La lecture des cartes ou plans directeurs et même la vision des photographies aériennes verticales ne reproduisent qu'imparfaitement l'aspect général du champ de bataille.Heureusement la photographie aérienne panoramique et oblique permet de mieux appréhender cette réalité.
Je vous propose une sélection de photographies prises par des observateurs de l'escadrille MF-50 au cours de la guerre et provenant de l'album d'un de ces officiers.
Une vue oblique de la Main de Massiges lors de la préparation d'artillerie du 24 septembre 1915 à la veille de la grande attaque en Champagne:

Une photographie verticale incontournable du "paysage lunaire" de Verdun prise le 7 août 1916 à 1700 m d'altitude au-dessus de l'ouvrage de Thiaumont représenté par un "T" majuscule:

Cette photographie générale de l'Argonne le 26 septembre 1916 montre que la "guerre dans la forêt" est une appellation seulement valable pour les combats de l'automne 1914 et les premiers mois de 1915:

Ce même 26 septembre 1916, cette vue oblique de Vauquois permet d'imaginer que les jours d'offensives, la butte tragique mérite bien l'appellation de "volcan en éruption":

Retour à Verdun pour cette photographie oblique prise à 4000 m d'altitude dans le secteur du Mort-Homme, Bois des Corbeaux et Bois de Forges le 12 août 1917 au début de la préparation apocalyptique d'artillerie préalable à la grande attaque du 20 août 1917:

Le 19 mai 1918, l'aspect du champ de bataille est tout différent à l'Hospice de Locre au pied du Mont Kemmel, l'infanterie française va attaquer le lendemain sur ce terrain relativement peu bouleversé par l'artillerie.Admirons le sang-froid de ces aviateurs qui photographient longuement le terrain de l'offensive à seulement 800 m d'altitude à une époque où la "Flak" allemande (artillerie anti-aérienne) est devenue une arme redoutable:

Pour clôturer ce sujet, ayons une pensée pour les aviateurs de reconnaissance toujours à la peine et rarement à l'honneur à qui nous devons ces clichés exceptionnels.
Jusqu'en 1916, les aviateurs de la MF-50 emploient des avions Farman F-40, ces "cages à poules" sont des proies faciles pour l'aviation de chasse.Ici à l'automne 1916, les Lieutenants Pinard (observateur) et Roget (pilote) vont s'envoler pour une reconnaissance sur Vauquois, ils vont heureusement travailler cette fois sous la surveillance d'un "bébé" Nieuport de chasse.Le chien "Cadorna" pose avec son maître avant le décollage:

En janvier 1918, à Romagny, le matériel est meilleur, les mêmes officiers disposent désormais d'un SPAD biplace, le chien "Cadorna" pose toujours devant l'objectif!

Face aux risques encourus pendant quatre années d'une guerre implacable, nous pardonnerons à nos aviateurs de l'escadrille MF-50 leur vision personnelle de la légendaire "Cage à Poules"!

Cordialement,
Guy François.