Bonsoir à tous,
Il s'agit de "la guerre des tranchées".
Avez-vous connaissance dans vos Riri préférés, JMO ou autres sources, d'espions infiltrés dans les lignes françaises et qui renseignaient l'ennemi ?
Fin 14 et en 15, dans le secteur du 57ème R.I. (Aisne, à Beaulne, sources JMO et cahiers du cdt du régiment) plusieurs fois des signaux ont été aperçus, des lampes agitées et même signaux en morse en direction de l'ennemi. Tentatives de relèvement du point de départ de ces signaux, patrouilles envoyées, rien. Ce village (Beaulne) était vide d'habitants mais le comble c'est qu'il était occupé complètement par le régiment. Alors qui ? Pas le temps ce soir mais je pourrai fouiller et citer des extraits du JMO.
Cordialement,
Bernard
Bonjour Bernard,
un jour ... dans ma boîte à biscuits ...
Un signalement "d'espions" arrêtés, un propriétaire terrien et sa gouvernante.
A prendre avec des pincettes :
- entre 20 et 25 août 1914
- un propriétaire et sa gouvernante de 60 ans
- Secteur n°2 de Verdun (plein Est).
internés au Fort et dirigés sur la Gendarmerie le lendemain matin.
Bonjour Louis,
Me suis trompé hier, les signaux optiques ne venaient pas de Beaulne vide d'habitants mais d'une zone située plus en arrière des premières lignes. Des relèvements sont effectués en pointant des fusils montés sur chevalets en direction des signaux pour ensuite repérage de jour mais sans résultat.
Un soldat télégraphiste déchiffre "Mit uns alles".
C'était en décembre 14. Une autre fois un coiffeur et son fils, des suspects, sont arrêtés. Depuis longtemps nous sentons qu'autour de nous existe un réseau d'espionnage aux mailles étroites. En ce moment particulièrement l'ennemi entretient des signaux optiques avec des individus placés dans nos lignes
Peut-être de l'espionnite aigüe...
Cordialement,
Bernard
Bonjour,
Tout récemment j'ai rencontré un cas en retranscrivant les souvenirs de Marcel Bideau, du 351e RI, près de Verdun.
Vous pouvez les lire dans la partie "Récits et témoignages" du forum. Il cite d'abord un habitant qui héberge des Allemands, puis un Allemand habillé en civil. Il ne dit pas si le civil a été retrouvé, mais l'Allemand a été délogé et fusillé.
Cordialement
Bruno
Nombreuses affaires de ce genre relevées dans le secteur du 74e R.I. (route 44, nord de Reims) pour la période octobre 1914 - début 1915. Signaux repérés, lumières suspectes, arrestation de civils, de militaires, etc...
Amicalement,
Stéphan
ICI > LE 74e R.I.
Actuellement : Le Gardien de la Flamme
Bonjour à tous,
Une maitrise d'histoire sur le sujet (http://www.amazon.fr/Gendarmerie-contre ... 2110923598) lequel ne me passionne pas outre mesure, simple curiosité.
Il semble donc que les faits remarqués au 57ème ne soient pas des raretés. A propos de ce régiment lors de la remontée suite La Marne, il passe à Pontavert où un marchand de vin est surpris en train de téléphoner aux allemands, il a été fusillé deux jours après. (cahiers de Constant Vincent)
Lu également je ne sais plus où sur le net le cas d'un officier allemand pris en uniforme de soldat français, espion infiltré dans les lignes françaises, fallait être gonflé...
Concernant les civils je ne pense pas qu'il y ait eu une "5ème colonne" comme en 39, mais des collabos dans des lieux occupés en 14 et qui ont gardé "le contact" après le départ des allemands (pour le cas où ils reviendraient ?)
Cordialement,
Bernard
Je profite de ce fil pour traiter d'un point qui aurait peut être pu trouver plus naturellement sa place dans "Qui cherche quoi" mais qui n'en demeure pas moins une affaire d'espion.
Paul Flamant, capitaine au 332° RI, a écrit, sous forme romancée, ses souvenirs dans un ouvrage intitulé « Le réveil des vivants » et sous-titré « La bataille de l’Aisne et les régiments de Champagne et du Nord-Est » (Editions du Nord-Est, 1924). Son texte n’ayant pas été analysé par Norton Cru, difficile de faire la part entre roman et réalité.
Il y évoque la bataille de Vailly (30 octobre 1914) à la suite de laquelle les Français ont dû céder cette ville aux Allemands et reculer jusque sur la rive sud de l’Aisne. Sur ce point, il y a tout lieu de croire qu’il ne « brode » pas puisque sa relation des faits est conforme aux JMO ou autres documents sur cet épisode de la guerre que je connais bien puisque mon grand père y a été blessé gravement.
Il signale, page 93, que les Allemands bénéficiaient du concours d’un certain « Jean Pierre, dit le Grand Pêcheur… grand, mince, de figure pâle, avec de grandes moustaches…un vrai flibustier...il avait l’œil dur. Avant la Guerre, il passait sa vie au bord de la rivière ou dans les bois à braconner. On le craignait fort dans le pays…Il nageait comme une anguille. Ce n’était rien pour lui de traverser l’Aisne, même par les nuits les plus noires, il connaissait toutes les touffes de saules, tous les courants… On l’a vu guider les Allemands à Chevry. »
A la page 21, sa fin est racontée de la façon suivante : « Jean Pierre, dit le Grand Pêcheur, a été arrêté après l’armistice, pour espionnage et fusillé à Villers Cotterêts, au pied d’Alexandre Dumas ; il avait encore 150 marks sur lui ! Le denier de Judas ! Il passait la rivière à la nage la nuit pour renseigner les Allemands. On n’avait jamais pu le pincer. »
Des membres du forum, et en particulier ceux de la région de Villers-Cotterêts, disposeraient-ils d’éléments permettant de valider ou d’infirmer cette exécution qui, si elle est vraie, a dû laisser des traces, compte tenu du lieu où elle se serait déroulée ? Merci d’avance.
Cordialement.
Jean Luc Arnould.
PS : un grand merci à Stephan Agosto pour le coup de main qu'il m'a donné sur cette recherche.
Lu également je ne sais plus où sur le net le cas d'un officier allemand pris en uniforme de soldat français, espion infiltré dans les lignes françaises, fallait être gonflé...
... se rapproche de celui-ci, rapporté par un gars du 74e. Fait non daté (mais à priori datant du début 1915), et que je n'ai pas pu recouper avec des documents officiels (en fait, je n'ai pas cherché, car le sujet ne me passionne pas plus que ça !) :
"Un officier porteur d'un brassard d'Etat Major circule dans une des tranchées de première ligne posant des questions aux hommes qui l'occupent.
L'un de nos sous-officiers, intrigué de la visite de cet officier d'Etat Major qu'il ne connait pas et qui ne parait pas être accompagné d'un homme du régiment, l'aborde. Tout en s'excusant de se conformer aux ordres généraux, il lui demande de bien vouloir accepter d'être conduit jusqu'au gourbi de son commandant de compagnie et prudemment se fait escorter de quatre hommes. Toujours avec la plus parfaite urbanité de part et d'autre, le Commandant de compagnie s'informe du nom de son visiteur et de son appartenance à tel Etat Major. Alerté par téléphone, l'Etat Major répond que le nom de cet officier est inconnu. Il est donc proprement arrêté, puis conduit, sous bonne escorte, aux autorités supérieures. On devait apprendre par la suite qu'il avait été fusillé comme espion."
Amicalement,
Stéphan
ICI > LE 74e R.I.
Actuellement : Le Gardien de la Flamme
Re à tous,
Stephan merci pour le témoignage. Concernant ces militaires allemands espions (dont on ne peut que saluer le courage et l'audace inouïe !) Les dates collent toutes, fin 14 début 15. Même si en certains endroits le front était peut-être un peu "passoire" à cette époque, il fallait que le bonhomme, vêtu en français, s'avance, rampe, saute dans une tranchée et continue son chemin tranquille, on croit rêver et pourtant...
Ajoutons que c'était pas tout ça de récolter des renseignements, encore fallait-il les faire parvenir donc je suppose dans ces cas là retourner au bercail...
J'ai retrouvé un récit: http://www2.ac-lyon.fr/etab/lycees/lyc- ... spion.html
Si l'ennemi pratiquait ce genre d'espionnage, les français aussi peut-être ? Je n'en sais rien.
PS: Je parlais de la 5ème colonne 2ème GM ... Hors sujet 14-18 mais je ne résiste pas. Témoignage de ma mère, 16 ans en 40. Avant 39 tout le monde l'appelait "l'alsacien" à cause de son accent... Il passait dans les rues du quartier (c'était dans la banlieue de Bordeaux) avec une carriole et vendait des beignets. La guerre arrive, puis les allemands à Bordeaux. Et un jour, ma mère en ville a croisé un officier allemand qu'elle a parfaitement reconnu et lui aussi car elle lui avait acheté des beignets et il était habitué du quartier. C'était lui. Il lui a dit "bonjour mademoiselle", elle a filé pétrifiée...
Cordialement,
Bernard