (117e + 118e IR), le 6e DR (régiment de dragons), la 25e FAB (brigade d’artillerie de campagne) (25e + 61e FAR), les 2e et 3e compagnies du 21e PB (bataillon du génie).
(…)
p. 20 et s.
ORDRE DE BATAILLE DU 116e IR à la mobilisation (août 1914) :
Etat-major (Regimentsstab):
Commandant: colonel (Oberst) Paul SCHIMMELFENNIG
Adjudant (adjoint): Oberleutnant von EISENHART-ROTHE
Ord. Offizier: Leutnant WOLF
Train (Tross): Leutnant ® WEBER
Médecin régimentaire (Regimentsarzt): Stabsarzt Dr. SZUBINSKI
Etat-major du Ier Bataillon (I/116e IR):
Commandant: Major von FOLLER
Adjudant (adjoint): Leutnant THEIS
Officier des approvisionnements (Verpfleg. – Offizier) : Leutnant ® BERTERMANN
Médecin du bataillon (Bataillonsarzt): Stabsarzt Dr. SZUBINSKI
Trésorier (Zahlmeister): LENZ
1. Leibkompagnie: (ndlr: équivalent de la 1ère compagnie !)
Capitaine (Hauptmann) von PENTZ
Offiziere: Leutnant ® MEINBERG (tué à Anloy le 22/08/1914)
Leutnant ® MÜHLBERGER (tué à Anloy le 22/08/1914)
Leutnant von ERHARDT (tué à Anloy le 22/08/1914)
Officier suppléant: MENGES
Feldwebel WENZEL
2. Kompagnie:
Capitaine (Hauptmann) HAEHLING von LANZENAUER
Offiziere: Leutnant PIEPER
Leutnant ® LOCHER
Leutnant ® KLEIN (tué à Anloy le 22/08/1914)
Feldwebel SELZER
3. Kompagnie:
Capitaine (Hauptmann) von THÜMEN
Offiziere: Leutnant GOSSLER
Leutnant ® MALZAHN
Officiers suppléants: PETRI
GUNTRUM
Feldwebel GLEISSNER
4. Kompagnie:
Capitaine (Hauptmann) von NORMANN (tué à Anloy le 22/08/1914)
Offiziere: Leutnant MADLUNG
Leutnant ® SCHERER
Leutnant ® KRACKE
Porte-drapeau (Fähnrich) MARQUARDT
Feldwebel BITTDORF
Etat-major du IIe Bataillon (II/116e IR):
Commandant: Major von ASTEN
Adjudant (adjoint): Leutnant BRENDEL
Officier des approvisionnements : Leutnant ® NÖLL
Bataillonsarzt: Stabsarzt ® Dr. POLY
Oberarzt ® Dr. MEINECKE
Trésorier (Zahlmeister): WITTING
5. Kompagnie:
Capitaine (Hauptmann) WEHRHEIM
Offiziere: Leutnant SCHROEDER
Leutnant ® JOHLEN
Leutnant WALTER (tué à Anloy le 22/08/1914)
Officier suppléant: HAUBACH
Feldwebel BEULER
6. Kompagnie:
Oberleutnant EBEL (tué à Anloy le22/08/1914)
Offiziere: Leutnant ® HELLWIG
Leutnant von SPECHT
Porte-drapeau (Fähnrich) HAAGNER
Officier suppléant: METZ
Feldwebel STEINMETZ
7. Kompagnie:
Oberleutnant FIRMENICH
Offiziere: Leutnant von GROLMANN (tué à Anloy le 22/08/1914)
Leutnant ® NICOLAUS
Officiers suppléants: ADAM
BORNEMANN
Feldwebel BILL
8. Kompagnie:
Capitaine (Hauptmann) RIECK
Offiziere: Leutnant ® EICHHOFF (tué à Anloy le 22/08/1914)
Leutnant HUMMERICH
Leutnant ® CAESAR
Porte-drapeau (Fähnrich) BUCHHOLTZ
Feldwebel GOPPEL
Etat-major du IIIe Bataillon (III/116e IR) (Garde-Fusilier Bat.):
Commandant: Major GROSSMANN
Adjudant (adjoint): Leutnant ISMER
Officier des approvisionnements (Verpfleg. - Offizier) : Leutnant ® WEHRHEIM
Médecin du bataillon (Bataillonsarzt): Stabsarzt Dr. REIPEN
Aide-médecin (Assistenarzt): Oberarzt ® Dr. MILLER
Trésorier (Zahlmeister): Oberzahlm. BECKER
9. Kompagnie:
Capitaine (Hauptmann) WOLF
Offiziere: Leutnant ® KELLER
Leutnant de HARDE
Officiers suppléants : BLASS (ou TZ?)
DIEFENBACH
Feldwebel HAUCK
10. Kompagnie:
Capitaine (Hauptmann) von WELTZIEN
Offiziere: Leutnant DINGELDEIN
Leutnant ® SCHMIDT (E.)
Leutnant ® FISCHER
Porte-drapeau (Fähnrich) MEYER
Feldwebel THRON
11. Kompagnie:
Capitaine (Hauptmann) MATTEL
Offiziere: Leutnant ROSE
Leutnant ® BECKER (tué à Anloy le 22/08/1914)
Officiers suppléants: FREYTAG
HEINECK
Feldwebel WOLF
12. Kompagnie:
Capitaine (Hauptmann) BUHTZ
Offiziere: Leutnant FLOTHO
Officiers suppléants: HEUBERGER
DOHM
Porte-drapeau (Fähnrich) LOERBROCKS (G.)
Feldwebel MÖCKEL
Compagnie des mitrailleuses (M.G.Kompagnie) : (*)
Capitaine (Hauptmann) POLY
Offiziere: Oberleutnant KIENITZ
Leutnant de HARDE (D.E.)
Officier suppléant : NAGEL
(*) : Une seule compagnie de mitrailleuses par régiment (composées de 6 mitrailleuses ?). Pour un régiment d’infanterie français, il y a une section de mitrailleuses (2 mitrailleuses) par bataillon (ndlr);
(…)
p.23 et s.
2. La marche en avant jusque la Marne – ANLOY et RAUCOURT – du 18 août jusqu’au 6 septembre 1914
Le déploiement était terminé. Les armées prirent contact avec l’ennemi. Le XVIIIe AK avançait en marches forcées, en deux colonnes, vers l’ouest. Notre régiment arriva par monts et par vaux le 18 août - sous une chaleur torride - en tête de la division, par Bissen-Vichten-Schandel-Bettborn, dans la région Pratz-Folschette. Le jour suivant il franchit la frontière belge avec une grande jubilation près de Martelange et atteignit Hollange, Sainlez et Chaumont. Pour la nuit, des avant-postes renforcés furent poussés jusqu’à la Sûre (rivière). Le 20 août, on continua par Vaux-les-Rosières – Laneuville – Wideumont. Le tonnerre des canons nous annonçaient les premiers combats dans lesquels la division sœur était engagée à l’ouest de Tronquoy (entre Libramont et Neufchâteau). Les premières visions de la guerre s’offrirent bientôt au regard : villages en feu, processions de blessés et de prisonniers. Le régiment fut mis en état d’alerte dans l’après-midi, placé en position d’attente au sud de Sainte-Marie et se déploya front vers Tronquoy. L’attaque ne vint pas et le régiment revint vers Sainte-Marie où il reçut au bivouaque le premier courrier de campagne. Pour beaucoup d’entre-nous, il dut apporter le dernier salut de la patrie…
Maintenant on avait pris contact avec l’ennemi. On reçoit rapports sur rapports. Le détachement UTHMANN, comprenant le 116e IR et le 2e groupe d’artillerie de campagne du 61e FAR, marcha le 21 août par Ourt et se tint prêt près de Siberchamps. Dans la soirée, il poussa ses quartiers vers Libramont et Recogne. On croyait encore avoir à faire à l’ouest avec des forces ennemies de cavalerie. Mais le jour suivant nous détrompa autrement !
Le 22 août vers 6h (heure allemande !), le régiment prit l’avant-garde de la marche par Ochamps vers Glaireuse. Il prit position sur les hauteurs au nord de ce village. La prise de position fut terminée vers 9h et les troupes avaient été justement ravitaillées auprès des cuisines roulantes lorsque l’ordre suivant arriva : 116e IR progresse avec l’aile gauche de la 49e IB, l’aile gauche passe au sud d’Anloy en liaison à droite au 115e IR. La ligne Anloy-Burnonbois ne devra pas être franchie jusqu’à nouvel ordre.
Il était connu de la situation générale, que la IVe armée - avec le VIe AK et le VIIIe RK - couvrait les flancs des IIIe et Ve armées attaquantes et devait occuper une position d’attente, en son milieu, dans le secteur de la Lesse (XVIIIe AK) et près de Neufchâteau (XVIIIe RK). Les renseignements sur l’ennemi étaient encore toujours très vagues. Selon les rapports des aviateurs, des groupements de cavalerie devaient se trouver dans les bois et au-delà de la Lesse. L’infanterie ennemie était supposée se trouver 50 km en arrière.
Le régiment (116e IR) prit les II/ et III/116e IR en première ligne ; la compagnie de mitrailleuses suivait derrière le III/116e IR. Le I/116e IR était échelonné derrière l’aile gauche et se trouvait d’abord à la disposition de la brigade. Les compagnies se déployèrent en bon ordre, une fois franchi le côté sud d’Anloy, et elles avancèrent en ligne de tirailleurs. Plus loin à droite, où la 50e IB avançait sur Maissin via Libin, de vives fusillades et des tirs d’artillerie étaient audibles. Notre brigade (49e IB), par contre, avait presque atteint la ligne prescrite sans se heurter à un ennemi. Ainsi la ligne prescrite fut dépassée en liaison avec les troupes voisines de droite. Cependant, les premières lignes des II/ et III/116e IR avaient à peine atteint vers 14h les hauteurs au sud-ouest d’Anloy que de vives fusillades et des tirs de mitrailleuses les accueillirent d’une distance de 400m à peine. Et pourtant, il n’y avait rien à voir de l’adversaire ! Dans les champs de blé et à la lisière de la forêt, il se tenait excellemment couvert, de telle sorte qu’aucun tir sûr ne pouvait l’atteindre. Mais l’impétuosité (…) seconde nature de notre infanterie (…) l’ennemi ne sembla pas augmenté (p. 24…). Malgré le feu violent et malgré les gênantes clôtures des champs, on réussit après l’assaut répété à nettoyer graduellement les champs de blé de l’ennemi et à atteindre les bois (morceaux de forêt) suivants. L’attaque fut surtout menée à l’aile droite avec une rapidité furieuse. Malgré de lourdes pertes et malgré les exhortations au calme des officiers, tout alla en avant.
Dans la forêt, l’épais sous-bois était d’abord un obstacle difficile et causa beaucoup de pertes. Une entrave plus large fut les tireurs français, bien cachés dans les arbres, qui harcelaient à courte distance l’attaquant de coups de feu destructeurs : une manière de combat à laquelle l’Allemand ne s’attendait pas et contre laquelle il trouva bientôt une parade efficace (laquelle?). Le tir de notre propre artillerie importunait ici et là les compagnies en progression. Dans le feu de l’action (…), on pensait peu à une liaison vers l’arrière si bien que notre artillerie ne pouvait pas savoir comment l’attaque était exposée en des points isolés. Mais toutes ces difficultés ne pouvaient pas arrêter la course à la victoire des assaillants hessois dans un courage aveugle. Bois (morceau de forêt) sur bois (morceau de forêt) fut ravi à l’adversaire, en quoi des combats particulièrement exaspérés se jouèrent aux lisières des bois isolés avec l’adversaire tenace. Ce fut ici que les intrépides chefs des 10e et 11e compagnies – les capitaines von WELTZIEN et MATTEL - trouvèrent une mort héroïque prématurée. De même, les chefs des 9e et 12e compagnies – les capitaines WOLF et BUHTZ – durent être retirés du champ de bataille grièvement blessés.
Ainsi s’agitait déjà la troisième heure de combat des II/ et III/116e IR dans le soleil torride d’août. Là, vers 16h un revers dangereux menaçait: l’adversaire, déjà supérieur en nombre, poussa un nouveau régiment sur le front et essaya simultanément de contourner notre flanc gauche avec deux bataillons frais de chasseurs. L’attaque de front de la forêt Derrière-Horimont (Houmont) ne put être d’abord interceptée par les II/ et III/116e IR : les deux bataillons étaient trop épuisés, les liaisons trop découpées. Ils durent éviter ainsi l’affrontement. Mais bientôt une section de mitrailleuses, sous la conduite du lieutenant HARDE, ainsi qu’une compagnie du 21e PR (pionniers : génie) rétablirent la situation. Le lieutenant BRENDEL, « Adjudant » (liaison) au II/116e IR, se lança avec environ 100 isolés de toutes les compagnies contre le flanc droit. L’attaque est relancée à nouveau, le bataillon frais de l’adversaire est repoussé. Des éléments des 5e et 8e compagnies soutinrent les 4e et 6e compagnies du 115e IR à l’assaut d’une batterie ennemie qui a été conquise malgré de multiples contre-attaques sauvages. Les Vizefeldwebels DUTINE (8/116e IR) et BRAUN (5/116e IR) se signalèrent particulièrement à cette occasion.
Le combat se déroula tout autant difficilement à l’aile gauche du régiment. Une brèche périlleuse s’ouvrit ici dans le front de combat allemand, là où le XVIIIe AK s’était avancé vers le sud. L’adversaire avait bientôt détecté ce point faible. D’heure en heure, il reprenait plus loin à gauche sa manœuvre d’encerclement. Le combat commença aussi lorsque le I/116e IR, progressant à gauche, sortit en colonne de marche d’un chemin creux au sud-ouest d’Anloy, il fut accueilli par une grêle de tirs (coups de fusil) de telle sorte qu’il dut se mettre complètement à couvert. Les compagnies les plus avancées se déployèrent en groupes et se tirèrent d’affaire sous un feu furieux d’infanterie à travers les hauts champs de blé sans cependant voir quelque chose de l’ennemi. Dans l’angle mort, les 3e et 4e compagnies purent brièvement reprendre haleine. Leurs trois chefs de section survivants – les lieutenants PIEPER, LOCHER et l’officier suppléant PETRI – réorganisèrent ici ceux qui s’étaient rassemblés autour d’eux et attaquèrent la forêt fortement occupée, soutenus (?) par les obusiers du 61e FAR. Courageusement, le sergent PISTLER – cerné par les tirs - portait en avant le drapeau déployé du bataillon avec les compagnies à l’assaut. La forêt fut prise et rapidement traversée. Mais des forces ennemies fraîches furent lancées à la contre-attaque et rencontrèrent notamment durement la Leib-compagnie. Elle a du quatre fois repousser une attaque française et perdit trois bons officiers : les lieutenants von ERHARDT, MEINBERG et MÜHLBERGER. Egalement dans les buissons de genêt, de l’autre côté du bois (morceau de forêt), les compagnies furent exposées à de forts feux qui provoquèrent de lourdes pertes et contraignirent le repli dans le bois (morceau de forêt).
L’intervention des mitrailleuses devint décisive pour contrer les tentatives ennemies d’encerclement. Le commandant du régiment, en connaissance correcte du danger, leurs avait confié la sécurité du flanc gauche. Elles étaient allées à cette fin en position au sud d’Anloy. Là, elles avaient bientôt mis hors de combat trois mitrailleuses françaises qui se trouvaient entre les routes Anloy-Sart et Anloy-Haie. Par suite de l’encerclement ennemi, le capitaine POLY (commandant la compagnie de mitrailleuses du 116e IR) arriva dans une position embarrassante avec ses mitrailleuses. Le colonel SCHIMMELFENNIG (commandant le 116e IR) galopa alors vivement vers l’artillerie, il obtint là deux canons et les amena en position périlleuse au front. Un carnage terrible commença. Les deux canons arrachèrent des ouvertures monstrueuses dans les rangs ennemis débordés. Les mitrailleuses fauchaient à ras et tiraient ensemble avec une précision et une inexorabilité affreuse sur les lignes de tirailleurs adverses, si bien que chaque vie se figeait en elles. Des prisonniers décrirent horrifiés l’effet effrayant des feux réunis d’artillerie et de mitrailleuses dont on pouvait constater avec frissons le jour suivant le résultat en franchissant le champ de bataille.
Ainsi le chaud combat tempêta l’après-midi entière, ici en mêlée sauvage avec des cris (…), là dans des sifflements épouvantables et le hurlement des balles amenant la mort dans l’attaque et la contre-attaque pour la possession d’un bois isolé dans des assauts sauvages et des reculs épouvantés. La férocité avait particulièrement fait des ravages dans chaque unité des II/ et III/116e IR. Ainsi, il devint explicable que des éléments des 10e et 11e compagnies (10/ et 11/116e IR) luttaient loin à droite auprès du 117e IR contre le village de Maissin. Mais la décision définitive n’était pas encore toujours tombée. A la vérité, notre artillerie commença à tirer plus puissamment à partir de 17h. Les bois (pièces de forêt), dans lesquels l’adversaire se tenait encore, furent battus systématiquement. Nos compagnies poursuivirent plus profondément l’adversaire vers l’ouest. Une compagnie du 21e PB (génie), dont le chef – le capitaine PETERS – mourut en héros, aida efficacement le I/116e IR. Graduellement, l’ennemi abandonnait une position après l’autre. Là retentirent dans notre dos, vers 19h, des appels de commandement. Le soutien longtemps désiré était là ! En une marche (forcée) de quatre heures, la 16e RD (division de réserve) - conduite par le général de division (general-leutnant) MOOTZ - se hâta du chemin de fer vers le champ de bataille pour apporter de l’aide aux camarades. Les compagnies du 28e RIR (*) s’engagèrent à présent. Il n’y eut plus aucuns arrêts ! Avec la baïonnette et la pelle, l’adversaire se défendant jusqu’au bout fut rejeté de ses dernières positions. Le bleu et rouge jaillissait hors des bois. Sur quelques cent mètres, l’adversaire se retirant vers le sud courut dans le feu flanquant du I/116e IR et subit des pertes effroyables. Seule l’obscurité mit fin au combat. Passablement épuisés, les bataillons se rassemblèrent sur la hauteur près d’Anloy. Suite à l’incertitude de la situation générale – l’aile droite de la division avait du à nouveau évacuer Maissin à cause d’une menace d’encerclement – la hauteur et l’abord du village furent mis en état de défense.
(*) Pour mémoire (ndlr) : la 16e RID du VIIIe RAK comprend la 29e brigade de réserve (RIB) (29e RIR + 65e RIR), la 31e brigade de réserve (RIB) (28e RIR + 68e RIR), le 2e régiment cavalerie lourde de réserve, le 16e régiment artillerie de réserve.
Une lourde tache attendait les médecins et les brancardiers ! Dans le combat avec les francs-tireurs qui tiraient des maisons sur les blessés en passage et qui rompaient le niveau du combat (?), le médecin régimentaire Dr SZUBINSKI avait établi un poste de premiers secours (ambulance) à la sortie ouest du village. Les blessés affluèrent toute l’après-midi et bientôt tout fut rempli. Un travail quasi insurmontable pour cinq médecins avec quelques aides et ce, depuis de longues heures sous le feu de l’artillerie ! Après minuit, les brancardiers de la compagnie sanitaire apparurent avec des torches. Lors de la fouille du champ de bataille, ils furent plusieurs fois visés par l’ennemi. Malgré cela, la plupart des grands blessés sans défense furent ramenés pendant la nuit. D’autres durent attendre le petit matin avec leurs douleurs mortelles jusqu’à ce qu’ils purent être retrouvés.
La première bataille était gagnée. Le jour le plus sanglant de toute la guerre se trouvait derrière le régiment. La victoire s’était fixée à ses drapeaux. Un adversaire fort et brave avait été chassé des positions qu’il avait choisi et aménagé pendant trois jours (?!) avec soin. Des actions glorieuses, qui vaudraient toutes d’être mentionnées, furent accomplies partout. Mais les pertes étaient grandes, très grandes. Aucun jour de la campagne n’a exigé du régiment autant de victimes que le jour d’Anloy ! En quelques heures, il a perdu plus de mille hommes : plus que le tiers de son effectif. 13 officiers, parmi lesquels le chef éprouvé de la 4e compagnie (4/116e IR) le capitaine von NORMANN et l’oberleutnant EBEL von der B., qui succomba le matin suivant de sa lourde blessure ; de plus les lieutenants BECKER, von GROLMANN, EICHHOFF, KLEIN, WALTER et le porte-drapeau SCHÄFER étaient restés sur le champ de bataille. 340 braves sous-officiers et hommes de troupe allèrent à la mort avec eux. Le nombre de blessés était presque deux fois plus haut. 20 officiers parmi eux : le I/116e IR avait perdu le capitaine von THÜMEN et les lieutenants LOCHER, MALZAHN, PIEPER, SCHERER et le porte-drapeau MARQUARDT ; le II/116e IR perdit les lieutenants SCHROEDER, JOHLEN, HELLWIG et BUCHHOLTZ ; les pertes auprès du III/116e IR furent les plus lourdes et comportaient outre les quatre chefs de compagnies : les lieutenants DINGELDEIN, FLOTHO, FISCHER, LOERBROCKS, SCHMIDT, MEYER et FREYTAG. A la compagnie des mitrailleuses (MGK), l’oberleutnant KIENITZ et le lieutenant de HARDE (D.E.) furent blessés. Il y avait 599 blessés et 72 disparus parmi les sous-officiers et hommes de troupe. Le nom « ANLOY » dut conserver un retentissement terrible dans la patrie hessoise. Il n’y avait là aucune petite ville ou petit village qui ne soit concerné par l’annonce : « Tombé à Anloy ! ». Mais, c’est pourquoi aussi ce nom est devenu un nom de gloire des combattants du 22 août. De tous les lauriers remportés par le régiment dans cette grande guerre, le laurier d’Anloy est le plus beau. Il ne se fanera jamais.
Les troupes restèrent près d’Anloy jusque l’après-midi du 23 août. Alors ils reprirent la poursuite de l’adversaire. Le chemin parcourut le champ de bataille. Comme cela paraissait là ! La vision des nombreux morts et blessés encore couchés çà et là était horrible. Cela montra clairement que les pertes de l’adversaire étaient de loin supérieures aux nôtres. La 7e compagnie (7/116e IR) fut laissée pour l’enfouissement des morts et le nettoyage du champ de bataille. Elle regagna ensuite le régiment à la Marne. Selon son rapport, deux Allemands tués et quatre à cinq Français tués venaient (… à s’ajouter à la liste ?). La route de marche de Jehonville vers Acremont donna le témoignage avec quelle précipitation l’ennemi s’était enfui. Partout dans les fossés des routes gisaient en grande quantité des armes, des munitions, des sacs, des pièces d’habillement, des véhicules, des chevaux morts, …. Après un court repos à Jehonville, le régiment continua dans la nuit vers Bertrix. Au loin on voyait des maisons en feu dont les habitants avaient participé à la lutte, contrairement au droit international, et tiré perfidement ensemble avec des soldats cachés, habillés en civil, sur des petits groupes en passage – et en particuliers sur des fourgons à bagages – et même aussi sur des blessés. Le régiment avait déjà fait à Anloy cette triste expérience, d’autres troupes la confirmèrent. Le bivouaque fut pris à Acremont où un jour de repos fut accordé à la troupe épuisée. Elle avait marché seize heures avec peu de haltes sans pouvoir atteindre l’ennemi en fuite. Mais il devait laisser un grand nombre de blessés en nos mains.
Dans la nuit du 24 au 25 août, le régiment poursuivit, à travers les Ardennes par Assenois – Herbeumont – Muno, vers Messincourt. Ici, le régiment fut placé au nord de la Chiers en position d’attente, il pouvait s’installer à la tombée de la nuit en bivouaque dans les villages d’Escombres et de Pouru-Saint-Remy (10 km à l’est de Sedan).
p.29 et s.
…)
« Le baptême du feu du 116e régiment (116e IR) près d’Anloy et Neufchâteau le 22 août1914 »
C.K. KEIL
A Anloy et Neufchâteau dans une grêle de balles
Dans la vapeur de la poudre chaude
Se trouvaient nos régiments
Dans un dur et violent combat.
Les balles sifflaient. Les obus éclataient.
Les cors retentissaient. Baïonnette au canon.
Mais notre Hourra plus fort
Et en avant on montait à l’assaut.
Sus à l’ennemi ! Notre drapeau flotte haut
Dans la vieille fidélité pour la Hesse.
« Nous te suivons, par la lutte jusqu’à la victoire ! »
Le serment résonne à nouveau sur cela.
Les tambours battent, les cors retentissent
Hourra ! Frais pour l’assaut de notre Hesse
On ne connaît aucune crainte, aucun pardon.
Nous ne voulons pas oublier le jour de Gravelotte (1870)
Et en avant on va dans le tumulte de la bataille.
Il tombe tant de camarades.
Noirci par la fumée d’incendie le ciel nous éclaire.
La mort-faucheuse sème sa semence.
« Un salut à la maison ! » me crie encore mon voisin
en mourant, touché à mort.
J’accours et lui ferme les yeux.
« Salue la mère et l’enfant ! » chuchote encore sa bouche.
Bonjour Yves,
- Vous avez dit Bertrix, la tranchée belge réagit toujours malgré le temps exécrable … !
- Pour mémoire, le combat de Bertrix (22/08/1914) est évoqué dans le fil suivant :
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- Des fragments de ma traduction de l’historique du 116 IR sont repris dans le fil suivant :
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- Voici enfin, une traduction partielle et fort littérale de cet historique pour la période demandée :
HISTORIQUE DU REGIMENT D’INFANTERIE EMPEREUR WILHEM (2. Grand Duc de Hesse) n° 116
Infanterie-Regiment Kaizer Wilhelm (2. Grossherzoglich Hessisches) Nr. 116
Von Prof. Albert HISS ehemals Adjudant des III. Batts. Des Regts. (à l’époque « Adjudant » du III/116e IR : agent de liaison)
(Editions Gerhard STALLING à Oldenburg – 1924)
(Réf : A. – ????) (Traduction libre Paul PASTIELS – 01/08/2009)
Garnison : Giesen
Pour mémoire (ndlr) :
La 25e ID (division), commandée par le général-major KÜHNE, comprend la 49e IB (général-major Paul von UTHMANN) (115e + 116e IR), la 50e IB (général-major Frhr. Dietrich von SPESSHARDT) (117e + 118e IR), le 6e DR (régiment de dragons), la 25e FAB (brigade d’artillerie de campagne) (25e + 61e FAR), les 2e et 3e compagnies du 21e PB (bataillon du génie).
(…)
p. 20 et s.
ORDRE DE BATAILLE DU 116e IR à la mobilisation (août 1914) :
Etat-major (Regimentsstab):
Commandant: colonel (Oberst) Paul SCHIMMELFENNIG
Adjudant (adjoint): Oberleutnant von EISENHART-ROTHE
Ord. Offizier: Leutnant WOLF
Train (Tross): Leutnant ® WEBER
Médecin régimentaire (Regimentsarzt): Stabsarzt Dr. SZUBINSKI
Etat-major du Ier Bataillon (I/116e IR):
Commandant: Major von FOLLER
Adjudant (adjoint): Leutnant THEIS
Officier des approvisionnements (Verpfleg. – Offizier) : Leutnant ® BERTERMANN
Médecin du bataillon (Bataillonsarzt): Stabsarzt Dr. SZUBINSKI
Trésorier (Zahlmeister): LENZ
1. Leibkompagnie: (ndlr: équivalent de la 1ère compagnie !)
Capitaine (Hauptmann) von PENTZ
Offiziere: Leutnant ® MEINBERG (tué à Anloy le 22/08/1914)
Leutnant ® MÜHLBERGER (tué à Anloy le 22/08/1914)
Leutnant von ERHARDT (tué à Anloy le 22/08/1914)
Officier suppléant: MENGES
Feldwebel WENZEL
2. Kompagnie:
Capitaine (Hauptmann) HAEHLING von LANZENAUER
Offiziere: Leutnant PIEPER
Leutnant ® LOCHER
Leutnant ® KLEIN (tué à Anloy le 22/08/1914)
Feldwebel SELZER
3. Kompagnie:
Capitaine (Hauptmann) von THÜMEN
Offiziere: Leutnant GOSSLER
Leutnant ® MALZAHN
Officiers suppléants: PETRI
GUNTRUM
Feldwebel GLEISSNER
4. Kompagnie:
Capitaine (Hauptmann) von NORMANN (tué à Anloy le 22/08/1914)
Offiziere: Leutnant MADLUNG
Leutnant ® SCHERER
Leutnant ® KRACKE
Porte-drapeau (Fähnrich) MARQUARDT
Feldwebel BITTDORF
Etat-major du IIe Bataillon (II/116e IR):
Commandant: Major von ASTEN
Adjudant (adjoint): Leutnant BRENDEL
Officier des approvisionnements : Leutnant ® NÖLL
Bataillonsarzt: Stabsarzt ® Dr. POLY
Oberarzt ® Dr. MEINECKE
Trésorier (Zahlmeister): WITTING
5. Kompagnie:
Capitaine (Hauptmann) WEHRHEIM
Offiziere: Leutnant SCHROEDER
Leutnant ® JOHLEN
Leutnant WALTER (tué à Anloy le 22/08/1914)
Officier suppléant: HAUBACH
Feldwebel BEULER
6. Kompagnie:
Oberleutnant EBEL (tué à Anloy le22/08/1914)
Offiziere: Leutnant ® HELLWIG
Leutnant von SPECHT
Porte-drapeau (Fähnrich) HAAGNER
Officier suppléant: METZ
Feldwebel STEINMETZ
7. Kompagnie:
Oberleutnant FIRMENICH
Offiziere: Leutnant von GROLMANN (tué à Anloy le 22/08/1914)
Leutnant ® NICOLAUS
Officiers suppléants: ADAM
BORNEMANN
Feldwebel BILL
8. Kompagnie:
Capitaine (Hauptmann) RIECK
Offiziere: Leutnant ® EICHHOFF (tué à Anloy le 22/08/1914)
Leutnant HUMMERICH
Leutnant ® CAESAR
Porte-drapeau (Fähnrich) BUCHHOLTZ
Feldwebel GOPPEL
Etat-major du IIIe Bataillon (III/116e IR) (Garde-Fusilier Bat.):
Commandant: Major GROSSMANN
Adjudant (adjoint): Leutnant ISMER
Officier des approvisionnements (Verpfleg. - Offizier) : Leutnant ® WEHRHEIM
Médecin du bataillon (Bataillonsarzt): Stabsarzt Dr. REIPEN
Aide-médecin (Assistenarzt): Oberarzt ® Dr. MILLER
Trésorier (Zahlmeister): Oberzahlm. BECKER
9. Kompagnie:
Capitaine (Hauptmann) WOLF
Offiziere: Leutnant ® KELLER
Leutnant de HARDE
Officiers suppléants : BLASS (ou TZ?)
DIEFENBACH
Feldwebel HAUCK
10. Kompagnie:
Capitaine (Hauptmann) von WELTZIEN
Offiziere: Leutnant DINGELDEIN
Leutnant ® SCHMIDT (E.)
Leutnant ® FISCHER
Porte-drapeau (Fähnrich) MEYER
Feldwebel THRON
11. Kompagnie:
Capitaine (Hauptmann) MATTEL
Offiziere: Leutnant ROSE
Leutnant ® BECKER (tué à Anloy le 22/08/1914)
Officiers suppléants: FREYTAG
HEINECK
Feldwebel WOLF
12. Kompagnie:
Capitaine (Hauptmann) BUHTZ
Offiziere: Leutnant FLOTHO
Officiers suppléants: HEUBERGER
DOHM
Porte-drapeau (Fähnrich) LOERBROCKS (G.)
Feldwebel MÖCKEL
Compagnie des mitrailleuses (M.G.Kompagnie) : (*)
Capitaine (Hauptmann) POLY
Offiziere: Oberleutnant KIENITZ
Leutnant de HARDE (D.E.)
Officier suppléant : NAGEL
(*) : Une seule compagnie de mitrailleuses par régiment (composées de 6 mitrailleuses ?). Pour un régiment d’infanterie français, il y a une section de mitrailleuses (2 mitrailleuses) par bataillon (ndlr);
(…)
p.23 et s.
2. La marche en avant jusque la Marne – ANLOY et RAUCOURT – du 18 août jusqu’au 6 septembre 1914
Le déploiement était terminé. Les armées prirent contact avec l’ennemi. Le XVIIIe AK avançait en marches forcées, en deux colonnes, vers l’ouest. Notre régiment arriva par monts et par vaux le 18 août - sous une chaleur torride - en tête de la division, par Bissen-Vichten-Schandel-Bettborn, dans la région Pratz-Folschette. Le jour suivant il franchit la frontière belge avec une grande jubilation près de Martelange et atteignit Hollange, Sainlez et Chaumont. Pour la nuit, des avant-postes renforcés furent poussés jusqu’à la Sûre (rivière). Le 20 août, on continua par Vaux-les-Rosières – Laneuville – Wideumont. Le tonnerre des canons nous annonçaient les premiers combats dans lesquels la division sœur était engagée à l’ouest de Tronquoy (entre Libramont et Neufchâteau). Les premières visions de la guerre s’offrirent bientôt au regard : villages en feu, processions de blessés et de prisonniers. Le régiment fut mis en état d’alerte dans l’après-midi, placé en position d’attente au sud de Sainte-Marie et se déploya front vers Tronquoy. L’attaque ne vint pas et le régiment revint vers Sainte-Marie où il reçut au bivouaque le premier courrier de campagne. Pour beaucoup d’entre-nous, il dut apporter le dernier salut de la patrie…
Maintenant on avait pris contact avec l’ennemi. On reçoit rapports sur rapports. Le détachement UTHMANN, comprenant le 116e IR et le 2e groupe d’artillerie de campagne du 61e FAR, marcha le 21 août par Ourt et se tint prêt près de Siberchamps. Dans la soirée, il poussa ses quartiers vers Libramont et Recogne. On croyait encore avoir à faire à l’ouest avec des forces ennemies de cavalerie. Mais le jour suivant nous détrompa autrement !
Le 22 août vers 6h (heure allemande !), le régiment prit l’avant-garde de la marche par Ochamps vers Glaireuse. Il prit position sur les hauteurs au nord de ce village. La prise de position fut terminée vers 9h et les troupes avaient été justement ravitaillées auprès des cuisines roulantes lorsque l’ordre suivant arriva : 116e IR progresse avec l’aile gauche de la 49e IB, l’aile gauche passe au sud d’Anloy en liaison à droite au 115e IR. La ligne Anloy-Burnonbois ne devra pas être franchie jusqu’à nouvel ordre.
Il était connu de la situation générale, que la IVe armée - avec le VIe AK et le VIIIe RK - couvrait les flancs des IIIe et Ve armées attaquantes et devait occuper une position d’attente, en son milieu, dans le secteur de la Lesse (XVIIIe AK) et près de Neufchâteau (XVIIIe RK). Les renseignements sur l’ennemi étaient encore toujours très vagues. Selon les rapports des aviateurs, des groupements de cavalerie devaient se trouver dans les bois et au-delà de la Lesse. L’infanterie ennemie était supposée se trouver 50 km en arrière.
Le régiment (116e IR) prit les II/ et III/116e IR en première ligne ; la compagnie de mitrailleuses suivait derrière le III/116e IR. Le I/116e IR était échelonné derrière l’aile gauche et se trouvait d’abord à la disposition de la brigade. Les compagnies se déployèrent en bon ordre, une fois franchi le côté sud d’Anloy, et elles avancèrent en ligne de tirailleurs. Plus loin à droite, où la 50e IB avançait sur Maissin via Libin, de vives fusillades et des tirs d’artillerie étaient audibles. Notre brigade (49e IB), par contre, avait presque atteint la ligne prescrite sans se heurter à un ennemi. Ainsi la ligne prescrite fut dépassée en liaison avec les troupes voisines de droite. Cependant, les premières lignes des II/ et III/116e IR avaient à peine atteint vers 14h les hauteurs au sud-ouest d’Anloy que de vives fusillades et des tirs de mitrailleuses les accueillirent d’une distance de 400m à peine. Et pourtant, il n’y avait rien à voir de l’adversaire ! Dans les champs de blé et à la lisière de la forêt, il se tenait excellemment couvert, de telle sorte qu’aucun tir sûr ne pouvait l’atteindre. Mais l’impétuosité (…) seconde nature de notre infanterie (…) l’ennemi ne sembla pas augmenté (p. 24…). Malgré le feu violent et malgré les gênantes clôtures des champs, on réussit après l’assaut répété à nettoyer graduellement les champs de blé de l’ennemi et à atteindre les bois (morceaux de forêt) suivants. L’attaque fut surtout menée à l’aile droite avec une rapidité furieuse. Malgré de lourdes pertes et malgré les exhortations au calme des officiers, tout alla en avant.
Dans la forêt, l’épais sous-bois était d’abord un obstacle difficile et causa beaucoup de pertes. Une entrave plus large fut les tireurs français, bien cachés dans les arbres, qui harcelaient à courte distance l’attaquant de coups de feu destructeurs : une manière de combat à laquelle l’Allemand ne s’attendait pas et contre laquelle il trouva bientôt une parade efficace (laquelle?). Le tir de notre propre artillerie importunait ici et là les compagnies en progression. Dans le feu de l’action (…), on pensait peu à une liaison vers l’arrière si bien que notre artillerie ne pouvait pas savoir comment l’attaque était exposée en des points isolés. Mais toutes ces difficultés ne pouvaient pas arrêter la course à la victoire des assaillants hessois dans un courage aveugle. Bois (morceau de forêt) sur bois (morceau de forêt) fut ravi à l’adversaire, en quoi des combats particulièrement exaspérés se jouèrent aux lisières des bois isolés avec l’adversaire tenace. Ce fut ici que les intrépides chefs des 10e et 11e compagnies – les capitaines von WELTZIEN et MATTEL - trouvèrent une mort héroïque prématurée. De même, les chefs des 9e et 12e compagnies – les capitaines WOLF et BUHTZ – durent être retirés du champ de bataille grièvement blessés.
Ainsi s’agitait déjà la troisième heure de combat des II/ et III/116e IR dans le soleil torride d’août. Là, vers 16h un revers dangereux menaçait: l’adversaire, déjà supérieur en nombre, poussa un nouveau régiment sur le front et essaya simultanément de contourner notre flanc gauche avec deux bataillons frais de chasseurs. L’attaque de front de la forêt Derrière-Horimont (Houmont) ne put être d’abord interceptée par les II/ et III/116e IR : les deux bataillons étaient trop épuisés, les liaisons trop découpées. Ils durent éviter ainsi l’affrontement. Mais bientôt une section de mitrailleuses, sous la conduite du lieutenant HARDE, ainsi qu’une compagnie du 21e PR (pionniers : génie) rétablirent la situation. Le lieutenant BRENDEL, « Adjudant » (liaison) au II/116e IR, se lança avec environ 100 isolés de toutes les compagnies contre le flanc droit. L’attaque est relancée à nouveau, le bataillon frais de l’adversaire est repoussé. Des éléments des 5e et 8e compagnies soutinrent les 4e et 6e compagnies du 115e IR à l’assaut d’une batterie ennemie qui a été conquise malgré de multiples contre-attaques sauvages. Les Vizefeldwebels DUTINE (8/116e IR) et BRAUN (5/116e IR) se signalèrent particulièrement à cette occasion.
Le combat se déroula tout autant difficilement à l’aile gauche du régiment. Une brèche périlleuse s’ouvrit ici dans le front de combat allemand, là où le XVIIIe AK s’était avancé vers le sud. L’adversaire avait bientôt détecté ce point faible. D’heure en heure, il reprenait plus loin à gauche sa manœuvre d’encerclement. Le combat commença aussi lorsque le I/116e IR, progressant à gauche, sortit en colonne de marche d’un chemin creux au sud-ouest d’Anloy, il fut accueilli par une grêle de tirs (coups de fusil) de telle sorte qu’il dut se mettre complètement à couvert. Les compagnies les plus avancées se déployèrent en groupes et se tirèrent d’affaire sous un feu furieux d’infanterie à travers les hauts champs de blé sans cependant voir quelque chose de l’ennemi. Dans l’angle mort, les 3e et 4e compagnies purent brièvement reprendre haleine. Leurs trois chefs de section survivants – les lieutenants PIEPER, LOCHER et l’officier suppléant PETRI – réorganisèrent ici ceux qui s’étaient rassemblés autour d’eux et attaquèrent la forêt fortement occupée, soutenus (?) par les obusiers du 61e FAR. Courageusement, le sergent PISTLER – cerné par les tirs - portait en avant le drapeau déployé du bataillon avec les compagnies à l’assaut. La forêt fut prise et rapidement traversée. Mais des forces ennemies fraîches furent lancées à la contre-attaque et rencontrèrent notamment durement la Leib-compagnie. Elle a du quatre fois repousser une attaque française et perdit trois bons officiers : les lieutenants von ERHARDT, MEINBERG et MÜHLBERGER. Egalement dans les buissons de genêt, de l’autre côté du bois (morceau de forêt), les compagnies furent exposées à de forts feux qui provoquèrent de lourdes pertes et contraignirent le repli dans le bois (morceau de forêt).
L’intervention des mitrailleuses devint décisive pour contrer les tentatives ennemies d’encerclement. Le commandant du régiment, en connaissance correcte du danger, leurs avait confié la sécurité du flanc gauche. Elles étaient allées à cette fin en position au sud d’Anloy. Là, elles avaient bientôt mis hors de combat trois mitrailleuses françaises qui se trouvaient entre les routes Anloy-Sart et Anloy-Haie. Par suite de l’encerclement ennemi, le capitaine POLY (commandant la compagnie de mitrailleuses du 116e IR) arriva dans une position embarrassante avec ses mitrailleuses. Le colonel SCHIMMELFENNIG (commandant le 116e IR) galopa alors vivement vers l’artillerie, il obtint là deux canons et les amena en position périlleuse au front. Un carnage terrible commença. Les deux canons arrachèrent des ouvertures monstrueuses dans les rangs ennemis débordés. Les mitrailleuses fauchaient à ras et tiraient ensemble avec une précision et une inexorabilité affreuse sur les lignes de tirailleurs adverses, si bien que chaque vie se figeait en elles. Des prisonniers décrirent horrifiés l’effet effrayant des feux réunis d’artillerie et de mitrailleuses dont on pouvait constater avec frissons le jour suivant le résultat en franchissant le champ de bataille.
Ainsi le chaud combat tempêta l’après-midi entière, ici en mêlée sauvage avec des cris (…), là dans des sifflements épouvantables et le hurlement des balles amenant la mort dans l’attaque et la contre-attaque pour la possession d’un bois isolé dans des assauts sauvages et des reculs épouvantés. La férocité avait particulièrement fait des ravages dans chaque unité des II/ et III/116e IR. Ainsi, il devint explicable que des éléments des 10e et 11e compagnies (10/ et 11/116e IR) luttaient loin à droite auprès du 117e IR contre le village de Maissin. Mais la décision définitive n’était pas encore toujours tombée. A la vérité, notre artillerie commença à tirer plus puissamment à partir de 17h. Les bois (pièces de forêt), dans lesquels l’adversaire se tenait encore, furent battus systématiquement. Nos compagnies poursuivirent plus profondément l’adversaire vers l’ouest. Une compagnie du 21e PB (génie), dont le chef – le capitaine PETERS – mourut en héros, aida efficacement le I/116e IR. Graduellement, l’ennemi abandonnait une position après l’autre. Là retentirent dans notre dos, vers 19h, des appels de commandement. Le soutien longtemps désiré était là ! En une marche (forcée) de quatre heures, la 16e RD (division de réserve) - conduite par le général de division (general-leutnant) MOOTZ - se hâta du chemin de fer vers le champ de bataille pour apporter de l’aide aux camarades. Les compagnies du 28e RIR (*) s’engagèrent à présent. Il n’y eut plus aucuns arrêts ! Avec la baïonnette et la pelle, l’adversaire se défendant jusqu’au bout fut rejeté de ses dernières positions. Le bleu et rouge jaillissait hors des bois. Sur quelques cent mètres, l’adversaire se retirant vers le sud courut dans le feu flanquant du I/116e IR et subit des pertes effroyables. Seule l’obscurité mit fin au combat. Passablement épuisés, les bataillons se rassemblèrent sur la hauteur près d’Anloy. Suite à l’incertitude de la situation générale – l’aile droite de la division avait du à nouveau évacuer Maissin à cause d’une menace d’encerclement – la hauteur et l’abord du village furent mis en état de défense.
(*) Pour mémoire (ndlr) : la 16e RID du VIIIe RAK comprend la 29e brigade de réserve (RIB) (29e RIR + 65e RIR), la 31e brigade de réserve (RIB) (28e RIR + 68e RIR), le 2e régiment cavalerie lourde de réserve, le 16e régiment artillerie de réserve.
Une lourde tache attendait les médecins et les brancardiers ! Dans le combat avec les francs-tireurs qui tiraient des maisons sur les blessés en passage et qui rompaient le niveau du combat (?), le médecin régimentaire Dr SZUBINSKI avait établi un poste de premiers secours (ambulance) à la sortie ouest du village. Les blessés affluèrent toute l’après-midi et bientôt tout fut rempli. Un travail quasi insurmontable pour cinq médecins avec quelques aides et ce, depuis de longues heures sous le feu de l’artillerie ! Après minuit, les brancardiers de la compagnie sanitaire apparurent avec des torches. Lors de la fouille du champ de bataille, ils furent plusieurs fois visés par l’ennemi. Malgré cela, la plupart des grands blessés sans défense furent ramenés pendant la nuit. D’autres durent attendre le petit matin avec leurs douleurs mortelles jusqu’à ce qu’ils purent être retrouvés.
La première bataille était gagnée. Le jour le plus sanglant de toute la guerre se trouvait derrière le régiment. La victoire s’était fixée à ses drapeaux. Un adversaire fort et brave avait été chassé des positions qu’il avait choisi et aménagé pendant trois jours (?!) avec soin. Des actions glorieuses, qui vaudraient toutes d’être mentionnées, furent accomplies partout. Mais les pertes étaient grandes, très grandes. Aucun jour de la campagne n’a exigé du régiment autant de victimes que le jour d’Anloy ! En quelques heures, il a perdu plus de mille hommes : plus que le tiers de son effectif. 13 officiers, parmi lesquels le chef éprouvé de la 4e compagnie (4/116e IR) le capitaine von NORMANN et l’oberleutnant EBEL von der B., qui succomba le matin suivant de sa lourde blessure ; de plus les lieutenants BECKER, von GROLMANN, EICHHOFF, KLEIN, WALTER et le porte-drapeau SCHÄFER étaient restés sur le champ de bataille. 340 braves sous-officiers et hommes de troupe allèrent à la mort avec eux. Le nombre de blessés était presque deux fois plus haut. 20 officiers parmi eux : le I/116e IR avait perdu le capitaine von THÜMEN et les lieutenants LOCHER, MALZAHN, PIEPER, SCHERER et le porte-drapeau MARQUARDT ; le II/116e IR perdit les lieutenants SCHROEDER, JOHLEN, HELLWIG et BUCHHOLTZ ; les pertes auprès du III/116e IR furent les plus lourdes et comportaient outre les quatre chefs de compagnies : les lieutenants DINGELDEIN, FLOTHO, FISCHER, LOERBROCKS, SCHMIDT, MEYER et FREYTAG. A la compagnie des mitrailleuses (MGK), l’oberleutnant KIENITZ et le lieutenant de HARDE (D.E.) furent blessés. Il y avait 599 blessés et 72 disparus parmi les sous-officiers et hommes de troupe. Le nom « ANLOY » dut conserver un retentissement terrible dans la patrie hessoise. Il n’y avait là aucune petite ville ou petit village qui ne soit concerné par l’annonce : « Tombé à Anloy ! ». Mais, c’est pourquoi aussi ce nom est devenu un nom de gloire des combattants du 22 août. De tous les lauriers remportés par le régiment dans cette grande guerre, le laurier d’Anloy est le plus beau. Il ne se fanera jamais.
Les troupes restèrent près d’Anloy jusque l’après-midi du 23 août. Alors ils reprirent la poursuite de l’adversaire. Le chemin parcourut le champ de bataille. Comme cela paraissait là ! La vision des nombreux morts et blessés encore couchés çà et là était horrible. Cela montra clairement que les pertes de l’adversaire étaient de loin supérieures aux nôtres. La 7e compagnie (7/116e IR) fut laissée pour l’enfouissement des morts et le nettoyage du champ de bataille. Elle regagna ensuite le régiment à la Marne. Selon son rapport, deux Allemands tués et quatre à cinq Français tués venaient (… à s’ajouter à la liste ?). La route de marche de Jehonville vers Acremont donna le témoignage avec quelle précipitation l’ennemi s’était enfui. Partout dans les fossés des routes gisaient en grande quantité des armes, des munitions, des sacs, des pièces d’habillement, des véhicules, des chevaux morts, …. Après un court repos à Jehonville, le régiment continua dans la nuit vers Bertrix. Au loin on voyait des maisons en feu dont les habitants avaient participé à la lutte, contrairement au droit international, et tiré perfidement ensemble avec des soldats cachés, habillés en civil, sur des petits groupes en passage – et en particuliers sur des fourgons à bagages – et même aussi sur des blessés. Le régiment avait déjà fait à Anloy cette triste expérience, d’autres troupes la confirmèrent. Le bivouaque fut pris à Acremont où un jour de repos fut accordé à la troupe épuisée. Elle avait marché seize heures avec peu de haltes sans pouvoir atteindre l’ennemi en fuite. Mais il devait laisser un grand nombre de blessés en nos mains.
Dans la nuit du 24 au 25 août, le régiment poursuivit, à travers les Ardennes par Assenois – Herbeumont – Muno, vers Messincourt. Ici, le régiment fut placé au nord de la Chiers en position d’attente, il pouvait s’installer à la tombée de la nuit en bivouaque dans les villages d’Escombres et de Pouru-Saint-Remy (10 km à l’est de Sedan).
p.29 et s.

« Le baptême du feu du 116e régiment (116e IR) près d’Anloy et Neufchâteau le 22 août1914 »
C.K. KEIL
A Anloy et Neufchâteau dans une grêle de balles
Dans la vapeur de la poudre chaude
Se trouvaient nos régiments
Dans un dur et violent combat.
Les balles sifflaient. Les obus éclataient.
Les cors retentissaient. Baïonnette au canon.
Mais notre Hourra plus fort
Et en avant on montait à l’assaut.
Sus à l’ennemi ! Notre drapeau flotte haut
Dans la vieille fidélité pour la Hesse.
« Nous te suivons, par la lutte jusqu’à la victoire ! »
Le serment résonne à nouveau sur cela.
Les tambours battent, les cors retentissent
Hourra ! Frais pour l’assaut de notre Hesse
On ne connaît aucune crainte, aucun pardon.
Nous ne voulons pas oublier le jour de Gravelotte (1870)
Et en avant on va dans le tumulte de la bataille.
Il tombe tant de camarades.
Noirci par la fumée d’incendie le ciel nous éclaire.
La mort-faucheuse sème sa semence.
« Un salut à la maison ! » me crie encore mon voisin
en mourant, touché à mort.
J’accours et lui ferme les yeux.
« Salue la mère et l’enfant ! » chuchote encore sa bouche.
Bien cordialement
Paul Pastiels
Paul Pastiels
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- Inscription : dim. oct. 24, 2004 2:00 am
Re: Bertrix/ 116e Infanterie Rgiment
Bonjour Geneviève, Yves et Paul .
Les combats de Bertrix comme ceux de début août en Belgique précèdent ceux de mon secteur de recherches : " les tués et disparus lors du repli des troupes françaises à travers les Ardennes fin août 14 " . Les Regimentsgeschichte allemands pour cette période et ce lieu m'intéressent .
Yves, vous limitez-vous au 59RI à Bertrix ou à l'ensemble du mois d'août ? J'ai la photo de la tombe d'un soldat DUBON Jean du 59eRI inhumé à 08 Noyers . Je pense que ce soldat fut tué à 08 Thelonne dans les Ardennes ( comme le capitaine Martineau, le caporal Gouaux, le soldat Jaoumot etc .... ) mais renseigné à son régiment comme tué à Bertrix le 22/08 car la " pagaille" lors de ces journées pouvait entrainer des erreurs de dates et lieux sur les tués surtout en cas de décès du secrétaire du JMO, et je vois mal un corps retiré de Bertrix et rapatrié à Noyers . Mais peut-être que je me trompe . Si vous voulez mes photos des tombes du 59eRI ....?
Cordialement BB
Les combats de Bertrix comme ceux de début août en Belgique précèdent ceux de mon secteur de recherches : " les tués et disparus lors du repli des troupes françaises à travers les Ardennes fin août 14 " . Les Regimentsgeschichte allemands pour cette période et ce lieu m'intéressent .
Yves, vous limitez-vous au 59RI à Bertrix ou à l'ensemble du mois d'août ? J'ai la photo de la tombe d'un soldat DUBON Jean du 59eRI inhumé à 08 Noyers . Je pense que ce soldat fut tué à 08 Thelonne dans les Ardennes ( comme le capitaine Martineau, le caporal Gouaux, le soldat Jaoumot etc .... ) mais renseigné à son régiment comme tué à Bertrix le 22/08 car la " pagaille" lors de ces journées pouvait entrainer des erreurs de dates et lieux sur les tués surtout en cas de décès du secrétaire du JMO, et je vois mal un corps retiré de Bertrix et rapatrié à Noyers . Mais peut-être que je me trompe . Si vous voulez mes photos des tombes du 59eRI ....?
Cordialement BB
- Août 1914 dans le département des Ardennes : du début août avec l'arrivée et le passage des troupes se concentrant en se dirigeant vers la Belgique, au repli de fin août vers la Marne en résistant sur la Semoy, La Chiers, la Meuse, l'Aisne, la Retourne.
Re: Bertrix/ 116e Infanterie Rgiment
Bonsoir à tous,
Et un grand merci à vous trois pour ces réponses , rapides, et qui répondent pleinement à mes attentes.
Ma passion pour la Grande Guerre ne s'arrête pas aux recherches historiques , je suis avant tout collectionneur. Je voudrais donc mettre face à mon mannequin de Pioupiou du 59ème un Landser du 116è IR d'où ma question afin de monter un mannequin cohérent de ce régiment.
Dans tous les cas je suis comblé!
Bernard, pour répondre à ta proposition (et question) je ne travaille que sur le 59ème RI et 259èRI (Régiments Ariègeois) et tout ce qui touche à ces régiments m'intéresse donc je suis preneur de ces photos de tombes.
J'ai des fiches de soldats tombés à Thélonne, Noyers, Le Buisson de Grenoble mais au vue de la pagaille régnant ces jours là il est clair que pas mal d'erreurs ont du se produire dans les transcriptions !
A propos de ces lieux de combats vous serez t'il possible de faire des photos de ces endroits : Anloy, Bois de Piret, Thélonne, Noyers, ferme du Buisson de Grenoble ?
Encore un grand merci à vous tous avec un peu de soleil de Sud de la France à nos amis Belges et Ardennais.
Bien sincérement
Yves
Et un grand merci à vous trois pour ces réponses , rapides, et qui répondent pleinement à mes attentes.
Ma passion pour la Grande Guerre ne s'arrête pas aux recherches historiques , je suis avant tout collectionneur. Je voudrais donc mettre face à mon mannequin de Pioupiou du 59ème un Landser du 116è IR d'où ma question afin de monter un mannequin cohérent de ce régiment.
Dans tous les cas je suis comblé!
Bernard, pour répondre à ta proposition (et question) je ne travaille que sur le 59ème RI et 259èRI (Régiments Ariègeois) et tout ce qui touche à ces régiments m'intéresse donc je suis preneur de ces photos de tombes.
J'ai des fiches de soldats tombés à Thélonne, Noyers, Le Buisson de Grenoble mais au vue de la pagaille régnant ces jours là il est clair que pas mal d'erreurs ont du se produire dans les transcriptions !
A propos de ces lieux de combats vous serez t'il possible de faire des photos de ces endroits : Anloy, Bois de Piret, Thélonne, Noyers, ferme du Buisson de Grenoble ?
Encore un grand merci à vous tous avec un peu de soleil de Sud de la France à nos amis Belges et Ardennais.
Bien sincérement
Yves
-
- Messages : 3331
- Inscription : dim. oct. 24, 2004 2:00 am
Re: Bertrix/ 116e Infanterie Rgiment
Bonsoir Yves,
OK je recherche et vous adresse les photos des tombes que je possède dans mes archives .
Je vais régulièrement sur les lieux, mais pour le moment la pluie empêche toute promenade et prise de vue de qualité . Un peu de patience, envoyez nous du soleil .
Auriez vous une liste des tués ou disparus dans les Ardennes en août 14 ? En lisant l'Historique du 59eRI, je vois que les pertes furent très lourdes ....
Cordialement BB
OK je recherche et vous adresse les photos des tombes que je possède dans mes archives .
Je vais régulièrement sur les lieux, mais pour le moment la pluie empêche toute promenade et prise de vue de qualité . Un peu de patience, envoyez nous du soleil .
Auriez vous une liste des tués ou disparus dans les Ardennes en août 14 ? En lisant l'Historique du 59eRI, je vois que les pertes furent très lourdes ....
Cordialement BB
- Août 1914 dans le département des Ardennes : du début août avec l'arrivée et le passage des troupes se concentrant en se dirigeant vers la Belgique, au repli de fin août vers la Marne en résistant sur la Semoy, La Chiers, la Meuse, l'Aisne, la Retourne.
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- Inscription : dim. août 04, 2013 2:00 am
Re: Bertrix/ 116e Infanterie Rgiment
Bonjour à tous,
Je me présente, je suis une ariégeoise exilée dans le Pacifique. Je fais des recherches sur ma généalogie. Mon grand-père était à Verdun. J'ai quelques lettres un peu difficiles à lire car l'une écrite au crayon. Son cousin était à Bertrix et a réussi à survivre. Il raconte ce qu'il a vécu dans une courte lettre. Je suis prête à vous donner copie de ces documents, cependant j'aimerais avoir quelques renseignements en échange.
Mon grand-père s'appelait Barthélémy RIVES né le 18 mi 1876 à Moulis (09) : il est parti de Saint-Gaudent en 1913 au 2 août 1914
5 août 1914 : 136ème RIC
33ème colonial RIC 28 janvier 1916
18ème RIC 13 juin 1917
Son cousin s'appelait Jean RIVES, j'ai très peu de renseignements sur lui. Il était originaire de Cazavet, et était présent à la Bataille de Bertrix. Il a écrit à mon grand-oncle ses exploits lors de la bataille. Ils étaient 7 a avoir réussi à 'échapper.
Pourriez-vous me donner quelques renseignements sur eux. Je vous passerai bien entendu les documents que j'ai, je suis en train d'y travailler. Beaucoup sont encore dans l'Ariège. Je ne les ai pas ici.
Merci, bien à vous.
Marie-Christine
Je me présente, je suis une ariégeoise exilée dans le Pacifique. Je fais des recherches sur ma généalogie. Mon grand-père était à Verdun. J'ai quelques lettres un peu difficiles à lire car l'une écrite au crayon. Son cousin était à Bertrix et a réussi à survivre. Il raconte ce qu'il a vécu dans une courte lettre. Je suis prête à vous donner copie de ces documents, cependant j'aimerais avoir quelques renseignements en échange.
Mon grand-père s'appelait Barthélémy RIVES né le 18 mi 1876 à Moulis (09) : il est parti de Saint-Gaudent en 1913 au 2 août 1914
5 août 1914 : 136ème RIC
33ème colonial RIC 28 janvier 1916
18ème RIC 13 juin 1917
Son cousin s'appelait Jean RIVES, j'ai très peu de renseignements sur lui. Il était originaire de Cazavet, et était présent à la Bataille de Bertrix. Il a écrit à mon grand-oncle ses exploits lors de la bataille. Ils étaient 7 a avoir réussi à 'échapper.
Pourriez-vous me donner quelques renseignements sur eux. Je vous passerai bien entendu les documents que j'ai, je suis en train d'y travailler. Beaucoup sont encore dans l'Ariège. Je ne les ai pas ici.
Merci, bien à vous.
Marie-Christine
Re: Bertrix/ 116e Infanterie Rgiment
Bonjour,
Voici dans un premier temps un lien qui vous permettra d'avoir un tas de renseignements sur les combats d'Anloy et Bertrix par le 17e CA.
http://memoire82.fr/
Voici vraisemblablement sa fiche MPLF où vous trouverez toutes les infos qui vous permettront de récupérer sa fiche matriculaire aux AD de l'Ariège.
Le 11e RI a été, comme le 20e RI et le 18e RAC, pris dans la trappe de la forêt de Luchy entre Bertrix et Ochamps, le 22/08/1914.

Voici une photo du cénotaphe d'un petit gars du 11e RI, tombé à la lisière de la forêt de Luchy, face à Ochamps.
http://www.panoramio.com/photo_explorer ... er=5924512
Etant un passionné de la bataille de Bertrix / Ochamps, vos documents m'intéressent beaucoup.
Cordialement,
Alain
Voici dans un premier temps un lien qui vous permettra d'avoir un tas de renseignements sur les combats d'Anloy et Bertrix par le 17e CA.
http://memoire82.fr/
Voici vraisemblablement sa fiche MPLF où vous trouverez toutes les infos qui vous permettront de récupérer sa fiche matriculaire aux AD de l'Ariège.
Le 11e RI a été, comme le 20e RI et le 18e RAC, pris dans la trappe de la forêt de Luchy entre Bertrix et Ochamps, le 22/08/1914.

Voici une photo du cénotaphe d'un petit gars du 11e RI, tombé à la lisière de la forêt de Luchy, face à Ochamps.
http://www.panoramio.com/photo_explorer ... er=5924512
Etant un passionné de la bataille de Bertrix / Ochamps, vos documents m'intéressent beaucoup.
Cordialement,
Alain