Charles NUNGESSER

[girodacle]

Bonjour,
relecture, 20 ans après, des "Carnets d'un Fantassin" de Charles Delvert. Ce dernier évoque la compagnie du pilote Charles Nungesser dans un compartiment de train entre Vitry-le-François et Paris.

"21 avril 1916 - ...dans notre compartiment est un aviateur, médaillé et décoré. C'est Nungesser. Petit, mince, de longs cheveux blonds. Il a la bouche tordue par une blessure, qui lui a fait, à la la lèvre supérieure, comme un bec de lièvre. Il nous montre un jnuméro du Monde sportif (?) où un article lui est consacré, article accompagné de photos et qui célèbre ses exploits.
Il nous montre sa machoire. Elle est entièrement démeublée. Par place, on voit briller des crochets d'une armature en or. Il boiite aussi fortement. Il va à Paris jusqu'à lundi. Cette vie lui plaît. Il est marié bien que n'ayant que 23 ans.
- Ce n'est pas une femme, c'est un copain. On part en bombe ensemble. Tout aviateur est noceur. On monte en avion de chasse ; on poursuit un fritz, ou bien, on part en mission (je n'en veux plus, de missions spéciales, c'est trop malsain). On revient et on va pour quarante huit heures à Paris. Voilà

Il est d'ailleurs fort élégant. Vareuse noire serrée à la taille par une ceinture de cuire jaune ; culotte rouge saumon, à liseré bleu ciel (car il sort de la légère), képi rouge à turban bleu ciel ; mains soignées et baguées. Mais il est resté au fond le mécano qu'il était avant d'être aviateur, expansif et bon garçon".

Et l'on connaît la carrière que fit Charles Nungesser.

Cordialement
Alain