Voici une petite question logistique:
Les uniformes de ses officiers sont "neufs" et de belle coupe. Le 4 mai 1916, sur 304, ils ne portaient certainement pas de telles tenues, les malles individuelles restaient à l'arrière.
Comment étaient ils équipés?
Envoi du gouvernement français? de la famille? de la Croix-Rouge?
Bonjour Jerome,
Bonjour à tous,
Peut-être une partie de réponse.
Trouvé dans les "Délibérations du Conseil général de la Nièvre", Séance d'avril 1916 : Demande de subvention de l'Oeuvre départementale des prisonniers de guerre
"Après avoir pourvus, pour l'hiver, de linge, de lainages, chaussettes, galoches, vêtements militaires....à nos prisonniers de guerre nécessiteux dont le nombre s'élève à près d'un millier". Apparemment, les prisonniers recevaient soit de l'Oeuvre, soit de leurs familles, des vêtements militaires.
Les Délibérations des Conseils généraux sont en ligne sur Gallica, avec des fortunes diverses suivant les départements : 138 volumes avec quelques manques pour la Nièvre (1841 à 1943)

; 11 volumes .......pour l'Indre (1853 à 1866)
(Voir dans ce cas les Archives Départementales et Communales).
Nombreux renseignements à glaner sur la vie de l'arrière !
Cordialement
23°
ŒUVRE DEPARTEMENTALE DES PRISONNIERS DE GUERRE
J'ai l'honneur de vous soumettre une demande de subvention présentée par le Comité départemental des prisonniers de guerre. Ainsi que vous pourrez vous en rendre compte par la lettre de M. le Président du Comité et par le tableau ci-joint, l'œuvre a obtenu des résultats déjà très importants. Il ressort des nombreuses cartes envoyées par nos prisonniers que les colis qui leur sont adressés leur sont du plus grand secours au point de vue vêtements et alimentation.L'œuvre départementale des prisonniers de guerre a été instituée et organisée sur les instructions de M. le Ministre de la guerre et sur l'intervention effective de mon administration. Le bureau se compose de MM. Ris, président du tribunal civil, président ; docteur Corté, conseiller général, vice-président ; Dumoncel, trésorier payeur général, trésorier ; Villarval, président de l'Association des anciens sous-officiers, secrétaire ; grâce au dévouement empressé et à l'active persévérance de ces Messieurs, il a été possible d'envoyer un nombre déjà considérable de colis à nos prisonniers de guerre nécessiteux dont le nombre s'élève à près d'un millier ; de nombreux cas sont signalés tous les jours.En raison de la cherté des vêtements et des vivres et de la nécessité d'envoyer au moins deux colis par mois pour venir efficacement en aide à nos malheureux soldats prisonniers, le budget du Comité départemental va se trouver à peu près épuisé, ainsi qu'il ressort des comptes qui vous sont présentés.Il serait de toute nécessité que le département, complétant l'action de l'Etat, accordât une subvention importante destinée à être mandatée mensuellement afin d'assurer à l'œuvre des prisonniers de guerre un subside régulier auquel viendront s'ajouter les contribuables des communes, contributions déjà très larges et qui, nous l'espérons, continueront à nous arriver généreusement cette année.J'appuie donc très chaleureusement auprès de vous la demande de subvention du Comité départemental des prisonniers de guerre, persuadé que vous voudrez bien prêter le concours financier du département à une œuvre qui, grâce au dévouement et à l'activité de ses membres, a rendu et rendra encore de très importants services. Nevers, le 10 avril 1916.Monsieur le Préfet,Le Comité départemental de secours aux prisonniers de guerre originaires de la Nièvre,qui fonctionne à Nevers depuis le 1er octobre 1915, vient actuellement en aide à plus de 1.000 prisonniers indigents ou du moins signalés comme tels par les municipalités. Après avoir pourvus, pour l'hiver, de linge, de lainages, chaussettes, galoches, vêtements militaires, il continue à leur envoyer à tous des vivres (pain, biscuit et conserves), dans la mesure où ses ressources le lui permettent, c'est-à-dire à raison d'un colis tous les 20 jours environ. Mais ces ressources s'épuisent et le nombre des prisonniers à secourir ne cesse d'augmenter.Nous n'avons jusqu'à ce jour reçu à titre de subventions :De l'Etat… 24.294 francsDes communes 16.275 francsDu département 765 francsLa subvention de l'Etat, qui n'est plus que de 2.065 francs par mois, est très inférieure à la moitié de nos dépenses. Il est, d'ailleurs, facile de s'en rendre compte lorsque l'on sait qu'un colis contenant uniquement des aliments revient à 3 francs au moins et que, pour 1.000 prisonniers, l'envoi d'un colis tous les 20 jours représente le départ de 1.500 colis par mois, soit une dépense de 4.500 francs. Or, il y a lieu de remarquer que, pour empêcher nos prisonniers de mourir de faim, ces envois échelonnés de 20 en 20 jours sont très insuffisants. Il faudrait au moins un colis par quinzaine, ce qui nous mènerait à une dépense mensuelle de 6.000 francs, en nous en tenant strictement à des envois de vivres.Nous faisons, en ce moment, un nouvel appel aux communes et nous ne doutons pas qu'elles y répondent avec autant de générosité que l'année dernière.Nous pensons aussi que le département dont la subvention, d'ailleurs tardivement demandée, fut minime en 1915, voudra, pour cette année, collaborer plus largement à notre œuvre, et nous espérons que vous voudrez bien vous faire notre interprète auprès du Conseil général en lui demandant de nous allouer, dans sa prochaine réunion, une subvention annuelle de 500 francs, soit, pour les huit mois restant à courir jusqu'à la fin de 1916, en admettant que la guerre dure jusque là, une somme de 4.000 francs.Vous pourrez vous rendre compte, par la lecture des renseignements contenus dans la note ci-annexée, que notre demande n'a rien d'exagéré et que, d'autre part, si nous ne trouvions pas auprès des communes et du département le concours pécuniaire que nous sommes obligés de demander pour la seconde fois, nous serions réduits à nous arrêter, faute de ressources, dès la fin du mois prochain.Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, l'assurance de notre entier dévouement.
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RIS.
Comité départemental de secours aux prisonniers de guerre
Situation au 31 mars 1916
RECETTES
SUBVENTIONS :
Etat : 24.294 »
Département : 765 »
Communes : 16.275 »
Dons, collectes, souscriptions : 3.819 30
Recettes accidentelles : 110 30
Total : 45.263 60
DEPENSES
Frais généraux : 320 85
Achat et confection de vivres et aliments : 34.501 »
Dépenses d'emballage et d'expédition : .311 70
Total : 38.133 55
EXCEDENT de recettes : 7.130 05
Dépenses prévues pour le mois d'avril
Etablissements Saupiquet (conserves) 2.278 »
Maison Amieux frères (conserves) 1.500 »
Divers (pain, fournitures diverses) 1.500 »
5.278 »
Les dépenses se sont élevés depuis la création du Comité :
pour Octobre 1915 à 3.501 70
Novembre 9.602 80
Décembre 10.104 80
Janvier 1916 4.971 10
Février 3.709 40
Mars 6.243 75
38.133 55
Nombre de colis expédiés jusqu'au 31 mars : 5.750.
Prix de revient du premier colis expédié pour l'hiver à chaque prisonnier (linge, lainage, chaussures) : 20 francs environ.
Prix minimum des colis expédiés actuellement et ne contenant plus que des aliments : 3 francs.