Bonjour,
Le 8 avril dernier, cela faisait 110 ans que Louis Pergaud, instituteur, écrivain et soldat, disparaissait au combat dans les environs de Marchéville, lors de l’assaut vers la côte 233.
Pas de tombe, pas de corps retrouvé.
Seulement une stèle au bord d’une route. Et ses livres, restés vivants.
Pour ne pas l’oublier, pour lui rendre hommage, pour le faire revenir un instant,
voici ce texte.
Un moment suspendu, une veillée aux vivants — où les disparus parlent encore à ceux qui écoutent.
1-Marchéville, le matin 8 avril 2025
Depuis que j’avais découvert les extraits des carnets de guerre de Louis Pergaud, quelque chose en moi s’était éveillé. Une fascination, bien sûr, pour ses mots, ses œuvres, son regard d’homme pacifiste embarqué malgré lui dans l’horreur. Mais aussi un sentiment plus diffus, plus étrange : une sorte d’appel silencieux. Celui d’un mystère non élucidé, d’un homme effacé par la guerre, et dont la trace se résume à une stèle… à quelques kilomètres seulement de chez moi.
Un matin de printemps, je m’y rendis. Le soleil, d’un éclat doré, s’élevait doucement au-dessus des champs. Le ciel, d’un bleu limpide, n’avait pas une ride. J’arrivai en voiture, et me garai sur le bas-côté. Lorsque j’ouvris la portière, une bouffée d’air frais et parfumé m’envahit : odeur de terre humide, de fleurs sauvages, de renouveau. Le silence était presque parfait, seulement habité par le bruissement des feuilles et le chant clair des oiseaux.
J’étais seul. Absolument seul.
Autour de moi, les champs s’étendaient à perte de vue, d’un vert tendre, ponctués çà et là de petites taches jaunes et blanches — les premières fleurs de la saison. Les arbres, encore frileux, dépliaient lentement leurs feuilles neuves, comme hésitant à renaître tout à fait. Le vent, discret, faisait frémir l’ensemble, comme une mer végétale paisible.
Et là, devant moi, elle était là : la stèle. Simple, sobre, sans emphase. Juste un nom, une date.
Louis Pergaud.
8 avril 1915.
Côte 233.
Derrière, cette fameuse côte s’élevait doucement, presque innocemment. On aurait pu croire à un simple vallon, une élévation quelconque du paysage. Mais non. C’était là, précisément là, que Louis avait mené ses hommes à l’assaut. Ce matin-là. Il y a cent-dix ans jour pour jour.
Je levai les yeux vers la crête, et mon esprit fit basculer les couleurs. Le vert tendre devenait brun de boue. Le ciel se chargeait de fumée. J’entendais les coups de sifflet, les cris, les déflagrations. Je voyais les corps, les tranchées, les barbelés, les visages hagards. Et puis cette voix — la sienne ? — perdue dans le tumulte. Puis plus rien.
Aujourd’hui pourtant, tout était calme. Apaisé. Presque trop beau.
Et c’est peut-être cela qui m’a le plus ému : ce contraste. Ce silence après le tumulte. Cette lumière après la nuit. Cette paix retrouvée… mais à quel prix.
Je restai là un long moment, devant la stèle. À lire en silence ce que la pierre ne dit pas, mais que la terre murmure encore.
Louis, où es-tu désormais ?
En l’absence de tombe, ce sont tes livres qui portent ton nom. Tes mots, que je relis. Tes phrases, qui me hantent. Tu as disparu bien trop tôt, mais quelque part… tu es là. Dans ce vent. Dans cette herbe.
Et moi, simple passant, je me souviens.
2-La veille de l’assaut – 7 avril 1915
La pluie a cessé. C’est étrange, ce calme. On dirait que le ciel lui-même se retient. Pas un souffle, pas une alerte, juste le vent dans les peupliers du village.
Ce soir, je n’ai pas envie d’écrire à Delphine. J’ai peur que mes mots sentent la fin.
Tout le monde fait semblant de ne pas savoir, mais chacun a lu dans les yeux du Capitaine que c’était pour demain. La côte 233, celle dont on parle depuis des jours, comme d’une promesse ou d’un supplice, selon l’angle. Elle est là, à l’Est. On la voit depuis les tranchées de soutien, quand le brouillard se lève. Une bosse sur la terre, un point haut, un piège parfait.
Je suis las. Pas las de marcher, ni de porter, ni même de risquer ma peau. Mais las de l’absurdité. Las de voir des hommes pleins de vie devenir des ombres en quelques jours. De recevoir des lettres qu’on n’a plus le temps de lire. De croire qu’on reviendra. De mentir à ceux qui espèrent. Et pourtant, j’irai.
Demain, à l’aube, je mènerai ma section à travers les boyaux détrempés. J’aurai froid, sans doute. Dans la tranchée de départ, Je penserai à Delphine, à mes livres, à mes élèves, à la petite école. À ma chienne. À mes rêves de paix.
Je penserai aussi à ce que j’ai écrit. À mes nouvelles, à mes bêtes — ces pauvres bêtes plus humaines parfois que les hommes. J’espère qu’on les lira encore. Qu’on dira : il n’était pas seulement soldat, il écrivait.
Peut-être qu’on ne retrouvera rien de moi. Ni corps, ni sac, ni papiers, ni lettres. Peut-être que je finirai dans l’oubli, avalé par la terre de la Woëvre. Mais mes mots, eux, survivront, non ?
Il faut que mes mots me survivent.
3-Le silence des champs – Pergaud est partout
Je suis resté là, devant la stèle, bien longtemps. Le soleil avait déjà monté dans le ciel, étirant les ombres derrière les arbres maigres bordant la route. Une brume légère s’était dissipée, laissant derrière elle une clarté douce, presque irréelle. Tout autour, les champs ondulaient comme une mer silencieuse, immense et verte.
Et soudain, je me suis dit : il est là.
Pas sous mes pieds, peut-être. Pas à l’endroit exact. Mais partout autour. Dans l’odeur de la terre retournée, dans la musique discrète du vent sur les tiges encore jeunes, dans la lumière dorée du matin qui caresse le sol comme une main douce. Il est là dans le vol hésitant d’une buse, dans le saut d’un lièvre, dans les pas des paysans qui reviennent labourer ces terres sans forcément savoir qu’elles furent, un jour, jonchées de sang et de cris.
Il est dans la moindre parcelle de ce paysage paisible et reconquis.
Le temps a effacé les tranchées, les casques, les ordres hurlés, les balles perdues. Il a nettoyé les plaies de la terre. Mais il n’a pas pu effacer les âmes.
Et celle de Louis Pergaud, j’en suis sûr, plane ici.
Lui qui aimait tant les bêtes, les champs, les vies simples et vibrantes, il ne pouvait pas mieux reposer que là, sans tombe, sans pierre, juste fondu dans la nature qu’il a tant chantée. Il est dans la feuille qui frémit, dans la flaque où se reflète un nuage, dans le sol qui attend les semences du printemps.
J’ai fermé les yeux. J’ai écouté. Et dans ce silence immense, un silence tissé de vie, j’ai cru entendre ses mots. Pas ceux des carnets de guerre. Non, des mots d’avant : ceux qu’il écrivait dans ses livres, dans ses contes ruraux, ceux qu’on devine dans ses lettres à sa femme Delphine. Des mots de tendresse pour les humbles, de colère contre l’injustice, de malice aussi, toujours portée par une joie farouche d’être en vie.
Peut-être que c’est ça, sa vraie tombe : cette terre redevenue belle, ce silence habité, et mes pas qui l’écoutent.
4-Ces voix dans les champs
Le silence des champs m’a suivi quand j’ai repris la route. Marchéville derrière moi, la côte 233 doucement effacée dans le rétroviseur, je me suis surpris à penser que Louis n’était pas seul.
Pas loin de là, à quelques dizaines de kilomètres à peine, Paul Lintier s’est éteint aussi en Meurthe-et-Moselle, à Arraye-et-Han, un matin d’avril 1916. C’était un an presque jour pour jour après Pergaud. Il était jeune, il écrivait vite, avec cette urgence de ceux qui sentent que le temps est compté.
Ma pièce… Le tube 1233… Ses livres résonnent encore de feu et d’acier, mais ses phrases, elles, battent d’un cœur vivant. Ce n’est pas un style qu’on lit : c’est une présence qui nous regarde.
Et lui aussi, comme Louis, a disparu trop tôt. Il aurait tant à dire aujourd’hui. Il aurait tant à écrire encore, s’il avait survécu. Mais la terre de Lorraine les a pris tous deux, à quelques dizaines de kilomètres d’écart, comme si leurs voix devaient s’éteindre au même souffle, portées par le même vent de mort.
Et puis il y a ce nom, César Méléra. Moins connu, plus discret. Mais si fort.
Son Verdun – La montagne de Reims m’a bouleversé. Il écrivait comme on saigne : lentement, par petites gouttes, avec pudeur. Ses mots ont cette densité rare, cette gravité douce qui vient de l’intérieur. Et lui aussi est tombé dans cette terre — à Brin-sur-Seille, en Meurthe-et-Moselle, si proche, encore.
Il y a comme un triangle invisible tracé entre Marchéville, Arraye-et-Han, Brin-sur-Seille.
Un triangle d’encre et de sang. Trois hommes. Trois plumes. Trois tombes qu’on ne voit pas, ou à peine (César repose au cimetière communal de Laneuvelotte à quelques kilomètres de Brin-sur-Seille). Mais leurs voix, elles, ne se sont jamais tues.
Je roule à travers ces routes de campagne, bordées de haies et de colza. Le printemps est une promesse dans chaque fossé. Et je les entends.
- Pergaud dans le chant d’un merle.
- Lintier dans le grondement sourd d’un orage au loin.
- Méléra dans les branches qui s’étirent vers la lumière.
Ils sont là, dissous dans les paysages. Leurs mots plantés comme des graines. Et moi, humble passant, je les écoute. Je les recueille.
Je ne sais pas ce que je cherche, mais peut-être est-ce cela, le vrai tombeau : un cœur qui se souvient, une terre qui répond, et le souffle du vent dans les blés.
5-Ce que les vivants doivent entendre
Je suis rentré chez moi avec, dans la tête, le silence plein de voix. Pas celles des autres — celles qu’on entend partout, qui s’imposent, qui jugent. Non. Des voix douces et fortes, venues de l’intérieur, nées dans les tranchées et restées dans les sillons.
Assis à mon bureau, le soir venu, j’ai ouvert leurs livres. Lintier. Pergaud. Méléra.
Et leurs phrases m’ont sauté au visage comme si elles n’avaient jamais cessé de respirer.
J’ai pensé à ce que je faisais, moi, vivant, aujourd’hui. À ce que je transmets. À ce que je retiens. Et dans le silence de la pièce, il m’a semblé qu’ils me parlaient. Pas comme des morts. Comme des frères.
Pergaud, d’une voix tranquille, presque tendre :
« Toi qui passes devant ma stèle, ne détourne pas les yeux. Ce n’est pas de pitié que j’ai besoin. Juste de mémoire. J’étais instituteur, j’aimais les bêtes et les enfants. Et puis on m’a mis un fusil dans les bras. J’ai tout noté, même l’absurde. Alors lis-moi. Relis-moi. Ne laisse pas l’école oublier ce que fut le maître qu’on a arraché aux champs. »
Lintier, d’un ton plus vif, nerveux, la voix taillée comme ses phrases :
« J’ai tenu ma pièce comme on tient une plume : fermement. Je n’ai pas fui. J’ai vu la guerre, j’ai vu la boue, j’ai vu les hommes. Et j’ai tout dit. Sans tricher. Si tu veux me faire vivre encore, alors refuse qu’on repeigne la guerre en couleurs trompeuses. Garde-moi brut. Garde-moi vrai. »
Méléra, plus grave, plus effacé, comme un murmure :
« J’ai été une voix parmi d’autres, modeste, mais entière. Je n’ai pas cherché la gloire. J’ai écrit pour survivre un peu, pour laisser une trace. Si tu m’as lu, c’est que j’existe encore. Et si tu m’écoutes, alors je suis là. Ne laisse pas mes mots tomber dans l’oubli. Il y a, dans chaque phrase, une part de ce que tu es aussi. »
Et moi, que faire maintenant ? J’ai refermé les livres, mais pas les voix.
Alors j’écris. Peut-être pas comme eux. Très certainement moins bien, ce n’est pas mon métier. Mais je prolonge. Je prolonge leurs gestes, je tends une main vers ceux qui viendront après.
J’apprends à ma fille le nom de Pergaud, non comme celui d’un martyr, mais comme celui d’un homme qui écrivait avec le cœur.
Je parle à mon fils de Lintier, et de cette rage lucide qu’il avait à vingt ans.
Je parle de Méléra comme d’un frère oublié, qui écrivait dans l’ombre mais qui brillait tout autant.
Je vis. Et je me souviens. Et tant que je me souviens, ils ne sont pas tout à fait morts.
6-La marche aux absents
Je suis parti un matin sans but précis, sinon celui d’aller. D’aller là où ils sont tombés.Non pas pour chercher des stèles ou des tombes — mais pour retrouver des présences.
Le bitume a cédé aux chemins creux. Les villages s’effaçaient dans les rétroviseurs. Et dans l’habitacle, seul le murmure du moteur m’accompagnait.
Je roulais vers Arraye-et-Han. Là-bas, le Sergent Paul Lintier est tombé après qu’un obus lui ait fracassé la poitrine. Pas dans un fracas héroïque, pas dans un grand épisode de l’histoire qu’on raconte aux enfants, non.
Il est tombé comme beaucoup d’autres : vite, tragiquement, injustement. Je suis descendu de voiture comme on entre dans une église. Le ciel était gris. Les champs, eux, restaient verts, indifférents. Je l’ai imaginé, dans sa casemate avec son tube 1233 devant lui, le casque en arrière, et ses vingt ans pleins d’idées.
« Ce n’est pas moi qu’il faut pleurer, mais ce que j’aurais pu devenir », soufflait-il.
Puis la route m’a mené à Brin-sur-Seille. Le Sous-Lieutenant César Méléra et tombé d’une balle en plein cœur lors d’une patrouille de reconnaissance. Il n’y a pas de monument grandiose, juste la terre. La même terre que la veille, mais différente, car elle se souvient. J’ai roulé doucement, comme pour ne pas déranger. Là aussi, un souffle :
« Tu ne me connais pas bien, mais tu me lis. Alors je suis là. Merci. »
Et puis enfin, Marchéville. Ce nom sonnait comme une énigme. Un carrefour de mémoire. Là, la stèle du Sous-Lieutenant Louis Pergaud, dressée humblement à l’orée des champs. La côte 233, dans le lointain, offrait sa ligne ondulée comme une cicatrice apaisée.
J’ai marché jusque-là, seul. Le vent m’accompagnait, frais, presque complice. Je me suis arrêté devant la pierre. Ni fleurs, ni drapeau, rien. Juste le nom. Et le silence.
« Tu as fait le chemin jusqu’ici. Alors écoute. Ce n’est pas un lieu de mort. C’est un lieu de passage. Je suis passé. Tu passes. D’autres passeront. Dis-leur seulement que j’ai aimé la vie. »
Je suis resté longtemps, sans bouger. Puis j’ai fait demi-tour, les poches pleines de silence, mais le cœur plus léger.
Je n’étais plus seul.
7-La veillée aux vivants
Il est une clairière, un peu en retrait. Entre Brin-sur-Seille, Arraye-et-Han, et Marchéville.
Pas une croisée de chemins, non. Un lieu qu’on devine plus qu’on ne trouve. Un endroit hors du temps. C’est là que je me suis arrêté ce soir-là. La lumière du jour s’effaçait doucement, et les premières étoiles se posaient dans le ciel comme de timides lucioles. J’ai allumé un feu. Un petit feu. Modeste. Pour réchauffer les mots.
Et ils sont venus. Un à un.
Louis fut le premier. Il avait l’air jeune, presque insouciant. Son regard portait loin, au-delà des forêts, des frontières, et des hommes.
« J’étais instituteur, tu sais… Je voulais éduquer plus que combattre. Mais la guerre m’a volé mes élèves. Alors j’ai écrit. Pour qu’on n’oublie pas leur rire. »
Il s’assit près du feu. Son uniforme était élimé, couvert de terre. Mais ses yeux brillaient.
Puis vint Paul, les mains pleines d’encre invisible. Il tenait un carnet, qu’il feuilletait nerveusement.
« J’avais vingt ans. C’était trop tôt, bien sûr. Mais j’ai eu le temps. Le temps d’écrire. Le temps de vous prévenir. Vous n’avez pas voulu m’entendre. Mais tu es là, toi. Alors peut-être… »
Et enfin, dans un silence presque cérémoniel, César s’avança. Il avait le pas lent, comme un homme qui revient de loin. Sa voix, elle, avait la douceur de ceux qui ont vu l’horreur et choisi la paix.
« Je n’étais pas célèbre. Je n’étais pas un grand écrivain. Mais j’ai vu. J’ai senti. J’ai écrit. Pas pour la gloire. Pour la trace. Une trace modeste. Comme une empreinte dans la boue. Tu as retrouvé cette empreinte. C’est déjà beaucoup. »
Autour du feu, la veillée commença. Pas de larmes. Pas de plaintes. Seulement des fragments de vie partagés.
Des souvenirs de lettres griffonnées à la hâte, des éclats de rire volés entre deux obus, des noms chuchotés qu’on n’a jamais retrouvés, et surtout, une question, toujours la même :
« Vous, là-bas, que faites-vous de nos voix ? »
Je n’ai pas répondu tout de suite. J’ai levé les yeux vers les flammes et j’ai murmuré :
« J’écris. J’écoute. Je transmets. Parce que si je vous lis encore, c’est que vous existez toujours. »
Alors les visages se sont apaisés. Et dans un souffle, un dernier murmure, comme un pacte silencieux :
« Tant que quelqu’un veillera, nous ne serons pas morts. »
Bonne fin de journée,
PS : je laisse remettre ce post par les modérateurs, dans la rubrique la plus appropriée. Merci.
À la mémoire de Louis Pergaud – 8 avril 1915
Re: À la mémoire de Louis Pergaud – 8 avril 1915
Bonjour
En complément de ce brillant et émouvant article, deux post sur Louis PERGAUD
Il y a un siècle, disparaissait le sous lieutenant Louis Pergaud...
viewtopic.php?p=302400&hilit=pergaud#p302400
Louis Pergaud, un hussard de la République
viewtopic.php?t=4825&hilit=pergaud
Cordialement
Jean-Louis
En complément de ce brillant et émouvant article, deux post sur Louis PERGAUD
Il y a un siècle, disparaissait le sous lieutenant Louis Pergaud...
viewtopic.php?p=302400&hilit=pergaud#p302400
Louis Pergaud, un hussard de la République
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Cordialement
Jean-Louis
133° RI "Les Lions du Bugey"
"Pas s'en faire, pas s'en fichtre .... Le Lion atteint toujours sa proie"
"Pas s'en faire, pas s'en fichtre .... Le Lion atteint toujours sa proie"
Re: À la mémoire de Louis Pergaud – 8 avril 1915
Bonjour polux
Presque tous les matins je viens scruter le forum... et selon, je lis avec attention, j'appose une opinion ou tente d'aider une ou deux recherches...
Mais là aujourd'hui... ouf... quelle belle plume et bel hommage. Je suis touché, vraiment. Merci... puis je tenterai découvrir un peu plus ce Louis Pergaud et ces autres qui surnagent le temps...
Presque tous les matins je viens scruter le forum... et selon, je lis avec attention, j'appose une opinion ou tente d'aider une ou deux recherches...
Mais là aujourd'hui... ouf... quelle belle plume et bel hommage. Je suis touché, vraiment. Merci... puis je tenterai découvrir un peu plus ce Louis Pergaud et ces autres qui surnagent le temps...
Salutations
Michel
Michel
Re: À la mémoire de Louis Pergaud – 8 avril 1915
Bonsoir,
J'ai fait cette photo un matin de 2007...
Cordialement, Hervé.
J'ai fait cette photo un matin de 2007...
Cordialement, Hervé.
Les régiments de Béthune et Saint-Omer : les Poilus du Pas de Calais et d'ailleurs :
http://bethune73ri.canalblog.com/
http://saintomer8ri.canalblog.com/
NOUVEAU : http://dunkerque110eri.canalblog.com/
Recensement des Poilus des 16e et 56e BCP
http://bethune73ri.canalblog.com/
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Recensement des Poilus des 16e et 56e BCP
Re: À la mémoire de Louis Pergaud – 8 avril 1915
Louis PERGAUD, comment ne pas oublier l'auteur extraordinaire de "Guerre des Boutons" mais aussi "Le roman de Miraud chien de chasse" ? Il fait partie du Panthéon inaliénable de la littérature française.
Un Génie frappé dans la fleur de l'âge. Que nous aurait-il réservé sans cette maudite guerre ?
Un Génie frappé dans la fleur de l'âge. Que nous aurait-il réservé sans cette maudite guerre ?
Cordialement
Eric ABADIE
Eric ABADIE
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- Messages : 66
- Inscription : lun. déc. 29, 2014 1:00 am
Re: À la mémoire de Louis Pergaud – 8 avril 1915
Un grand merci pour cette évocation!
À la mémoire de Louis Pergaud – 8 avril 1915.
Bonsoir à tous,
_________________________________________________________________________________________
« — Nous retrouvons ces lettres d’écrivains :


□ Contributions que j’avais mises en ligne en Avril 2009 à la suite du sujet : « Louis Pergaud, un hus-sard de la République » (Revues et corrigées).
_________________________________________________________________________________________
Émile Louis PERGAUD
Né le 22 janvier 1882 à Belmont (Doubs), disparu le 8 avril 1915 à Fresnes-en-Woëvre (Meuse).
Sous-lieutenant à la 2e compagnie du 166e Régiment d’infanterie, Matricule n° 04356, Classe 1902, n° 2216 au recrutement de Belfort [Jug. Tribunal de la Seine, 4 août 1921, transcrit le 3 sept. 1921 à Paris (XIVe)].
Sous-lieutenant à la 2e compagnie du 166e Régiment d’infanterie, Matricule n° 04356, Classe 1902, n° 2216 au recrutement de Belfort [Jug. Tribunal de la Seine, 4 août 1921, transcrit le 3 sept. 1921 à Paris (XIVe)].
• Bulletin des écrivains, n° 7, Mai 1915,
p. 2, en rubrique « L’hommage aux morts ».
p. 2, en rubrique « L’hommage aux morts ».
« Louis PERGAUD, sous-lieutenant, a disparu devant Marchéville, dans les combats du 10 au 12 avril. On l’a vu tomber, blessé, sur les réseaux de fil de fer ; il a été, dit-on, relevé par les allemands. »
• ibid., p. 3, en rubrique « Pour lire dans les tranchées ».
« — Nous retrouvons ces lettres d’écrivains :
" Je viens de passer dans la tranchée, de la boue et de l’eau jusqu’aux cuisses, les vingt-quatre heures plus dures heures de mon existence. Sans arrêt la pluie tombait et les balles aussi. Je n’ai rien. C’est un miracle. " (Louis Pergaud) » [...]
• Bulletin des écrivains, n° 11, Septembre 1915,
p. 3, en rubrique « Pour lire dans les tranchées ».
« La disparition de Louis Pergaud.
p. 3, en rubrique « Pour lire dans les tranchées ».
« La disparition de Louis Pergaud.
Florian-Parmentier (*) nous communique les renseignements suivants, qu’il tient du sergent Louis Des-prez, blessé aux côtés de Pergaud dans l’attaque de la Cote 233 :
" Louis Pergaud était au repos depuis quelques jours à Haudimont, avec sa compagnie, lorsque le 7 avril, à 6 heures du soir, l’ordre arriva de partir immédiatement pour Fresnes-en-Woëvre. Il pleuvait à torrent. Arrivée à Fresnes, la compagnie se réunit au pied de la statue du général Margueritte, et les chefs de section furent appelés auprès du commandant. Celui-ci leur annonça l’attaque de la cote 233 pour 2 heures du matin. A 11 heures, l’on se remettait en route pour la tranchée d’où devait partir l’ attaque. Il fallut traverser une assez longue étendue de marais de l’eau jusqu’aux genoux. Puis, à deux heures exactement, Pergaud et ses hommes sortirent de la tranchée. Des soldats du génie avaient pour mission de faire sauter les réseaux de fil de fer au moyen de pétards à la mélinite. Les fantassins de-vaient s’élancer par les brèches dans la tranchée allemande.
Louis Pergaud conduisait la première section ; le sergent Desprez la deuxième. Il faisait une nuit très noire. Quand les assaillants arrivèrent à proximité du réseau, la fusillade commença à crépiter. Sous les balles, Pergaud et Desprez entraînèrent leurs hommes jusqu’aux fils de fer. Mais là, ils trouvèrent le réseau intact ; impossible de passer ; trompés par la nuit, ils avaient perdu la direction et obliqué hors du secteur préparé par le génie. Les hommes et leurs chefs tentèrent de se frayer un chemin quand même à travers l’entrecroisement barbelé, mais ils offraient ainsi une cible trop facile et ils prirent le parti de se coucher et d’attendre. Aux premières lueurs du jour, ils reçurent l’ordre de se replier. Le sergent Desprez fut frappé d’une balle au moment où il rassemblait ce qu’il restait de sa section. Les débris de celle de Pergaud rentrèrent seuls ; notre brave confrère avait disparu… On croit qu’il a voulu traverser le réseau et qu’il a été fait prisonnier dans la tranchée ennemie.
Il se trouvait, au moment de l’attaque, à 35 mètres du pont Saint-Pierre, à droite, en allant de Mar-cheville à Saulx. " »
_________________________________________________________________________________________
(*) Encore dit Ernest Florian-Parmentier, pseudonyme de Serge Gastein (1879~1951), écrivain, cri-tique littéraire et éditeur. Il est notamment l’auteur d’un roman intitulé : « L’ouragan. Toute la guerre du côté français » (Paris, éd. Fasquelle, 1929, 256 p. — initialement publié en 1920 aux Éditions du Fau-connier, dirigées par l’auteur lui-même).
Ernest Florian-Parmentier fut affecté, avec le grade maréchal des logis, à la 22e Compagnie du 1er Es-cadron territorial du train des équipages militaires, unité dans laquelle il demeurera jusqu’en sep-tembre 1918, date de son intoxication par les gaz.
_________________________________________________________________________________________" Louis Pergaud était au repos depuis quelques jours à Haudimont, avec sa compagnie, lorsque le 7 avril, à 6 heures du soir, l’ordre arriva de partir immédiatement pour Fresnes-en-Woëvre. Il pleuvait à torrent. Arrivée à Fresnes, la compagnie se réunit au pied de la statue du général Margueritte, et les chefs de section furent appelés auprès du commandant. Celui-ci leur annonça l’attaque de la cote 233 pour 2 heures du matin. A 11 heures, l’on se remettait en route pour la tranchée d’où devait partir l’ attaque. Il fallut traverser une assez longue étendue de marais de l’eau jusqu’aux genoux. Puis, à deux heures exactement, Pergaud et ses hommes sortirent de la tranchée. Des soldats du génie avaient pour mission de faire sauter les réseaux de fil de fer au moyen de pétards à la mélinite. Les fantassins de-vaient s’élancer par les brèches dans la tranchée allemande.
Louis Pergaud conduisait la première section ; le sergent Desprez la deuxième. Il faisait une nuit très noire. Quand les assaillants arrivèrent à proximité du réseau, la fusillade commença à crépiter. Sous les balles, Pergaud et Desprez entraînèrent leurs hommes jusqu’aux fils de fer. Mais là, ils trouvèrent le réseau intact ; impossible de passer ; trompés par la nuit, ils avaient perdu la direction et obliqué hors du secteur préparé par le génie. Les hommes et leurs chefs tentèrent de se frayer un chemin quand même à travers l’entrecroisement barbelé, mais ils offraient ainsi une cible trop facile et ils prirent le parti de se coucher et d’attendre. Aux premières lueurs du jour, ils reçurent l’ordre de se replier. Le sergent Desprez fut frappé d’une balle au moment où il rassemblait ce qu’il restait de sa section. Les débris de celle de Pergaud rentrèrent seuls ; notre brave confrère avait disparu… On croit qu’il a voulu traverser le réseau et qu’il a été fait prisonnier dans la tranchée ennemie.
Il se trouvait, au moment de l’attaque, à 35 mètres du pont Saint-Pierre, à droite, en allant de Mar-cheville à Saulx. " »
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(*) Encore dit Ernest Florian-Parmentier, pseudonyme de Serge Gastein (1879~1951), écrivain, cri-tique littéraire et éditeur. Il est notamment l’auteur d’un roman intitulé : « L’ouragan. Toute la guerre du côté français » (Paris, éd. Fasquelle, 1929, 256 p. — initialement publié en 1920 aux Éditions du Fau-connier, dirigées par l’auteur lui-même).
Ernest Florian-Parmentier fut affecté, avec le grade maréchal des logis, à la 22e Compagnie du 1er Es-cadron territorial du train des équipages militaires, unité dans laquelle il demeurera jusqu’en sep-tembre 1918, date de son intoxication par les gaz.
Bulletin des écrivains, n° 35, Septembre 1917,
p. 1, en rubrique « L’hommage aux disparus ».
« LOUIS PERGAUD
p. 1, en rubrique « L’hommage aux disparus ».
« LOUIS PERGAUD
Grand, robuste, chasseur ou guerrier, Louis Pergaud était bon, très doux. Chasseur, il étudiait les bê-tes au lieu de les tuer. Guerrier, il menait ses hommes à l’assaut par l’exemple du mépris de la mort, mais il ne devait pas tirer avec plaisir, même sur le fauve qu’il était chargé d’abattre. Son large sou-rire lui donnait l’air simple et franc d’un rural égaré dans un salon et il nous apportait tout ce qui manque à nos salons de lettres : l’air pur, les appétits sains, la finesse de l’observation exempte de cette ironie insupportable qui dénature les faits. Combien de fois lui ai-je entendu dire au Mercure de France : " Je ne suis pas sur mon terrain dans un salon… ça glisse trop. J’aimerais mieux me trouver en plein champ à contempler les alouettes se prenant au miroir par rude gel." Le rude gel s’est-il refermé sur lui et la terre prend-elle sa mesure, étonnée de le voir si grand parmi les petits soldats ?
Il était droit et haut, de cette race de chefs primitifs qu’on nommait chefs parce qu’ils dépassaient les autres de tout le front et que leurs yeux étaient exercés à voir de loin
Parti soldat, il était lieutenant quand il disparut. Il m’écrivait l’autre hiver : " Ça va très bien. Je ne ferai plus la guerre des boutons ! Ma capote, c’est celle des boutonnières, tellement elle est trouée ! "
Notre prix Goncourt n’avait pas encore tenu toutes ses promesses, mais il était riche d’une inépuisable mine d’observations qu’il savait extraire de sa nature, sa marraine littéraire. Entre ses types de pay-sans et ses études de bêtes tracés fidèlement, sans aucune concession aux goûts dits du jour, il aurait creusé un sillon nouveau où l’on aurait vu se dresser une plante douée d’une âme : la vie végétative ou animale, sans transposition humaine ou scientifique, et remplaçant le langage prêté, toujours faux, par la description, le plus sincère enchaînement de circonstances naturelles n’empruntant rien à nos préoccupations sociales. C’était une entreprise difficile, à la hauteur, je crois, de ses forces.
Les lettres comptaient en lui un homme. Les armes, un chef à la fois brave et psychologue.
Et nous ?... Qui nous rendra notre camarade ? (Alfred Marchand, vous souvenez-vous ?) notre Louis Pergaud, si bon, si doux, et dont le large, le franc sourire, était pour nous comme un joyeux lever de soleil dans le clair obscur de nos réunions mondaines, toujours encombrées de personnalités… qui n’en sont pas !
Et je l’entends murmurer, de son accent de rural embarrassé, surtout embarrassé de ses grands diables de bras faits pour porter le fusil : " Allons, Madame Rachilde, voilà encore que vous exagérez ! La terre ! Faut bien l’arroser si on veut qu’elle produise. J’ai un peu saigné par les trous de ma capote…est-ce bien la peine d’en parler aux voisins ! "
Nous en parlerons toujours, Louis Pergaud.
RACHILDE. (*)
_________________________________________________________________________________________Il était droit et haut, de cette race de chefs primitifs qu’on nommait chefs parce qu’ils dépassaient les autres de tout le front et que leurs yeux étaient exercés à voir de loin
Parti soldat, il était lieutenant quand il disparut. Il m’écrivait l’autre hiver : " Ça va très bien. Je ne ferai plus la guerre des boutons ! Ma capote, c’est celle des boutonnières, tellement elle est trouée ! "
Notre prix Goncourt n’avait pas encore tenu toutes ses promesses, mais il était riche d’une inépuisable mine d’observations qu’il savait extraire de sa nature, sa marraine littéraire. Entre ses types de pay-sans et ses études de bêtes tracés fidèlement, sans aucune concession aux goûts dits du jour, il aurait creusé un sillon nouveau où l’on aurait vu se dresser une plante douée d’une âme : la vie végétative ou animale, sans transposition humaine ou scientifique, et remplaçant le langage prêté, toujours faux, par la description, le plus sincère enchaînement de circonstances naturelles n’empruntant rien à nos préoccupations sociales. C’était une entreprise difficile, à la hauteur, je crois, de ses forces.
Les lettres comptaient en lui un homme. Les armes, un chef à la fois brave et psychologue.
Et nous ?... Qui nous rendra notre camarade ? (Alfred Marchand, vous souvenez-vous ?) notre Louis Pergaud, si bon, si doux, et dont le large, le franc sourire, était pour nous comme un joyeux lever de soleil dans le clair obscur de nos réunions mondaines, toujours encombrées de personnalités… qui n’en sont pas !
Et je l’entends murmurer, de son accent de rural embarrassé, surtout embarrassé de ses grands diables de bras faits pour porter le fusil : " Allons, Madame Rachilde, voilà encore que vous exagérez ! La terre ! Faut bien l’arroser si on veut qu’elle produise. J’ai un peu saigné par les trous de ma capote…est-ce bien la peine d’en parler aux voisins ! "
Nous en parlerons toujours, Louis Pergaud.
RACHILDE. (*)
(*) Marguerite EYMERY(11 févr. 1860 ~ 4 avr. 1953), dite Rachilde, épouse d’Alfred VALETTE, di-recteur du Mercure de France. Romancière.
______________________________________________________________________________ • « Anthologie des écrivains morts à la guerre (1914~1918) », Bibliothèque du Hérisson,
Edgar Malfère, Amiens, 1925, Tome III, p. 558 à 560.
Edgar Malfère, Amiens, 1925, Tome III, p. 558 à 560.



□ René CHRISTIAN-FROGÉ — pour l’état civil, Christian Pierre René FROGÉ — était le secrétaire géné-ral de l’Association des écrivains combattants. Il a assuré la direction de l’ouvrage intitulé : « 1914~ 1918. La Grande Guerre vécue, racontée, illustrée par les combattants », préfacé par le Maréchal Foch (Librairie Aristide Quillet, Paris, 1922, deux tomes, de respectivement 359 / XXXIII p., et 421 p.).
Il est également l’auteur de l’ouvrage intitulé : « Les Croix de guerre » (Librairie de France, Paris, 1936, 260 p.).
Il est également l’auteur de l’ouvrage intitulé : « Les Croix de guerre » (Librairie de France, Paris, 1936, 260 p.).
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
À la mémoire de Louis Pergaud – 8 avril 1915.
Bonsoir à tous,
• Registre des actes de décès du XIVe arrondissement de la ville de Paris,
Année 1921, Transcriptions, Suppl., f° 3, acte n° 851.
Année 1921, Transcriptions, Suppl., f° 3, acte n° 851.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
Re: À la mémoire de Louis Pergaud – 8 avril 1915
Bonjour,
Une édition parmi tant d'autres !
A bientôt.
Une édition parmi tant d'autres !
A bientôt.
Cordialement / Best regards
Marc.
A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
Marc.
A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
Re: À la mémoire de Louis Pergaud – 8 avril 1915
Bonjour,
Merci à chacun de vous pour vos lectures, vos mots, et vos silences.
Je suis très touché par vos retours, car ce petit texte était avant tout un hommage personnel, presque intime, né d’une marche solitaire jusqu’à cette stèle. Je ne pensais pas qu’il résonnerait autant.
@Michelstl, vos mots me vont droit au cœur. Si j’ai pu, par cette évocation, raviver un peu la mémoire de Louis Pergaud — non pas seulement l’écrivain, mais l’homme, le combattant, le disparu — alors j’ai peut-être rempli un petit devoir. Votre message me donne envie de poursuivre, peut-être avec d’autres figures oubliées, d’autres lieux de silence.
Pour ceux qui souhaitent allez plus loin, je vous conseille ce livre (en accès libre), notamment la partie consacrée aux lettes de sa femme et dans le tout dernier chapitre, les éventuelles hypothèses sur sa disparition https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6 ... texteImage
Encore merci à tous. Ce partage, c’est aussi une veillée collective.
Bonne journée,
Merci à chacun de vous pour vos lectures, vos mots, et vos silences.
Je suis très touché par vos retours, car ce petit texte était avant tout un hommage personnel, presque intime, né d’une marche solitaire jusqu’à cette stèle. Je ne pensais pas qu’il résonnerait autant.
@Michelstl, vos mots me vont droit au cœur. Si j’ai pu, par cette évocation, raviver un peu la mémoire de Louis Pergaud — non pas seulement l’écrivain, mais l’homme, le combattant, le disparu — alors j’ai peut-être rempli un petit devoir. Votre message me donne envie de poursuivre, peut-être avec d’autres figures oubliées, d’autres lieux de silence.
Pour ceux qui souhaitent allez plus loin, je vous conseille ce livre (en accès libre), notamment la partie consacrée aux lettes de sa femme et dans le tout dernier chapitre, les éventuelles hypothèses sur sa disparition https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6 ... texteImage
Encore merci à tous. Ce partage, c’est aussi une veillée collective.
Bonne journée,