« Mercredi 2 septembre [1914]. Réveil à 4 h. 30, départ à 6 h. 30. Nous allons en dehors du pays, aux mêmes emplacements que la veille. Le canon tonne. Le brouillard est vite dissipé et il fait un beau soleil ; plusieurs aéros nous survolent. L’ordre est donné de se tenir prêts à partir à 17 h. Nous quittons nos emplacements à 20 h. pour aller 200 mètres en avant. Tout le régiment est rassemblé. Nous nous couchons et avons froid. A 22 h. 30, départ pour une destination inconnue. Passage à Autrey et arrivée à Sainte-Hélène à 24 h. ¼. Nous y cantonnons et couchons dans une grange où nous passons une bonne nuit. »
(Charles Magnien, 21e R.I.)
« Après ces opérations qui nous avaient coûté des pertes sévères, que ce soit par blessures ou évacuations pour pieds gelés, nous avons embarqué pour une destination inconnue.
Le train s’arrêta dans les Vosges, région de Saint-Dié. Quelques jours après, nous montions en secteur pour tenir une position qui avait la réputation d’être calme. »
(Marcel Dones, 26e B.C.P., fin 1916)
« C’est un petit coin frais et propre. Autre luxe : nous avons des porte-manteaux. Maintenant, l’essentiel dans un coin le plus bas, le lit, ou plutôt le bas flanc garni de foin. Voilà ma cagna toute faite par nous, ce qui nous la rend plus agréable. Luxe encore, on peut y tenir debout ce qui est rare. J’ai un bougeoir, une bougie et je vous écris. Hélas, j’ai peu de temps à rester là, trop peu, je le regrette, nous devons partir sous peu pour une destination inconnue, mais sans doute terrible ! Notre beau rêve d’intérieur va prendre fin. C’était depuis des mois la première oasis dans ce désert ; le premier vrai repos aux avant-postes, au milieu d’un beau printemps. Toute chose doit finir. Je vous ai décrit cette cagna pour que vous vous la rappeliez dans votre souvenir. Vous penserez que là j’ai été calme pendant quelques jours. Et puis ici pas encore de boyaux, on y respire l’air pur et libre ; il est vrai que bientôt nous aurons des boyaux partout, on y travaille activement. »
(Jules Dupin, 30e B.C.A., 1er mai 1915)
« J’arrive au dépôt mobilisateur le 2 août 1914. On est habillé, équipé et on embarque le 5 août pour une destination inconnue. On débarque dans les Vosges, dans un petit village assez éloigné de la frontière que les Boches ont déjà passée. »
(Paulin Bert, 38e R.I.)
« De l’ambulance de Moosch, je suis évacué sur l’hôpital de grands blessés de Bussang, où je ne reste que quelques jours en attendant le départ du train sanitaire.
Ambiance triste avec tous ces grands blessés, ces opérations. Le train part le soir, passe de nuit à Dôle, s’arrête vers midi le lendemain à Lyon. Nous continuons, sans savoir notre destination. C’est le Midi, Lunel, puis Montpellier, où nous aboutissons. »
(André Vautherin, 56e R.A.C., 1915)
« Le 124e Territorial part à son tour dans la nuit pour une destination inconnue, Nice dit-on. » (1914)
« Nous embarquons enfin en gare de Champagney sans connaître notre destination. » (mars 1918)
« Nous embarquons à Einvaux pour une destination inconnue. » (juin 1918)
(Albin Bellet, 96e R.I.)
« Le 15 Août [1914], le 99e quitte définitivement le secteur qu'il occupait depuis Septembre 1914; une très longue étape de 30 km pour arriver dans un cantonnement inconnu, en arrière du front (sans doute dans la région de Moreuil). Ce fut ensuite l'embarquement en chemin de fer pour une destination inconnue : le Capitaine Raymond, confidentiellement et sous le sceau du secret m'avait laissé comprendre que nous partions pour le front de Champagne. »
(Jean Bresse, 99e R.I.)
« Lundi 7 janvier 1918. Le dégel et la pluie sont venus brusquement cette nuit ; la boue va remplacer la glace… Nous quittons Balignicourt demain et embarquons pour une destination inconnue. »
(Frédéric Branche, 99e R.I.)
« 10 août 1915. Tout le 99e est relevé. Nous sommes remplacés par des anglais. On quitte Bray-sur-Somme à 5 h. du matin. Il fait un temps lourd, aussi la marche est pénible. On vient jusqu'à Cerisy où des autos nous attendent. On embarque à midi pour une destination inconnue. On arrive à 5 h. du soir à Moreuil qui est un gentil petit pays. A l'heure ou j'écris, je suis dans un gentil petit jardin devant une table bien garnie car une bonne dame a bien voulu nous faire à manger. »
(Justin Verrier, 99e R.I.)
« J’ai trouvé ma compagnie au repos ; nous sommes retournés en lignes le 15 novembre ; nous avons été relevés de ce secteur des Vosges le 21 novembre 1916. On n’a fait plusieurs étappes les nuits pour tromper l’ennemi et on est arrivé au camp de Saffais (Meurthe-et-Moselle) dans les premiers jours de décembre, où on fesait l’exercice matin et soir, où on est resté jusqu’au 10 décembre 1916, où un ordre arrive où la Division va quitter le front Français pour une destination inconnue, où la Division à fait plusieurs étappes pour arriver à la gare de Charmes (Vosges) où nous avons embarqués le 16 décembre 1916. »
(Marcel Réamot, 227e R.I.)
« 9 janvier [1915] : Aujourd’hui, nettoyage des effets. On nous annonce que nous partons. Destination inconnue. C’est bizarre. Repos toute la journée. Le soir, on nous annonce le départ pour 7 heures. Un peu plus tard, c’est pour 6 heures. Et vers 10 heures ½, contre-ordre : on ne part plus. »
« 26 février [1915] : C’est ici je crois que va commencer la 2e édition de mon journal. Je la commence à l’encre rouge. Est-ce un mauvais présage ou une simple coïncidence ? L’avenir nous l’apprendra... En tous cas, à 2 heures, nous allons passer la revue de départ. Pour quelle destination, je ne sais, mais nous espérons que cette fois, ce sera le dernier coup de collier. Que nous est-il réservé avant la victoire finale ? Comme dit le proverbe, "il y a loin de la coupe aux lèvres"... »
« Parti le 20 [février 1918] de Gerbépal, je rejoins ma nouvelle unité le 22 à Lepuix (Giromagny). Le 24, nous sommes à Etueffont, employés à une réfection de route. Le 28, je pars en permission et je rentre le 13 mars. Je passe sous silence les jours qui suivent, jusqu’au 22 [mars], jour où nous recevons l’ordre de filer pour aller embarquer à Belfort pour destination inconnue. »
(Georges Curien, 43e R.I.T.)
« Le pays était très accidenté et l’artillerie ne put être de la partie ; nous eûmes donc un séjour agréable, hormis quand il plut ou quand le gel commença à nous mordre les orteils. Les montagnes étaient belles mais totalement couvertes d’épineux, à tel point que lorsque nous entendions les Boches parler et creuser, nous ne pouvions cependant que rarement les voir.
Cette paisible existence prit fin le 10 décembre [1914], quand nous embarquâmes de nuit « pour une destination inconnue ». Au matin, à notre réveil, nous nous trouvions à plusieurs miles de l’autre côté de la frontière alsacienne ; au soir nous étions à Wesserling, dans la vallée de Saint-Amarin ou de la rivière Thann [sic]. »
(Robert Pellissier, 15e B.C.P.)
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.