Penser et dormir

[jean-pierre Rocca]

Bonjour à tous,

Permettez-moi de vous livrer ces quelques réflexions portant sur des interrogations que je souhaitais partager avec vous pour connaître votre sentiment intime.

Il y déjà longtemps que j’ai lu (dans je ne sais plus quel ouvrage*) cette relation d’anciens combattants s’agissant de leur(s) pensée(s) au plus fort du danger sous un bombardement intense. Il s’agissait essentiellement de bribes traversant l’esprit, telles « j’ai peur, je vais mourir, ça va finir » rythmées par les sourds battements du cœur à travers la capote prouvant qu’ils étaient encore en vie ; d’autres étaient incapables de penser mais s’étaient aperçu, parce que cela les épuisait, qu’ils poussaient un long râle rauque… Alors qu’en penser ?

La perspective d'une relève prochaine pour une attaque ou la montée à Verdun, pas davantage la bataille sévissant dans un secteur voisin, mais épargnant le sien, ne pouvaient empêcher le soldat de dormir, bien au contraire sans doute. Si on doit y monter, on le verra bien. D'ici là on va en écraser.
"La privation de sommeil triomphe de tout, même de l'instinct de conservation. J'ai cessé d'admirer Turenne qu'il fallut réveiller pour la bataille, depuis que j'ai entendu mes hommes ronfler en plein combat sous le feu de l'artillerie."(CHENU… dans je ne sais ENCORE* plus quel ouvrage) *Stéphan au secours !
Cordialement