Artillerie française et allemande

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jacques didier
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Re: Artillerie française et allemande

Message par jacques didier »

Bonjour à tous,

Que pensez de ces impressions ?

Un officier allemand blessé a communiqué au « Berliner Tageblatt » ses impressions sur les artilleries ennemies.
« Dans cette guerre, dit-il, l’artillerie est maîtresse. Sans doute, en temps de paix, nous avons préparé les succès que nous emportons aujourd’hui. Mais autre chose est de s’exercer sur les champs de tir, autre chose d’expérimenter l’efficacité de nos pièces contre toute sorte de buts que l’on n’a pas en temps de paix.
Les shrapnels allemands sont admirables Abstraction faite de leur puissance explosive, l’effet moral en est reconnaissable à distance, et nos ennemis ne sont pas peu influencés par leur bruit sourd. Nos obusiers de campagne produisent aussi un effet considérable. On peut les comparer aux plus lourdes pièces de campagne des Français, les obusiers Rimail (15,5 cm) Le shrapnel français est un projectile d’une grande efficacité ; seulement, il n’explose pas toujours.
Dans notre avance, nous avons souvent constaté sur des morts et des blessés français les effets de nos projectiles : ils sont énormes. Au commencement de la guerre, le point d’explosion paraît avoir été trop élevé, et il est amusant d’apprendre que ce sont des lettres saisies sur des prisonniers français qui nous ont rendus attentif à ce sujet.
Dans les fourgons de munitions pris sur les Français, nous avons trouvé des appareils à régler automatiquement la fusée. Nous ne connaissons pas ce système. Mais l’action n’en est pas très exacte : il salit vite et produit alors un réglage défectueux.
Les canonniers français tirent avec une extraordinaire précision. Ils sont très attentifs, ouvrent le feu dès qu’ils aperçoivent de la poussière, même à une grande distance, quand ils peuvent escompter un effet moral. Ils doivent aussi disposer de moyens d’observation remarquables. Le ravitaillement en munitions est très bien chez eux. Il arrive rarement qu’ils soient obligés de cesser le feu faute de munitions. Cela est d’autant plus remarquable que les Français ont une préférence marquée pour le tir en rafale. Ils entendent par-là l’arrosage d’un carré qu’ils accablent de projectiles.
Quand notre feu est efficace, les artilleurs français abandonnent le plus souvent leurs canons. Quand il est moins efficace, on observe que les pièces sont retirées de la ligne de feu, tandis que les fourgons de munitions sont abandonnés. Mais il leur arrive aussi souvent de s’éclipser très rapidement et de se poster sur une position en arrière.

(article paru dans la Gazette lorraine du 10 octobre 1914.)

Cordialement.
J. D.
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