Bonsoir à tous,
Dans un document signé par le major de garnison de la place forte de Maubeuge le 18 août 1914, il est fait état de la présence, au sein de la réserve générale, de 4 batteries d'artillerie (16 pièces) appartenant au 41e régiment d'artillerie montée et dont les effectifs sont les suivants :
- 43e batterie : 3 officiers - 130 hommes de troupe - 109 chevaux
- 44e batterie : 4 officiers - 131 hommes de troupe - 114 chevaux
- 45e batterie : 5 officiers - 135 hommes de troupe - 125 chevaux
- 46e batterie : 3 officiers - 134 hommes de troupe - 117 chevaux
- 2e section de parc : 3 officiers - 243 hommes de troupe - 3 chevaux.
Qui peut m'en dire plus sur ce régiment ?
Par avance merci
Christophe
41e régiment d'artillerie montée
Re: 41e régiment d'artillerie montée
Bonsoir,
Ces quatre batteries montées sont créées à la mobilisation par le 41e Régiment d'Artillerie de Campagne (R.A.C).Ces batteries à quatre pièces de 75 modèle 1897 chacune sont les "batteries de sortie" de la Place de Maubeuge.
Le livre du général Clément-Grandcourt "Le Drame de Maubeuge" (Payot-1935) nous dit que ces batteries n'ont pas tiré avant la sortie du 1er septembre 1914 et du gros combat d'infanterie livré ce jour là.
Le livre de Jules Duvivier "Maubeuge 1914" (Société d'édition du nord-1934) précise un peu plus le rôle de ces batteries lors de la sortie du 1er septembre mais n'indique pas les numéros des batteries engagées en appui de l'infanterie et détaille le nombre de ces batteries du 41e R.A.C accompagnant les colonnes d'attaque.
Les JMO de ces batteries de sortie sont absents et l'historique imprimé du 41e R.A.C ne traite que des groupes et batteries de l'Armée active constituant l'artillerie organique du 1er Corps d'Armée.
Il y a donc très peu de mentions de l'histoire de ces quatre malheureuses batteries de sortie de la Place de Maubeuge.
Cordialement,
Guy François.
Ces quatre batteries montées sont créées à la mobilisation par le 41e Régiment d'Artillerie de Campagne (R.A.C).Ces batteries à quatre pièces de 75 modèle 1897 chacune sont les "batteries de sortie" de la Place de Maubeuge.
Le livre du général Clément-Grandcourt "Le Drame de Maubeuge" (Payot-1935) nous dit que ces batteries n'ont pas tiré avant la sortie du 1er septembre 1914 et du gros combat d'infanterie livré ce jour là.
Le livre de Jules Duvivier "Maubeuge 1914" (Société d'édition du nord-1934) précise un peu plus le rôle de ces batteries lors de la sortie du 1er septembre mais n'indique pas les numéros des batteries engagées en appui de l'infanterie et détaille le nombre de ces batteries du 41e R.A.C accompagnant les colonnes d'attaque.
Les JMO de ces batteries de sortie sont absents et l'historique imprimé du 41e R.A.C ne traite que des groupes et batteries de l'Armée active constituant l'artillerie organique du 1er Corps d'Armée.
Il y a donc très peu de mentions de l'histoire de ces quatre malheureuses batteries de sortie de la Place de Maubeuge.
Cordialement,
Guy François.
Re: 41e régiment d'artillerie montée
Merci Guy-François
Je suis prudent avec le livre de Clément-Grandcourt qui est à charge contre le général Fournier. Les archives que je consulte à ce sujet révèlent au fur et à mesure un certain nombre de renseignements dont l’exploitation, longue, permettra peut-être d'avoir une nouvelle approche de cet évènement méconnu.
Bonne soirée
Christophe
Je suis prudent avec le livre de Clément-Grandcourt qui est à charge contre le général Fournier. Les archives que je consulte à ce sujet révèlent au fur et à mesure un certain nombre de renseignements dont l’exploitation, longue, permettra peut-être d'avoir une nouvelle approche de cet évènement méconnu.
Bonne soirée
Christophe
CC
Re: 41e régiment d'artillerie montée
Bonsoir,
Une "nouvelle approche" du siège de Maubeuge est certainement nécessaire, il sera tout de même difficile de trouver des "circonstances atténuantes" au général Fournier sur ces deux points:
-pourquoi ce général a-t-il laissé à l'ennemi intactes de très nombreuses pièces d'artillerie de la place et leurs munitions?Ces armes ont été réutilisées contre l'Armée française dès 1914 et certains de ces canons étaient toujours en service dans l'Armée allemande en 1918!
-pourquoi n'a-t-il pas donné le "feu vert" à ceux qui ont refusé la capture en tentant de s'évader, la célèbre colonne Charlier a montré qu'une sortie en masse pouvait réussir car l'investissement allemand n'était pas total.Le commandant Charlier a dit qu'il aurait pu emmener dix fois plus d'hommes avec lui s'il avait eu l'appui du Gouverneur de Maubeuge qui continuait pourtant à blâmer en 1919 ceux qui réussirent à s'évader.
Le livre du général Clément-Grandcourt a eu le mérite d'établir quelques vérités relatives au siège de Maubeuge et, de surcroît, son livre a eu pour but annexe, dans le contexte délétère du milieu des années 1930, de tenter de réveiller les énergies et l'esprit de résistance face à une Allemagne redevenue menaçante et agressive.On oublie un peu trop souvent que ce général, qui quitta l'Armée pour ne pas trahir la parole donnée aux Druzes du Liban, fut rédacteur de la page militaire du journal "L'Action Française", s'engagea en 1939 comme simple soldat à plus de 60 ans puis reprit du service en Afrique du Nord après 1942 avec, cette fois, son grade de général.Cet officier "de caractère", affirmant sa foi protestante, était également particulièrement estimé dans l'Armée suisse qui l'invitait souvent à prononcer des conférences et même aux Etats-Unis.Il est bon de rappeler tout ceci car plusieurs "historiens en chambre" n'ont souvent retenu de cet officier qu'une infime partie de sa carrière et son œuvre littéraire ne s'arrête pas à son livre sur Maubeuge.
Cordialement,
Guy François.
Une "nouvelle approche" du siège de Maubeuge est certainement nécessaire, il sera tout de même difficile de trouver des "circonstances atténuantes" au général Fournier sur ces deux points:
-pourquoi ce général a-t-il laissé à l'ennemi intactes de très nombreuses pièces d'artillerie de la place et leurs munitions?Ces armes ont été réutilisées contre l'Armée française dès 1914 et certains de ces canons étaient toujours en service dans l'Armée allemande en 1918!
-pourquoi n'a-t-il pas donné le "feu vert" à ceux qui ont refusé la capture en tentant de s'évader, la célèbre colonne Charlier a montré qu'une sortie en masse pouvait réussir car l'investissement allemand n'était pas total.Le commandant Charlier a dit qu'il aurait pu emmener dix fois plus d'hommes avec lui s'il avait eu l'appui du Gouverneur de Maubeuge qui continuait pourtant à blâmer en 1919 ceux qui réussirent à s'évader.
Le livre du général Clément-Grandcourt a eu le mérite d'établir quelques vérités relatives au siège de Maubeuge et, de surcroît, son livre a eu pour but annexe, dans le contexte délétère du milieu des années 1930, de tenter de réveiller les énergies et l'esprit de résistance face à une Allemagne redevenue menaçante et agressive.On oublie un peu trop souvent que ce général, qui quitta l'Armée pour ne pas trahir la parole donnée aux Druzes du Liban, fut rédacteur de la page militaire du journal "L'Action Française", s'engagea en 1939 comme simple soldat à plus de 60 ans puis reprit du service en Afrique du Nord après 1942 avec, cette fois, son grade de général.Cet officier "de caractère", affirmant sa foi protestante, était également particulièrement estimé dans l'Armée suisse qui l'invitait souvent à prononcer des conférences et même aux Etats-Unis.Il est bon de rappeler tout ceci car plusieurs "historiens en chambre" n'ont souvent retenu de cet officier qu'une infime partie de sa carrière et son œuvre littéraire ne s'arrête pas à son livre sur Maubeuge.
Cordialement,
Guy François.
Re: 41e régiment d'artillerie montée
Bonjour Guy François,
Concernant le général Clément-Grandcourt, je n'ai rien contre lui sauf qu'il a jugé un homme 16 ans après les faits, ce qui est son droit mais sans avoir, et c'est bien normal, accès à non nombre d'archives.
Effectivement, le général Fournier n'est pas "tout blanc" du moins en ce qui concerne l'évasion du colonel Charlier. Mais c'était à l'époque une question d'honneur, puisqu'il avait certifié aux Allemands la reddition de la garnison complète. D'ailleurs, le colonel Charlier a été traduit en conseil de guerre en même temps que le général Fournier pour "abandon de poste devant l'ennemi" et heureusement acquitté !
Quant à la destruction des pièces, matériels et subsistances, le général Fournier a donné dès le 5 septembre par télégrammes les ordres ad hoc aux directeurs de l'artillerie et de l'intendance pour que les destructions soient faites à leur initiative. Il faut préciser que son état-major était armé par 46 officiers, la plupart de la territoriale, et inaptes pour la plupart à exercer des fonctions de ce niveau. Le général Fournier a peut-être eu tort de ne pas récupérer quelques officiers d'actives supplémentaires mais il n'a pas voulu dégarnir ses régiments. Je rappelle que sur un effectif total de 699 officiers et 45629 hommes de troupes, moins de 10% étaient d'active.
Concernant le général Clément-Grandcourt, je n'ai rien contre lui sauf qu'il a jugé un homme 16 ans après les faits, ce qui est son droit mais sans avoir, et c'est bien normal, accès à non nombre d'archives.
Effectivement, le général Fournier n'est pas "tout blanc" du moins en ce qui concerne l'évasion du colonel Charlier. Mais c'était à l'époque une question d'honneur, puisqu'il avait certifié aux Allemands la reddition de la garnison complète. D'ailleurs, le colonel Charlier a été traduit en conseil de guerre en même temps que le général Fournier pour "abandon de poste devant l'ennemi" et heureusement acquitté !
Quant à la destruction des pièces, matériels et subsistances, le général Fournier a donné dès le 5 septembre par télégrammes les ordres ad hoc aux directeurs de l'artillerie et de l'intendance pour que les destructions soient faites à leur initiative. Il faut préciser que son état-major était armé par 46 officiers, la plupart de la territoriale, et inaptes pour la plupart à exercer des fonctions de ce niveau. Le général Fournier a peut-être eu tort de ne pas récupérer quelques officiers d'actives supplémentaires mais il n'a pas voulu dégarnir ses régiments. Je rappelle que sur un effectif total de 699 officiers et 45629 hommes de troupes, moins de 10% étaient d'active.
CC
Re: 41e régiment d'artillerie montée
Bonjour,
Je crois que le général Clément-Grandcourt a eu accès à beaucoup d'archives, y compris à des archives françaises n'existant plus aujourd'hui.
Il a eu aussi (et surtout!) des contacts directs avec des témoins importants du siège dont il a dressé une liste partielle dans la préface de son livre car beaucoup d'officiers, toujours en service en 1935, n'ont pas souhaité que leurs noms soient publiés dans le livre.
Il serait aussi capital de connaître où sont actuellement les papiers du Chef d'escadron Charlier (promu à ce grade en 1912 et promu Colonel en décembre 1918) car son témoignage direct doit être particulièrement intéressant à lire.
Je reste persuadé qu'il était plus facile d'étudier le siège de Maubeuge en 1935 que de nos jours car la lecture des travaux de certains historiens contemporains laisse rêveur, notamment sur les mentalités et les habitudes prêtées aux acteurs de tous grades de la Grande Guerre...et l'histoire des combats ne se résume pas à la lecture des JMO (à peu près inexistants dans le problème qui nous occupe) et à celle des organigrammes, il nous manque les décisions journalières, les rapports, les compte-rendus essentiels, même si ces documents sont à prendre avec beaucoup de précautions.
J'espère que vous publierez le résultat de vos recherches.
Cordialement,
Guy François.
Je crois que le général Clément-Grandcourt a eu accès à beaucoup d'archives, y compris à des archives françaises n'existant plus aujourd'hui.
Il a eu aussi (et surtout!) des contacts directs avec des témoins importants du siège dont il a dressé une liste partielle dans la préface de son livre car beaucoup d'officiers, toujours en service en 1935, n'ont pas souhaité que leurs noms soient publiés dans le livre.
Il serait aussi capital de connaître où sont actuellement les papiers du Chef d'escadron Charlier (promu à ce grade en 1912 et promu Colonel en décembre 1918) car son témoignage direct doit être particulièrement intéressant à lire.
Je reste persuadé qu'il était plus facile d'étudier le siège de Maubeuge en 1935 que de nos jours car la lecture des travaux de certains historiens contemporains laisse rêveur, notamment sur les mentalités et les habitudes prêtées aux acteurs de tous grades de la Grande Guerre...et l'histoire des combats ne se résume pas à la lecture des JMO (à peu près inexistants dans le problème qui nous occupe) et à celle des organigrammes, il nous manque les décisions journalières, les rapports, les compte-rendus essentiels, même si ces documents sont à prendre avec beaucoup de précautions.
J'espère que vous publierez le résultat de vos recherches.
Cordialement,
Guy François.
Re: 41e régiment d'artillerie montée
Bonsoir
Tout à fait d'accord avec vous sur l'interprétation des documents. Il est vrai qu'un certain nombre de témoins étaient encore vivants à l'époque, mais il n'empêche que certaines archives sont maintenant communicables, comme par exemple les très nombreux volumes du conseil de guerre de 1919. On ne peut guère compter sur les JMO, réécrits après la guerre et dans lesquels les impétrants se donnent le beau rôle. C'est un sujet complexe et difficile à traiter en restant objectif. (mon expérience de militaire de carrière depuis 35 ans m'est très utile).
Tout cela devrait faire l'objet d'un livre, une conférence et un colloque l'année prochaine.
Je vous tiendrai au courant.
Cordialement
Christophe
Tout à fait d'accord avec vous sur l'interprétation des documents. Il est vrai qu'un certain nombre de témoins étaient encore vivants à l'époque, mais il n'empêche que certaines archives sont maintenant communicables, comme par exemple les très nombreux volumes du conseil de guerre de 1919. On ne peut guère compter sur les JMO, réécrits après la guerre et dans lesquels les impétrants se donnent le beau rôle. C'est un sujet complexe et difficile à traiter en restant objectif. (mon expérience de militaire de carrière depuis 35 ans m'est très utile).
Tout cela devrait faire l'objet d'un livre, une conférence et un colloque l'année prochaine.
Je vous tiendrai au courant.
Cordialement
Christophe
CC