Bonjour à tous,
On connaît tous cette image de l’annonce de la mobilisation : le 1er août 1914, vers 16h00, le tocsin se fait entendre, tous se précipitent lire l’affiche collée sur les murs.
Mais qu’en fut-il dans les casernes ? Les jeunes hommes qui effectuaient leurs temps de service avaient-ils été informés (peu de temps) auparavant ? Ont-ils au contraire découvert cette affiche, et partant, l'annonce de la mobilisation, comme tout un chacun ? Existe-t-il des témoignages là-dessus ?
Merci pour vos réponses
Cordialement,
Olivier
L'annonce de la mobilisation dans les casernes
- olivier gaget
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Re: L'annonce de la mobilisation dans les casernes
Salut Olivier,
Lundi 27 juillet 1914
Menaces de guerre. On prépare la mobilisation ; la caserne semble une ruche bourdonnante. Je sors pour faire mes adieux à mes amis rouennais. La ville est en rumeur ; le travail a cessé dans les usines. Dîne chez les LEMOLT. Tout le monde est anxieux mais calme.
Jeudi 30 juillet 1914
On réorganise la musique. Nous passons sous les ordres du médecin-chef qui nous utilisera comme brancardier, mais notre affectation sera définitive plus tard. En fait, on ne sait pas quoi faire de nous. On jouera la Marseillaise. Pendant la nuit, on distribue les cartouches aux compagnies qui par-tent garder les ponts et les tunnels. Il est évident que cela devient sérieux et les rires s’éteignent parmi nous ; beaucoup de soldats sont ivres.
Dimanche 2 août 1914
Je sors. Je parcours la ville. A 3 heures après midi, Maman arrive. Emotion. Nous restons ensem-ble deux heures, ne sachant quoi nous dire ; nous sentons que seul le silence convient à nos senti-ments graves. Elle me donne deux pièces de vingt francs en or, et une boîte de sardines pour mettre dans mon sac. Elle repart. Ensemble, nous allons à la gare. Tout au long du chemin, je rencontre des femmes en pleurs. Je vais chercher du tabac ; la buraliste refuse mon argent et me dit, les dents ser-rées : « Oh ! Tapez dessus, tapez dessus qu’il n’en reste plus un ».
Pauvre Maman ! Elle n’était pas sincère en me disant sa confiance !
Lundi 3 août 1914
Les réservistes arrivent dans un tohu-bohu indescriptible. Je retrouve mes anciens : CHRISTOPHE , DIDELET . Mon état d’esprit est différent du leur. Je suis réellement dans la peau du personnage. Soldat depuis deux ans, je ne saisis pas aussi précisément qu’eux le passage catastrophique de l’état de paix à l’état de guerre.
L’entrée de la caserne est obstruée par une foule de gens qui viennent aux nouvelles ; beaucoup de paysans qui sont venus embrasser leurs enfants pour la dernière fois. Tout ce monde est recueilli et triste. Un vieux monsieur décoré se tient, silencieux, auprès de sa femme et de son fils sergent : tous les trois retiennent une larme le long de leurs paupières.
Bonne journée !
Amicalement,
Stéphan
Je pense que oui. Voici quelques lignes du carnet d'un soldat du 74e qui faisait son service lorsque la guerre se profila.Les jeunes hommes qui effectuaient leurs temps de service avaient-ils été informés (peu de temps) auparavant ?
Lundi 27 juillet 1914
Menaces de guerre. On prépare la mobilisation ; la caserne semble une ruche bourdonnante. Je sors pour faire mes adieux à mes amis rouennais. La ville est en rumeur ; le travail a cessé dans les usines. Dîne chez les LEMOLT. Tout le monde est anxieux mais calme.
Jeudi 30 juillet 1914
On réorganise la musique. Nous passons sous les ordres du médecin-chef qui nous utilisera comme brancardier, mais notre affectation sera définitive plus tard. En fait, on ne sait pas quoi faire de nous. On jouera la Marseillaise. Pendant la nuit, on distribue les cartouches aux compagnies qui par-tent garder les ponts et les tunnels. Il est évident que cela devient sérieux et les rires s’éteignent parmi nous ; beaucoup de soldats sont ivres.
Dimanche 2 août 1914
Je sors. Je parcours la ville. A 3 heures après midi, Maman arrive. Emotion. Nous restons ensem-ble deux heures, ne sachant quoi nous dire ; nous sentons que seul le silence convient à nos senti-ments graves. Elle me donne deux pièces de vingt francs en or, et une boîte de sardines pour mettre dans mon sac. Elle repart. Ensemble, nous allons à la gare. Tout au long du chemin, je rencontre des femmes en pleurs. Je vais chercher du tabac ; la buraliste refuse mon argent et me dit, les dents ser-rées : « Oh ! Tapez dessus, tapez dessus qu’il n’en reste plus un ».
Pauvre Maman ! Elle n’était pas sincère en me disant sa confiance !
Lundi 3 août 1914
Les réservistes arrivent dans un tohu-bohu indescriptible. Je retrouve mes anciens : CHRISTOPHE , DIDELET . Mon état d’esprit est différent du leur. Je suis réellement dans la peau du personnage. Soldat depuis deux ans, je ne saisis pas aussi précisément qu’eux le passage catastrophique de l’état de paix à l’état de guerre.
L’entrée de la caserne est obstruée par une foule de gens qui viennent aux nouvelles ; beaucoup de paysans qui sont venus embrasser leurs enfants pour la dernière fois. Tout ce monde est recueilli et triste. Un vieux monsieur décoré se tient, silencieux, auprès de sa femme et de son fils sergent : tous les trois retiennent une larme le long de leurs paupières.
Bonne journée !
Amicalement,
Stéphan
- LABARBE Bernard
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Re: L'annonce de la mobilisation dans les casernes
Bonjour à tous,
Concernant le 57ème R.I. [c'est compliqué, 1 bataillon à Libourne (le 1er), les deux autres à Rochefort mais pas dans la même caserne]:
Rochefort, caserne Latouche-Tréville (3ème bataillon), le 1er août, dans la cour de la caserne le colonel Dapoigny commandant du régiment donne lecture du télégramme officiel aux officiers et soldats rassemblés. "...Ordre de mobilisation générale. Le premier jour de la mobilisation est le dimanche 2 août...". L'annonce a du vite arriver aux oreilles de mon pépé et des autres du 2ème bataillon, mais à la caserne Martrou, aussi dépôt des Equipages de la Flotte.
Cordialement,
Bernard
Concernant le 57ème R.I. [c'est compliqué, 1 bataillon à Libourne (le 1er), les deux autres à Rochefort mais pas dans la même caserne]:
Rochefort, caserne Latouche-Tréville (3ème bataillon), le 1er août, dans la cour de la caserne le colonel Dapoigny commandant du régiment donne lecture du télégramme officiel aux officiers et soldats rassemblés. "...Ordre de mobilisation générale. Le premier jour de la mobilisation est le dimanche 2 août...". L'annonce a du vite arriver aux oreilles de mon pépé et des autres du 2ème bataillon, mais à la caserne Martrou, aussi dépôt des Equipages de la Flotte.
Cordialement,
Bernard
Re: L'annonce de la mobilisation dans les casernes
Bonjour à tous,
En ce qui concerne le 120e régiment d'infanterie, celui-ci est stationné à Stenay depuis dix mois, soit le 9 octobre 1913, date son transfert de Saint-Denis (93) et de Péronne (80). Les soldats tout en espérant que la guerre n'aura pas lieu, semblent sinon acceptés du moins résignés à ce fait. Depuis des mois les marches et les exercices se sont succédés, ils savent qu'ils sont en première ligne si une agression du territoire français venait à se faire.
Extrait de l'historique :
" Le 31 juillet 1914, à 9 heures, l'ordre de mise en place pour la couverture parvenait au Lieutenant-Colonel commandant le Régiment.
En trois heures, les opérations prévues au plan étaient exécutées avec ordre et régularité. A midi, le premier échelon du Régiment quittait son casernement pour occuper les emplacements prescrits entre Stenay et Azannes. Il s'agissait d'organiser défensivement les positions occupées et de barrer la trouée de Stenay : mission de sacrifice qui devait permettre la concentration vers la frontière des troupes venant de l'intérieur."
Les lettres du soldat Paulin Garré nous éclairent aussi sur l'état d'esprit des soldats du 120e d'Infanterie en ce mois d'août 1914 :
http://14-18.lecrivainpublic.net/script ... hp?doc=112
Sa dernière lettre reste terriblement émouvante.
Cordialement
Eric
En ce qui concerne le 120e régiment d'infanterie, celui-ci est stationné à Stenay depuis dix mois, soit le 9 octobre 1913, date son transfert de Saint-Denis (93) et de Péronne (80). Les soldats tout en espérant que la guerre n'aura pas lieu, semblent sinon acceptés du moins résignés à ce fait. Depuis des mois les marches et les exercices se sont succédés, ils savent qu'ils sont en première ligne si une agression du territoire français venait à se faire.
Extrait de l'historique :
" Le 31 juillet 1914, à 9 heures, l'ordre de mise en place pour la couverture parvenait au Lieutenant-Colonel commandant le Régiment.
En trois heures, les opérations prévues au plan étaient exécutées avec ordre et régularité. A midi, le premier échelon du Régiment quittait son casernement pour occuper les emplacements prescrits entre Stenay et Azannes. Il s'agissait d'organiser défensivement les positions occupées et de barrer la trouée de Stenay : mission de sacrifice qui devait permettre la concentration vers la frontière des troupes venant de l'intérieur."
Les lettres du soldat Paulin Garré nous éclairent aussi sur l'état d'esprit des soldats du 120e d'Infanterie en ce mois d'août 1914 :
http://14-18.lecrivainpublic.net/script ... hp?doc=112
Sa dernière lettre reste terriblement émouvante.
Cordialement
Eric
Cordialement
Eric ABADIE
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- terrasson
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Re: L'annonce de la mobilisation dans les casernes
bonsoir a tous
concernant le 125émeRI le régiment était en manoeuvres au camp de Biard le colonel Deschamps a recu le message de la mobilisation porté par un cycliste de la 34éme Brigade et les quelques permissionaires étaient rappelés.Les réservistes se sont vus réincorporés le 2 aout au sein du 125éme quand au 325éme cela a été réalisé plus tard
cordialement christian terrasson
adischats
concernant le 125émeRI le régiment était en manoeuvres au camp de Biard le colonel Deschamps a recu le message de la mobilisation porté par un cycliste de la 34éme Brigade et les quelques permissionaires étaient rappelés.Les réservistes se sont vus réincorporés le 2 aout au sein du 125éme quand au 325éme cela a été réalisé plus tard
cordialement christian terrasson
adischats
soldat forcat a pas jamai portat plan lo sac.Es pas l'ome que gana es lo temps vai i mesme pas paur
Re: L'annonce de la mobilisation dans les casernes
Bonsoir à tous,
Pour le 171° RI :
Pour le 134° :
Le premier jour de la mobilisation est le 2 août 1914.
L’ordre de mobilisation a été lancé le 1 août et est arrivé à Mâcon à 16h 26.
Il est motivé par un récent ultimatum de l’Allemagne.
La mobilisation s’effectue normalement, et le 4 août au matin le 134ème RI est prêt à être enlevé à l’effectif de :
• 59 officiers
• 3324 hommes
• 39 voitures
• 176 chevaux Extrait JMO.
A Duhesme on prépare activement le départ imminent pour le front. Chaque soldat reçoit son paquetage, dont le contenu a peu varié depuis 1870 : képi et pantalon rouge garance, brodequins et guêtres houseaux, fusil Gras ou Lebel, baïonnette et son étui, musette et cartouchière, sac à dos avec capote et couverture.
Lundi 3 août
Depuis la veille, les rappelés se présentent à la caserne. Levés tôt, les ouvriers des ateliers Bergaud, de la fonderie Seguin, les ouvrières de la Sparterie, se rendant au travail, se pressent dans les bureaux de tabac pour acheter leur journal. Les gros titres ne sont pas optimistes… et incitent à la résignation, mais aussi au ressentiment devant une agression non méritée, injustifiable. Etudes mâconnaises
Bien cordialement.
Evelyne.
Pour le 171° RI :
- le 1er Août, 5 coups de canons tirés du Chateau de Belfort annonçant que la mobilisation est décrétée sur toute l'étendue du territoir français.
Pour le 134° :
Le premier jour de la mobilisation est le 2 août 1914.
L’ordre de mobilisation a été lancé le 1 août et est arrivé à Mâcon à 16h 26.
Il est motivé par un récent ultimatum de l’Allemagne.
La mobilisation s’effectue normalement, et le 4 août au matin le 134ème RI est prêt à être enlevé à l’effectif de :
• 59 officiers
• 3324 hommes
• 39 voitures
• 176 chevaux Extrait JMO.
A Duhesme on prépare activement le départ imminent pour le front. Chaque soldat reçoit son paquetage, dont le contenu a peu varié depuis 1870 : képi et pantalon rouge garance, brodequins et guêtres houseaux, fusil Gras ou Lebel, baïonnette et son étui, musette et cartouchière, sac à dos avec capote et couverture.
Lundi 3 août
Depuis la veille, les rappelés se présentent à la caserne. Levés tôt, les ouvriers des ateliers Bergaud, de la fonderie Seguin, les ouvrières de la Sparterie, se rendant au travail, se pressent dans les bureaux de tabac pour acheter leur journal. Les gros titres ne sont pas optimistes… et incitent à la résignation, mais aussi au ressentiment devant une agression non méritée, injustifiable. Etudes mâconnaises
Bien cordialement.
Evelyne.
Re: L'annonce de la mobilisation dans les casernes
Bonsoir tout le monde,
Pour le 86eRI (le Puy en Velay),dans le JMO on peut lire à la date du 1er Août 1914:
"L'ordre de mobilisation générale a été remis au Colonel commandant le 86eme régiment d'infanterie,par le service des postes,le Samedi 1er Août à 16H25,pendant la séance du conseil d'administration,réuni à la salle d'honneur de la caserne Romeuf.Le colonel a communiqué l'ordre de mobilisation générale par l'ordre du régiment suivant:
Ordre du régiment n°81.Mobilisation générale.Le ministre de la Guerre a envoyé au Colonel commandant le 86eme RI au Puy l'ordre de mobilisation générale,le premier jour de la mobilisation est le Dimanche deux Août."Cet ordre sera immediatement communiqué au régiment...Les quartiers seront consignés aujourd'hui,dés le réveil.Ce soir les quartiers seront déconsignés à partir de 17h.Tout le monde,sous officiers compris,devra étre rentré à 21h.Les grilles des quartiers seront fermées en permanence.Signé:Couturaud.
Pour le 86eRI (le Puy en Velay),dans le JMO on peut lire à la date du 1er Août 1914:
"L'ordre de mobilisation générale a été remis au Colonel commandant le 86eme régiment d'infanterie,par le service des postes,le Samedi 1er Août à 16H25,pendant la séance du conseil d'administration,réuni à la salle d'honneur de la caserne Romeuf.Le colonel a communiqué l'ordre de mobilisation générale par l'ordre du régiment suivant:
Ordre du régiment n°81.Mobilisation générale.Le ministre de la Guerre a envoyé au Colonel commandant le 86eme RI au Puy l'ordre de mobilisation générale,le premier jour de la mobilisation est le Dimanche deux Août."Cet ordre sera immediatement communiqué au régiment...Les quartiers seront consignés aujourd'hui,dés le réveil.Ce soir les quartiers seront déconsignés à partir de 17h.Tout le monde,sous officiers compris,devra étre rentré à 21h.Les grilles des quartiers seront fermées en permanence.Signé:Couturaud.
- olivier gaget
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Re: L'annonce de la mobilisation dans les casernes
Bonsoir à tous,
et merci pour ces précisions
Cordialement,
Olivier
et merci pour ces précisions

Cordialement,
Olivier
- IM Louis Jean
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Re: L'annonce de la mobilisation dans les casernes
Extrait du livre "Les Régiments D'Infanterie de Compiègne pendant la Grande Guerre 54e - 254e - 13e Tal", par le Lieutenant-Colonel Weill et le Lieutenant Delacourt.
Pour le 54ème RI :
<<A peine le régiment est-il rentré de son séjour au camp de Châlons (fin juin 1914) que commence la période de tension politique.
La revue du 14 juillet passée, comme chaque année, sur la grande pelouse du parc du Château, est plus émouvante que d'ordinaire ; c'est en tenue de campagne complète que la garnison défile impeccable sous les ovations de la foule compiégnoise.
Et voici venu le dimanche 26 juillet 1914, qui marque pour le régiment la fin de son heureuse vie de garnison en la bonne ville de Compiègne. Les journaux apportent de graves nouvelles : l'Autriche a déclaré la guerre à la Serbie. La Russie mobilise. La tension entre les peuples s'accentue d'heure en heure, et chacun pressent qu'il sera difficile d'éviter la guerre.
Dès la rentrée des rares permissionnaires de vingt-quatre heures, la caserne est rigoureusement consignée ; le régiment, déjà, vit en cantonnement d'alerte. Le lundi 27, c'est le branle-bas de mobilisation au quartier de Royallieu : distribution des tenues de guerre, des vivres de réserve, des cartouches, etc... Les voitures à bagages et à munitions, chargées devant les bureaux des compagnies, sot prêtes au départ.
Pendant trois jours, c'est l'attente d'une éventualité qui, pour beaucoup déjà, ne fait plus aucun doute. Une foule de parents et d'amis stationne sur la route de Paris pour venir saluer ou embrasser ceux qui vont partir.
Ce n'est pourtant qu'au matin du 1er août que le 54e quitte la caserne de Royallieu pour se rendre à la gare où deux trains l'attendent. Sur tout le parcours, les Compiégnois sont venus témoigner l'estime qu'ils portent aux soldats de la garnison, et des acclamations frénétiques éclatent de toutes parts, mêlées aux cris de <<Vive la France>>.
Il est 10 heures du matin quand le dernier train franchit le pont de la ligne de Soissons, emportant vers l'Est les espoirs de toute une cité.>>
Pour le 54ème RI :
<<A peine le régiment est-il rentré de son séjour au camp de Châlons (fin juin 1914) que commence la période de tension politique.
La revue du 14 juillet passée, comme chaque année, sur la grande pelouse du parc du Château, est plus émouvante que d'ordinaire ; c'est en tenue de campagne complète que la garnison défile impeccable sous les ovations de la foule compiégnoise.
Et voici venu le dimanche 26 juillet 1914, qui marque pour le régiment la fin de son heureuse vie de garnison en la bonne ville de Compiègne. Les journaux apportent de graves nouvelles : l'Autriche a déclaré la guerre à la Serbie. La Russie mobilise. La tension entre les peuples s'accentue d'heure en heure, et chacun pressent qu'il sera difficile d'éviter la guerre.
Dès la rentrée des rares permissionnaires de vingt-quatre heures, la caserne est rigoureusement consignée ; le régiment, déjà, vit en cantonnement d'alerte. Le lundi 27, c'est le branle-bas de mobilisation au quartier de Royallieu : distribution des tenues de guerre, des vivres de réserve, des cartouches, etc... Les voitures à bagages et à munitions, chargées devant les bureaux des compagnies, sot prêtes au départ.
Pendant trois jours, c'est l'attente d'une éventualité qui, pour beaucoup déjà, ne fait plus aucun doute. Une foule de parents et d'amis stationne sur la route de Paris pour venir saluer ou embrasser ceux qui vont partir.
Ce n'est pourtant qu'au matin du 1er août que le 54e quitte la caserne de Royallieu pour se rendre à la gare où deux trains l'attendent. Sur tout le parcours, les Compiégnois sont venus témoigner l'estime qu'ils portent aux soldats de la garnison, et des acclamations frénétiques éclatent de toutes parts, mêlées aux cris de <<Vive la France>>.
Il est 10 heures du matin quand le dernier train franchit le pont de la ligne de Soissons, emportant vers l'Est les espoirs de toute une cité.>>
<< On peut critiquer les parlements comme les rois, parce que tout ce qui est humain est plein de fautes.
Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau
Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau
Re: L'annonce de la mobilisation dans les casernes
Bonsoir à tous,
Un départ un peu particulier pour un officier du Génie, VIII Corps d'Armée.Extrait JMO.
C'est un peu long, mais j'ai laissé le texte dans son intégralité.
2 Août
JMO 8ème CA - Etat Major du Génie
Nous savions à Bourges le samedi matin 1er août que l’ordre de mobilisation était probable pour la soirée. Il fut affiché vers 16 heures.
Le colonel commandant le Génie du 8ème CA n’ayant pu rejoindre Bourges, la mobilisation de son état-major ne fut commencée que le deuxième jour à 8h, à l’arrivée du capitaine de réserve Magdelenat, que rejoignit à 14h l’officier d’administration Laffitte.
Le capitaine Magdelenat habitait Bourges,
JMO 8ème CA - Génie - section de projecteurs
1er jour de mobilisation
Achat de cinq voitures pour le transport du matériel et personnel conformément au tableau d’effectif provisoire – camions légers à quatre roues, deux chevaux de front -
3 Août
JMO 8ème CA - Etat Major du Génie
7h 37 L’officier d’administration Laffitte était de service à Tours à la chefferie du Génie et s’était embarqué le deuxième jour, 3 août.
Les opérations du premier jour ne comportant que la perception de cartouches et de paquets pansements purent être faites facilement de second jour.
JMO 8ème CA - Génie - section de projecteurs
Aménagement des voitures, mobilisation de la section.
4 Août
JMO 8ème CA - Etat Major du Génie
La mobilisation se continue le troisième jour, avec la réception des ordonnances et des secrétaires
JMO 8ème CA - Génie - section de projecteurs
Aménagement des voitures, mobilisation de la section.
5 Août
JMO 8ème CA - Etat Major du Génie
Le quatrième jour, réception de 3 chevaux de selle et d’un fourgon attelé
Le départ de Bourges (Port-Sec) aura lieu jeudi – cinquième jour.
JMO 8ème CA - Génie - section de projecteurs
Réception de 35 chevaux, constitution du harnachement avec les bricoles du service courant de la section, le harnachement de guerre n’ayant pas été approvisionné.
6 Août
JMO 8ème CA - Etat Major du Génie
12h 45 Départ de Bourges
Voyage par Chagny – Saint-Jean-de-Losne - café à la station régulatrice de Gray qui nous dirige par Giraucourt sur Châtel – Nomeny.
Le voyage s’effectue dans les conditions les plus régulières et les plus satisfaisantes par Chagny – Saint-Jean-de-Losne, (café à la station).
La station régulatrice de Gray nous dirige par Grimaucourt sur Châtel – Nomeny.
11h 48 Débarquement à Châtel – Nomeny, le sixième jour 7 août.
JMO 8ème CA - Génie - section de projecteurs
Réception de 35 chevaux, constitution du harnachement avec les bricoles du service courant de la section, le harnachement de guerre n’ayant pas été approvisionné.
16h La section est prête ce jour.
7 Août
JMO 8ème CA - Etat Major du Génie
11h 40 Nous débarquons le 6ème jour, à Châtel – Nomeny,
Le Colonel Perret Commandant le Génie du 8ème CA, s’y trouve après de nombreuses péripéties.-
Le Colonel commandant le Génie du 8ème CA, alors président de la commission d’études à Versailles, reçoit l’ordre de mobilisation le 1er août à 4h25 en même temps qu’un ordre du Commandant d’Armées à Versailles prescrivant aux isolés de s’embarquer à Versailles-Matelot.
Détenteur d’un ordre de mobilisation le désignant comme commandant du Génie de Besançon, il embarque son cheval et son ordonne à Versailles-Matelot le 2 aôut à 5h 25.
De sa personne il se rend à Versailles-Chantiers.
Tous les trains sur Junisy étant successivement supprimés il s’embarque pour la gare Montparnasse, traverse Paris et se rend à la gare de Lyon.
Il ne peut partir, faute de place dans le seul train conservé partant vers 5 h du soir.
Il s’embarque par le premier train de mobilisation quittant Paris le 2 août, à minuit.
Il arrive le 3 août, à Dijon, à 12h 20, part pour Besançon, à 12h 40, et y arrive vers 19h.
Il se présente au général Maton gouverneur de la place.
Le colonel Perret est alors prévenu qu’il est appelé le 31 juillet au 8ème CA.
Le gouverneur télégraphie alors à Bourges pour demander vers quelle destination doit se diriger le colonel Perret.
Une réponse parvenue dans l’après midi du 4 août prescrit au Colonel Perret de se rendre à Gray, où il …(illisible).
Trouvera de nouveaux ordres.
Après avoir recherché et retrouvé son cheval qui avait été expédié par erreur à Belfort, le colonel Perret part le 5 août, à 19 heures environ, pour Gray par Miserey après avoir embarqué son cheval le même jour à 13 heures
22h Le colonel Perret arrive à Gray le 5 août.
Le poste de la compagnie régulatrice de Gray lui ayant communiqué sa nouvelle destination, Châtel sur Moselle, le colonel Perret s’embarque dans un train transportant une batterie de l’artillerie de la 15ème DI et débarque à la gare de Châtel-Nomeny
Au cantonnement de Châtel-sur-Moselle, il reçoit l’ordre de se mettre à la disposition du général Bajolle pour examiner avec lui, les conditions, cette organisation doit être exécuté par les deux brigades de la 15èmeDI accolées comporte 2 secteurs:
• Secteur Sud – n° 1 - quatre centres de résistance
Saint-Genest - une compagnie
Haillainville - deux compagnies
Damas-aux-Bois et bords de la WoÏvre - deux compagnies
Orthoncourt – Hauteurs Orthoncourt et Haillainville - trois compagnies
Positions d’artillerie - sur les hauteurs à l’ouest d’Orthoncourt
sur les hauteurs au Sud du bois de Woivre
Réserve de secteur
deux bataillons du 56ème RI vers Rehaincourt
un bataillon du 134ème RI vers Loison
• Secteur Nord – n° 2 - trois centres de résistance
Saint-Boingt et Côte d’Essey - un bataillon
Borville - deux compagnies
Villacourt - une compagnie
positions d’artillerie - sur les hauteurs de Borville
Réserve de secteur :
un bataillon du 10ème RI vers Saint-Rémy
deux bataillons vers Lors et Loromontrey
Réserve générale deux bataillons à Saint-Rémy-aux-Bois
Le colonel apprend que les Cie 8/1 et Cie 8/3 ont débarqué dans la journée à Charmes et qu’elles ont été dirigées vers Loison.
La compagnie 8/3 doit être à la disposition de la 15ème DI
Etat major du 8ème bataillon de Génie : commandant Cancel
Dans la matinée le colonel Perret part avec le général Bajolle et parcourt tout le front de l’organisation projetée. Il obtient du général Bajolle que l’organisation soit un peu réduite sur la droite et se reporte à l’ouest du village d’Orlancourt.
En cours de route, il donne des explications aux officiers du génie de la Cie 8/1 et aux officiers d’infanterie intéressés pour l’organisation des positions défensives qu’ils ont à fortifier.
Il demande au général Bajolle de cantonner les compagnies du génie qui ont passé la nuit au bivouac à Loison.
Le général prescrit que :
• la Cie 8/1 cantonnera à Saint-Boingt et
• la Cie 8/3 à Damas-aux Bois-
Les mouvements nécessaires sont effectués dans la journée.
11h 48 Le 7 août, le personnel de l’état major du génie débarque, s’installe et installe son bureau au cantonnement de Châtel sur Moselle.
Bien cordialement.
Evelyne.
Un départ un peu particulier pour un officier du Génie, VIII Corps d'Armée.Extrait JMO.
C'est un peu long, mais j'ai laissé le texte dans son intégralité.
2 Août
JMO 8ème CA - Etat Major du Génie
Nous savions à Bourges le samedi matin 1er août que l’ordre de mobilisation était probable pour la soirée. Il fut affiché vers 16 heures.
Le colonel commandant le Génie du 8ème CA n’ayant pu rejoindre Bourges, la mobilisation de son état-major ne fut commencée que le deuxième jour à 8h, à l’arrivée du capitaine de réserve Magdelenat, que rejoignit à 14h l’officier d’administration Laffitte.
Le capitaine Magdelenat habitait Bourges,
JMO 8ème CA - Génie - section de projecteurs
1er jour de mobilisation
Achat de cinq voitures pour le transport du matériel et personnel conformément au tableau d’effectif provisoire – camions légers à quatre roues, deux chevaux de front -
3 Août
JMO 8ème CA - Etat Major du Génie
7h 37 L’officier d’administration Laffitte était de service à Tours à la chefferie du Génie et s’était embarqué le deuxième jour, 3 août.
Les opérations du premier jour ne comportant que la perception de cartouches et de paquets pansements purent être faites facilement de second jour.
JMO 8ème CA - Génie - section de projecteurs
Aménagement des voitures, mobilisation de la section.
4 Août
JMO 8ème CA - Etat Major du Génie
La mobilisation se continue le troisième jour, avec la réception des ordonnances et des secrétaires
JMO 8ème CA - Génie - section de projecteurs
Aménagement des voitures, mobilisation de la section.
5 Août
JMO 8ème CA - Etat Major du Génie
Le quatrième jour, réception de 3 chevaux de selle et d’un fourgon attelé
Le départ de Bourges (Port-Sec) aura lieu jeudi – cinquième jour.
JMO 8ème CA - Génie - section de projecteurs
Réception de 35 chevaux, constitution du harnachement avec les bricoles du service courant de la section, le harnachement de guerre n’ayant pas été approvisionné.
6 Août
JMO 8ème CA - Etat Major du Génie
12h 45 Départ de Bourges
Voyage par Chagny – Saint-Jean-de-Losne - café à la station régulatrice de Gray qui nous dirige par Giraucourt sur Châtel – Nomeny.
Le voyage s’effectue dans les conditions les plus régulières et les plus satisfaisantes par Chagny – Saint-Jean-de-Losne, (café à la station).
La station régulatrice de Gray nous dirige par Grimaucourt sur Châtel – Nomeny.
11h 48 Débarquement à Châtel – Nomeny, le sixième jour 7 août.
JMO 8ème CA - Génie - section de projecteurs
Réception de 35 chevaux, constitution du harnachement avec les bricoles du service courant de la section, le harnachement de guerre n’ayant pas été approvisionné.
16h La section est prête ce jour.
7 Août
JMO 8ème CA - Etat Major du Génie
11h 40 Nous débarquons le 6ème jour, à Châtel – Nomeny,
Le Colonel Perret Commandant le Génie du 8ème CA, s’y trouve après de nombreuses péripéties.-
Le Colonel commandant le Génie du 8ème CA, alors président de la commission d’études à Versailles, reçoit l’ordre de mobilisation le 1er août à 4h25 en même temps qu’un ordre du Commandant d’Armées à Versailles prescrivant aux isolés de s’embarquer à Versailles-Matelot.
Détenteur d’un ordre de mobilisation le désignant comme commandant du Génie de Besançon, il embarque son cheval et son ordonne à Versailles-Matelot le 2 aôut à 5h 25.
De sa personne il se rend à Versailles-Chantiers.
Tous les trains sur Junisy étant successivement supprimés il s’embarque pour la gare Montparnasse, traverse Paris et se rend à la gare de Lyon.
Il ne peut partir, faute de place dans le seul train conservé partant vers 5 h du soir.
Il s’embarque par le premier train de mobilisation quittant Paris le 2 août, à minuit.
Il arrive le 3 août, à Dijon, à 12h 20, part pour Besançon, à 12h 40, et y arrive vers 19h.
Il se présente au général Maton gouverneur de la place.
Le colonel Perret est alors prévenu qu’il est appelé le 31 juillet au 8ème CA.
Le gouverneur télégraphie alors à Bourges pour demander vers quelle destination doit se diriger le colonel Perret.
Une réponse parvenue dans l’après midi du 4 août prescrit au Colonel Perret de se rendre à Gray, où il …(illisible).
Trouvera de nouveaux ordres.
Après avoir recherché et retrouvé son cheval qui avait été expédié par erreur à Belfort, le colonel Perret part le 5 août, à 19 heures environ, pour Gray par Miserey après avoir embarqué son cheval le même jour à 13 heures
22h Le colonel Perret arrive à Gray le 5 août.
Le poste de la compagnie régulatrice de Gray lui ayant communiqué sa nouvelle destination, Châtel sur Moselle, le colonel Perret s’embarque dans un train transportant une batterie de l’artillerie de la 15ème DI et débarque à la gare de Châtel-Nomeny
Au cantonnement de Châtel-sur-Moselle, il reçoit l’ordre de se mettre à la disposition du général Bajolle pour examiner avec lui, les conditions, cette organisation doit être exécuté par les deux brigades de la 15èmeDI accolées comporte 2 secteurs:
• Secteur Sud – n° 1 - quatre centres de résistance
Saint-Genest - une compagnie
Haillainville - deux compagnies
Damas-aux-Bois et bords de la WoÏvre - deux compagnies
Orthoncourt – Hauteurs Orthoncourt et Haillainville - trois compagnies
Positions d’artillerie - sur les hauteurs à l’ouest d’Orthoncourt
sur les hauteurs au Sud du bois de Woivre
Réserve de secteur
deux bataillons du 56ème RI vers Rehaincourt
un bataillon du 134ème RI vers Loison
• Secteur Nord – n° 2 - trois centres de résistance
Saint-Boingt et Côte d’Essey - un bataillon
Borville - deux compagnies
Villacourt - une compagnie
positions d’artillerie - sur les hauteurs de Borville
Réserve de secteur :
un bataillon du 10ème RI vers Saint-Rémy
deux bataillons vers Lors et Loromontrey
Réserve générale deux bataillons à Saint-Rémy-aux-Bois
Le colonel apprend que les Cie 8/1 et Cie 8/3 ont débarqué dans la journée à Charmes et qu’elles ont été dirigées vers Loison.
La compagnie 8/3 doit être à la disposition de la 15ème DI
Etat major du 8ème bataillon de Génie : commandant Cancel
Dans la matinée le colonel Perret part avec le général Bajolle et parcourt tout le front de l’organisation projetée. Il obtient du général Bajolle que l’organisation soit un peu réduite sur la droite et se reporte à l’ouest du village d’Orlancourt.
En cours de route, il donne des explications aux officiers du génie de la Cie 8/1 et aux officiers d’infanterie intéressés pour l’organisation des positions défensives qu’ils ont à fortifier.
Il demande au général Bajolle de cantonner les compagnies du génie qui ont passé la nuit au bivouac à Loison.
Le général prescrit que :
• la Cie 8/1 cantonnera à Saint-Boingt et
• la Cie 8/3 à Damas-aux Bois-
Les mouvements nécessaires sont effectués dans la journée.
11h 48 Le 7 août, le personnel de l’état major du génie débarque, s’installe et installe son bureau au cantonnement de Châtel sur Moselle.
Bien cordialement.
Evelyne.