Bonjour
Suite à l'émission de 7 à 8 sur TF1, une dame m'a contacté. Un parent à elle a été porté disparu le 2/2/1915 à Beauséjour (Marne). Il appartenait au 1 er RI. Quelqu'un aurait -il des renseignements sur les combats qui se sont déroulés dans ce secteur à cette date.
Merci
Pierre
Porté disparu du 1 er RI
- Gilles ROLAND
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- Inscription : dim. oct. 17, 2004 2:00 am
Re: Porté disparu du 1 er RI
Bonjour,
Il n’y a pas grand chose dans l’historique visible sur le site de Renaud Meunier
http://cecile_meunier.club.fr/historiques/index.htm
Historique du 1er RI (Anonyme, F. Deligne, sans date) numérisé par Sébastien Boutelier & Jean Maéso
BEAUSEJOUR.
Les allemands ont arrêté leur retraite sur une série de hauteurs aménagées à l’avance, à proximité de l’Aisne et de la Vesle. Durant les mois de novembre et de décembre, ils les consolident fébrilement, les flanquent de bastions et de fortins, les enserrent dans les mailles ténues d’un vaste réseau de fil de fer. Pour enlever ces crêtes et « grignoter » l’adversaire, le haut commandement allié prescrit toutes une série d’actions locales sur des fronts étriqués.
Mais le problème de la percés n’est pas au point : l’utilisation de l’artillerie, la liaison des armes, la fixation des objectifs sont à peine envisagées. La valeur combative des poilus se brise contre la triple supériorité de l’adversaire, celle du nombre, celle du feu, celle de la situation stratégique et de la fortification. Ainsi en fut-il de Sapigneul, de Soupir, de l’Argonne. Ainsi en sera t-il de Beauséjour.
L’état-major prépare dans ce secteur, sur le front de la 4e Armée, une offensive de large envergure. Les 1er et 17e Corps, appuyés par des troupes coloniales, monteront à l’assaut des hauteurs : Côte 170, Trou Bricot, Bois 188 Mamelon Sud de 149. L’attaque est fixée le 12 février. Dès le 6 janvier, le 1er régiment prend position à l’ouest de fortin de Beauséjour.
Une carte topographique accuse en ce point deux accidents de terrain : au nord, des côtes largement ondulées ; au sud, une série de ravins frangés par un alignement de petits bois. Les tranchées du 1er en bordent la lisière nord : d’ouest en est, bois en accent circonflexe, bois de la Truie, bois en équerre, bois de Beauséjour. Les allemands sont en force sur les hauteurs ; ils ont creusé à la naissance des pentes une tranchées de couverture. Au centre, entre cette position et les défenses de 1ère ligne, s’étire le bois des trois coupures. Occupé, dans sa partie moyenne déboisée, par un poste d’écoute ennemi, flanqué à l’est par trois fortins avancés garnis de mitrailleuses, il pourrait lors de l’attaque générale, entraver la progression de nos troupes. Le 1er de ligne dans une série d’opérations préliminaires, essaye de le réduire.
Le 9 janvier, la compagnie Richard, mal soutenue par l’artillerie, échoue dans un premier assaut. Dans la nuit, la compagnie Wiels, qui la renforce, s’empare du poste d’écoute. Deux jours plus tard, une attaque de la compagnie Lancieux s’écroule devant les fils de fer que l’artillerie n’a pu ébrécher. Huit volontaires armés de cisailles essayent bravement de creuser une trouée. Ils sont promptement abattus. Le 19 janvier, le lieutenant-colonel Guyot, commandant le régiment, reçoit l’ordre d’enlever, à la suite d’une violente canonnade, les fortins à l’est du bois. Il réunit dans son poste de commandement le chef de bataillon Mangin et ses chefs de compagnie. En termes pittoresques, il leur propose d’agir par surprise sans préparation d’artillerie. La proposition agrée, l’opération réussit brillamment. Pendant que la bataille se poursuit au centre, avec des péripéties variées, les ailes s’embrasent à leur tour. Le 9 janvier, devant le fortin de Beauséjour, les compagnies Fargenel et Clément subissent de lourdes pertes dans une opération conjuguée avec le 127e. L’évacuation des blessés doit se faire sous un intense bombardement, grâce à l’initiative dévouée de l’adjudant Barbieux et d’une équipe d’infirmiers volontaires entraînés par son exemple. Au secteur du bois de la Truie, dans la nuit du 20 au 21, les allemands déclenchent une forte attaque qui se brise sous les feux de la compagnie Niedlispacher.
Puis durant trois semaines le front sommeille. Le régiment alterne entre les campements dans la neige, sous les sapins de Somme Tourbe et les travaux d’amélioration du secteur, corvées de rondins, de gabions, de fascines.
Le 12 février, les troupes montent en ligne pour la grande attaque. Une affreuse tourmente de neige les aveugle. L’offensive est remise au 16. Ce jour là, à 6 heures, le bataillon Bride s’élance derrière le bataillon Frère du 84e ; à 10 heures il passe en première ligne et s’empare de la tranchée allemande devant le bois de la Truie, 150 mètres à l’ouest du bois des Trois Coupures. Rejeté le lendemain dans ses positions de départ, il est renforcé par le groupe Mangin et reprend possession du terrain conquis. Cinq contre-attaques expirent dans le sang. Sa situation, toutefois, reste aventurée tant que l’ennemi occupe le second poste d’écoute du bois des trois coupures et la tranchée au nord. Le 18 février, pour l’en déloger, la 9e compagnie su capitaine Martin exécute brillamment toute une série de mouvements précis : enlèvement par la section Blin du poste d’écoute, alignement des hommes dans le maigre boyau qui forme artère dans le bois, bond de la section Blin jusqu’aux lignes allemandes, double conversion vers l’ouest, puis vers le nord du reste de la compagnie, irruption dans la tranchée boche et extension du succès par glissement sur la droite : le tout couronné par la capture d’une centaine de prisonniers et le rejet de trois contre-attaques. Le capitaine Martin fut à cette occasion cité à l’Ordre de l’Armée.
Les jours suivants, épuisé par ces efforts réitérés, le régiment se contente d’appuyer, par des démonstrations de mousqueterie ou des simulacres d’attaque, la progression des corps voisins.
A décrire tant de combats souvent infructueux, la plume tombe de lassitude. Le récit devient terne et monotone comme la froide muraille grise qui rétrécissait lugubrement l’horizon des poilus. Qu’il ne fasse pas oublier la folle dépense d’énergie dans l’insomnie des nuits glacées, l’angoisse de l’Heure H si souvent renouvelée et toujours virilement surmontée, l’holocauste de tant de braves tombés en franchissant le parapet ou accrochés dans les fils de fer. Leur héroïsme est de l’essence la plus noble parce que obscur et soutenu.
Le 10 mars 1915, les soldats du 1er secouèrent gaiement la boue des tranchées de Beauséjour. Ils abandonnèrent dans les bois de Somme-Tourbe les loques déchirées, voire les frusque civiles qui leur servaient d’uniformes. Avec un brin de coquetterie ils arborèrent les tenues bleu horizon dont tant de fois on leur avait parlé. Des auto-camions les transportèrent à Sarry près de Chalons-sur-Marne. Ils connurent à nouveau les siestes sur la paille des granges, les soupes chaudes, les vêtements propres. Ils eurent aussi leurs heures de fierté quand le général Guillaumat à Sarry, le général Joffre à Matougue, les passèrent en revue et saluèrent leur drapeau.
Et encore moins dans les AFGG en lignes sur le site de Michel Godin
http://pagesperso-orange.fr/champagne14 ... rcours.htm
1915
28 décembre 1914 – 12 mars 1915 – Occupation d’un secteur vers la ferme de Beauséjour :
le 16 février 1915, attaques françaises sur le fortin de Beauséjour ; puis violents combats dans
cette région (1ère BATAILLE DE CHAMPAGNE).
Cordialement
Gilles [:gilles roland]
Il n’y a pas grand chose dans l’historique visible sur le site de Renaud Meunier
http://cecile_meunier.club.fr/historiques/index.htm
Historique du 1er RI (Anonyme, F. Deligne, sans date) numérisé par Sébastien Boutelier & Jean Maéso
BEAUSEJOUR.
Les allemands ont arrêté leur retraite sur une série de hauteurs aménagées à l’avance, à proximité de l’Aisne et de la Vesle. Durant les mois de novembre et de décembre, ils les consolident fébrilement, les flanquent de bastions et de fortins, les enserrent dans les mailles ténues d’un vaste réseau de fil de fer. Pour enlever ces crêtes et « grignoter » l’adversaire, le haut commandement allié prescrit toutes une série d’actions locales sur des fronts étriqués.
Mais le problème de la percés n’est pas au point : l’utilisation de l’artillerie, la liaison des armes, la fixation des objectifs sont à peine envisagées. La valeur combative des poilus se brise contre la triple supériorité de l’adversaire, celle du nombre, celle du feu, celle de la situation stratégique et de la fortification. Ainsi en fut-il de Sapigneul, de Soupir, de l’Argonne. Ainsi en sera t-il de Beauséjour.
L’état-major prépare dans ce secteur, sur le front de la 4e Armée, une offensive de large envergure. Les 1er et 17e Corps, appuyés par des troupes coloniales, monteront à l’assaut des hauteurs : Côte 170, Trou Bricot, Bois 188 Mamelon Sud de 149. L’attaque est fixée le 12 février. Dès le 6 janvier, le 1er régiment prend position à l’ouest de fortin de Beauséjour.
Une carte topographique accuse en ce point deux accidents de terrain : au nord, des côtes largement ondulées ; au sud, une série de ravins frangés par un alignement de petits bois. Les tranchées du 1er en bordent la lisière nord : d’ouest en est, bois en accent circonflexe, bois de la Truie, bois en équerre, bois de Beauséjour. Les allemands sont en force sur les hauteurs ; ils ont creusé à la naissance des pentes une tranchées de couverture. Au centre, entre cette position et les défenses de 1ère ligne, s’étire le bois des trois coupures. Occupé, dans sa partie moyenne déboisée, par un poste d’écoute ennemi, flanqué à l’est par trois fortins avancés garnis de mitrailleuses, il pourrait lors de l’attaque générale, entraver la progression de nos troupes. Le 1er de ligne dans une série d’opérations préliminaires, essaye de le réduire.
Le 9 janvier, la compagnie Richard, mal soutenue par l’artillerie, échoue dans un premier assaut. Dans la nuit, la compagnie Wiels, qui la renforce, s’empare du poste d’écoute. Deux jours plus tard, une attaque de la compagnie Lancieux s’écroule devant les fils de fer que l’artillerie n’a pu ébrécher. Huit volontaires armés de cisailles essayent bravement de creuser une trouée. Ils sont promptement abattus. Le 19 janvier, le lieutenant-colonel Guyot, commandant le régiment, reçoit l’ordre d’enlever, à la suite d’une violente canonnade, les fortins à l’est du bois. Il réunit dans son poste de commandement le chef de bataillon Mangin et ses chefs de compagnie. En termes pittoresques, il leur propose d’agir par surprise sans préparation d’artillerie. La proposition agrée, l’opération réussit brillamment. Pendant que la bataille se poursuit au centre, avec des péripéties variées, les ailes s’embrasent à leur tour. Le 9 janvier, devant le fortin de Beauséjour, les compagnies Fargenel et Clément subissent de lourdes pertes dans une opération conjuguée avec le 127e. L’évacuation des blessés doit se faire sous un intense bombardement, grâce à l’initiative dévouée de l’adjudant Barbieux et d’une équipe d’infirmiers volontaires entraînés par son exemple. Au secteur du bois de la Truie, dans la nuit du 20 au 21, les allemands déclenchent une forte attaque qui se brise sous les feux de la compagnie Niedlispacher.
Puis durant trois semaines le front sommeille. Le régiment alterne entre les campements dans la neige, sous les sapins de Somme Tourbe et les travaux d’amélioration du secteur, corvées de rondins, de gabions, de fascines.
Le 12 février, les troupes montent en ligne pour la grande attaque. Une affreuse tourmente de neige les aveugle. L’offensive est remise au 16. Ce jour là, à 6 heures, le bataillon Bride s’élance derrière le bataillon Frère du 84e ; à 10 heures il passe en première ligne et s’empare de la tranchée allemande devant le bois de la Truie, 150 mètres à l’ouest du bois des Trois Coupures. Rejeté le lendemain dans ses positions de départ, il est renforcé par le groupe Mangin et reprend possession du terrain conquis. Cinq contre-attaques expirent dans le sang. Sa situation, toutefois, reste aventurée tant que l’ennemi occupe le second poste d’écoute du bois des trois coupures et la tranchée au nord. Le 18 février, pour l’en déloger, la 9e compagnie su capitaine Martin exécute brillamment toute une série de mouvements précis : enlèvement par la section Blin du poste d’écoute, alignement des hommes dans le maigre boyau qui forme artère dans le bois, bond de la section Blin jusqu’aux lignes allemandes, double conversion vers l’ouest, puis vers le nord du reste de la compagnie, irruption dans la tranchée boche et extension du succès par glissement sur la droite : le tout couronné par la capture d’une centaine de prisonniers et le rejet de trois contre-attaques. Le capitaine Martin fut à cette occasion cité à l’Ordre de l’Armée.
Les jours suivants, épuisé par ces efforts réitérés, le régiment se contente d’appuyer, par des démonstrations de mousqueterie ou des simulacres d’attaque, la progression des corps voisins.
A décrire tant de combats souvent infructueux, la plume tombe de lassitude. Le récit devient terne et monotone comme la froide muraille grise qui rétrécissait lugubrement l’horizon des poilus. Qu’il ne fasse pas oublier la folle dépense d’énergie dans l’insomnie des nuits glacées, l’angoisse de l’Heure H si souvent renouvelée et toujours virilement surmontée, l’holocauste de tant de braves tombés en franchissant le parapet ou accrochés dans les fils de fer. Leur héroïsme est de l’essence la plus noble parce que obscur et soutenu.
Le 10 mars 1915, les soldats du 1er secouèrent gaiement la boue des tranchées de Beauséjour. Ils abandonnèrent dans les bois de Somme-Tourbe les loques déchirées, voire les frusque civiles qui leur servaient d’uniformes. Avec un brin de coquetterie ils arborèrent les tenues bleu horizon dont tant de fois on leur avait parlé. Des auto-camions les transportèrent à Sarry près de Chalons-sur-Marne. Ils connurent à nouveau les siestes sur la paille des granges, les soupes chaudes, les vêtements propres. Ils eurent aussi leurs heures de fierté quand le général Guillaumat à Sarry, le général Joffre à Matougue, les passèrent en revue et saluèrent leur drapeau.
Et encore moins dans les AFGG en lignes sur le site de Michel Godin
http://pagesperso-orange.fr/champagne14 ... rcours.htm
1915
28 décembre 1914 – 12 mars 1915 – Occupation d’un secteur vers la ferme de Beauséjour :
le 16 février 1915, attaques françaises sur le fortin de Beauséjour ; puis violents combats dans
cette région (1ère BATAILLE DE CHAMPAGNE).
Cordialement
Gilles [:gilles roland]
-Ca sent le macchab, dit Le Moal. -J’te crois, y en a plein par ici. Jean Berthaud « 1915 sur les Hauts-de Meuse en Champagne »
VESTIGES.1914.1918 MAJ le 10 novembre 2015
VESTIGES.1914.1918 MAJ le 10 novembre 2015
Re: Porté disparu du 1 er RI
Bonjour
Merci. je vais communiquer cela à cette dame. Cela lui permettra de connaître un peu ce qui s'est passé dans ce secteur.
Bonne journée à vous
Pierre
Merci. je vais communiquer cela à cette dame. Cela lui permettra de connaître un peu ce qui s'est passé dans ce secteur.
Bonne journée à vous
Pierre