Bonjour,
Tout est parti d’un livre trouvé par hasard.
Un carnet de guerre, signé René NICOLAS, intitulé "Carnet de campagne d’un officier français". Une lecture poignante, simple, humaine. Je voulais en savoir plus sur son auteur — ce soldat devenu écrivain, dont la voix semblait venir du fond des tranchées pour parler à nos silences d’aujourd’hui.
Mais très vite, je découvre que René Nicolas n’est pas tout à fait celui qu’il dit être. Ni vraiment officier, ni tout à fait oublié. Une zone grise s’ouvre. Et alors commence une enquête.
Archives, journaux anciens, dossiers militaires, bases diplomatiques, presse américaine, bibliothèques asiatiques... Le fil s’est déroulé, lentement, patiemment. J’ai voulu remonter la trace de cet homme : soldat blessé au combat, réformé, enseignant au Siam, membre de la Siam Society, conteur de théâtre d’ombres, décoré de la Légion d’honneur… Un destin improbable, presque effacé.
Ce récit est le fruit de cette recherche. Il peut comporter des erreurs, ou des zones encore dans l’ombre. Peut-être que, grâce à ce forum, certains lecteurs voudront contribuer, corriger, ou poursuivre.
Voici donc cette modeste enquête, menée comme on suit une silhouette dans la brume.
Le livre et l’oubli
Je ne saurais dire exactement ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre-là plutôt qu’un autre. Peut-être le titre, un peu désuet : Carnet de campagne d’un officier français. Peut-être la date : 1917. Ou simplement la couverture, ce genre d’objet rescapé d’un monde qui n’est plus.
Je suis passionné par la Grande Guerre. Non pas que pour les batailles, les stratégies, les généraux — non, ce qui m’intéresse également, ce sont les hommes, les silencieux, les discrets, ceux dont le nom s’est effacé avec l’encre. Ceux dont la voix ne nous parvient plus que par miracle.
Le livre était signé René NICOLAS. Inconnu au bataillon, si j’ose dire. Pourtant, ce petit livre était singulier : un regard vif, une sensibilité rare, un humour discret. Rien du ton académique ou ampoulé. C’était sobre, pudique, humain.
En refermant la dernière page, une question m’est venue : Qui était René Nicolas ? Et qu’est-il devenu ?
Un rapide tour sur les bases de données habituelles me laisse sur ma faim. Pas de biographie, pas d’articles, pas même une entrée Wikipédia. Le silence. Comme si l’auteur n’avait existé qu’entre ces quelques pages. Il avait écrit… et s’était volatilisé.
Mais ce genre de silence, justement, me parle. Et vous savez ce que disait Colombo : "Juste un détail qui me chiffonne."
Alors j’ai décidé de remonter la piste. Commencer par le livre, et suivre les miettes. Une enquête, oui. Mais aussi un hommage. Car derrière ce nom, peut-être… un oublié, un éclopé, un exilé, un homme brisé ou transformé par la guerre.
Je n’imaginais pas, alors, à quel point cette piste allait m’entraîner loin — jusqu’en Thaïlande, dans les journaux américains, dans les archives du ministère royal siamois, ou dans une salle d’exposition du musée Guimet. Je n’imaginais pas non plus que j’allais découvrir, petit à petit, les faux-semblants d’une carrière, les oublis volontaires, et les traces laissées par un homme qui avait cherché à rebâtir une vie loin des tranchées.
C’est son histoire que je vais essayer de vous raconter.
Une enquête vraie, tissée de documents, de recoupements, de nuits passées dans Gallica, Ellis Island, Chronicling America, et d’instants de joie quand soudain… une mention, un nom surgit.
Je vous propose de suivre pas à pas ce parcours, depuis la guerre et les tranchées, jusqu’à la scène d’un théâtre d’ombres à Bangkok.
Et peut-être, au bout, redonner un visage à René Nicolas.
Le jeune homme et la guerre
Avant Bangkok, avant les conférences, avant même le théâtre des ombres, il y a un petit garçon né dans une bourgade ardéchoise, à Joyeuse, le 24 avril 1893. René Nicolas. Rien ne le distingue encore. Il est l’un des enfants d’une famille modeste — cinq au total — élevés par une mère seule, sans profession. En 1904, à onze ans, il vit à Toulon, au 9 avenue Colbert. Il y restera quelques années, à l’ombre des grands bâtiments militaires de la marine.
Très tôt, il semble briller par ses études. En 1912, à tout juste 19 ans, il obtient une bourse de 1 200 francs pour étudier l’allemand à l’université de Nancy. C’est dans le Journal officiel jauni par le temps que son nom apparaît, perdu parmi tant d’autres. Et là déjà, un premier paradoxe : le futur spécialiste du Siam commence par étudier la langue de l’ennemi.
En 1913, comme beaucoup d’étudiants, il bénéficie d’un sursis d’incorporation. Mais en 1914, la guerre rattrape tout le monde. René est appelé à l’activité au 141e régiment d’infanterie dès le 12 août, quelques jours après la mobilisation générale. Il n’a que 21 ans.
C’est là que sa trace devient plus nette, grâce à sa fiche matricule :
* Il devient caporal le 15 décembre 1914,
* Aspirant le 25 décembre,
* Passe brièvement au 3e régiment d’infanterie le 26 février 1915,
* Puis au 11e RI le 10 janvier 1915 (un va-et-vient que j’ai pu reconstituer à force de recoupements, il devait appartenir à un bataillon de marche).
* Et surtout : il est blessé au combat le 9 mai 1915.
C’est une date clef. Ce jour-là, l’armée française lance l’une de ses plus sanglantes offensives de la guerre, sur la crête de Vimy, dans l’Artois. René est touché. La nature de la blessure, est suffisamment grave pour interrompre sa carrière combattante.
En 1917, il est réformé n°1, ce qui signifie qu’il est jugé inapte au service. Le 7 mars, sa réforme est actée. Mais avant cela, le 1er février, il est décoré de la Médaille militaire lors d’une cérémonie au Grand Palais. Cela non plus, nous ne l’aurions su sans un petit article enfoui dans la presse parisienne et quelques photos de la cérémonie dans Gallica.
Peu après, il est autorisé à se rendre en Suisse. Nous sommes en pleine guerre. Partir à l’étranger, même neutre, est rare. Pourquoi la Suisse ? Pour y faire quoi ? Le mystère demeure.
Mais c’est le 15 juillet 1917 qu’un événement majeur survient : René est admis à l’École normale supérieure. L’un des plus prestigieux établissements français. Encore une fois, c’est le Journal officiel qui nous le confirme. Là, tout semble possible. L’après-guerre s’annonce brillant pour lui.
Et pourtant, à partir de là, le récit va bifurquer. Ce qu’il va dire de lui-même, dans son livre, ne correspond pas toujours à ce que disent les archives. Il y a des embellissements, des oublis, peut-être une forme de réinvention.
Il se présente comme officier, alors qu’il n’a jamais dépassé le grade d’aspirant. Il évoque ses blessures, mais pas sa réforme. Il suggère une carrière plus glorieuse qu’elle ne le fut.
Et au fond, on peut le comprendre. Il n’était pas seul à le faire. Beaucoup d’anciens combattants, surtout les blessés ou les réformés, ont cherché à donner du sens à leur guerre, à se forger une légende personnelle — une armure contre le silence ou l’oubli.
Mais nous ne sommes qu’au début. L’après-guerre l’emmènera très loin.
Et bientôt, René Nicolas ne sera plus ce jeune homme blessé de l’Artois. Il deviendra professeur en Asie, conférencier à Bangkok, expert reconnu, homme de culture.
L’Orient pour refuge
Après la guerre, le jeune homme blessé quitte la scène européenne. Il laisse derrière lui les tranchées, les hôpitaux militaires, les bancs de l’ENS. Il prend un autre chemin. Un chemin d’exil volontaire, peut-être. Vers un ailleurs qui promet le renouveau, la distance, et le mystère. Direction le Siam.
J’ignore la date exacte de son arrivée. Mais dès 1923, il est professeur à l’École des Pages de Bangkok, une institution de prestige où sont formés les futurs cadres du royaume. Il dépend alors du Ministère de la Maison Royale, un poste rare pour un étranger. Il y enseigne le français, la culture, peut-être aussi une certaine idée de la France.
Dans un Siam en pleine mutation, René Nicolas n’est pas qu’un enseignant. Il devient un homme de réseau, de société. Son nom apparaît dans les revues savantes locales, il donne des conférences, il est membre de la très réputée Siam Society, lieu de savoirs et de diplomatie discrète.
Le 9 octobre 1923, il donne une conférence remarquée à la Siam Society :
« Le Lakhon Nora ou Lakhon Chatri et les origines du théâtre classique siamois ».
Le ton est donné : il ne s’agit pas d’un expatrié quelconque. René Nicolas devient interprète de l’Orient pour les Européens, et ambassadeur culturel de la France pour les Siamois.
L’année suivante, en février 1924, le Journal officiel le fait officier de l’Instruction publique — une distinction rare, un signe d'estime du ministère français de l'Éducation.
Puis, le 14 juin 1925, à Paris, au musée Guimet, il organise une présentation de son "théâtre d’ombres siamois". Des silhouettes de cuir finement découpées, un jeu de lumières, des récits mythologiques. René Nicolas est alors dans son élément : entre la scène et l’enseignement, entre le conteur et l’érudit.
Quelques mois plus tard, le 31 août 1925, son nom est inscrit parmi les élèves brevetés de l’École des Langues Orientales Vivantes, en section siamoise. Il continue d’apprendre, de parfaire sa langue, de maîtriser les codes. Il ne survole pas l’Orient : il s’y immerge.
On ne peut s’empêcher d’imaginer ce jeune homme autrefois blessé, désormais reconstruit dans les lumières tamisées des temples, les sons du khim, ou les récitations lentes des poèmes thaïs.
Loin des horreurs de la guerre, il trouve dans la culture siamoise un monde à la fois ancien et vivant, où l’homme peut redevenir acteur de sens.
Mais c’est aussi à cette époque que commence à émerger la tension entre l’homme qu’il est devenu et l’image qu’il donne de lui-même.
Dans ses interventions publiques, il évoque la guerre, son livre, ses décorations. Mais avec un vernis, un peu plus de lumière qu’il n’en a reçu. "Officier", dit-on parfois de lui. "Ancien héros". On ne le contredit pas. Qui le ferait, si loin de France ?
Et si l’on s’interroge un peu, ce n’est pas pour juger, mais pour comprendre :
Et si, dans ce Siam si loin des tranchées, René Nicolas avait voulu réécrire son passé pour pouvoir vivre pleinement son présent ?
Un livre pour exister
Le point de départ de notre enquête. Le déclic. Ce livre lu un peu par hasard, trouvé dans un fonds numérisé, oublié : « Carnet de campagne d’un officier français », signé René Nicolas, publié au sortir de la Grande Guerre.
Un récit sobre, sans excès héroïque. Pas un roman, pas un manifeste. Un carnet, comme son nom l’indique. Une chronique de tranchées, de veillées dans la boue, de camaraderie et d'angoisses.
Et pourtant, un style à part, une sincérité qui frappe. On s’attache à cet "officier" anonyme, cet homme ordinaire pris dans une guerre démesurée. On veut en savoir plus sur lui. On cherche.
Et c’est là que les premières disparités surgissent.
Il se présente comme officier. Il est "lieutenant", dit-on ici ou là. Mais en réalité, il n’a jamais dépassé le grade d’aspirant.
Cela ne retire rien à son mérite — il fut décoré de la médaille militaire en 1917, blessé en 1915 au bras droit, réformé définitivement ensuite — mais cela questionne.
Car René Nicolas semble avoir utilisé son livre pour se reconstruire. Pour affirmer ce qu’il aurait pu être. Ce qu’il estime avoir été.
Et peut-être est-ce là, au fond, le rôle de ce carnet : témoigner, mais aussi affirmer une identité.
Une revanche sur l’anonymat, une pierre posée dans le grand édifice des mémoires.
Le plus surprenant, c’est que son ouvrage a traversé les frontières.
En 1917, on le trouve annoncé dans plusieurs journaux américains, dont The Sun (14 avril) et The New Britain Herald(1er juillet).
Pourtant, selon la Bibliothèque nationale, la date officielle de publication est janvier 1919. Incohérence ? Ou bien les premiers tirages avaient déjà circulé plus tôt, en privé, ou à compte d’auteur ?
Autre surprise : son livre est utilisé pour l’enseignement du français aux États-Unis. On le cite comme outil pédagogique.
Ce petit carnet d’un jeune aspirant de l’Ardèche devient ainsi un vecteur de langue et de culture, à des milliers de kilomètres du front, dans les salles de classe du Connecticut ou de New York.
Dès lors, le livre n’est plus seulement un témoignage : c’est une porte d’entrée vers tout un pan méconnu de l’histoire des anciens poilus devenus passeurs de mémoire.
Et René Nicolas, qui le sait sûrement, entretient cette image. Il devient président de la Société des anciens combattants français résidant au Siam. Un titre sans doute honorifique, mais révélateur.
Il y a, dans cette trajectoire, une volonté de ne pas sombrer dans l’oubli. De rester, coûte que coûte, "quelqu’un".
Une ombre en pleine lumière
Il y a quelque chose de paradoxal chez René Nicolas. Il fuit les projecteurs… et pourtant, il apparaît dans des lieux-clés, à des dates-clés. Comme s’il traçait sa route dans les marges de l’Histoire, mais jamais tout à fait en retrait.
Bangkok, années 1920. René Nicolas est professeur.
Il enseigne à la Chulalongkorn University, fleuron de l’éducation siamoise. Il y enseigne sans doute le français, peut-être aussi les langues et littératures européennes.
Son nom figure sur des programmes, dans les rapports de la Siam Society, qu’il fréquente activement. Il y donne des conférences — dont une restée célèbre, le 9 octobre 1923, sur le Lakhon Nora, théâtre classique thaïlandais.
Il s’intéresse à la culture locale. Il écrit. Il compare. Il transmet.
À cette époque, il est également attaché au ministère de la Maison Royale du Siam.
Ce poste, prestigieux à défaut d’être politique, lui donne accès à un monde plus fermé : celui des intellectuels siamois, des courtisans érudits, des lettrés francophiles. Il devient un pont culturel.
Et la France le remarque.
Le 11 février 1924, il est nommé Officier de l’instruction publique, une des plus hautes distinctions dans le monde éducatif français à l’époque.
Puis en 1932, c’est la Légion d’honneur : chevalier, pour services rendus à la France à l’étranger. Le décret le cite, sobrement.
Le soldat du 11e RI devenu conférencier à Bangkok est désormais reconnu par la République.
C’est aussi cette reconnaissance qui l’amène, le 14 juin 1925, à présenter au musée Guimet un spectacle inédit : une adaptation du théâtre d’ombres siamois.
L’événement est salué par les cercles orientalistes. René Nicolas devient l’interprète d’un art venu de l’Orient, l’ami des savants et des diplomates. Un article dans L’Asie Française souligne son rôle d’expert et de médiateur.
Et pourtant… l’homme reste discret. Aucune photo officielle. Aucun portrait. Aucun enregistrement.
Il semble se tenir dans cette zone d’équilibre, entre visibilité et effacement, entre reconnaissance et retrait.
Il meurt à Bangkok fin janvier 1934, dans un relatif anonymat.
Une simple brève dans Le Matin du 5 février. Rien d’autre. Pas d’hommage, pas d’oraison, pas même une ligne dans L’Illustration ou Le Figaro.
Mais peut-être est-ce ce qu’il souhaitait.
Le nom est resté. Le livre aussi.
Et quelques fragments, épars, qui témoignent d’un homme dont la vie fut tissée de silences, d’exils choisis, et de reconnaissance parfois inespérée.
Récapitulation chronologique
1-Jeunesse et études (1893–1913)
* 24 avril 1893 : Naissance de René Nicolas à Joyeuse, en Ardèche.
* 7 août 1904 : Réside au 9 avenue Colbert à Toulon.
* 29 octobre 1912 : Reçoit une bourse de 1 200 francs pour suivre des études d’allemand à l’université de Nancy.
* 1913–1914 : Obtient un sursis d'incorporation pour études.
* 1914 : Sursis renouvelé (mention sur la fiche matricule).
2- La guerre (1914–1917)
* 12 août 1914 : Mobilisé au 141e régiment d’infanterie, onze jours après l’ordre de mobilisation générale.
* 15 décembre 1914 : Promu caporal.
* 25 décembre 1914 : Devient aspirant.
* 10 février 1915 : passe au 3e régiment d’infanterie
* 26 février 1915 : Passe au 11e régiment d’infanterie.
* 9 mai 1915 : Blessé au combat.
* 1er février 1917 : Reçoit la médaille militaire, remise au Grand Palais à Paris.
* 7 mars 1917 : Réformé n°1 pour blessure.
* 4 mai 1917 : Délivrance du titre de congé de réforme. Adresse à cette date : 6 place de l'Odéon, Paris 6e.
* 17 août 1917 : Autorisé à se rendre en Suisse.
* 15 juillet 1917 : Admission à l’École normale supérieure, publication dans le Journal Officiel.
3- Écrivain et expatrié (1917–1925)
* 1917 (entre avril et juillet) : Mention dans plusieurs journaux américains, y compris The Sun (New York, 14 avril) et New Britain Herald (1er juillet). Le titre de son livre est cité : Carnet de campagne d’un officier français.
* Janvier 1919 : Publication en France du livre ???
* 1920–1925 (env.) : Réside à Bangkok ; y enseigne à la Chulalongkorn University.
* Actif à la Siam Society, donne des conférences (notamment le 9 octobre 1923, sur le Lakhon Nora).
* Attaché au ministère de la Maison Royale du Siam.
* 11 février 1924 : Nommé Officier de l’instruction publique (JO).
* 14 juin 1925 : Présente un spectacle de théâtre d’ombres siamois au musée Guimet, à Paris.
* 31 août 1925 : Figure sur la liste des élèves brevetés de l’École des langues orientales vivantes, spécialité Siamois. Mentionné en même temps que Paul Mus.
4- Reconnaissance et décès (1932–1934)
* 10 mars 1932 : Nommé chevalier de la Légion d’honneur.
* Président de la société des anciens combattants résidant au Siam (date imprécise, mais attestée).
* Janvier 1934 : Décès à Bangkok.
* 5 février 1934 : Une brève annonçant sa mort paraît dans le journal Le Matin.
Pour ne pas laisser les noms s’effacer
Tout a commencé par un livre oublié sur une étagère virtuelle. Carnet de campagne d’un officier français. Un titre parmi tant d’autres dans l’océan des témoignages de la Grande Guerre. Et puis une voix — sobre, pudique, parfois maladroite, mais empreinte d’un vrai regard. L’envie a surgi de savoir ce qu’était devenu l’auteur. De comprendre qui était René Nicolas.
Et ce qui n’était au départ qu’une simple curiosité s’est mué en enquête. Une enquête de passionné, comme un inspecteur paisible, déterminé, qui farfouille dans les archives, les bases de données, les vieux journaux en ligne, les fiches matricules, les bulletins officiels. Un Columbo de l’Histoire, un peu ému, souvent émerveillé.
De fil en aiguille, des fragments sont remontés à la surface : un étudiant boursier à Nancy, un aspirant blessé sur le front, un professeur érudit en partance pour l’Orient, un conférencier, un amoureux du théâtre siamois, un auteur dont le livre a voyagé jusque dans les bibliothèques américaines… jusqu’à une dernière brève, laconique, annonçant son décès à Bangkok.
Cette chronique est le fruit de ces recherches personnelles, tissées de patience et de passion. Il s’agit d’un travail en cours, nourri par des documents parfois imprécis, des silences, des zones d’ombre. Il y a sans doute des erreurs, des oublis, des interprétations perfectibles. Mais c’est là toute la beauté du partage sur un forum comme Pages 14-18 : ce récit peut s’enrichir. Grâce à vous. Grâce à celles et ceux qui liront ces lignes, qui auront envie de vérifier, compléter, corriger.
Peut-être même que des descendants, un jour, tomberont sur ce nom, et y reconnaîtront un aïeul.
Car René Nicolas n’était pas un héros de manuels scolaires. Il n’a pas laissé de grande œuvre littéraire, il n’a pas eu droit à des biographies. Mais il a vécu. Et il a traversé le siècle comme tant d’autres : dans l’ombre des canons, dans la lumière d’un théâtre d’ombres, dans l’oubli.
Et peut-être, aujourd’hui, ne l’est-il plus tout à fait…
Bonne lecture et bonne fin de journée,
PS :
1- le lien sur sa fiche matricule : https://www.archives13.fr/ark:/40700/vt ... vz=5.31502
2- le lien sur son livre en accès libre et téléchargeable : https://babel.hathitrust.org/cgi/pt?id= ... sq46&seq=5
À la recherche de René NICOLAS — Enquête sur les pas d’un oublié
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