Bonjour,
le sujet a déjà été abordé mais d'un point de vue trop "théorique" me semble-t-il. Je cherche une estimation des effectifs des compagnies au combat, sur un JMO je vois des compagnies de 180 hommes, cadres compris. Cela vous semble-t-il dans la moyenne? quel pouvaient être les effectifs d'une compagnie de mitrailleuses? Enfin, travaillant sur des tirailleurs, l'encadrement était-il vraiment plus nombreux que dans les bataillons européens, les compagnies de mitrailleuses sont en grande majorité formées d'européens, quelles compétences spécifiques pour rejoindre ces compagnies spécialisées, fallait-il par exemple avoir un certain niveau d'instruction?
d'avance merci,
Laurent
effectifs des cies
- Eric de Fleurian
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- Inscription : mar. déc. 30, 2008 1:00 am
Re: effectifs des cies
Bonjour Laurent
Pour répondre à votre première interrogation, voici des extraits d'un document que vous trouverez sur le site du SHD au lien suivant : http://www.servicehistorique.sga.defens ... 8_0001.pdf
" Les régiments d’infanterie ont chacun, en plus de leurs trois bataillons, une compagnie hors rang; ils disposent en outre d’un cadre complémentaire — officiers et sous-officiers — destiné à entrer dans la composition d’un régiment de réserve. Les bataillons sont à quatre compagnies, chacune de quatre sections de deux ou trois escouades, soit huit ou douze escouades par compagnie en temps de paix. Le corps peut mettre sur pied, pour les exercices spéciaux, ou en cas de mobilisation (1), autant de sections de mitrailleuses à deux pièces qu’il a de bataillons ; ces sections sont autonomes ; elle sont rattachées administrativement à la compagnie hors rang (1) ; en campagne le colonel les attribue aux différents bataillons suivant la mission qu’il leur assigne (2).
L’ordre de grandeur à retenir pour l’effectif « temps de paix » d’un régiment d’infanterie de métropole à trois bataillons est de mille huit cents hommes dont soixante officiers pour le type normal, deux mille cinq cents hommes dont soixante officiers pour le type renforcé; pour la compagnie trois officiers et cent quarante hommes pour le type normal, trois officiers et deux cents hommes pour le type renforcé (3).
(1) Règlement provisoire sur les sections de mitrailleuses d’infanterie du 19 juillet 1912, Titre I, chapitre I, article I.
(2) Règlement de manoeuvres d’infanterie du 20 avril 1914, Titre IV, article IV et Titre V, article III.
(3) Loi des cadres et effectifs du 15 avril 1914 — service de trois ans. Ces effectifs représentent, par rapport à la loi des cadres et effectifs de l’infanterie du 23 décembre 1912, une augmentation par compagnie de vingt-cinq hommes pour le type normal et quarante pour le type renforcé.
A la mobilisation :
Dans la métropole les unités du temps de paix passent sur le pied de guerre. Pour le régiment d'infanterie, cette transformation se traduit en particulier par l'adjonction d'un groupe d'éclaireurs montés (douze hommes, gradés compris, réservistes de la cavalerie), la constitution des sections de mitrailleuses et surtout l'augmentation du volume des compagnies, grâce à rapport des réservistes (quatre escouades au lieu de deux ou trois pour la section, qui s'articule alors en deux demi-sections de deux escouades chacune) ; l'ordre de grandeur des effectifs du régiment passe de mille
huit cents ou deux mille cinq cents hommes, dont soixante officiers, à trois mille quatre cents dont soixante-dix officiers ; la compagnie passe de cent quarante ou deux cents hommes et trois officiers à deux cent cinquante hommes et quatre officiers (1) ; mais, dans le domaine de l'armement, seul le nombre de fusils augmente, celui des mitrailleuses reste de six par régiment.
(1) Cf. tableaux d'effectifs de guerre, 7 N 136.
En 1915, dans le domaine de l'organisation intérieure des unités, un seul changement intervient, au sujet des mitrailleuses: le nombre des sections de deux pièces, initialement de trois autonomes par régiment actif, est porté à quatre, groupées en une compagnie de mitrailleuses de régiment; la création d'une seconde compagnie régimentaire identique est prévue pour la fin de l'année ; pour les régiments de réserve et de territoriale la même majoration d'une section puis d'une compagnie est également décidée ; ... ; enfin chaque brigade d'infanterie est également dotée d'une puis de deux compagnies de mitrailleuses de brigade à quatre sections de deux pièces chacune (2).
(2) Cf. à ce sujet, note sur les mitrailleuses en date de juin 1915, émanant de la direction de l'artillerie du ministère de la Guerre (16 N 236-4, pièces 61 et 65).
En 1916, les pertes subies à Verdun, l'apparition de nouveaux matériels, entraînent une véritable transformation des unités, réalisée principalement
au cours de l'été. Cette transformation est marquée par :
- l'alignement à trois bataillons d'une grande partie des régiments de réserve.
- l'affectation à chaque régiment d'une troisième compagnies de mitrailleuses (par disparition des mitrailleuses de brigade) ; le nombre des pièces est ainsi porté à vingt-quatre par régiment.
- l'affectation, ensuite, à chaque bataillon, d'une de ces trois compagnies de mitrailleuses en remplacement de sa quatrième compagnie, qui passe au dépôt divisionnaire : chaque bataillon comporte ainsi trois compagnies à quatre sections et une compagnie de mitrailleuses de quatre sections de deux pièces, soit huit mitrailleuses (au lieu de deux en 1914).
- la, modification, en conséquence, de la structure de la compagnie d'infanterie ; celle-ci, alignée à l'effectif de cent quatre-vingt-quatorze hommes (3), est dès lors articulée en quatre sections, comprenant chacune deux demi-sections ; mais ces demi-sections sont différentes : la première comporte deux escouades, l'une de grenadiers, l'autre de fusiliers avec deux fusils-mitrailleurs — soit huit F.M. par compagnie, vingt-quatre par bataillon. La seconde comprend deux escouades de voltigeurs comptant chacune deux grenadiers V.B.
(3) Instruction du 18 août 1917 — 16 N 47.2, pièce 81.
En 1917, l'évolution entamée l'année précédente se poursuit ; elle est caractérisée par :
- une nouvelle organisation de la section d'infanterie (1) ; celle-ci comporte désormais. deux demi-sections semblables divisées chacune en une escouade de grenadiers-voltigeurs et une escouade de fusiliers et grenadiers V.B. (un fusil-mitrailleur et trois ou quatre grenadiers V.B.) ; la distinction entre grenadiers et voltigeurs est supprimée ; l'effectif de la compagnie reste celui fixé par le tableau du 26 août 1916 soit cent quatre-vingt-quatorze hommes (2).
- l'accroissement de la puissance de feu du régiment par : l'augmentation du nombre des mitrailleuses, trois au lieu de deux par section, soit au total
trente-six pièces au lieu de vingt-quatre pour le corps (3) ; des fusils-mitrailleurs, par attribution à chaque compagnie d'une réserve de quatre de ces armes, permettant au capitaine d'augmenter dans certaines circonstances la dotation réglementaire maintenue à deux par section, comme en 1916 (4).
(1) Cf. annexe VI-6.
(2) Note 9897 du G.Q.G. du 10 septembre 1917 — 16 N 1688, dossier 71, pièce 10992.
(3) Instruction du 18 août 1917 — 16 N 47.2, pièce 81.
(4) Cf. note 9897 du 10 septembre 1917 déjà citée ; aux termes de la même note, la dotation de la compagnie en F.M., qui avait été provisoirement de seize, soit quatre par section, est ramenée à douze, dont deux par section (soit huit) et quatre en réserve.
En 1918, la réduction de l’effectif théorique de la compagnie d’infanterie, ramenée en octobre à cent soixante-quinze hommes au lieu de cent quatre-vingt-quatorze (2).
(2) Note du G.Q.G. 3e bureau 13065 du 10 octobre 1918 qui prévoit la transformation de la compagnie à trois sections de combat : 16 N 51, registre 35, pièce 98. "
2 tableaux éclairent certaines de ces affirmations et vous les trouverez aux pages 130 et 131 du document (pages 138 et 139 du document pdf).
Concernant votre deuxième question au sujet de l'encadrement dans les bataillons de tirailleurs, à ma connaissance et au moins pour ce qui concerne les bataillons de tirailleurs nord-africains que je connais mieux, il n'y a aucune différence dans les taux d'encadrement entre ces bataillons et les bataillons métropolitains.
Concernant enfin un besoin de compétences spécifiques pour servir dans les compagnies de mitrailleuses par exemple, je n'ai pas d'emblée de réponse à vous fournir ; c'est possible mais pas certain au moins au niveau des servants. En revanche cadres et servants qui avaient été choisis suivaient des stages spécialisés avant de rejoindre ces unités.
Cordialement
Eric
Pour répondre à votre première interrogation, voici des extraits d'un document que vous trouverez sur le site du SHD au lien suivant : http://www.servicehistorique.sga.defens ... 8_0001.pdf
" Les régiments d’infanterie ont chacun, en plus de leurs trois bataillons, une compagnie hors rang; ils disposent en outre d’un cadre complémentaire — officiers et sous-officiers — destiné à entrer dans la composition d’un régiment de réserve. Les bataillons sont à quatre compagnies, chacune de quatre sections de deux ou trois escouades, soit huit ou douze escouades par compagnie en temps de paix. Le corps peut mettre sur pied, pour les exercices spéciaux, ou en cas de mobilisation (1), autant de sections de mitrailleuses à deux pièces qu’il a de bataillons ; ces sections sont autonomes ; elle sont rattachées administrativement à la compagnie hors rang (1) ; en campagne le colonel les attribue aux différents bataillons suivant la mission qu’il leur assigne (2).
L’ordre de grandeur à retenir pour l’effectif « temps de paix » d’un régiment d’infanterie de métropole à trois bataillons est de mille huit cents hommes dont soixante officiers pour le type normal, deux mille cinq cents hommes dont soixante officiers pour le type renforcé; pour la compagnie trois officiers et cent quarante hommes pour le type normal, trois officiers et deux cents hommes pour le type renforcé (3).
(1) Règlement provisoire sur les sections de mitrailleuses d’infanterie du 19 juillet 1912, Titre I, chapitre I, article I.
(2) Règlement de manoeuvres d’infanterie du 20 avril 1914, Titre IV, article IV et Titre V, article III.
(3) Loi des cadres et effectifs du 15 avril 1914 — service de trois ans. Ces effectifs représentent, par rapport à la loi des cadres et effectifs de l’infanterie du 23 décembre 1912, une augmentation par compagnie de vingt-cinq hommes pour le type normal et quarante pour le type renforcé.
A la mobilisation :
Dans la métropole les unités du temps de paix passent sur le pied de guerre. Pour le régiment d'infanterie, cette transformation se traduit en particulier par l'adjonction d'un groupe d'éclaireurs montés (douze hommes, gradés compris, réservistes de la cavalerie), la constitution des sections de mitrailleuses et surtout l'augmentation du volume des compagnies, grâce à rapport des réservistes (quatre escouades au lieu de deux ou trois pour la section, qui s'articule alors en deux demi-sections de deux escouades chacune) ; l'ordre de grandeur des effectifs du régiment passe de mille
huit cents ou deux mille cinq cents hommes, dont soixante officiers, à trois mille quatre cents dont soixante-dix officiers ; la compagnie passe de cent quarante ou deux cents hommes et trois officiers à deux cent cinquante hommes et quatre officiers (1) ; mais, dans le domaine de l'armement, seul le nombre de fusils augmente, celui des mitrailleuses reste de six par régiment.
(1) Cf. tableaux d'effectifs de guerre, 7 N 136.
En 1915, dans le domaine de l'organisation intérieure des unités, un seul changement intervient, au sujet des mitrailleuses: le nombre des sections de deux pièces, initialement de trois autonomes par régiment actif, est porté à quatre, groupées en une compagnie de mitrailleuses de régiment; la création d'une seconde compagnie régimentaire identique est prévue pour la fin de l'année ; pour les régiments de réserve et de territoriale la même majoration d'une section puis d'une compagnie est également décidée ; ... ; enfin chaque brigade d'infanterie est également dotée d'une puis de deux compagnies de mitrailleuses de brigade à quatre sections de deux pièces chacune (2).
(2) Cf. à ce sujet, note sur les mitrailleuses en date de juin 1915, émanant de la direction de l'artillerie du ministère de la Guerre (16 N 236-4, pièces 61 et 65).
En 1916, les pertes subies à Verdun, l'apparition de nouveaux matériels, entraînent une véritable transformation des unités, réalisée principalement
au cours de l'été. Cette transformation est marquée par :
- l'alignement à trois bataillons d'une grande partie des régiments de réserve.
- l'affectation à chaque régiment d'une troisième compagnies de mitrailleuses (par disparition des mitrailleuses de brigade) ; le nombre des pièces est ainsi porté à vingt-quatre par régiment.
- l'affectation, ensuite, à chaque bataillon, d'une de ces trois compagnies de mitrailleuses en remplacement de sa quatrième compagnie, qui passe au dépôt divisionnaire : chaque bataillon comporte ainsi trois compagnies à quatre sections et une compagnie de mitrailleuses de quatre sections de deux pièces, soit huit mitrailleuses (au lieu de deux en 1914).
- la, modification, en conséquence, de la structure de la compagnie d'infanterie ; celle-ci, alignée à l'effectif de cent quatre-vingt-quatorze hommes (3), est dès lors articulée en quatre sections, comprenant chacune deux demi-sections ; mais ces demi-sections sont différentes : la première comporte deux escouades, l'une de grenadiers, l'autre de fusiliers avec deux fusils-mitrailleurs — soit huit F.M. par compagnie, vingt-quatre par bataillon. La seconde comprend deux escouades de voltigeurs comptant chacune deux grenadiers V.B.
(3) Instruction du 18 août 1917 — 16 N 47.2, pièce 81.
En 1917, l'évolution entamée l'année précédente se poursuit ; elle est caractérisée par :
- une nouvelle organisation de la section d'infanterie (1) ; celle-ci comporte désormais. deux demi-sections semblables divisées chacune en une escouade de grenadiers-voltigeurs et une escouade de fusiliers et grenadiers V.B. (un fusil-mitrailleur et trois ou quatre grenadiers V.B.) ; la distinction entre grenadiers et voltigeurs est supprimée ; l'effectif de la compagnie reste celui fixé par le tableau du 26 août 1916 soit cent quatre-vingt-quatorze hommes (2).
- l'accroissement de la puissance de feu du régiment par : l'augmentation du nombre des mitrailleuses, trois au lieu de deux par section, soit au total
trente-six pièces au lieu de vingt-quatre pour le corps (3) ; des fusils-mitrailleurs, par attribution à chaque compagnie d'une réserve de quatre de ces armes, permettant au capitaine d'augmenter dans certaines circonstances la dotation réglementaire maintenue à deux par section, comme en 1916 (4).
(1) Cf. annexe VI-6.
(2) Note 9897 du G.Q.G. du 10 septembre 1917 — 16 N 1688, dossier 71, pièce 10992.
(3) Instruction du 18 août 1917 — 16 N 47.2, pièce 81.
(4) Cf. note 9897 du 10 septembre 1917 déjà citée ; aux termes de la même note, la dotation de la compagnie en F.M., qui avait été provisoirement de seize, soit quatre par section, est ramenée à douze, dont deux par section (soit huit) et quatre en réserve.
En 1918, la réduction de l’effectif théorique de la compagnie d’infanterie, ramenée en octobre à cent soixante-quinze hommes au lieu de cent quatre-vingt-quatorze (2).
(2) Note du G.Q.G. 3e bureau 13065 du 10 octobre 1918 qui prévoit la transformation de la compagnie à trois sections de combat : 16 N 51, registre 35, pièce 98. "
2 tableaux éclairent certaines de ces affirmations et vous les trouverez aux pages 130 et 131 du document (pages 138 et 139 du document pdf).
Concernant votre deuxième question au sujet de l'encadrement dans les bataillons de tirailleurs, à ma connaissance et au moins pour ce qui concerne les bataillons de tirailleurs nord-africains que je connais mieux, il n'y a aucune différence dans les taux d'encadrement entre ces bataillons et les bataillons métropolitains.
Concernant enfin un besoin de compétences spécifiques pour servir dans les compagnies de mitrailleuses par exemple, je n'ai pas d'emblée de réponse à vous fournir ; c'est possible mais pas certain au moins au niveau des servants. En revanche cadres et servants qui avaient été choisis suivaient des stages spécialisés avant de rejoindre ces unités.
Cordialement
Eric
Re: effectifs des cies
Votre réponse Eric fait honneur à la réputation du forum...me voilà comblé. Ma question sur l'encadrement s'explique par les allusions répétées dans ce JMO à la nécessité d'un encadrement suffisant pour les combats, par les plaintes de son commandant liées au manque de cadres européens. Pour ce qui est des armes automatiques, des tirailleurs ont effectivement été versés dans les compagnies de mitrailleuses pour les servir en 1918, pas avant me semble-t-il, ils semblent que jusqu'en 1917 les "indigènes" étaient les "coolies" transportant les caisses de munitions ; si savoir lire ou écrire n'était pas requis pour les servir, peut être avaient-ils fait leurs preuves les années précédentes. Encore un grand merci pour votre aide.
Laurent
Laurent
- Eric de Fleurian
- Messages : 993
- Inscription : mar. déc. 30, 2008 1:00 am
Re: effectifs des cies
Re Laurent
Pourriez vous préciser de quel JMO et donc de quels tirailleurs vous parlez.
En effet, pour avoir parcouru nombreux JMO de tirailleurs nord-africains, je n'ai pas ce sentiment. Mais peut-être ai-je encore besoin de les relire encore plus en détail ce que je ne manque pourtant pas de faire un peu chaque jour.
Cordialement
Eric
Pourriez vous préciser de quel JMO et donc de quels tirailleurs vous parlez.
En effet, pour avoir parcouru nombreux JMO de tirailleurs nord-africains, je n'ai pas ce sentiment. Mais peut-être ai-je encore besoin de les relire encore plus en détail ce que je ne manque pourtant pas de faire un peu chaque jour.
Cordialement
Eric
Re: effectifs des cies
je travaille sur les somalis, il est fort probable que ces allusions relevées soient en rapport avec les représentations de l'époque, et pas encore disparues...
Cordialement,
L.Jolly
Cordialement,
L.Jolly
- Eric de Fleurian
- Messages : 993
- Inscription : mar. déc. 30, 2008 1:00 am
Re: effectifs des cies
Laurent
S'agissant d'un bataillon colonial, je comprends mieux vos remarques.
Le bataillon somalis présente en outre la double particularité d'un micro recrutement à la différence des bataillons sénégalais par exemple et d'un rattachement presque systématique au RICM, régiment totalement européen et qui n'était pas affecté à une division coloniale.
Concernant ce bataillon et la transmission de ses traditions, je vous donne le lien d'un article intéressant que peut-être vous connaissez déjà mais au cas où : http://www.stratisc.org/TC_3.htm
Cordialement
Eric
S'agissant d'un bataillon colonial, je comprends mieux vos remarques.
Le bataillon somalis présente en outre la double particularité d'un micro recrutement à la différence des bataillons sénégalais par exemple et d'un rattachement presque systématique au RICM, régiment totalement européen et qui n'était pas affecté à une division coloniale.
Concernant ce bataillon et la transmission de ses traditions, je vous donne le lien d'un article intéressant que peut-être vous connaissez déjà mais au cas où : http://www.stratisc.org/TC_3.htm
Cordialement
Eric
Re: effectifs des cies
l'article d'A.Champeaux ne m'était pas inconnu, c'est même le point de départ de mes recherches. pourquoi vous "comprenez mieux mes remarques"? En quoi un bataillon colonial aurait-il eu plus de mal à trouver son encadrement? Cela supposait-il une compétence particulière? ou bien rechignait-on à y servir? J'ai remarqué par exemple que les meilleurs officiers (d'après les sources militaires) sont reversés au RICM, s'agissait-il d'une demande des interessés, ou bien une promotion? qu'en pensez-vous?
merci pour votre disponibilité,
L
merci pour votre disponibilité,
L
- Eric de Fleurian
- Messages : 993
- Inscription : mar. déc. 30, 2008 1:00 am
Re: effectifs des cies
Laurent
Comme vous le savez, durant la guerre il a progressivement été fait appel aux bataillons indigènes coloniaux puisque ont été mis sur pied de l'ordre de 100 bataillons de tirailleurs sénégalais (employés soit comme combattants, soit dans les services d'étapes), un bataillon de tirailleurs somalis qui vous intéresse plus particulièrement, des bataillons de tirailleurs malgaches et des bataillons de tirailleurs tonkinois dont très peu combattront.
A coté de cela, les divisions coloniales étaient composées de régiments homogènes totalement métropolitains auxquels on rattachait au gré des missions et des disponibilités un ou plusieurs bataillons indigènes combattants sur lesquels d'ailleurs on ne pouvait pas compter durant la période hivernale.
Compte tenu de ce caractère intérimaire au combat, leur emploi consistait souvent à faire ce que les européens n'avaient pas envie de faire.
Dans un autre ordre d'idée, la considération voire la confiance des coloniaux métropolitains vis à vis de leurs camarades de combat indigènes n'était pas toujours au rendez-vous.
Ces clivages ne se retrouvaient pas au sein des régiments de tirailleurs de l'armée d'Afrique où cadres et indigènes partageaient beaucoup de choses depuis longtemps. Cette différence fondamentale explique ma remarque car au départ je ne savais pas de quels tirailleurs vous parliez.
La question de l'encadrement des troupes indigènes ne me paraît pas être un problème en soi car en survolant le JMO du bataillon de somalis, j'ai constaté que pour les sous-officiers, la part de l'encadrement indigène était plus faible dans les bataillons indigènes coloniaux (environ 1 sur 2) que dans leurs homologues de l'armée d'Afrique (environ 2 sur 3).
Ponctuellement, suite à des pertes importantes, le manque d'encadrement européen pouvait poser problème car on ne nommait pas au feu de la même manière des personnels indigènes de valeur et il était parfaitement connu que la valeur combattante de ces troupes était profondément liée à l'allant des cadres qui entraînaient leur troupe derrière eux.
Alors, comment était choisi cet encadrement et pourquoi selon vous un mouvement des meilleurs officiers des bataillons indigènes vers les régiments européens. N'ayant aucun élément concret à vous proposer, je préfère botter en touche car toute réponse non étayée en ce domaine pourrait prêter à polémique.
Cordialement
Eric
Comme vous le savez, durant la guerre il a progressivement été fait appel aux bataillons indigènes coloniaux puisque ont été mis sur pied de l'ordre de 100 bataillons de tirailleurs sénégalais (employés soit comme combattants, soit dans les services d'étapes), un bataillon de tirailleurs somalis qui vous intéresse plus particulièrement, des bataillons de tirailleurs malgaches et des bataillons de tirailleurs tonkinois dont très peu combattront.
A coté de cela, les divisions coloniales étaient composées de régiments homogènes totalement métropolitains auxquels on rattachait au gré des missions et des disponibilités un ou plusieurs bataillons indigènes combattants sur lesquels d'ailleurs on ne pouvait pas compter durant la période hivernale.
Compte tenu de ce caractère intérimaire au combat, leur emploi consistait souvent à faire ce que les européens n'avaient pas envie de faire.
Dans un autre ordre d'idée, la considération voire la confiance des coloniaux métropolitains vis à vis de leurs camarades de combat indigènes n'était pas toujours au rendez-vous.
Ces clivages ne se retrouvaient pas au sein des régiments de tirailleurs de l'armée d'Afrique où cadres et indigènes partageaient beaucoup de choses depuis longtemps. Cette différence fondamentale explique ma remarque car au départ je ne savais pas de quels tirailleurs vous parliez.
La question de l'encadrement des troupes indigènes ne me paraît pas être un problème en soi car en survolant le JMO du bataillon de somalis, j'ai constaté que pour les sous-officiers, la part de l'encadrement indigène était plus faible dans les bataillons indigènes coloniaux (environ 1 sur 2) que dans leurs homologues de l'armée d'Afrique (environ 2 sur 3).
Ponctuellement, suite à des pertes importantes, le manque d'encadrement européen pouvait poser problème car on ne nommait pas au feu de la même manière des personnels indigènes de valeur et il était parfaitement connu que la valeur combattante de ces troupes était profondément liée à l'allant des cadres qui entraînaient leur troupe derrière eux.
Alors, comment était choisi cet encadrement et pourquoi selon vous un mouvement des meilleurs officiers des bataillons indigènes vers les régiments européens. N'ayant aucun élément concret à vous proposer, je préfère botter en touche car toute réponse non étayée en ce domaine pourrait prêter à polémique.
Cordialement
Eric