Je suis à la recheche d'un témoignage situé entre le 28 et le 30 septembre 1915 retracant les évènements survenus dans la brèche des Tantes.
Nous sommes en champagne, au sud-est de Sainte-Marie-à-Py et au nord-ouest de Souain.
Quasiment au nord de la la ferme des Wacques, dans secteur de la 14eme DI (7e CA, IVe armée)
Combat confu et méconnu, il se résume généralement en une ligne dans les historiques, tandis que les JMO sont souvent contradictoires.
Les restes de la 14e DI, des fractions de la 129e et 157e DI, la 248e brigade (142e RI et 53e RI) de la division Weywada, les restes de la 15e DIC, le 402e RI et les 2 groupes à pieds de la 4e et 5e DC ainsi que les survivants du 11e chasseur à cheval doivent passer de nuit par une brêche de 500m de large et faire la fameuse percée du front allemand. En réalité un goulot d'étranglement...
Le plan est le même que durant l'assaut du 27 par les 35e et 42e RI (28e brigade de la 14e DI) et celui du 28 par la même 28e brigade ainsi que la 314e brigade de la 157e DI.
Cette brêche dans la seconde ligne allemande est pourtant prise sous le feu des mitrailleuses situés dans la tranchée de Lübeck, les bois J20, J13 et la tranchée des Homo-Sexuels ainsi que par l'artillerie.
Mais les liaisons sont impossible et chaque unité partira souvent sans réunir tout son monde et sans aucune coordination avec les voisins.
Dans la nuit et sous les bombardements, les officiers cherchent leurs hommes dispersés dans les bois et les trous d'obus.
La batterie de crapouillots prévue pour effectuer la brêche commence sa mise en batterie à 2h du matin mais le terrain boueux ne peut ouvrir le feu avant 16 heures.
Les assauts, prévus à partir de 3 heures du matin cumulent du retard du fait de la pluie, de l'absence de liaison et du chaos indescriptible qui règne dans le secteur. Les allemands pourront les écraser un par un au fur et à mesure qu'ils déboucheront de la brêche en plein jour.
Les territoriaux et le génie ont mis en place 4 passerelles sur la tranchée des Tantes ou les unités d'assaut passent section par section.
L'énorme densité de troupes dans un espace aussi réduit est une aubaine pour l'artillerie allemande à un moment ou le reste du front est statique. 77,105 et 150 toxiques ou explosifs commencent à pleuvoir.
Les coloniaux qui sont en ligne depuis le 25 obliquent à droite et sont pris dans le dos par la tranchée de Lübeck et refluent en desordre entrainant les cavaliers avec eux.
Les chasseurs alpins (32e BACP) de la 157e DI poussent à gauche de la brêche vers 6h mais sont repoussés.
Le 402e RI arrive en colonne et passe la brêche à l'aube
puis il s'élance vers le bois Chevron ou il sera détruit ou capturé à part pour 2 compagnies (5e et 8e) ayant perdu le contact dans la nuit.
Les 35e RI et 42e RI (14e DI) qui devaient le suivre sont réduit à une compagnie chacun.

En bref l'attaque est un desastre.
Le colonel Tesson, chef de corps du 35e RI et commandant du groupement 402e, 35e et 42e RI est tué en voulant stopper le reflue des hommes desemparés.
Les rescapés de toutes les formations s'entassent alors dans la tranchée des Tantes qui est en plus occupée par un bataillon du 53e à droite et le 1er et 2eme bataillon du 142e RI à gauche.
Le colonel Tahon (142e RI) se retrouve sans liaison lorsqu'il prend le commandement des éléments présents dans la tranchée. Les chefs sont tombés et les régiments sont desorganisés et mélangés.
Les 5e et 8e compagnies du 402e RI cherchant à rejoindre leur corps ne parviennent pas à flanchir le bombardement qui isole la tranchée des Tantes du reste des lignes françaises.
A 1200m au nord deux colonnes allemandes approchent. Le colonel s'agite, commande des feux de salves et tente de se faire obéir. Les survivants épuisés le regardent d'un air absent. Blottis dans la boue, ils ne bougent plus.
[EDITION : Je suis de plus en plus convaincu que cette contre-attaque n'a jamais eu lieu. Les soldats Saxons se sont peut-être redéployés à un moment, causant un mouvement de panique. Le rapport du 2e corps de cavalerie précise que les troupes d'attaque restent couchées sur le terrain SANS avoir a repousser une attaque (Rapport du lieutenant-colonel Luce de Trémont, 29e dragons, Tome III Volume 3 annexe 2571)]
Le clairon Carrel vient trouver le colonel et lui demande l'autorisation de sonner la charge! Le colonel approuve et promet la médaille militaire à Carrel s'il parvient à sauver la situation. Il sonne et la sonnerie est reprise par le clairon Sourroui du 1er bataillon du 142e.
A l'appel du clairon, chacun se redresse. Les parapets se garnissent et les mitrailleuses commencent à rentrer en action brisan l'élan allemand dans les 500 derniers mètres les séparants de la tranchée des Tantes. [EDITION : Je pense désormais que le clairon Carel a, par son action, stoppé la panique et déclenché le mouvement en avant de 3 escadrons à pieds]
Le bombardement allemand se prolongera néanmoins jusqu'à la nuit.
Petit récit de mémoire (veuillez excuser les lacunes) pour vous peindre le tableau.
Le chaos qui regnait durant cette periode dans ce secteur font qu'il est presque impossible d'établir une chronologie.
EDITION : j'avais écrit ce texte afin de répondre a certaines question mais j'ai fini par trouver mes réponses tout seul donc je supprime la partie question.
Cordialement
Zachary