Bonjour à tous et très bonnes année de recherches fructueuses et d'échanges dans le respect de LEUR mémoire...
je viens de terminer un livre récent intitulé" Journal d'un gendarme 1914-1916 " qui est la trancription de carnets écrits par le capitaine Jules Allard. Ouvrage très intéressant et plein de renseignements sur les activités (multiples) des gendarmes aux abords du front.. Mais je reste sur ma faim quand à l'organisation des services de la prévoté. (J'ai questionné le moteur de recherche qui ne m'a rien proposé de très précis).
Je suis sûr que l'un d'entre vous a des éléments sur l'origine, la définition et les missions de ce service, très proche de la justice militaire , mais pourtant indépendant , et qui avait, me semble t il des missions plus vastes que la simple gendarmerie que nous connaissons.. Rien à voir , bien sûr avec le prévot d'armes , qui était le collaborateur du maitre d'armes , dans toutes nos salles d'escrime dans les écoles militaires et autres.. Simple homonymie!!
merci aux savants et distingués historiens ,qui fréquentent cette grande maison qui nous est chère, de bien vouloir m'apporter quelques lumières .
grand ciel bleu et soleil sur la Provence .. Cordialement nono
Origine historique de la prévoté??
Re: Origine historique de la prévoté??
Bonjour,
La prévoté composée de gendarme a vis a vis des armées et de la population civile dans la zone des armées les fonctions de la gendarmerie, (maintien de l'ordre, enquètes judiciaires dans le cadre des missions d epolice judiciaire, repression et surveillance (travail de renseignement qui est toujours y compris dans les brigades territoriales un des roles de la gendarmerie) contrôle des identités dans le but de rechercher déserteurs potentiels et espions.
Pour plus d’informations je vous conseille de vous retourner sur le site :
http://www.forcepublique.org/medias/pdf ... lloque.pdf
Qui regroupe les actes d’un colloque de 2005 « la gendarmerie, les gendarmes et la guerre » tenu par « la société nationale de l’histoire et du patrimoins de la gendarmerie », le chapitre d’une trentaine d epages fait le tour du sujet et surtout le met en comparaison au sytèmes prévotaux antérieurs et postérieurs
Cordialement
Pierre
La prévoté composée de gendarme a vis a vis des armées et de la population civile dans la zone des armées les fonctions de la gendarmerie, (maintien de l'ordre, enquètes judiciaires dans le cadre des missions d epolice judiciaire, repression et surveillance (travail de renseignement qui est toujours y compris dans les brigades territoriales un des roles de la gendarmerie) contrôle des identités dans le but de rechercher déserteurs potentiels et espions.
Pour plus d’informations je vous conseille de vous retourner sur le site :
http://www.forcepublique.org/medias/pdf ... lloque.pdf
Qui regroupe les actes d’un colloque de 2005 « la gendarmerie, les gendarmes et la guerre » tenu par « la société nationale de l’histoire et du patrimoins de la gendarmerie », le chapitre d’une trentaine d epages fait le tour du sujet et surtout le met en comparaison au sytèmes prévotaux antérieurs et postérieurs
Cordialement
Pierre
pierre
Re: Origine historique de la prévoté??
Bonjour à tous,
Merci beaucoup Pierre pour l'adresse de ce site et ce document très intéressant. Tout est très clair et permet de comprendre, entre autres choses, le problême des gendarmes prévotaux qui n'ont jamais pu obtenir la carte de combattant. C'est vrai qu'en temps que prévots, ils n'étaient pas à proprement parler sur le front, mais le détail des pertes met bien en évidence que les obus, eux , ne faisaient pas la différence..
Encore merci et très cordialement Nono
PS: pour la petite histoire, je suis fils et frère de gendarme!!..
Merci beaucoup Pierre pour l'adresse de ce site et ce document très intéressant. Tout est très clair et permet de comprendre, entre autres choses, le problême des gendarmes prévotaux qui n'ont jamais pu obtenir la carte de combattant. C'est vrai qu'en temps que prévots, ils n'étaient pas à proprement parler sur le front, mais le détail des pertes met bien en évidence que les obus, eux , ne faisaient pas la différence..
Encore merci et très cordialement Nono
PS: pour la petite histoire, je suis fils et frère de gendarme!!..
Re: Origine historique de la prévoté??
Bonjour Nono26
J'ai lu le livre "Journal d'un gendarme" et en lisant on remarque que cet homme à un comportement rempli d'humanité ce n'est pas le "Cogne" comme disaient les poilus mais un homme rempli de bon sens qui fait son devoir "sans être bête et discipliné" et qui sait discerner les choses.
Son vocabulaire, ses expressions laissent entrevoir quelqu'un d'intelligent et non pas un abruti comme l'on été certains de ses confrères.
Une semaine de lecture très intéressante.
Je vous signale aussi un autre livre non pas sur la gendarmerie mais sur un médecin appelé Louis Maufrais "J'étais medecin dans les tranchées" A lire absolument !
Cdt
FVB
J'ai lu le livre "Journal d'un gendarme" et en lisant on remarque que cet homme à un comportement rempli d'humanité ce n'est pas le "Cogne" comme disaient les poilus mais un homme rempli de bon sens qui fait son devoir "sans être bête et discipliné" et qui sait discerner les choses.
Son vocabulaire, ses expressions laissent entrevoir quelqu'un d'intelligent et non pas un abruti comme l'on été certains de ses confrères.
Une semaine de lecture très intéressante.
Je vous signale aussi un autre livre non pas sur la gendarmerie mais sur un médecin appelé Louis Maufrais "J'étais medecin dans les tranchées" A lire absolument !
Cdt
FVB
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Re: Origine historique de la prévoté??
Bonjour à toutes et à tous,...
je viens de terminer un livre récent intitulé" Journal d'un gendarme 1914-1916 " qui est la trancription de carnets écrits par le capitaine Jules Allard. Ouvrage très intéressant et plein de renseignements sur les activités (multiples) des gendarmes aux abords du front..
cet ouvrage, pour mémoire, a fait l'objet d'un sujet dans la section "bibliophilie"
forum2.php?config=pages1418.inc&cat=2&p ... w=0&nojs=0
Bonne continuation
Cordialement
Dominique
Re: Origine historique de la prévoté??
Bonsoir et meilleurs vœux à toutes et à tous.
Voici un résumé de l’histoire de la prévôté créée au moyen-âge et qui est à l’origine de l'Arme gendarmerie nationale.
Mais tout d’abord, quelques précisions sur l’ére contemporaine. Durant le conflit de 14/18, les gendarmes ont été détachés auprès des unités combattantes comme sous-officiers d’encadrement mais aussi à « l’arrière » pour assurer l’ordre publique. Ce sont ces derniers qui étaient appelés prévôts. Tout au long des autres conflits suivants, les gendarmes ont accompagnés les Armées sur les théâtres d’opérations. Actuellement ce sont les gendarmes départementaux (ce de vos cantons), uniquement, qui forment les unités prévôtales . Nous les retrouvons en afghanistan, côte d’ivoire, kosovo, rattachés aux armées en campagne. Ils prennent toujours l’appellation de prévôts et forment ainsi la gendarmerie prévôtale de circonstance. Ils sont chargés particulièrement de la police judiciaire aux Armées, la police administrative, la police militaire.
HISTORIQUE SUCCINT
Grands chefs militaires et grands seigneurs, le connétable et les maréchaux exercent leurs pouvoirs de police et de justice par l’intermédiaire d’un gentilhomme appelé prévôt. Il n’y eut d’abord qu’un prévôt, mais l’accroissement du domaine royal et des troubles engendrés par les guerres incessantes amena la multiplication des prévôts. Ceux-ci s’adjoignaient, pour l’exécution de la justice dans les armées, des lieutenants et des agents appelés « sergents des maréchaux ».
Pendant la guerre de Cent Ans, alors qu’il « y avait grande misère au Royaume de France», le roi Jean Le Bon définit dans son ordonnance de 1356 la compétence exacte de la justice prévôtale : les délits des gens de guerre et l’action civile résultant des faits de guerre ; pour la première fois, des civils sont justiciables du prévôt s’ils ont « offensé » (c’est-à-dire attaqué, rossé ou tué) « des gens de guerre dans le temps de leur service ».
La justice prévôtale, qui ne s’exerce qu’aux armées en campagne, est rigoureuse pour servir d’exemple : les cas sans appel, crimes et délits graves commis par gens de guerre, sont jugés sur l’heure et les coupables marqués au fer rouge, bannis, pendus ou noyés. Il s’agit de procès « verbaux » : il n’est pas gardé trace de la justice extraordinaire, sommaire et expéditive du prévôt.
La campagne finie ou une trêve intervenant, les maréchaux voient leur juridiction éteinte, la justice civile reprend ses droits, la troupe du prévôt est licenciée. Les affaires en instance, ainsi que celles pour lesquelles l’appel est possible, sont portées devant la «Table de Marbre » du Palais de Justice de Paris, siège des deux juridictions militaires suprêmes centralisées-à la cour, la Connétablie et la Maréchaussée.
La création par Charles VII en 1439 d’une armée permanente sous la forme de « Compagnies d’Ordonnance » constitue une étape importante dans l’histoire de l’Arme. En effet, le cantonnement de soldats de métier chez l’habitant, en rendant nécessaire la présence constante des prévôts ou de leurs représentants dans les garnisons, marque le point de départ de la compétence territoriale de la Maréchaussée car elle conduisit le roi Louis XII à donner pouvoir aux prévôts d’administrer la justice aux gens de guerre en garnison (ordonnance du 2 janvier 1514).
Pour exercer leur double fonction de police et de justice militaire, les prévôts, «magistrats armés» ou «juges d’épée», disposaient de deux sortes d’auxiliaires: des soldats de métier spécialisés organisés en compagnies et commandés par des officiers d’épée, et des officiers de robe experts en droit qui constituaient autour du prévôt le tribunal prévôtal, justice royale d’exception.
La troupe, soumise à une discipline rigoureuse, était constituée à l’origine par des sergents des maréchaux qui prirent, en 1501, le nom d’archers, appellation qui, conservée jusqu’en 1760, fera place à celle de cavaliers puis, en 1791, à celle de gendarmes.
L’ensemble était appelé MARECHAUSSÉE pour marquer l’origine et le but de l’institution chargée d’appliquer la justice spéciale des maréchaux de France, ou PRÉVÔTÉ : troupe du prévôt.
les grandes ordonnances du XVIIIe siècle accentuèrent l’emprise des autorités militaires et civiles sur les unités de l’Arme et accordèrent une trop grande place au service extraordinaire — exécuté sur ordre ou réquisition — au détriment du service ordinaire de surveillance générale du territoire.
Si la réorganisation des maréchaussées n’amena pas de changement profond dans le fonctionnement de la justice prévôtale tel que l’avait déterminé l’ordonnance de 1670, en revanche, la répartition du personnel en brigades territoriales transforma entièrement le mode d’exécution du service: aux grandes chevauchées périodiques en troupe des anciennes maréchaussées succédèrent les tournées quotidiennes des brigades, beaucoup plus efficaces du point de vue de l’action préventive.
Ainsi, la vieille institution militaire à attributions mixtes de la Maréchaussée avait trouvé avec l’ordonnance de 1778 une formule de type achevé, fruit de cinq siècles d’expérience, et qui devait aboutir à la Gendarmerie nationale, que nous connaissons aujourd’hui …
Cordialement.
Thierry
Voici un résumé de l’histoire de la prévôté créée au moyen-âge et qui est à l’origine de l'Arme gendarmerie nationale.
Mais tout d’abord, quelques précisions sur l’ére contemporaine. Durant le conflit de 14/18, les gendarmes ont été détachés auprès des unités combattantes comme sous-officiers d’encadrement mais aussi à « l’arrière » pour assurer l’ordre publique. Ce sont ces derniers qui étaient appelés prévôts. Tout au long des autres conflits suivants, les gendarmes ont accompagnés les Armées sur les théâtres d’opérations. Actuellement ce sont les gendarmes départementaux (ce de vos cantons), uniquement, qui forment les unités prévôtales . Nous les retrouvons en afghanistan, côte d’ivoire, kosovo, rattachés aux armées en campagne. Ils prennent toujours l’appellation de prévôts et forment ainsi la gendarmerie prévôtale de circonstance. Ils sont chargés particulièrement de la police judiciaire aux Armées, la police administrative, la police militaire.
HISTORIQUE SUCCINT
Grands chefs militaires et grands seigneurs, le connétable et les maréchaux exercent leurs pouvoirs de police et de justice par l’intermédiaire d’un gentilhomme appelé prévôt. Il n’y eut d’abord qu’un prévôt, mais l’accroissement du domaine royal et des troubles engendrés par les guerres incessantes amena la multiplication des prévôts. Ceux-ci s’adjoignaient, pour l’exécution de la justice dans les armées, des lieutenants et des agents appelés « sergents des maréchaux ».
Pendant la guerre de Cent Ans, alors qu’il « y avait grande misère au Royaume de France», le roi Jean Le Bon définit dans son ordonnance de 1356 la compétence exacte de la justice prévôtale : les délits des gens de guerre et l’action civile résultant des faits de guerre ; pour la première fois, des civils sont justiciables du prévôt s’ils ont « offensé » (c’est-à-dire attaqué, rossé ou tué) « des gens de guerre dans le temps de leur service ».
La justice prévôtale, qui ne s’exerce qu’aux armées en campagne, est rigoureuse pour servir d’exemple : les cas sans appel, crimes et délits graves commis par gens de guerre, sont jugés sur l’heure et les coupables marqués au fer rouge, bannis, pendus ou noyés. Il s’agit de procès « verbaux » : il n’est pas gardé trace de la justice extraordinaire, sommaire et expéditive du prévôt.
La campagne finie ou une trêve intervenant, les maréchaux voient leur juridiction éteinte, la justice civile reprend ses droits, la troupe du prévôt est licenciée. Les affaires en instance, ainsi que celles pour lesquelles l’appel est possible, sont portées devant la «Table de Marbre » du Palais de Justice de Paris, siège des deux juridictions militaires suprêmes centralisées-à la cour, la Connétablie et la Maréchaussée.
La création par Charles VII en 1439 d’une armée permanente sous la forme de « Compagnies d’Ordonnance » constitue une étape importante dans l’histoire de l’Arme. En effet, le cantonnement de soldats de métier chez l’habitant, en rendant nécessaire la présence constante des prévôts ou de leurs représentants dans les garnisons, marque le point de départ de la compétence territoriale de la Maréchaussée car elle conduisit le roi Louis XII à donner pouvoir aux prévôts d’administrer la justice aux gens de guerre en garnison (ordonnance du 2 janvier 1514).
Pour exercer leur double fonction de police et de justice militaire, les prévôts, «magistrats armés» ou «juges d’épée», disposaient de deux sortes d’auxiliaires: des soldats de métier spécialisés organisés en compagnies et commandés par des officiers d’épée, et des officiers de robe experts en droit qui constituaient autour du prévôt le tribunal prévôtal, justice royale d’exception.
La troupe, soumise à une discipline rigoureuse, était constituée à l’origine par des sergents des maréchaux qui prirent, en 1501, le nom d’archers, appellation qui, conservée jusqu’en 1760, fera place à celle de cavaliers puis, en 1791, à celle de gendarmes.
L’ensemble était appelé MARECHAUSSÉE pour marquer l’origine et le but de l’institution chargée d’appliquer la justice spéciale des maréchaux de France, ou PRÉVÔTÉ : troupe du prévôt.
les grandes ordonnances du XVIIIe siècle accentuèrent l’emprise des autorités militaires et civiles sur les unités de l’Arme et accordèrent une trop grande place au service extraordinaire — exécuté sur ordre ou réquisition — au détriment du service ordinaire de surveillance générale du territoire.
Si la réorganisation des maréchaussées n’amena pas de changement profond dans le fonctionnement de la justice prévôtale tel que l’avait déterminé l’ordonnance de 1670, en revanche, la répartition du personnel en brigades territoriales transforma entièrement le mode d’exécution du service: aux grandes chevauchées périodiques en troupe des anciennes maréchaussées succédèrent les tournées quotidiennes des brigades, beaucoup plus efficaces du point de vue de l’action préventive.
Ainsi, la vieille institution militaire à attributions mixtes de la Maréchaussée avait trouvé avec l’ordonnance de 1778 une formule de type achevé, fruit de cinq siècles d’expérience, et qui devait aboutir à la Gendarmerie nationale, que nous connaissons aujourd’hui …
Cordialement.
Thierry