Bonsoir,
le thème des hôpitaux temporaires de l'Armée est un axe important de notre réflexion.
Nous aurions souhaité vous présenter une contribution "Le grand dérangement", relatant la politique d'accueil des malades et blessés militaires à Lyon et à Saint Génis Laval lors de la première guerre mondiale.
Si ce projet est toujours à l'ordre du jour, il le sera plus tard, aux environs de fin novembre, voire au cours du mois de décembre, après notre visite, à Saint Génis Laval, des archives communales et des archives des Frères Maristes.
Il nous est cependant venu à l'esprit que nous pouvions vous faire parvenir et partager avec vous les documents qui étayeront cette contribution, pour que vous puissiez les lire et discuter avec nous, en décembre de cette contribution, en la critiquant ou la complétant.
Le dénombrement et l’identification des soldats décédés à Saint Génis Laval aboutissent, en quelque sorte, à restituer la photographie finale d’un processus qui a condamné ces personnes à terminer leurs jours à Saint Génis Laval. La prépondérance de l’hôpital auxiliaire 63, spécialisé dans la phtisie et la
tuberculose, dans les décès, en font aussi une singularité. Pourquoi ?
Les hôpitaux qu’ils soient temporaires où permanents, militaires ou civils, ne sont pas apparus de manière spontanée mais sont le fruit d’une conscience organisatrice.
Laquelle ou plutôt lesquelles ?
C’est ce que l’on va tenter d’éclairer à la lumière de quelques textes qui abordent ces questions.
Le document incontournable, qu'il faut lire en premier (même si sans doute, certains d'entre vous le connaissent déjà) c'est : L'Hospitalisation des malades et des blessés de l'armée, Ressources du Territoire National Service de Santé Volume arrêté à la date du 21 mai 1913.
Photo du livre :

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Le lien sur Gallica pour y accéder :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k ... rk=21459;2
(NB : si le lien ne fonctionne pas, ce qui arrive souvent, ouvrez gallica, dans la barre de recherche copier le titre du livre : L'Hospitalisation des malades et des blessés de l'armée.
Dans les filtres ajoutez par exemple : Service de Santé et la date : 21 mai 1913)
Il comprend l'instruction sur l'utilisation , en temps de guerre, des ressources du territoire national pour l'hospitalisation des malades et blessés de l'armée ( Il s'agit d'instructions concernant l'ensemble du territoire national et non pas seulement de la 14 ème Région Militaire, qui nous intéresse nous, mais qui peut intéresser aussi des contributeurs d'autres régions .
Les 2 documents suivants sont des travaux universitaires.
Le premier d’entre eux est un mémoire universitaire de Delphine Boulanger : L’accueil des blessés militaires par les Hospices Civils de Lyon en 1914.
Elle appartient à l’ Université Jean Moulin Lyon 3 - Faculté des Humanités, Lettres et Sociétés (Lettres et civilisations jusqu'en 2024) et au Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes – UMR5190.
Le mémoire est accessible en ligne par le lien suivant :
L’accueil des blessés militaires par les Hospices Civils de Lyon en 1914 - Université Jean Moulin Lyon 3.
ou
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/MEM-UNIV-LYO ... 03516635v1
Vous saurez tout, sur le "Grand dérangement lyonnais", avec en prime, dans les annexes, des statistiques concernant Sainte Eugénie.
Le second, de moindre intérêt, s'intéresse à l'architecture des sanatoriums :
HISTOIRE DES SANATORIUMS EN FRANCE (1915-1945)
UNE ARCHITECTURE EN QUÊTE DE RENDEMENT THÉRAPEUTIQUE
PHILIPPE GRANDVOINNET

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le lien :
https://hal.science/tel-01935993/document
C'est le chapitre 2 qui nous intéressera ici.
CHAPITRE 2. L’ARMEMENT ANTITUBERCULEUX FRANÇAIS, UNE CRÉATION DE LA GRANDE
GUERRE (1915-1939)
2.1. Les établissements pour militaires tuberculeux (1915-1919). …. 147
2.1.1. Les stations sanitaires du ministère de l'intérieur (1915). …...150
2.1.2. Les conditions d'aménagement des stations sanitaires… ..156
2.1.3. Les hôpitaux sanitaires du ministère de la Guerre (1916). …...163
2.1.4. L'usage des baraquements (1916-1925). …169
2.1.5. Les réseaux d'assistance aux anciens militaires tuberculeux. …..
Les baraquements de Sainte Eugénie sont décrits dans ce mémoire.
Vous trouverez en complément, les décès intervenus à Sainte Eugénie, les dates de décès, les bâtiments où sont décédés les personnes, leur identité, leur lieu d'inhumation. Bref, ce que l'on souhaiterait trouver pour tout hôpital temporaire.
Hcl deces - Visualiseur
https://www.fondsenligne.archives-lyon. ... =690302028
Enfin, autre document, l'article de Pierre DARMON, trouvé par Michelstl,
La Grande Guerre des soldats tuberculeux. | Cairn.info
Hôpitaux et stations sanitaires
Pages 35 à 50
Le lien : La Grande Guerre des soldats tuberculeux. | Cairn.info
https://shs.cairn.info/revue-annales-de ... 35?lang=fr
Résumé, je cite :
"Le 25 mars 1915, le Pr. Landouzy, éminent phtisiologue, lançait un cri d’alarme : les soldats tuberculeux sont légion et l’armée pourrait bien, dans les années à venir, libérer en France de formidables foyers de contagiosité. En effet, les conseils de révision sont mal équipés pour dépister le mal et se font un point d’honneur d’envoyer un maximum de « récupérés » au feu. Au fil des mois, le pullulement des « cracheurs » finit toutefois par inquiéter le service de santé.
Pour les tuberculeux graves sont fondés des hôpitaux sanitaires aux allures de mouroirs. Les tuberculeux « latents » ou « ouverts » seront hébergés dans des stations sanitaires, sortes de sanatoriums de fortune, où, durant les trois mois qui précèdent la réforme, ils recevront une éducation hygiénique appropriée".
Saint Génis Laval est cité dans cet article.
Ce tour d'horizon sur la politique d'accueil, qui nous fait comprendre mieux celle pratiquée à Lyon, ne serait pas complet en l'absence d'information sur les activités à Lyon de la Société de Secours aux Blessés Militaires, partenaire principal et nécessaire à la politique du Service de Santé de la 14 -ème Région Militaire.
Ce sera fait par l'intermédiaire des Archives Départementales du Rhône - archives numérisées : Bulles de num - Fonds privés.
283J - Croix-Rouge française de Lyon.
Adresse :
https://archives.rhone.fr/search/result ... yon&page=1
Je vous conseille de commencer par le : Registre des comptes rendus.
Il est dactylographié (c'est plus facile à lire)
Il renferme le compte rendu de l'Assemblée Générale du Comité Lyonnais, par son Président, au lendemain de la guerre, du 28 février 1920.
https://archives.rhone.fr/ark:/28729/t6 ... bbac76cf2b
Vous serez certainement surpris par le fait que l'HA 63, devenu HC 67, de Saint Génis Laval a joué un rôle déterminant dans la tenue tardive de cette assemblée générale.
La "petite pépite" réside dans 1909-1920.
le lien :
https://archives.rhone.fr/ark:/28729/97 ... 03a482145d
Vous avez accès aux comptes rendus du conseil d'administration du comité lyonnais.
Plus de 100 occurrences concernant Saint Génis Laval pour le HA 48 et HA 63 y sont dénombrées.
Pas de détail, mais des décisions rapportées ou discutées.
La lecture est parfois difficile due à l'écriture manuscrite des secrétaires de séance, mais petit à petit se dressera une histoire précise des hôpitaux HA 48 et HA 63.
Bonne lecture, ce sera long et chronophage, mais cette une démarche que je vous conseille vraiment.
Je vous propose d'en discuter , de l'enrichir par nos débats, fin novembre début décembre.
Dans les jours qui viennent je vous ferai un point d'étape sur notre projet Chevalier Lecoutre
Bien à vous, cordialement,
LECOUTRE