Villes décorées de la Légion d’honneur (Première guerre mondiale).
Re: Villes décorées de la Légion d’honneur (Première guerre mondiale).
Bonjour à tous,
Villes décorées de la Légion d’honneur durant la Première guerre mondiale ou à son issue.
Sources consultées
― Bulletin des lois de la République française.
― « Villes, emblèmes et collectivités décorées de la Légion d’honneur », préface du général Alain de Boissieu, Grand chancelier de la Légion d’honneur, éd. B.O.R.E. (Bureau d’organisation et de relations extérieures), Paris, 1976, 581 p.
VILLES FRANÇAISES
― ALBERT (Somme).
● D. du 15 avril 1932, art. 1er : « La croix de chevalier de la Légion d’honneur est conférée à la ville d’Albert, pour le motif suivant :
" Ville héroïque, qui pendant 29 mois fut en pleine de zones de combat. Meurtrie par les bombardements, tombée pour quelques semaines aux mains de l’ennemi, voyant peu à peu tous ses foyers voués à la destruction, n’a cessé de garder la plus noble attitude. A bien mérité du pays." (Croix de guerre.) »
(« Villes, emblèmes et collectivités décorées de la Légion d’honneur », p. 23).
― ARRAS (Somme).
● D. du 30 août 1919, art. 1er : « La croix de chevalier de la Légion d’honneur est conférée aux villes de Lens et d’Arras, pour les motifs suivants : [...]
VILLE D’ARRAS : " Ville fière et vaillante, déjà témoin de luttes nombreuses. Vient d’ajouter de brillantes pages à son passé de gloire.
Placée au pivot des opérations offensives et défensives des Armées d’Artois, a supporté pendant plus de quatre ans, avec un patriotisme admirable, tous les dangers de la bataille sans précédent, qui se déroulait à ses portes.
Ruinée, presque anéantie, n’a pas désespéré, et, sitôt délivrée, s’est mise au travail avec une admirable ardeur. Croix de guerre." »
(J.O., 28 déc. 1919 ; Bull. des lois 1919, n° 256, p. 2.784, Texte n° 14.774).
― AUDUN-LE-ROMAN (Meurthe-et-Moselle).
● D. du 21 août 1930, art. 1er : « La croix de chevalier de la Légion d’honneur est conférée à la ville d’Audun-le-Roman pour le motif suivant :
" Détruite les 21 et 22 août 1914 par le feu et le bombardement, a vu une partie de ses habitants tomber sous les balles de l’ennemi. Par ses souffrances et ses pertes, a bien mérité de la patrie. Croix de guerre." »
(« Villes, emblèmes et collectivités décorées de la Légion d’honneur », p. 43).
― BADONVILLER (Meurthe-et-Moselle).
● D. du 20 avril 1929, art. 1er : « La croix de chevalier de la Légion d’honneur est conférée à la ville d’Audun-le-Roman, pour le motif suivant :
" Ayant eu à supporter au début des hostilités les souffrances de l’occupation et la destruc-tion systématique de l’envahisseur, sut conserver ensuite, au cours de nombreux bombardements qui se succédèrent jusqu'à l’armistice, un courage stoïque au milieu des privations de toutes sortes, et du danger continuel, prouvant ainsi l’indomptable énergie de ses habitants et leur foi en la victoire." (Croix de guerre.) »
(« Villes, emblèmes et collectivités décorées de la Légion d’honneur », p. 45).
― BAPAUME (Somme).
● D. du 10 octobre 1919, art. 1er : « La croix de la Légion d’honneur est conférée à la ville de Bapaume, pour le motif suivant :
" Ville vaillante, digne de son glorieux passé, délivrée au lendemain d’une longue bataille dont les coups l’avaient frappée durement, est retombée après une année aux mains de l’ennemi.
Témoin de l’âpre lutte qui, comme en 1871, s’est livrée sous ses murs, a supporté toutes les épreuves avec héroïsme et a contribué à la victoire." »
(J.O., 28 déc. 1919 ; Bull. des lois 1919, n° 259, p. 3.346, Texte n° 14.986).
Nota : La croix de guerre ne fut conférée à la ville que le 9 août 1928 (« Villes, emblèmes et collectivités décorées de la Légion d’honneur », p. 48).
― BÉTHUNE (Pas-de-Calais).
● D. du 5 décembre 1919, art. 1er : « La croix de chevalier de la Légion d’honneur est conférée à la ville de Béthune pour le motif suivant :
" Après avoir supporté vaillamment, pendant plus de trois années, de fréquents bombar-dement, a vu la ruée allemande de 1918 se briser sous ses murs.
A payé de sa destruction et de sa ruine la vaillante résistance de ses défenseurs et la fière attitude de son héroïque population. Croix de guerre." »
(J.O., 28 déc. 1919 ; Bull. des lois 1919, n° 263, p. 4.073, Texte n° 15.425).
― BITCHE (Moselle).
● D. du 14 juin 1919 (J.O., 17 juin 1919 ; Bull. des lois 1919, n° 251, p. 1.720, Texte n° 14.376), art. 1er : « La croix de chevalier de la Légion d’honneur est conférée à la ville de Bitche. »
La citation qui accompagnait cette distinction, contenue dans le rapport au Président de la République qui accompagnait le projet de décret, était la suivante (« Villes, emblèmes et collectivités décorées de la Légion d’honneur », p. 67) :
« La ville de Bitche a subi pendant la guerre de 1870-1871 un siège mémorable de près de huit mois.
Sommée de se rendre, dès le 7 août 1870, elle a, sous l’héroïque direction du lieutenant-colonel Teyssier, et avec une garnison disparate de 2.500 hommes, résisté victorieusement aux bombardements et aux attaques d’un ennemi dix fois supérieur.
Incendiée par obus, sa population réduite de 2.700 à moins de 1.000 âmes, dont seulement 119 hommes valides, elle n’a consenti à ouvrir ses portes que le 27 mars 1871, deux mois après l’armistice, sur ordre écrit du Gouvernement Français, et après avoir obtenu les honneurs de la guerre pour sa glorieuse garnison.
La ville de Bitche ayant été comprise dans la partie du territoire arraché à la France, aucune récompense ne put jusqu’à présent lui être décernée pour son héroïque résistance.
Aujourd'hui que la vaillante cité lorraine est redevenue française, il m’a paru opportun de commémorer son siège et de récompenser la conduite héroïque de ses habitants en attribuant à Bitche la Croix de la Légion d’honneur. »
― CAMBRAI (Nord).
● D. du 13 septembre 1919, art. 1er : « La croix de chevalier de la Légion d’honneur est conférée aux villes de Cambrai et Douai pour les motifs suivants :
" Cambrai, occupée par l’ennemi dès les premières semaines de la guerre, n’a jamais déses-péré. Ruinée, pillée, à moitié détruite, ses habitants chassés par l’ennemi dans d’odieuses con-ditions, a tout supporté avec la plus belle énergie. Ville martyre qui a bien mérité du pays." »
(J.O., 14 sept.1919 ; Bull. des lois 1919, n° 257, p. 2.951, Texte n° 14.774).
● D. du 11 août 1932 portant additif au D. du 13 septembre 1919, art. 1er : « Après le motif d’attribution de la croix de la Légion d’honneur aux villes de Cambrai, Douai et Longwy, ajouter la mention " Croix de guerre avec palme." »
― CHATEAU-THIERRY (Aisne).
● D. du 17 juillet 1920, art. 1er : « La croix de chevalier de la Légion d’honneur est conférée à la ville de Château-Thierry, pour le motif suivant :
" Vieille citée de l’Île-de-France ou, par deux fois, l’ennemi crut atteindre le cœur de la patrie.
Chef-lieu d’un arrondissement particulièrement ravagé par les luttes héroïques où fut scellée dans le sang l’amitié américaine.
A payé de sa ruine les combats glorieux au cours desquels les alliés brisèrent l’élan de l’ennemi et le contraignirent, le 18 juillet 1918, à un recul définitif. Croix de guerre." »
(J.O., 18 juill. 1920 ; Bull. des lois 1920, n° 278, p. 2.909, Texte n° 17.117).
― DOUAI (Nord).
● D. du 13 septembre 1919, art. 1er : « La croix de chevalier de la Légion d’honneur est conférée aux villes de Cambrai et Douai pour les motifs suivants : [...]
" DOUAI, ville douloureusement meurtrie par quatre années d’une dure occupation. A puisé cependant dans son patriotisme la force de résister à toutes les souffrances et de préparer même, autant qu’il était en son pouvoir, sa renaissance à la pleine vie française." »
(J.O., 14 sept.1919 ; Bull. des lois 1919, n° 257, p. 2.951, Texte n° 14.774).
● D. du 11 août 1932 portant additif au D. du 13 septembre 1919, art. 1er : « Après le motif d’attribution de la croix de la Légion d’honneur aux villes de Cambrai, Douai et Longwy, ajouter la mention " Croix de guerre avec palme." »
― DUNKERQUE (Nord).
● D. du 9 août 1919, art. 1er : « La croix de chevalier de la Légion d’honneur est conférée à la ville de Dunkerque, pour le motif suivant :
" Soumise pendant quatre ans à de violents et fréquents bombardements, a su, grâce au sang-froid admirable et au courage de sa vaillante population, maintenir et développer pour la défense nationale sa vie économique et rendre ainsi à l’armée et au pays d’inappréciables services.
Ville héroïque qui a servi d’exemple à toute la nation." »
(J.O., 10 août.1919 ; Bull. des lois 1919, n° 255, p. 2.550, Texte n° 14.686).
― GERBÉVILLER (Meurthe-et-Moselle).
● D. du 23 juill. 1930, art. 1er : « La croix de chevalier de la Légion d’honneur est conférée à la ville de Gerbéviller, pour le motif suivant :
" Vieille cité lorraine dont la résistance héroïque au mois d’août 1914 constitue un des plus beaux épisodes de la grande guerre. Malgré l’incendie et les bombardements qui la dévastèrent entièrement, a donné, par la vaillance de ses défenseurs et par le patriotisme de sa population, le plus magnifique exemple de dévouement et d'abnégation." »
(« Villes, emblèmes et collectivités décorées de la Légion d’honneur », p. 117).
― LENS (Pas-de-Calais).
● D. du 30 août 1919, art. 1er : « La croix de chevalier de la Légion d’honneur est conférée aux villes de Lens et d’Arras, pour les motifs suivants :
VILLE DE LENS : " Ville glorieuse, qui peut être citée comme un modèle d’héroïsme et de foi patriotique.
Tombée au pouvoir des Allemands dès les premières heures de l’invasion de 1914, a été, pendant quatre ans, tour à tour, témoins ou enjeu d’une lutte sans merci.
Organisée par l’ennemi en formidable réduit de défense, libérée en partie par une offensive alliée, mutilée et écrasée au cours de combats incessants, n’a jamais douté du sort de la patrie. Croix de guerre." »
(J.O., 28 déc. 1919 ; Bull. des lois 1919, n° 256, p. 2.784, Texte n° 14.774).
― LONGUYON (Meurthe-et-Moselle).
● D. du 21 août 1930, art. 1er : « La croix de chevalier de la Légion d’honneur est conférée à la ville de Longuyon, pour le motif suivant :
" Ville héroïque qui fut en partie pillée et incendiée par l’ennemi au début de la guerre et dont un grand nombre d’habitants furent fusillés ; s’est acquis par son douloureux martyr, des droits à la pieuse reconnaissance du pays. Croix de guerre." »
(« Villes, emblèmes et collectivités décorées de la Légion d’honneur », p. 141).
― LONGWY (Meurthe-et-Moselle).
● D. du 20 septembre 1919, art. 1er : « La croix de chevalier de la Légion d’honneur est conférée à la ville de Longwy, pour le motif suivant :
" Sentinelle avancée à quelques kilomètres de la frontière, a eu l’honneur de jouer un rôle important aux grandes heures de l’histoire.
A fait preuve, en résistant à l’envahisseur de 1914, du même héroïsme que pendant les trois sièges de 1792, 1815 et 1870. N’a succombé que sous l’effet d’un lourd bombardement, dont elle a vivement souffert, après avoir retenu devant elle d’importantes forces ennemies.
A subi fièrement pendant plus de quatre ans le joug de l’ennemi, exaspéré par sa belle résistance." »
(J.O., 21 sept. 1919 ; Bull. des lois 1919, n° 258, p. 3.046, Texte n° 14.866).
● D. du 11 août 1932 portant additif au D. du 20 septembre 1919, art. 1er : « Après le motif d’attribution de la croix de la Légion d’honneur aux villes de Cambrai, Douai et Longwy, ajouter la mention " Croix de guerre avec palme." »
― METZ (Moselle).
● D. du 27 octobre 1919, art. 1er : « La croix de chevalier de la Légion d’honneur est conférée à la ville de Metz pour le motif suivant :
" Ville dont la fidélité obstinée à la France n’a connu nulle défaillance, au cours d’une captivité de quarante-huit ans.
Riche d’un passé glorieux et sans tache, que ses malheurs n’ont pu ternir, exposée durant des siècles aux convoitises de l’ennemi tout proche, a bien mérité d’être à l’honneur, parce qu’elle a été longtemps à la peine.
Symbolise dans l’affection émue de la mère patrie, la Lorraine enfin reconstituée dans son intégralité de province française." »
(J.O., 13 nov. 1919 ; Bull. des lois 1919, n° 260, p. 3.654, Texte n° 15.154).
― MONTDIDIER (Somme).
● D. du 22 septembre 1924, art. 1er : « La croix de chevalier de la Légion d’honneur est conférée à la ville de Montdidier, pour le motif suivant :
" Vaillante cité, dont la guerre a fait un martyre. Après avoir subi plus de deux années le feu des canons ennemis, a connu, tour à tour, les joies de la délivrance et l’horreur d’une occupation brutale. Position importante et âprement disputée, a subi une destruction totale, payant de sa ruine la victoire de la patrie. Croix de guerre." »
(« Villes, emblèmes et collectivités décorées de la Légion d’honneur », p. 165).
― NANCY (Meurthe-et-Moselle).
● D. du 11 octobre 1919, art. 1er : « La croix de chevalier de la Légion d’honneur est conférée à la ville de Nancy, pour le motif suivant :
" Ville dont l’ardent patriotisme s’est affirmé magnifiquement au cours des épreuves de la guerre.
Directement menacée, a assisté avec le plus beau courage à la bataille du Grand-Couronné livrée pour la défendre ; bombardée par avions, puis par pièces à longue portée, n’a jamais, malgré toutes les souffrances, perdu son sang-froid.
A bien mérité du pays. (Croix de guerre.) " »
(J.O., 11 oct. 1919 ; Bull. des lois 1919, n° 259, p. 3.350, Texte n° 14.492).
― NOMENY (Meurthe-et-Moselle).
● D. du 28 septembre 1928, art. 1er : « La croix de chevalier de la Légion d’honneur est conférée à la ville de Nomeny, pour le motif suivant :
" Cité martyre violée par l’ennemi avant la déclaration de guerre, première ville française incendiée par ordre du commandement allemand où de nombreux habitants trouvèrent la mort et dont les ruines, après cinq jours d’occupation, servirent de barrières à l’envahisseur, jusqu’à la fin des hostilités." (Croix de guerre.) »
(« Villes, emblèmes et collectivités décorées de la Légion d’honneur », p. 173).
― NOYON (Oise).
● D. du 10 juillet 1920, art. 1er : « La croix de chevalier de la Légion d’honneur est conférée à la ville de Noyon, pour le motif suivant :
" Vieille cité historique, deux fois témoin du flux et du reflux des armées allemandes. Libérée après une dure occupation de près de trois années, au cours desquelles sa population supporta vaillamment les exactions de l’ennemi, est tombée à nouveau, en 1918, sous le joug de l’envahisseur qui la détruisit systématiquement lors de son recul définitif. A bien mérité de la patrie." »
(J.O., 11 juill. 1920 ; Bull. des lois 1920, n° 277, p. 2.820, Texte n° 17.072).
― PHALSBOURG (Moselle).
● D. du 14 août 1919, art. 1er : « La croix de chevalier de la Légion d’honneur est conférée à la ville de Phalsbourg, pour le motif suivant :
" Gardienne de communications importantes pour la défense du territoire, a toujours été éprouvée par les attaques dirigées contre la France. Du 10 août au 10 décembre 1870, a subi un siège de quatre mois au cours duquel les habitants ont fait preuve d’un courage héroïque, bravant cinq bombardements qui ont détruit et incendié les deux tiers de la ville, pour que Phalsbourg, la pépinière des braves, demeure rivée au sol français." »
(J.O., 21 sept. 1919 ; Bull. des lois 1919, n° 255, p. 2.681, Texte n° 14.713).
― PONT-A-MOUSSON (Meurthe-et-Moselle).
● D. du 21 août 1930, art. 1er : « La croix de chevalier de la Légion d’honneur est conférée à la ville de Pont-à-Mousson, pour le motif suivant :
" Sur la ligne de feu pendant quatre années, a subi stoïquement des bombardements incessants. Sa population, cruellement éprouvée, n’a cessé, malgré les ruines amoncelées et la constante menace de l’ennemi, de donner le plus bel exemple." Croix de guerre. »
(« Villes, emblèmes et collectivités décorées de la Légion d’honneur », p. 197).
― REIMS (Marne).
● D. du 4 juillet 1919, art. 1er : « La croix de chevalier de la Légion d’honneur est conférée à la ville de Bapaume, pour le motif suivant :
" Ville martyre qui a payé de sa destruction la rage d’un ennemi impuissant à s’y maintenir. Population sublime qui, à l’exemple d’une municipalité modèle de dévouement et de mépris du danger, a montré le courage le plus magnifique en restant pendant plus de trois ans sous la menace constante des coups de l’ennemi et en ne quittant ses foyers que par ordre.
A montré dans l’avenir de la France une foi profonde, à l’exemple de l’héroïque française vénérée à Reims, dont la statue s’élève au cœur de la ville." (Croix de guerre.) »
(J.O., 7 juill. 1919 ; Bull. des lois 1919, n° 253, p. 2.017, Texte n° 14.887).
Nota : Par un décret de même date (J.O., 7 juill. 1919 ; Bull. des lois 1919, n° 253, p. 2.018, Texte n° 14.888), la croix de chevalier de la Légion d’honneur fut conférée au drapeau des sapeurs-pompiers de la ville, pour le motif suivant :
« A fait preuve d’un dévouement inlassable pendant toute la durée de la campagne, en particulier en 1918. A lutté avec une rare ténacité et un admirable courage contre les incendies allumés par les bombardements, travaillant sous les obus et dans les nappes de gaz asphyxiants.
Par sa vaillance et son attachement au devoir, a mérité une large part du tribu d’admiration que le pays accorde aux défenseurs de la ville. »
― SOISSONS (Aisne).
● D. du 15 janvier 1920, art. 1er : « La croix de chevalier de la Légion d’honneur est conférée à la ville de Soissons, pour le motif suivant :
" Demeurée pendant trois ans en pleine zone de combat, a supporté stoïquement les plus violents bombardements.
Ses ruines attestent l’acharnement des combats qui ont arrêté définitivement la ruée ennemie." »
(J.O., 12 févr. 1920 ; Bull. des lois 1920, n° 265, p. 305, Texte n° 15.774).
― STASBOURG (Bas-Rhin).
● D. du 14 août 1919, art. 1er : « La croix de chevalier de la Légion d’honneur est conférée à la ville de Strasbourg, pour le motif suivant :
" Ville dont le nom a été, pendant un demi siècle, le symbole des regretset des espoirs de tous les cœurs français.
A montré combien elle était digne de cet honneur, par son courage et son énergie au cours de ces longues épreuves.
Aussi enthousiaste dans la joie du retour à la patrie que fière sous la domination passagère de l’ennemi, mérite de voir la France saluer en elle toute l’Alsace retrouvée." »
(J.O., 21 sept. 1919 ; Bull. des lois 1919, n° 255, p. 2.681, Texte n° 14.712).
― THIONVILLE (Moselle).
● D. du 15 janvier 1920, art. 1er : « La croix de chevalier de la Légion d’honneur est conférée à la ville de Thionville, pour le motif suivant :
" Par son héroïque résistance à l’invasion ennemie, en 1792, 1814-1815, 1870, a bien mérité de la patrie.
Inébranlablement fidèle à la France pendant quarante-huit années d’asservissement et de souffrances." »
(J.O., 15 févr. 1920 ; Bull. des lois 1920, n° 265, p. 304, Texte n° 15.773).
― VERDUN (Meuse).
● D. du 12 septembre 1916, art. 1er : « La ville de Verdun est autorisée à faire figurer dans ses armoiries croix de la Légion d’honneur. »
La citation qui accompagnait cette distinction était la suivante (« Villes, emblèmes et collectivités décorées de la Légion d’honneur », p. 249) :
« Depuis le 21 février dernier, la ville de Verdun, dans sa farouche résolution de maintenir son territoire inviolé, oppose à l’armée de l’envahisseur une résistance qui fait l’admiration du monde.
Le merveilleux héroïsme de ses défenseurs, uni à la fermeté d’âme de sa population, a rendu illustre à jamais le nom de cette vaillante cité. »
VILLES ÉTRANGÈRES
― BELGRADE (Serbie).
● D. du 28 décembre 1920, art. 1er : « La croix de chevalier de la Légion d’honneur est conférée à la ville de Belgrade :
" L’une des premières et plus illustres victimes de la Grande Guerre, dont la population, malgré les bombardements et l’occupation ennemie, n’a cessé de faire preuve d’une bravoure sans défaillance ; fut le magnifique symbole de la résistance, puis de la victoire s’une nation héroïque décidée à ne pas périr." »
(« Villes, emblèmes et collectivités décorées de la Légion d’honneur », p. 59).
― LIÈGE (Belgique).
● D. du 7 août 1914, art. 1er : « La croix de chevalier de la Légion d’honneur est conférée à la ville de Liège. »
La citation qui accompagnait cette distinction était la suivante (« Villes, emblèmes et collectivités décorées de la Légion d’honneur », p. 131) :
« Au moment où l’Allemagne, violant délibérément la neutralité de la Belgique reconnue par les traités, n’a pas hésité à envahir le territoire belge, la ville de Liège, appelée, la première, à subir le contact des troupes allemandes, vient de réussir, dans une lutte aussi inégale qu’héroïque, à tenir en échec l’armée de l’envahisseur.
Ce splendide fait d’armes constitue pour la Belgique et pour la ville de Liège en particulier un titre impérissable de gloire dont il convient que le Gouvernement de la République perpétue le souvenir mémorable en conférant à la ville de Liège la croix de la Légion d’honneur. »
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Bien amicalement à vous,
Daniel.