Bonjour à toutes et tous,
Je m'interresse actuellement aux abris de nos chers poilus et j'en suis venu à me demander comment ils devaient être construits pour résister aux différents calibres des obus.
Quelques recherches sur Gallica (manuel de 1918) indiquent :
Calibre - Explosif - Pénétration de l'obus - Profondeur de l’abri caverne - Epaisseur de l'abris surface (mur ordinaire)
210 - 18kg - 3m - 6,50m - 1,25m
305 - 35kg - 4,50m - 8,50m - 1,50m
380 - 68kg - 3,5m - 8,50m - 1,50m
420 - 106kg - 8,75m - 14,50m -2,00m
Je n'ai malheureusement pas trouvé pour des calibres plus "petits".
Par ailleurs, ne ne parvient pas à trouver le diamètre de l'explosion de l'ensemble des calibres.
Je ne cherche pas à rentrer trop dans les détails, c'est juste pour avoir un ordre d'idée.
Pourriez-vous m'aider s'il vous plait ?
Effet obus sur un abri
- joel guyonneau
- Messages : 1524
- Inscription : mar. oct. 19, 2004 2:00 am
Re: Effet obus sur un abri
bonjour
le 11 mai 1916 en fin d apres midi un 380 atteint un abri 'sape' des artilleurs de la 7e batterie du 20e RAC à Esnes, plus de 20 hommes sont ensevelis. 17 perissent. les differents temoignages ne precisent pas les caracteristiques de l'abri...
cdlt
le 11 mai 1916 en fin d apres midi un 380 atteint un abri 'sape' des artilleurs de la 7e batterie du 20e RAC à Esnes, plus de 20 hommes sont ensevelis. 17 perissent. les differents temoignages ne precisent pas les caracteristiques de l'abri...
cdlt
Re: Effet obus sur un abri
Bonsoir,
Votre question est trop complexe pour pouvoir y répondre en quelques lignes. En effet, la perforation et la pénétration des terrains et des ouvrages protégés, voire bétonnés ou cuirassés, dépendent d'un nombre important de facteurs dont les plus importants pour l'artillerie sont:
-la nature du projectile: mode de construction (de l'acier trempé pour les projectiles de rupture jusqu'à la tôle d'acier des bombes de l'artillerie de tranchée), forme du projectile, etc....
-le type de fusée employée par le projectile: instantanée, fusante, retardée.
-l'angle de chute du projectile qui dépend des caractéristiques du type de pièce employée, de la distance de tir, etc...
-la vitesse restante du projectile, fonction de la distance de tir.
-de la nature du tir permis par l'affût de la pièce d'artillerie employée: tir vertical d'un gros mortier, tir tendu d'une pièce de campagne (comme le 75).
Tout ceci explique par exemple:
-qu'un obus de 75 ricoche beaucoup plus qu'il ne pénètre (mais le tir à ricochet permet des effets particuliers).
-qu'un obus de 400 mm pesant 900 kg, arrivant à vitesse encore supersonique sur un objectif situé à 14.000 mètres, sous un angle de chute supérieur à 60° peut perforer 12 mètres de craie compacte comme ce fut le cas en mai 1917 au tunnel du Cornillet où périrent plus de 600 soldats allemands.
Je joins 4 pages d'un petit livre rédigé par le Centre d'Etudes de l'Artillerie "Aide-Mémoire d'Artillerie"-édition 1917. Ces pages résument assez clairement la question, sinon, il faut se pencher sur des notices très complexes détaillant les caractéristiques des obus de différents calibres et la nature des tirs à pratiquer pour obtenir des résultats précis.
Bien entendu, la pénétration varie en fonction des terrains, de la protection de l'abri (rondins, sacs de sable, ferraillage, bétonnage, etc...).
A calibre égal, les obus allemands ou français présentent sensiblement des caractéristiques comparables au plan du pouvoir de pénétration et de perforation.


Cordialement,
Guy François.
Votre question est trop complexe pour pouvoir y répondre en quelques lignes. En effet, la perforation et la pénétration des terrains et des ouvrages protégés, voire bétonnés ou cuirassés, dépendent d'un nombre important de facteurs dont les plus importants pour l'artillerie sont:
-la nature du projectile: mode de construction (de l'acier trempé pour les projectiles de rupture jusqu'à la tôle d'acier des bombes de l'artillerie de tranchée), forme du projectile, etc....
-le type de fusée employée par le projectile: instantanée, fusante, retardée.
-l'angle de chute du projectile qui dépend des caractéristiques du type de pièce employée, de la distance de tir, etc...
-la vitesse restante du projectile, fonction de la distance de tir.
-de la nature du tir permis par l'affût de la pièce d'artillerie employée: tir vertical d'un gros mortier, tir tendu d'une pièce de campagne (comme le 75).
Tout ceci explique par exemple:
-qu'un obus de 75 ricoche beaucoup plus qu'il ne pénètre (mais le tir à ricochet permet des effets particuliers).
-qu'un obus de 400 mm pesant 900 kg, arrivant à vitesse encore supersonique sur un objectif situé à 14.000 mètres, sous un angle de chute supérieur à 60° peut perforer 12 mètres de craie compacte comme ce fut le cas en mai 1917 au tunnel du Cornillet où périrent plus de 600 soldats allemands.
Je joins 4 pages d'un petit livre rédigé par le Centre d'Etudes de l'Artillerie "Aide-Mémoire d'Artillerie"-édition 1917. Ces pages résument assez clairement la question, sinon, il faut se pencher sur des notices très complexes détaillant les caractéristiques des obus de différents calibres et la nature des tirs à pratiquer pour obtenir des résultats précis.
Bien entendu, la pénétration varie en fonction des terrains, de la protection de l'abri (rondins, sacs de sable, ferraillage, bétonnage, etc...).
A calibre égal, les obus allemands ou français présentent sensiblement des caractéristiques comparables au plan du pouvoir de pénétration et de perforation.


Cordialement,
Guy François.
Re: Effet obus sur un abri
Bonsoir Mr François,
Merci pour votre longue réponse qui éclaire ma lanterne.
Cet aide mémoire parait fort intéressant et surtout accessible pour un curieux non spécialiste.
Est-il disponible quelque part sur internet et donne-il le même genre de renseignements sur des calibres plus petits ou sur l'artillerie de tranchée s'il vous plait ?
Bien cordialement.
Merci pour votre longue réponse qui éclaire ma lanterne.
Cet aide mémoire parait fort intéressant et surtout accessible pour un curieux non spécialiste.
Est-il disponible quelque part sur internet et donne-il le même genre de renseignements sur des calibres plus petits ou sur l'artillerie de tranchée s'il vous plait ?
Bien cordialement.
Re: Effet obus sur un abri
Bonjour,
Je ne sais pas si cet Aide-Mémoire est en ligne, c'est un petit livre de 1917 très répandu qui donne les principales caractéristiques des pièces d'artillerie, de leurs projectiles et des indications sur leur précision sous la forme de données sur "l'écart probable" à différentes distances.
Cette notion d'écart probable est expliquée dans un sujet que j'ai rédigé dans la rubrique "Artillerie" du Forum: "La destruction du Kilianstollen à Carspach".
Il y a aussi un bon livre pour les non-spécialistes "L'Artillerie nouvelle" du C.E Thouvenin (nombreuses éditions d'après-guerre, éditions Charles-Lavauzelle) qui donne à peu près toutes les définitions et répond aux questions que l'on peut se poser en matière d'artillerie. La date d'édition est sans importance car 95% des matériels et projectiles décrits sont ceux en service durant la Grande Guerre.
Cordialement,
Guy François.
Je ne sais pas si cet Aide-Mémoire est en ligne, c'est un petit livre de 1917 très répandu qui donne les principales caractéristiques des pièces d'artillerie, de leurs projectiles et des indications sur leur précision sous la forme de données sur "l'écart probable" à différentes distances.
Cette notion d'écart probable est expliquée dans un sujet que j'ai rédigé dans la rubrique "Artillerie" du Forum: "La destruction du Kilianstollen à Carspach".
Il y a aussi un bon livre pour les non-spécialistes "L'Artillerie nouvelle" du C.E Thouvenin (nombreuses éditions d'après-guerre, éditions Charles-Lavauzelle) qui donne à peu près toutes les définitions et répond aux questions que l'on peut se poser en matière d'artillerie. La date d'édition est sans importance car 95% des matériels et projectiles décrits sont ceux en service durant la Grande Guerre.
Cordialement,
Guy François.