Bonsoir Thierry,
Comme tu le dis, il faut être prudent avec les chiffres, et puis bien sûr avec les récits!
Pour te donner un exemple, mon grand père paternel, s'est sorti de la guerre avec deux citations, 40 éclats d'obus dans le corps, dont certains n'ont pu être enlever, car se trouvant dans le crâne, d'ailleurs ces derniers au nombre de 8, lui ont été fatal bien des années après, puisqu'il en est devenu fou et il en est mort!
également 16 coups de baïonnette ou de poignards, trois blessures par balles!
Je me rappelle qu'il se plaisait à me montrer ces cicatrices dont certaines étaient impressionnantes, j'ai d'ailleurs conservé des éclats d'obus qu'il avait dans le corps et qu'on lui avait enlevé, certains mesurent plus de deux centimètres carré, il me disait que la blessure par balle était douloureuse, mais c'était pire avec les éclats, les morceaux de toutes formes pénétrant les chairs, arrachant celle-ci et puis la brûlure atroce du métal chauffé par l'explosion, il me disait que c'était insupportable!!
ces récits à l'époque, plutôt que de me glacer le sang, me fascinait, je le voyais invulnérable!! aujourd'hui, quand j'y pense ou que je regarde ces éclats, cela me fait frissonner!!
Amicalement
Florian
Plaie par baïonnette, mythe ou réalité?
Re: Plaie par baïonnette, mythe ou réalité?
S'ensevelir sous les ruines du fort, plutôt que de se rendre.
La munition n'a ni amis, ni ennemis, elle ne connait que des victimes.
Si j’avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ; si je recule, tuez-moi.
La munition n'a ni amis, ni ennemis, elle ne connait que des victimes.
Si j’avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ; si je recule, tuez-moi.
Re: Plaie par baïonnette, mythe ou réalité?
Bonsoir,
Florian ce que tu nous apprend sur ton grand-père, est pour le moins émouvant.
Concernant le sujet,un ami m'a raconté que son poilu de grand père avait perdu une jambe dès suite d'une blessure ,causée par un coup de baïonnette d'allemand.Lors d'un corp à corp à la baionnette, le poilu dont il est question, tua l'allemand, qui dans l'affrontement réussi à blesser grièvement le français à une jambe.
Le français dû être amputer.
Bien des années plus tard, le petit-fils demanda à son grand-père,comment avait-il perdu sa jambe.
le poilu répondait d'un ton catégorique ,je cite:Ne fait jamais la guerre!
Voici donc en l'occurence, un témoignage ,qui atteste que la blessure par baïonnette, n'a rien d'un mythe!
Florian ce que tu nous apprend sur ton grand-père, est pour le moins émouvant.
Concernant le sujet,un ami m'a raconté que son poilu de grand père avait perdu une jambe dès suite d'une blessure ,causée par un coup de baïonnette d'allemand.Lors d'un corp à corp à la baionnette, le poilu dont il est question, tua l'allemand, qui dans l'affrontement réussi à blesser grièvement le français à une jambe.
Le français dû être amputer.
Bien des années plus tard, le petit-fils demanda à son grand-père,comment avait-il perdu sa jambe.
le poilu répondait d'un ton catégorique ,je cite:Ne fait jamais la guerre!
Voici donc en l'occurence, un témoignage ,qui atteste que la blessure par baïonnette, n'a rien d'un mythe!
Re: Plaie par baïonnette, mythe ou réalité?
Bonjour
Je pense qu'il faut séparer ce conflit en diverses périodes:
Le début de la guerre donne lieu à des récits avec les charges baïonnette au canon, (voir le récit de Rommel de l'attaque de nuit racontée aussi par Genevoix,seule la météo diverge entre les deux témoignages) et des milliers de soldats fauchés par les mitrailleuses. A ce moment là, on peut imaginer que cela représente un certain nombre de blessés et de morts.
Dans le cahier des charges du Colt 1911 (ou Colt 45), il fallait non seulement arrêter un cavalier mais aussi repousser en arrière par le "stopping power" l'assaillant qui plongeait sur soi dans la tranchée avec la baïonnette en avant. Le 9 mm traversait le corps et on se faisait planter cependant car l'assaillant tombait en avant, je ne parle pas des anémiques armes de poing hexagonales... encore en service en 40!
Je ne pense pas que le colt 1911 a arrêté une fois un dragon chargeant à la lance en 1918.
Notons cependant que dès le début l'artillerie a fait des dégâts énormes (lire les livres de Jacques Didier sur la bataille des frontières) et que les armes longues étaient prévues pour se tirer dessus de très loin, bien avant de se retrouver en face à face pour s'embrocher.
La rapide évolution des tactiques a (résumons) privilégié l'utilisation massive de l'artillerie avant une attaque et après le passage des gaz, des lance-flammes, le jet des grenades dans les abris, il se peut que des combats rapprochés à l'arme blanche aient eu lieu... mais la proportion des victimes de ce dernier procédé doit être infime. Les récits crédibles (on ne va pas refaire un débat sur Norton Cru) parlent essentiellement des victimes des bombardements et des charges face à des mitrailleuses non détruites par la "préparation".
Une plaie infectée pouvant entraîner une gangrène, on amputait facilement.
Cordialement.
JLK
Je pense qu'il faut séparer ce conflit en diverses périodes:
Le début de la guerre donne lieu à des récits avec les charges baïonnette au canon, (voir le récit de Rommel de l'attaque de nuit racontée aussi par Genevoix,seule la météo diverge entre les deux témoignages) et des milliers de soldats fauchés par les mitrailleuses. A ce moment là, on peut imaginer que cela représente un certain nombre de blessés et de morts.
Dans le cahier des charges du Colt 1911 (ou Colt 45), il fallait non seulement arrêter un cavalier mais aussi repousser en arrière par le "stopping power" l'assaillant qui plongeait sur soi dans la tranchée avec la baïonnette en avant. Le 9 mm traversait le corps et on se faisait planter cependant car l'assaillant tombait en avant, je ne parle pas des anémiques armes de poing hexagonales... encore en service en 40!
Je ne pense pas que le colt 1911 a arrêté une fois un dragon chargeant à la lance en 1918.
Notons cependant que dès le début l'artillerie a fait des dégâts énormes (lire les livres de Jacques Didier sur la bataille des frontières) et que les armes longues étaient prévues pour se tirer dessus de très loin, bien avant de se retrouver en face à face pour s'embrocher.
La rapide évolution des tactiques a (résumons) privilégié l'utilisation massive de l'artillerie avant une attaque et après le passage des gaz, des lance-flammes, le jet des grenades dans les abris, il se peut que des combats rapprochés à l'arme blanche aient eu lieu... mais la proportion des victimes de ce dernier procédé doit être infime. Les récits crédibles (on ne va pas refaire un débat sur Norton Cru) parlent essentiellement des victimes des bombardements et des charges face à des mitrailleuses non détruites par la "préparation".
Une plaie infectée pouvant entraîner une gangrène, on amputait facilement.
Cordialement.
JLK
Re: Plaie par baïonnette, mythe ou réalité?
Bonjour,
comme dit plus haut les bélligérants ont surtout été blessés par les projectiles d'artillerie ou les balles.
Le "contact" avec l'ennemi était tout de même assez rare, nombre de poilus ont été blessés ou tués à Verdun par exemple sans avoir vu un seul Allemand...De la douzaine d'anciens combattants que j'ai rencontrés, un ou deux seulement ont participé à des corps à corps. Ce qui est certain, c'est que les combats ou blessures avec des armes blanches ont un impact plus important sur les esprits qu'une blessure faite par un bout de feraille ou un schrapnel.
Bien cordialement.
P. Lamy
comme dit plus haut les bélligérants ont surtout été blessés par les projectiles d'artillerie ou les balles.
Le "contact" avec l'ennemi était tout de même assez rare, nombre de poilus ont été blessés ou tués à Verdun par exemple sans avoir vu un seul Allemand...De la douzaine d'anciens combattants que j'ai rencontrés, un ou deux seulement ont participé à des corps à corps. Ce qui est certain, c'est que les combats ou blessures avec des armes blanches ont un impact plus important sur les esprits qu'une blessure faite par un bout de feraille ou un schrapnel.
Bien cordialement.
P. Lamy
"C'est le Vin qui a fait gagner la Guerre"
Jean-Louis Billet, agent de liaison au 70e BACP
Jean-Louis Billet, agent de liaison au 70e BACP
Re: Plaie par baïonnette, mythe ou réalité?
Un blessé celèbre par cette arme est le général De Gaulle. Dans un livre récent d'entretiens , son fils, amiral, insistait sur cette blessure de son père en soulignant qu'elle était peu fréquente.
Cordialement
Vincent
Cordialement
Vincent
Re: Plaie par baïonnette, mythe ou réalité?
Bonsoir à Toutes & Tous
Voici une petite contribution à ce sujet.
A. MIGNON, médecin inspecteur général, a publié chez Masson en 1926, une étude consacrée au "Service de santé pendant la guerre 1914-18". Voici son témoignage (extrait de l'ouvrage de JC DELHEZ "Les batailles de Virton et Rossignol racontées par les combattants") à propos de la bataille de Virton du 22/08/1914. Nous sommes alors dans la guerre de mouvements:
" (...) L'ambulance 4, dirigée par le médecin-major GIBORY, a soigné dans la journée 519 blessés. Elles les a suffisamment examinés pour que la répartition pût en être faite par siège de blessures. Un compte rendu de GIBORY nous apprend que, sur les 519 blessés, 366 étaient atteints de plaies des membres (70,5%), 70 de plaies de la tête (13,5%), 54 de plaies du thorax (10,4%) et 29 de plaies du ventre (5,6%), dont 5 pénétrantes. (...)" ;
Une bonne soirée de Bruxelles
Voici une petite contribution à ce sujet.
A. MIGNON, médecin inspecteur général, a publié chez Masson en 1926, une étude consacrée au "Service de santé pendant la guerre 1914-18". Voici son témoignage (extrait de l'ouvrage de JC DELHEZ "Les batailles de Virton et Rossignol racontées par les combattants") à propos de la bataille de Virton du 22/08/1914. Nous sommes alors dans la guerre de mouvements:
" (...) L'ambulance 4, dirigée par le médecin-major GIBORY, a soigné dans la journée 519 blessés. Elles les a suffisamment examinés pour que la répartition pût en être faite par siège de blessures. Un compte rendu de GIBORY nous apprend que, sur les 519 blessés, 366 étaient atteints de plaies des membres (70,5%), 70 de plaies de la tête (13,5%), 54 de plaies du thorax (10,4%) et 29 de plaies du ventre (5,6%), dont 5 pénétrantes. (...)" ;
Une bonne soirée de Bruxelles
Bien cordialement
Paul Pastiels
Paul Pastiels
Re: Plaie par baïonnette, mythe ou réalité?
Ma grand-mère côté maternel (née en 1920 décédée en 2007),eut un oncle,le frère de sa mère,qu'elle n'a pas pu connaître ,puisque il fut tué par une baïonnette en 1914. Jean-Gabriel Bordessoule agée de 23 ans a perdu la vie lors de son tout premier jour sur le front .
Sur la fiche de Jean-Gabriel sur le site "Mémoires des hommes", il est indiqué "tué à l'ennemi".
Un témoignage, permis à la famille de connaître les conditions exactes de sa disparition .
Jean-Gabriel s'était caché quand les gendarmes sont venus le chercher chez lui pour la mobilisation.
Il disait en pleurant qu'il ne voulait pas partir à la guerre ,car il savait qu'il se ferait tuer.
Ce n'est pas du roman.
Il me manque cependant les précisions que ma grand-mère confia à sa fille, ma mère.Car d'une part ma mère ne se souvient plus,ensuite je n'ai jamais interrogé ma grand-mère à sujet lorsque elle était bien portante.
C'est une histoire qu'il m'aurait plu de pouvoir transposer en scénario, en vue d'un court-métrage intitulé "Le Départ de Jean-Gabriel".Mais voilà j'ai eu l'idée trop tard de quelques années.
Sur la fiche de Jean-Gabriel sur le site "Mémoires des hommes", il est indiqué "tué à l'ennemi".
Un témoignage, permis à la famille de connaître les conditions exactes de sa disparition .
Jean-Gabriel s'était caché quand les gendarmes sont venus le chercher chez lui pour la mobilisation.
Il disait en pleurant qu'il ne voulait pas partir à la guerre ,car il savait qu'il se ferait tuer.
Ce n'est pas du roman.
Il me manque cependant les précisions que ma grand-mère confia à sa fille, ma mère.Car d'une part ma mère ne se souvient plus,ensuite je n'ai jamais interrogé ma grand-mère à sujet lorsque elle était bien portante.
C'est une histoire qu'il m'aurait plu de pouvoir transposer en scénario, en vue d'un court-métrage intitulé "Le Départ de Jean-Gabriel".Mais voilà j'ai eu l'idée trop tard de quelques années.
Re: Plaie par baïonnette, mythe ou réalité?

Au Cent quarante-huitième, nous sommes de petits agneaux,
Celui qui fait fi de nos pruneaux,apprend le numéro de notre Drapeau."
Celui qui fait fi de nos pruneaux,apprend le numéro de notre Drapeau."