Sanction : "Se faire passer la semaine..."

[Club College Anjou]

Bonjour à tous,

Toujours dans les carnets de notre poilu mayennais, le temps est à la recherche du vocabulaire (argot ou technique). Corentin s'est retrouvé bloqué sur une phrase de notre poilu :
"Le 11-5-16 j'ai retourné à la visite mais cette fois je n'ai pas été reconnu, le chef de section avait dit au major de ne pas me reconnaître et je me suis fait passer la semaine par le Capitaine, il m'a dit que c'était pour tirer au cul que je me faisais porter malade..."

On comprend bien qu'il a voulu se faire exempter de ce qui fait son quotidien habituel en allant à une visite médicale et que ça n'a pas fonctionné (encore que lui maintient après qu'il n'était pas en état). Le problème vient de "je me suis fait passer la semaine".
En quoi consistait "la semaine" ? Est-ce être de corvées supplémentaires et de garde en plus du service normal (revues...) sous le contrôle d'un sergent de semaine ? Si vous aviez des informations complémentaires sur "la semaine", cela nous aiderait.

Bien cordialement,
Arnaud Carobbi

[TURPINITE]

Bonjour Arnaud,

oui c'est bien cela, sanction immédiate, on se retrouve à la semaine, sous le contrôle des sous-officiers et officier de semaine.

Amicalement
Florian

[Club College Anjou]

Bonjour Florian,

Merci pour la confirmation. Quelqu'un aurait-il des exemples de ce qui était à faire lorsque l'on était "de semaine" ?

Amitiés,
Arnaud Carobbi

[terrasson]

bonjour a tous bonjour Arnaud
la semaine est un service de l unité élémentaire compagnie batterie escadron
elle est composée d un "gradé" de semaine et "d un sous officier "
ces personnels assuraient l encadrement de la compagnie a savoir reveil, appels,extinction des feux rassemblement des personnels de service (garde)transmission des ordres aux chefs de pelotons et de sections rassembler les consultants à la visite medicale...rassemblements divers et varies travaux d interets generaux ...encadrement des punis..Voilà c est avec des vues actuelles mais cela n a pas changé de beaucoup depuis 14.Maintenant quand les unités étaient en ligne ce service était bien sur mis en someil et cela se comprend ..quoi que...si d autres forumeurs ont des précisions a apporter..ce serait bienvenu
bonne journée a tous
cordialement christian terrasson
adischats

[Piou-Piou]

Bonjour à toutes et tous,

L'amis Christian à bien résumé la situation, en 1974, monté de semaine commencais du samedi matin 06h00 au samedi suivant 06h00.
A ajouter que dans tout ce qui est décris, se trouvais également le piquet intervention en armes, tenue de combat, pour alerte et prise de positions immédiate, suivant un plans bien défini, pour assurer la défense première en attente des éléments disponibles.

Se faire passer la semaine implique également, cantinne interdite, rester sobre et vigilant.
Sur-ce, ce n'est pas mon cas, quartier libre et sortie autorisée dans un rayon de .................

Bon w-e à toutes et tous.
Cordialement.
Phil.

[TURPINITE]

Bonjour à tous,

Voici avant 1914, en 1900, ce que disait le manuel par un article sur le sergent de semaine :



Amicalement
Florian

[claude gian]

Bonjour a tous...

Il me semble que l'interpretation de l'expression " se faire passer la semaine" que certains font ne tient pas compte du fait que le "service de semaine" ne concerne a titre individuel que le SERGENT DE SEMAINE et LE CAPORAL DE SEMAINE les autres personnels qui "montent la semaine" sont désignés "en bloc" au sein d'une " section de semaine" (il y a aussi une "compagnie- ou escadron- de semaine"( la célèbre "Disponibilité Operationnelle"

Je pense plutôt que l'expression de ce brave Soldat " se faire passer la semaine" est l'équivalent de "se faire enguirlander" .
N'oublions pas que nous sommes en période de guerre et l'ncadrement avait autre chose à faire qu'appliquer les règlements du temps de paix sur le service intérieur...

il est vraissemblable que le Capitaine lui a "passé un savon" "réglé la feuillure" ou "expliqué les gravures" pour reprendre des expressions que ceux qui ont frequenté les quartiers et casernes connaissent surement.
En outre un capitaine n'est pas charge du détail de "l'éxécution des peines" pour employer une expression civile et actuelle.
Le "tour de semaine" des Compagnie est fixé par le Chef de Corps. et les commandants d'unité repartissent les "tours" entre les sections en liaison avec l'adjudant de compagnie (autre personnage clef soouvent oublie).le chef de section établi ensuite la repartition entre les différents "services" a fournir ( garde , cuisine, plonge, etc) Il est vraisemblable que notre mémorialiste, aprés avoir " reçu un soufflon" de son capitaine a ete affecte a une tache ingrate a titre de sanction par son lieutenant qui , semble - it -il "l'avait dans le nez"..Et sans doute la "séance" a été"rude" comme l'est la semaine qui "tombe" regulierement sur les soldats avec une régularité mathématique et au cours desquels les soldatssont soumisa des efforts physique qui rompent avec la vie quotideinne.

Pour ma part,paraphrasant le plus célèbre des Bombardiers, je dirais que quand j'avais l'honneur d' etre Aspirant au 8 GC; ceux de ma section qui me '"gonflaient" de trop par une attitude 'tire-au-culesque" ou qui 'faisaient de grosses conneries" n'étaient jamais punis mais ils se retrouvaient invariablement a la plonge lorsque la Compagnie etait de Do et que ma section devait "payer son tribut a la collectivité...

[Club College Anjou]

Bonjour Florian, Phil., Christian et Claude,

Tout d'abord, merci pour vos réponses. L'hypothèse de Claude est intéressante. J'ai fait l'erreur de sortir la phrase de son contexte. L'élève a donc cherché ce que je lui disais de chercher : "la semaine". Alors qu'en relisant la suite, on comprend la sanction qu'il a eu a priori un bon ronflon et la sanction en elle-même :
"Le 11-5-16 j'ai retourné à la visite mais cette fois je n'ai pas été reconnu, le chef de section avait dit au major de ne pas me reconnaître et je me suis fait passer la semaine par le Capitaine, il m'a dit que c'était pour tirer au cul que je me faisais porter malade mais je lui ai répondu que si je me faisais porter malade c'était parce que j'y étais et j'y étais aussi, mais il faut marcher ou crever ou alors il faut être assez malade pour être évacué. Enfin au rayon on m'a nommé de service au poste M avec 3 autres et un caporal. On était à 5 ou 600 m du cantonnement. C'était pour garder des matériaux. "

Il est simplement envoyé comme garde à un poste à l'arrière pendant 24 heures. Ensuite, reprise des corvées et travaux divers. Je cherchai des faits qui étaient dans le texte !

J'avais fait une recherche dans les archives du forum et retrouvé le sujet "Sanction disciplinaire" pages1418/forum-pages-histoire/discipli ... 7217_1.htm où Florian avait mis le texte des sanctions (j'avais enregistré les images à l'époque) : il n'est question de ce type de tâche que pour la période de paix.

Grand merci à tous pour votre aide,
Amitiés,
Arnaud Carobbi

[claude gian]

rebonjour
je suis heureux d'avoir permis d'éclaircir un peu la situation.
la suite confirme mon impression
"Enfin au rayon on m'a nommé de service au poste M avec 3 autres et un caporal. On était à 5 ou 600 m du cantonnement. C'était pour garder des matériaux. "
ce qui signifie en clair qu'il s'y est "morfondu" "emm..." comme un rat mort" dans des conditions probablement inconfortables et en plus avec un sentiment de 'trouille' diffus causé par l'éloignement avec le reste de la compagnie (500 ou 600 metres quand on est isolé a 5 ,c'est enorme) et par le risque de voir attaquer le poste pour voler les materiaux par l'ennemi , ce qui est logique, mais aussi par les "amis" car tout ce qui peut aider a améliorer une position est 'bon a prendre" car cela augmente les chances de survie...
amicalement

[Club College Anjou]

re bonjour Claude,

Cette fois-ci c'est moi qui vais réorienter l'analyse : le poste était à l'arrière et il ne semble pas dire dans la suite que ce fut si difficile, encore que c'est peut-être une manière pour lui de se convaincre que tout va bien. Si j'avais mis le texte en entier, l'interprétation aurait été plus facile .
"On a été pas trop mal : pas beaucoup de service à prendre. On a dormi dans un abri costaud : il y avait 16 marches pour y descendre et on avait des lampes à carbure pour nous éclairer. On avait pas le droit de s'en servir mais on s'en ai servi tout de même. Le 12-5-16, réveil à minuit pour prendre la garde jusqu'à 2h00. Après je me suis recouché jusqu'au jus et l'on s'est levé tous les trois et moi j'ai repris la garde de 8h00 à 10h00. "

Mise en ligne de deux des trois carnets très prochainement. Le troisième est en fin de saisie.
Amitiés,
Arnaud Carobbi