Je sais Louis perplexe avec ces sapeurs-bombardiers !
Edouard (de Belfort ), mon sergent de la CHR du 132 écrit bien "ma compagnie de pionniers" sans doute pour CHR par abus de langage
Perplexe avec les sapeurs-bombardiers..pour le moins. Avec une compagnie de pionniers, pas du tout ! ça, c'est du réglementaire môssieur !! Et il a raison le sgt du 132.
Sur ce fil ancien (où tu n'es pas intervenu, il est vrai :
Théoriquement, il n'y avait pas de compagnie de pionniers au sein d'un régiment d'infanterie, mais un peloton de sapeurs bombardiers, comptant à la C.H.R. du régiment et auquel été affectés des pionniers. L'auteur des carnets que tu lis était vraisemblablement l'un d'eux.
Vous pouvez remettre cela dans l'ordre SVP Monsieur ?
Cdt
Armand
Sur les traces du 132ème RI " Un contre Huit " et du 294ème RI (le "29-4")
Bonjour à tous,
bonjour Armand,
Problème complexe ? oui et non. As tu des souvenirs de tes cours d'emploi des Armes à l'Amphi Faidherbes ?
Car c'est bien de cela qu'il s'agit.
La tranchée n'est normalement ouverte que pour une opération de siège. Le bînome est donc artilleur-sapeur. Le fantassin se débrouille tout seul.
Mais les idées germent. Le meilleur exemple reste le débarquement de Sidi-Ferruch en juin 1830. Les troupes débarquent sur cette presqu'île.
Pour se protéger d'une attaque venant des terres, on ouvre une tranchée de 1200 mètres.
Ce n'est pas la seule précaution. On installe également des batterie d'artillerie.
Répartition des tâches :
Une partie des Sapeurs embossent les pièces d'artillerie. Les autres, avec les pionniers de l'infanterie, creusent la tranchée. Les outils sont fournis par la Cie de Parc du Génie.
Puis on invente le Zouave, le Voltigeur etc. Et ces gens ne s'embarrassent pas de tranchée...qui tombe en désuétude sauf à Sébastopol.
En 1914 (nous y voilà !), le fantassin est toujours seul (250 sapeurs pour 15 000 fantassins). Il a conservé, prudent, ses pionniers.
Avec l'évolution des combats en octobre-novembre 1914 et la note de Foch "il faut faire une guerre de siège" et les Teutons qui eux, se protègent derrière un fossé qu'ils creusent avec application,
les Français marchent à l'imitation.
Petit problème d'arithmétique :
Sachant que le front fait 800 kilomètres de long et qu'il existe 28 bataillons du génie à 1000 hommes, quelle longueur de tranchée doit réaliser un sapeur sachant qu'il faut deux hommes pour excaver 1 m3 de terre en une heure ?
En admettant qu'ils commencent le 1er novembre 1914 à 00 h 00, etc.
Tu constates aisément que la section de "sapeur-bombardier" de la CHR en est rendu juste bonne à creuser les feuillées.
Donc, dans un premier temps, les fantassins fournissent aux sapeurs qui ont toujours la même compagnie de Parc qu'à Sidi-Ferruch, des hommes de corvée dit "travailleurs".
C'est parmi eux que seront prélevés les effectifs des compagnies dites "auxiliaires".
Mais, le fait de doubler les compagnies divisionnaires ne fait rien à l'affaire. Il faut toujours des "travailleurs".
Suivant les unités, les solutions divergent au début, mais assez rapidement, le système se généralise et apparaissent ces foutues compagnies de pionniers au statut pas toujours prévu par la doctrine de l'Ecole de guerre.
En attendant, elles marquent les esprits car la guerre s'achève, mais l'idée reste. Au début des années 1930 apparaissent les régiments de Pionniers, unités qui seront largement mises à contribution pour planter les rails entre les casemates et autres débouchés.
Voilà. J'ai essayé de faire court.
Amitiés,
Louis.
Post : j'ai pas les cartons du SHAT pour trouver les textes de références qui dit que chaque régiment etc...
Il y aura très certainement des contradicteurs. Ce qui est certain, c'est que si tu gardes le texte en tête, en prenant un peu de recul, tu pourras très rapidement analyser la situation et en déduire l'organisation interne des régiments et l'organisation générale du secteur en évacuant l'exotisme local, et c'est très riche.
PS : 4 fois "et", et c'est voulu !
J'avoue. J'ai plus de souvenirs du "terrain" et de l'approvisionnement dans les coteaux de L'Aubance (ça c'est le gene Champenois qui parle) que des amphis.
Pour valider mon acquis, je comprends :
- La Cie de Pionniers appartient au Régiment d'Infanterie.
- La Cie auxiliaire appartient au Génie.
- La Cie auxiliaire peut etre mise en subsistance au RI (exemple de la furtur 6/11 bis en subsistance au 294 RI)
Amicalement
Armand
Sur les traces du 132ème RI " Un contre Huit " et du 294ème RI (le "29-4")
Bonjour à tous,
bonjour Armand,
Exact. Cas typique.
Mineur, Pionnier, Sapeur-mineur, itinéraire d'un enfant pas gâté par la vie.
Il ne devait pas voir le soleil tout le jour.
Amitiés,
Louis.