Officiers supérieurs tués dans le Génie ?

*ludovic*
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Re: Officiers supérieurs tués dans le Génie ?

Message par *ludovic* »

Bonjour,
peut-être est-ce une question bête, surtout pour quelqu'un comme moi qui suis un ancien du 17ème RGP, mais bon......
Y-a-t-il eu des officier supérieurs du Génie, tués au combat durant la première guerre mondiale ? Avez vous des exemples ? Car il me semble (je me trompe peut-être) que le Génie n'a jamais combattu en unité constituée (à part au niveau compagnie).
D'où ma question !
Bien cordialement
Ludovic
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le begue
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Re: Officiers supérieurs tués dans le Génie ?

Message par le begue »

Bonjour à tous,
bonjour Ludovic,
De mémoire, je n'ai pas d'exemple, mais :
Les historiques, sources principales, sont réalisés par les Cies commandées par des ... capitaines...
Ensuite, le Génie en 1914 ne ressemble en rien au Génie que vous connaissez ou que vous avez pu connaître.
Le pion de base est le bataillon qui dispose d'un état-major réduit situé au Corps d'Armée. Il n'existe pas d'E-M Génie au niveau de la Division (du moins, pas en 1914). Le Cne Cdt la Cie de Di est le conseiller Génie du Gal commandant la DI.
En fait, les officiers supérieurs ne sont pas légion...Ils représentent même une denrée rare car en 1914, le Service du Génie n'existe pas encore sous la forme contemporaine qu'on lui connaît.
Les officiers passent indifféremment de l'Arme au Service, et nombreux servent dans les colonies, voire dans les entreprises délégataires de Services Publics.
Donc en tuer n'est pas chose aisée, il n'en existe pas à proximité du chaudron (la zone de combat).

Les capitaines, par contre, ont assez bien contribué, si vous me passez cette expression. Il faut dire qu'ils agissaient assez crânement... Ainsi, le Cne Germaix (Cdt la Cie 3/4 du 3e RG), après avoir effectué sa reconnaissance, rejoint les lignes sous un tir d’artillerie. Son adjoint se courbe et presse le pas.
"Ne nous pressons pas, les fantassins pourraient croire que nous avons peur".
Cne Germaix meurt au Champ d’Honneur, le 23 septembre 1914, devant Brimont.
J'ai croisé une fois ou deux un CR d'un officier d'EM blessé au cours d'une reconnaissance ou d'une inspection, mais rien de "significatif", si j'ose dire.
Mais il est vrai que je n'ai jamais porté une grande attention aux pertes, si ce n'est celle des Cies engagées.
Peut-être qu'Armand, Jérôme ou Stéphan ont noté cela dans leurs lectures...
Cordialement,
Louis.
*ludovic*
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Re: Officiers supérieurs tués dans le Génie ?

Message par *ludovic* »

Bonsoir Louis,
Je vous remercie pour votre explication qui est très intéressante. Il est dommage que cette arme ne soit pas assez, on va dire, "citée".
Bien cordialement
Ludovic
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armand
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Re: Officiers supérieurs tués dans le Génie ?

Message par armand »

Le Cne Cdt la Cie de Di est le conseiller Génie du Gal commandant la DI.
Bonjour Louis
J'imagine que c'est le Cne Cdt la Cie dite 'de sapeurs-mineurs' (numérotées 1 et 2) pas le Cne Cdt la Cie dite 'de parc' (numérotées 3 et 4);
Peut-être qu'Armand, Jérôme ou Stéphan ont noté cela dans leurs lectures...
Je vais aller voir chez M Gennevoix et R.Porchon, de mémoire, ils évoquent un officier tué au Eparges apres une reconnaissance pour placer les projo
Il est dommage que cette arme ne soit pas assez, on va dire, "citée".
Ludovic
De 1914 à 1918, le 3e RG recueille 67 citations, dont 30 à l'ordre de l'Armée.

Cdt
Armand
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ALVF
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Re: Officiers supérieurs tués dans le Génie ?

Message par ALVF »

Bonjour,

Je suis surpris des suppositions concernant la possibilité d'absence de pertes au combat d'officiers supérieurs du Génie.
Dans le seul" Historique des 1er et 21ème Régiments du génie", je trouve les pertes suivantes:

-Lt-Cl Ginet François, 20 juillet 1917.
-Lt-Cl Guiot Jean-Marie, 16 juin 1917.
-Chef de bataillon Benard René, date inconnue.
-Chef de bataillon Durand Felix, 19 juillet 1918.
-Chef de bataillon Laignier Edouard, 27 septembre 1918.
-Chef de bataillon Lapeune Edouard, 8 novembre 1918.
-Chef de bataillon Le Blévénnec Louis, 5 juin 1918.
-Chef de bataillon Picard Emile, 23 mai 1916.

Je suppose qu'ils ne sont pas tous morts de maladie?
Cordialement, Guy.
*ludovic*
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Re: Officiers supérieurs tués dans le Génie ?

Message par *ludovic* »

Bonjour tout le monde,
en ce qui me concerne, je n'ai jamais supposé quoi que ce soit concernant l'absence de pertes au combat d'officiers supérieurs du Génie mais il est vrai que c'est une arme dont on parle peu et il faut être honnête on sait peu de choses sur les officiers supérieurs ayant exercé leurs fonctions dans ces régiments. D'où ma question ! J'ai hâte d'en savoir plus, je suis preneur....
Bien cordialement
Ludovic

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hopital49
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Re: Officiers supérieurs tués dans le Génie ?

Message par hopital49 »

Bonjour
Au 6ème RG on trouve 4 chef de Bataillon décédés pendant la guerre

CBA COMBE Henri Antoine
CBA
hopital49
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Re: Officiers supérieurs tués dans le Génie ?

Message par hopital49 »

Bonjour
Au 6ème RG on trouve 1 chef de Bataillon tué à l'ennemi
CBA COMBE Henri Antoine tué à l'ennemi le 16 juin 1917
3 autres sont décédés pendant la guerre.
Cordialement Olivier


*ludovic*
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Re: Officiers supérieurs tués dans le Génie ?

Message par *ludovic* »

Merci à vous pour cette info Olivier et bonne journée
Bien cordialement
Ludovic
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le begue
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Re: Officiers supérieurs tués dans le Génie ?

Message par le begue »

Bonjour à tous,
Aucune envie de polémiquer, juste une mise au point pour éclairer mes propos.
De mémoire, je n'ai pas d'exemple,
Il n'en existe pas à proximité du chaudron (la zone de combat).
CR d'un officier d'EM blessé au cours d'une reconnaissance ou d'une inspection,
1°) Ce forum est "toutes armes", principalement infanterie.
2°) Tout jeune de moins de 30 ans n'a jamais connu le service national
3°) il faut chercher parmi les plus de 70 ans le plus fort pourcentage d'appelés (Algérie).
De 30 à 70 ans, 2 sur 3 seulement ont effectué tout ou parti du-dit service national.
Le Génie n'a jamais formé de gros bataillons et le dernier historique de l'Arme a été imprimé en 1858. Depuis, grand vide.
Il en résulte de mes propos que je tente de rester généraliste sans sombrer dans les détails qui n'apportent rien à l'affaire, espérant par là rester compréhensible par le plus grand nombre, sachant qu'il n'existe pas d'ouvrages de référence.

Pour en revenir à la question initiale : En moyenne pondérée, le Génie perd au combat 1,5 chef de Corps par siècle... 2 pendant les campagnes d'Italie (un en 1856, un en ... 1944), le 3ème pendant la seconde campagne de France (1944).
Il est toujours possible de comparer. Pendant la campagne de Crimée, le Col Bizot est tué dans la Tranchée, le Lcl Niel le relève. Je peux fournir la liste des officiers tués pendant le siège. Elle risque d'être longue, la durée de vie d'un Cne est de trente jours.
Lorsque commence la Grande Guerre, la 4ème Direction traîne derrière elle un sous effectif chronique d'officiers supérieurs depuis 1840. Ainsi, Juchault de Lamoricière connu une brillante carrière chez les Zouaves, fussent-ils Pontificaux. Qui se souvient qu'il choisit de service le 3e régiment du Génie après l'Ecole d'application de l'Artillerie et du Génie, qu'il fût Ltn de service à la Tranchée à Sidi Ferruch et devant Fort l'Empereur en 1830 ?
Toujours en moyenne pondérée, 1 officier du Génie sur 4 est polytechnicien. Les autres n'en sont pas pour autant des officiers de seconde zone. Tous entendent le chant des sirènes et parfois, certains y succombent. A tel point qu'à partir de 1890, la gestion du patrimoine bâti des colonies (AOF-AEF à l'exception du Sénégal) est confié à l'Artillerie Coloniale. En Indochine, de 1890 à 1935, la totalité de la gestion, construction comprise, relève de l'Artillerie Coloniale. Il n'y a même plus de Chefferie Génie...
Si le Génie est renforcé par les autres armes dès le mois de novembre 1914, ce premier renfort ne concerne que le corps des sapeurs. Seules en bénéficient les Cies présentes à l'ordre de bataille en août 1914. Avec les Cies bis, le corps des Sous-officiers est renforcé d'artilleurs et de fantassins pendant le premier semestre. Les cavaliers apparaissent au cours du second semestre.
Les officiers des autres armes ne font leur apparition qu'à partir de 1916 (de façon significative).

Et pour comparer donc avec l'Infanterie, je n'ai pas en mémoire d'officiers supérieurs tués pendant un assaut, au fond d'une mine ou à la défense d'un fort.
Non point que l'officier du Génie préfère le parquet ciré à la boue, mais il est victime du syndrome de la "poussière du Génie". Je ne sais pas si ici même, quelqu'un peut se targuer d'avoir eu un jour l'appui d'une compagnie du Génie...sauf à être, comme en 14, général de brigade...
Ainsi, un chef de bataillon d'infanterie mort au combat commandait son bataillon. Dans le Génie, un commandant qui tombe face à l'ennemi n'est pas, sauf exception, le chef de la troupe, parce que structurellement impossible.
Voilà pourquoi je suis resté loin en arrière sur le propos. Non point que nos officiers soient moins méritant, moins glorieux ou moins courageux, mais il leur est moins donné que les autres de mourir dans la lumière. Comme le reste de l'Arme au demeurant.
Encore que, pour être honnête, sauf à être fantassin ou cavalier... Mourir dans l'ombre est le lot commun des armes d'appui...

Je suis désolé pour ces propos un peu "sopo"... et parfois loin de la Grande Guerre et de la question initiale.
Je tâcherai, la prochaine fois, d'être plus complet dans mes interventions...

Amicalement,
Louis.
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