Fourneau de mine destiné à détruire une galerie ennemie par une explosion souterraine qui ne débouche pas à la surface, provoquant ainsi une chambre d’explosion fermée s’effondrant, le plus souvent sur elle-même.
Eric nous avait indiqué le compte-rendu des travaux français sous le saillant de Jonchery pour le 28 juillet. On y apprend qu'un camouflet allemand y a tué 11 hommes : http://supergenials.free.fr/shd/joncher ... t_1915.jpg
Cdt
Armand
Sur les traces du 132ème RI " Un contre Huit " et du 294ème RI (le "29-4")
D'une façon générale, le fait de créer un puits, de le remplir d'explosif et de le faire jouer (terme consacré), créé un fourneau.
Il existe trois types de fourneaux :
Le fourneau normal qui crée un entonnoir dont, peu ou prou, la profondeur est égale au rayon.
Le fourneau surchargé, qui à l'avantage de disperser la matière (effet de canon)
Le fourneau souschargé, qui a pour conséquence de créer une chambre souterraine invisible de la surface.
Cette chambre souterraine est nommée "camouflet".
Sur une route, le camouflet sert de piège...
En guerre souterraine, un camouflet sert à neutraliser une zone en la rendant infranchissable.
A employer avec circonspection. Un peu comme sur le tablier des pouvoirs de Machiavel, le cadavre reste sur la case jusqu'à la fin de la partie et ne peut plus être utilisée par quiconque...
Bonsoir,
Ce qui est amusant dans l'histoire c'est que le camouflage est étymologiquement apparenté au camouflet via la fumée, plutôt qu'au déguisement italien
Étymol. et Hist.
1. a) XVe s. chault moufflet « fumée épaisse que l'on souffle malicieusement au nez de quelqu'un avec un cornet de papier enflammé » (Bibl. de l'Ecole des chartes, 1re série, t. 3, p. 459 ds LITTRÉ); 1611 chaumouflet, camouflet (COTGR.), sens qualifié de ,,vieux`` par Lar. 20e;
b) ca 1545 chault moufflet « pet » (Sottie du roy de Sots, éd. Emile Picot, Sotties, t. 3, p. 220), rare;
c) 1752 milit. donner un camouflet (Trév.); 1863 « fourneau de mine dont l'effet est d'enterrer le mineur assiégeant dans les déblais dont il est subitement environné » (LITTRÉ);
Bonjour à tous,
Bonjour Alain,
Voilà bien deux jours que votre intervention trotte entre mes deux neurones...
Je n'ai jamais pu identifier "génie-tiquement" l'origine du mot, ou du moins, l'affection du mot au résultat.
J'avais dans un premier temps associé camouflet à échec (un camouflet n'est jamais qu'un fourneau qui a lamentablement raté...).
Dans la guerre de contre-mines, au XVIII°, on préconise l'inondation ou la fumigation (qui rejoint alors la définition que vous citez).
Les explosifs entre dans la guerre de contre-mine après le 1er Empire.
Puis, le camouflet n'est utilisé en piège que par quelques avant-gardistes pendant le 1er conflit. Par la suite, le camouflet entre dans les manuels de mise en œuvre (après 1945).
-Ca sent le macchab, dit Le Moal. -J’te crois, y en a plein par ici. Jean Berthaud « 1915 sur les Hauts-de Meuse en Champagne » VESTIGES.1914.1918 MAJ le 10 novembre 2015
J'ai trouvé ceci concernant l'étymologie du mot camouflet ....
Camouflet
Nature : s. m.
Prononciation : ka-mou-flè ; le t ne se lie pas dans le
Etymologie : Wallon, cafouma ; génev. camouflet, soufflet. Grandgagnage admet un verbe wallon kifoumer, kafoumer, de la préposition ka, ki, équivalente au préfixe con, et fumée : enfumer ; d'où le français serait venu par inversion. Il y a aussi l'italien camuffare, embéguiner, qui se prêterait à une étymologie. Mais ni l'un ni l'autre ne s'accommodent à chaud moufflet, du XVe siècle, qui semble composé de chaud et d'un diminutif de mufle ou moufle, et dont on a fait ca-mouflet.
Bonsoir à tous, pour donner une idée des dégâts infligés par un camouflet sur un rameau, deux photos de la galerie allemande Ludwig Stollen (Vauquois).
Lorsqu'un pionnier était tué en tête de galerie, celle-ci était abandonnée. Aucune tentative n'était faite pour récupérer le corps et un autre rameau était creusé à côté.
Bonne soirée, G.J.
Ci-dessus, une tombe dans une galerie de mine de Ulluch en 1916 (Lehmann, Karl,"Ein Gang in den Schutzengraben zu des Pionieren" Munich, 1917)
Au sens premier, Bonjour à tous !!!
Merci pour votre aide.
Je cherche, parce que la technique n'est pas récente, mais les ouvrages tritant du sujet sont rares. Le premier effondrement de muraille avec usage de poudre dans une chambre de tir est rapporté au siège de Sérézanella, en Italie, vers 1487.
C'est pas tout neuf. Même qu'à l'époque, on ne parle pas de sapeur mineurs, mais de compagnies de "Francs Taupiers". Ils sont chargés de mener les travaux pour l'attaque des places.
C'est le roi Charles VII qui organise cet embryon du Génie. La noblesse, nous dit-on, les raillait, usant à leur endroit du quolibet "taupins".
Cependant, ces compagnies franches sont nos "grandes anciennes".
En 1850, la doctrine officielle ne parle que de fourneaux.
Le terme de "camouflet" est certes employé. Mais, si on passe en revue tous les types de mines et de puits, le mot "camouflet" s'appuie à "contre-puits".
On parle alors de camouflet de contre-puits.
En fait, lorsque le défenseur entend l'assaillant creuser, si il ne peut rapidement creuser une contre galerie, il utilise la technique du "camouflet de contre-puits".
Il s'agit, à l'aide d'une tarière servie par trois hommes, de creuser sur 4 à 5 m dans la direction de la mine ennemie, un forage de onze centimètres de diamètre (celui de la boîte à poudre est de 10...). La charge est limitée, puisqu'il faut détruire le rameaux ennemi sans détruire les galerie amies. Le bourrage est réalisé en mandrins.
Mais grâce à vos contributions, je retourne mettre l'ouvrage sur le métier...
Je vous souhaite un excellent week-end.
Amicalement à tous,
Louis.