Le 33ème R.I. à Dinant

[cornet thierry]

Bonjour à tous,

Il y a 95 ans aujourd’hui, le 33ème R.I. connaissait son baptême du feu à Dinant.
La 10ème Cie (capitaine Carton) montait à la citadelle rejoindre la 12ème Cie et une section du 148ème R.I.
Parmi les hommes de la 10ème Cie, mon grand père Julien Houbart.

Voici le rapport de cette journée pour cette compagnie. (Shd série 22N)

Combat de Dinant 15 août 1914
10ème Cie du 33ème R.I.


A 05 heures, entrons à Dinant pour prendre position. A 05 heures 30, les canons Allemands commencent à bombarder la ville, ayant comme objectif le passahe à niveau et le pont de la Meuse. Notre compagnie traverse au pas de course ces différents points balayés par la mitrailleuse ennemie.
A 07 heures 00, les sections sont placées en barrage aux rues conduisant aux ponts.
A 07 heures 30, nous grimpons au fort où les balles nous accueillent.
Arrivés au fort, nous constatons que l’ennemi est de beaucoup supérieur à notre poignée d’hommes, de tous côtés pleuvent les balles.
La ½ section Paladre est envoyée en avant du fort face à l’ennemi.
L’adjudant Parard avec une poignée de bons tireurs à gauche de la grosse tourelle.
La 8ème ½ section commandée par le sous-lieutenant Allard est envoyée sur le chemin conduisant à la ville et d’où l’on aperçoit une compagnie aux prises avec l’ennemi le long de la Meuse.
Des hommes sont placés par le sergent Boubert, de ce côté, pour défendre ce chemin facile à franchir.
Il reste ainsi jusqu’à la sonnerie de l’assaut.
La 3ème section protège la droite du fort.
La 1ère section commandée par le lieutenant Dessaint est placée sur la grosse tour pour arrêter l’ennemi au cas où il parviendrait à se glisser par là.
Les obus, les balles pleuvent de toute part, la situation est intenable, l’ennemi se trouvant à 20 mètres de nous. Nous faisons rentrer les quelques hommes qui restent encore debout pour préparer l’assaut. L’adjudant Parard, malgré la situation critique continue à tirer. L’ordre de charger est donné, courageusement nous nous élançons de trois côtés pour arrêter l’élan de l’ennemi. Malheureusement notre arrivée est saluée par les mitrailleuses allemandes qui ont de bonnes positions et sont à 15 – 20 mètres de nous. Force m’est donné de battre en retraite, ce qui est fait au milieu d’une grêle de projectiles.
Quoique cela, personne ne perd la tête et chacun redescend du fort pour se rallier à leurs chefs.
Malheureusement beaucoup d’entre eux ont disparu, morts ou blessés au champ d’honneur.


Bien cordialement
Thierry Cornet

[HT62]

Bonjour Thierry et bonjour à tous,

Effectivement, le 15 août est la journée noire de ce début de guerre pour le 1er corps.
Les 8e et 73e RI y étaient également et ont subi des pertes (comme pour le 33e) qui dépassent largement notre pensée.
Amicalement, Hervé.