Une photo de char Schneider M1, prise au camp de Champlieu, après Mai 1917,
offre une bonne occasion de se pencher sur les numéros de chars Schneider,
peints sur les chariots de galets de roulement de ces chars.

Ce char, comme le montre l'as de pique peint à l'avant,appartenait à
la première batterie d'un Groupe. Ce type de marquage de Groupe
(avec les as peints, dans un carré, un rond, un triangle ou un losange)
est observé pour la première fois le 14 Juillet 1917, à l'occasion de la
Fête Nationale, lors du défilé de chars du Camp de Champlieu.
Ce marquage, qui est caractéristique du Groupement AS n° IV, a évolué entre
son adoption au printemps 1917 et l'été 1918. Il reste encore assez mal identifié.
A la mi-Mai 1917, les 17 Groupes de chars Schneider CA 1 avaient été livrés et équipéé.
17 Groupes, avec le Groupe AS 7, déclassé comme Groupe de chars, et transformé en
Groupe dépôt du Camp de Champlieu
Les deux derniers groupes arrivés à Champlieu (AS 16 et AS 17), ont débarqué les 5 et
13 Mai 1917. Au 30 Mai, 314 Schneider avaient été livrés aux Armées.
Les trois chiffres, inscrit sur le chariot arrière du train de roulement, semble bien être le
numéro 182, ce qui, au premier abord, permettrait de penser au Schneider M1 n° 62182 . .
Le point de référence de ces marquages est la lettre "N" peinte avant les chiffres (numéro xxx).

et sur notre "nouveau" char, quand on compare ces numéros à d'autres, peints sur d'autres chariots
de train de roulement, il est possible de voir que ces deux numéros ont été peints à l'envers.

Sur la photo de notre char, le N est à droite des chiffres et non à gauche. Ces chiffres
sont donc à lire dans l'autre sens.
Il ne s'agit donc pas du chariot N 182, mais des chariots numéros N 379 et N 381.
Ce char est, de plus, un bon exemple de montage d'un couple dépareillé !
Il peut s'agir du montage d'usine, mais cela peut aussi être le résultat du changement d'un
chariot défectueux, fait à Cercottes ou à Champlieu . . . . .
Pluieurs chars, photographiés après l'engagement du 16 Avril 1917, permettent de voir le
même type de marquage de chariots de train de roulement.
mesdiscussions.net/pages14-18/mesimages/2548/AS2SchneiderM1AsT3n61047.jpg[/img]



A quoi correspondaient ce numéro peint sur les chariots de galets de roulement et s'agissait-il
réellement des numéros de chars ?
Il pouvait, initialement, bien s'agir du numéro usine des chars, les couples de chariots étaient
livrés portant un des 400 numéros de chars à construire. . . .
Dans l'absolu, les chariots du chars 182 aurait donc du être portés par le char n° 61182.
Du fait des retards de fabrication et de livraison de certains des sous-traitants, l'usine de Saint Ouen,
pour sortir au plus vite des chars complets, utilisait les composants présents pouvant être montés sur
des chars qu'il devait alors possible de finir et l'association de composants, initialement prévus pour un
char bien défini, s'est retrouvée rapidement compromise.
Le numéro définitif du char, était attribué en sortie d'usine, lors du "recettage" par le Service Automobile.
Il suivait l'ordre chronologique des chars complets déjà produits, et le numéro de char peint sur les chariots
n'avaient plus réellement de sens.
Ces numéros de chariot sont restés sur plusieurs chars envoyés au combat et, d'expérience, ils ne correspondent
pas du tout au vrai numéro du char.
S'il est possible de lire ces numéros sur les chars livrés en camouflage usine, ce n'est plus le cas,
dès que le camouflage a été repris et modifié par les équipages.
Il fallait deux ensembles de deux chariots (un ensemble gauche et un ensemble droit), et ils étaient numérotés
par couple (à titre d'exemple : N 381 et N 381 Bis).
Sans photo du marquage de chariots des deux côtés d'un même, il est difficile de dire si la logique était bien
de livrer en usine deux couples de chariots au même numéro de chars (par exemple : le char n° 381° ou si
l'autre ensemble de couple de chariots pouvait être le numéro N 382 et N 382 Bis.
C'est donc 400 ensembles de deux chariots gauche et 400 ensembles de deux chariots droits qui ont été livrés
à l'usine de montage de Saint Ouen. Chariots standards qui pouvaient, bien entendu, être montés sur l'un ou
l'autre des côté du char.
Ces numéros de chariots n'ont donc rien à voir avec les vrais numéros des chars Schneider et,
y compris dans les premiers mois de 1917

Y compris, dans les premiers mois de 1917, de nombreuses photos de chars ne montrent pas trace de ces
numéros de chariots et, par ailleurs, la boue du train de roulement camoufle très souvent toute cette partie
du char.
En définitive, ces numéros n'apportent pas grand chose, même si, comme ici, les numéros 61182 et 61381
sont bien des chars du Groupement AS n° IV . . . .
Avant le premier engagement des Schneider le 16 Avril 1917, le même phénomène de marquages de chars
est apparu sur d'autres composants.
Il s'agissait des plaques de surblindage, montés à Champlieu, par des ouvriers de l'usine Daydé, sur les chars
Schneider déjà livrés.
Des plaques de surblindage, non peintes, marquées à la craie de numéros de chars, se sont trouvés montées
sur des chars ne portant pas nécessairement ce même numéro . . . .
Un dernier point concernant cette photo.
Le "Tanker" au premier plan est, assez probablement, le chef de char.
Il reste donc à l'identifier et trouver son grade et son régiment d'origine, probablement lisible
sur son Képi . . . .

Bonne suite de recherche - Michel