NEDERLAND
Vapeur hollandais construit en 1913 au chantier Jan Smit d’Alblasserdam.
1832 tx JB 1103 tx JN Longueur 82,8 m Largeur 12,2 m 1 machine à triple expansion 1 hélice
10 nœuds
Armateur : NV Stoomvaart Mij Nederlandsche Lloyd
Voici une photo de ce navire

La perte de NEDERLAND le 21 Novembre 1917
Rapport de l’Attaché Naval à La Haye
Le vapeur hollandais NEDERLAND, commandé par le capitaine A. VISSER, avait quitté Hoek van Holland le 21 Novembre avant le jour dans un convoi britannique avec les navires hollandais SINT ANNALAND, MEGREZ et WOENSDRECHT. Il se rendait à Leith sur ballast pour y prendre du charbon destiné à Scheepvaart & Steenkool Mij.
Etant lèges, NEDERLAND et MEGREZ ne pouvaient soutenir la vitesse du convoi et sont restés en arrière.
Le 21 à 13h00, NEDERLAND était seul et se trouvait à 9 milles au NW du bateau-feu Noord Hinder quand le capitaine aperçut une silhouette de bateau dans la brume de la fumée. C’était un sous-marin qui s’approcha et signala au NEDERLAND de faire évacuer son équipage. Le vapeur stoppa, les embarcations furent mises à la mer et les hommes embarquèrent. Bien que la manœuvre complète ait demandé 7 minutes seulement, le commandant du sous-marin manifesta son impatience en faisant donner de fréquents coups de sifflet.
Peu après 13h00 le même jour, les naufragés assistèrent à distance à la destruction du MEGREZ.
Le capitaine Wisser, accompagné de 8 hommes a débarqué à Hoek van Holland après avoir passé 27 heures dans le canot dont il avait pris le commandement. Son second et les onze autres hommes de l’équipage ont débarqué à Veere après avoir fait route pendant 26 heures.
Aucun accident de personne à signaler.
Le commandant du NEDERLAND indique que le sous-marin assaillant était peint en gris et portait à l’avant un gros canon. Il n’a vu aucun numéro sur la coque du sous-marin et cela me conforte dans l’opinion que les informateurs régulièrement rémunérés par les services alliés, et qui signalent sur des sous-marins des numéros amovibles (tels que U 225 ou U 140) agissent sous l’influence du service allemand qui, en la circonstance, fait preuve de naïveté.
Sur le pont du sous-marin se trouvaient 10 hommes, dont 6 auprès de la pièce d’artillerie.
L’exposé qui précède appelle une remarque analogue à celle qui sert de conclusion au récit que j’ai envoyé à propos de la perte du MEGREZ.
Tout navire isolé venant de Hollande est pour les sous-marins un objectif commode à détruire sans le moindre risque. Aucune enquête préalable n’est nécessaire pour vérifier qu’il est sans défense. L’arraisonnement et la destruction de NEDERLAND après la destruction au canon de MEGREZ, et auparavant de PARKHAVEN près du bateau feu Noord Hinder condamne éloquemment la thèse hollandaise sur l’armement des navires marchands. (Voir l’affaire de PRINCESSE MELITA ou de VENEZUELA).
Peut-être l’Amirauté Britannique pourrait-elle tirer partie de l’attitude que paraissent observer les sous-marins allemands vis-à-vis des navires qui abandonnent les convois en essayant de mettre en œuvre le programme suivant :
Joindre au convoi Ouest – Est un « decoy-ship » (bateau-leurre) ayant l’apparence d’un charbonnier hollandais lège, mais ayant assez de vitesse pour accompagner le convoi pendant tout le trajet Angleterre-Hollande. Ce decoy-ship ferait demi-tour en arrivant de nuit dans les eaux territoriales hollandaises et se joindrait au convoi Est-Ouest, car chaque convoi arrivant correspond immédiatement à un convoi partant.
Il simulerait au cours de ce second trajet une vitesse insuffisante et se laisserait dépasser par le convoi de manière à passer Noord Hinder de jour et complètement isolé. Avec un peu de chance, il se pourrait que l’on créât ainsi une occasion de détruire un sous-marin ennemi.
Le sous-marin attaquant
C’était l’U 53 du Kptlt HANS ROSE.
(A suivre)
Cdlt