cause de mort des artilleurs

rolando
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Re: cause de mort des artilleurs

Message par rolando »

Bonjour Monte-au-Creneau, bonjour à tous,

Le livre de T. Hardier et J.F. Jagielski , Combattre et mourir pendant la Grande Guerre, éditions Imago, 2001, consacre un chapitre spécial "Sur les cent mille façons de mourir" à la guerre... p., 41
1. L'artillerie, grande faucheuse de vies p., 42
1. Différents types de tirs p., 43
2. Les ravages de l'artillerie p., 54
2. D'autres morts p., 57 à 108.
Le tout avec une abondante bibliographie p., 108 à 117.

Bien cordialement,
Caballero.

Caballero
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flafla91
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Re: cause de mort des artilleurs

Message par flafla91 »

Bonsoir, amis artilleurs,

PS j'ai déjà pris connaissance des messages (ALVF du 12/12)
Bonjour,
mon GP était dans l'artillerie et je me suis posé un peu la même question
l'idée un peu préconçue serait de dire, Ah ils étaient en partie épargnés par rapport
au fantassins. C'est en partie vrai mais leur pertes ne furent pas négligeables :

pages1418/Pages-d-Histoire-Artillerie/A ... _307_1.htm

Mais dans les faits tous ne furent pas soumis au même risques :
- l'artillerie de tranchée qui est soumise aux mêmes risques que les fantassins suite aux tirs d'artillerie adverses
- l'artillerie de campagne, qui en raison des calibres utilisés et de son rôle d'appui de l'infanterie est soumise à des risques importants
- dans l'artillerie lourde, il faut distinguer des différents calibres. Sur des pièces "courtes" comme le mortier de 220 mm de mon GP, la portée est limitée et donc relativement proche du front. il y a des cas ou la position de la pièce est à moins de 800 m des tranchées allemandes (si si cela c'est fait). On comprendra alors toute la dangerosité de la situation.
- dans l'artillerie à grande puissance et dans l'ALVF je laisse à d'autres le soin de préciser.

D'autres points sont à signaler :
- l'objectif premier de l'artillerie adverse (souvent de même calibre) est de contrebattre
- les accidents ne sont pas rares : automobile, lors de la manutention des pièces et des munitions
- la maladie (physique ou psychique) en a entrainé plus d'un ...
- les officiers de liaison avec l'infanterie (mon GP notamment),marche avec l'infanterie (un peu en arrière tout de même) lors de certains assauts ...

voilà :hello:
Fabien
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Mike55
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Re: cause de mort des artilleurs

Message par Mike55 »

Bonjour M-a-C,

Vous avez oublier :

- Explosion du canon, ce qui est arrivé par exemple à la Tourelle de Bussière du Fort de Souville à Verdun, si ma mémoire est bonne canon de 155, résultat 1 mort.

- Les avions, il me semble en avoir trouvé un artilleur, sur un MAM d'Argonne dont la fiche MPLF donne comme cause de la mort "par avion".

- Pour l'artillerie lourde sur voie ferrée on peut tout à fait imager un accident lors de la mise en batterie des canons ce qui est être assez impressionant d'aileurs.

- La maladie, peut marcher aussi.

Pour le reste je n'ai plus d'idées, mais il doit y avoir encore mille et une façon de mourrir dans l'artillerie.

Cordialement,
Mikaël, qui vous répondu au sujet des "obus de paix".
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peyo
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Re: cause de mort des artilleurs

Message par peyo »

Bonjour Monte au Crenau,
Il n'y a pas que l'artillerie, je viens d'acheter dans une brocante le livre (pas encore lu) du Général PERCIN, Le MASSACRE DE NOTRE INFANTERIE 1914 - 1918 - Albin Michel 1921, Il y a eu beaucoup de "bavures" sur de nombreux régiments de l'Infanterie de la part de notre artillerie
Cordialement
Peyo
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jbraze
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Re: cause de mort des artilleurs

Message par jbraze »

- Les avions, il me semble en avoir trouvé un artilleur, sur un MAM d'Argonne dont la fiche MPLF donne comme cause de la mort "par avion".
Bonsoir à tous,

Pour compléter à peine : les avions, oui, à double titre.

- tirs de l'aviation sur les emplacements de batteries.
- artilleurs montés à bord des avions. Je crois que ça existait aussi, mais si quelqu'un peut confirmer, ce sera encore mieux.

Bien cordialement,

Jean-Baptiste.

"D'autres heures naîtront, plus belles et meilleures / La victoire luira sur le dernier combat / Seigneur, faites que ceux qui connaîtront ces heures / Se souviennent de ceux qui ne reviendront pas"
Sylvain Royé, disparu à Douaumont le 24 mai 1916
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albin denis
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Re: cause de mort des artilleurs

Message par albin denis »

Bonsoir à tous,

Les artilleurs, embarqués dans les avions, étaient des officiers observateurs qui effectuaient des missions de réglage d'artillerie.
c'est à dire qu'ils indiquaient à la batterie qu'ils renseignaient la position de leurs coups,
du type : Trop long 100 m - trop court 200 m ....
Les modifications à apporter dans le tir de la batterie étaient transmises par TSF ou par mouvement de l'avion (au début).

Je mettrai bientôt en ligne l'historique de l'escadrille 210 qui était à l'origine une escadrille d'artillerie lourde.
Ces différentes missions seront expliquées dans le détail.

Bien cordialement

Albin
Allez voir mon site sur les escadrilles françaises de la Grande Guerre.
Si vous avez des photos, journaux, carnets vols, citations, insignes, fanions...), veuillez prendre contact avec moi. Site : http://albindenis.free.fr
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Re: cause de mort des artilleurs

Message par ALVF »

Bonsoir,

Les pertes principales de l'artillerie concernent avant tout l'artillerie de campagne et les plus légères l'artillerie anti-aérienne du territoire (j'exclus l'artillerie de côte servie par des artilleurs territoriaux, particulièrement "pépères"!).
Je répète que l'artillerie allemande avait pour mission principale la destruction ou tout au moins la neutralisation de l'artillerie française, le nombre de projectiles tirés montre, qu'en dehors des attaques générales, la majorité des projectiles sont destinés à l'artillerie.L'activité des artilleries était soigneusement consignée par des observateurs dont certains "comptaient les coups".
A partir de 1916 et de l'introduction des obus à gaz, le nombre des gazés augmentera sensiblement dans l'artillerie.En 1917, les pertes de l'artillerie deviennent importantes du fait de l'introduction des projectiles chargés à l'ypérite qui sont tirés en priorité contre l'artillerie.
La proximité du front des pièces de gros calibre est variable en fonction de la cible, ainsi pour atteindre les 38 cm allemands, situés loin du front, des 305 mm de l'A.L.V.F. ont parfois été mis en batterie à moins de 1500 m des lignes exposant ces gros canons à la contre-batterie par l'artillerie de campagne.On a vu en Flandres un groupe d'A.L.V.F. se mettre en batterie en terrain découvert à moins de 2000 m de l'ennemi.Le plus souvent, l'A.L.V.F. est en batterie à plus de 3000 m des lignes.Les mortiers lourds à faible portée (220 mm Mle 1880) sont souvent au niveau de l'artillerie de campagne parfois même plus près.
En 1915, on a vu en Argonne amener un 75 mm dans la tranchée française de première ligne pour détruire la tranchée ennemie à très courte distance, en 1916-1917, des missions seront même confiées à des 65 mm de montagne qui mettront en batterie en avant de la première ligne française, à peine couverts par quelques fantassins.

Pour terminer, le livre du Général Percin "Le massacre de notre infanterie" doit être lu avec beaucoup de sens critique et replacé dans son contexte en gardant en mémoire le parcours de cet officier général issu de l'artillerie qui fut blessé en 1870 mais qui est surtout connu par ses fonctions de chef de cabinet du ministre de la guerre, le général André au début du siècle.Le général Percin fut en effet au coeur du système de délation, connu sous le nom "d'affaire des fiches", qui subordonnait l'avancement des officiers à leurs idées politiques et à leurs croyances religieuses.
Le général Percin s'est encore "distingué" en abandonnant Lille le 24 août 1914 en laissant des milliers d'obus et de fusils Lebel sur place dans la plus complète précipitation.Lille n'ayant été réellement occupée que beaucoup plus tard, le gouverneur de Dunkerque commença à recevoir les gigantesques approvisionnements laissés à Lille et évacués en partie grâce à des actions locales.Après guerre, le général Percin écrivit beaucoup d'articles virulents, surtout dans la presse politique.Il a eu en tout cas beaucoup de mal à justifier son action à Lille en 1914.La lecture de plusieurs livres d'après guerre est assez édifiante sur cette période d'août 1914 à Lille (livres du Général Lebas, de Marcel Deschamps, etc...).
Cordialement, Guy.
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peyo
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Re: cause de mort des artilleurs

Message par peyo »

Bonsoir Guy
Merci pour les infos sur le Général PERCIN,
Comme quoi, lorsqu'on ne connait pas........
Cordialement
Peyo
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patrick corbon
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Re: cause de mort des artilleurs

Message par patrick corbon »

Bonjour à tous,

Bonne analyse sur le Général Percin que nous a livré là ALVF.

Plusieurs causes influencent la précision du tir d'où d'ailleurs la nécessité des tirs de réglage.
La dérive :
- avec la dérivation du projectile due aux rayures du canon. Négligée pour le 75 (0.4m à 1000 m, 1m10 à 2000, 6m60 à 3000m) inscrite sur le tambour on n'en tient pas compte.
- la correction du vent (correction pour le 75 de 5 millième pour un vent moyen ou fort aux distances moyennes et de 10 millième pour un vent très fort ou aux grandes distances).
- Correction de l'inclinaison de l'essieu . Projectile tend à aller du côté de la roue la plus basse. Il faut ramener le coup vers la roue la plus haute. 5 millième pour 15 cm de différence de niveau entre les roues.
Généralement les trois corrections précédentes sont négligées.
Correction de déplacement transversal de la cible. Du côté du déplacement correction de 5, 10 ou 15 millième si la cible se déplace au pas, au trot, au galop.

- je passe sur les calculs de convergence et de la dérive pour un tir à 4 pièces.

Les lois de la dispersion:
Les projectiles tirés avec des conditions analogues ne suivent pas la même trajectoire. La loi de la dispersion dit que tous les coups peuvent-être considérés comme compris dans une zone dite de dispersion ayant son centre au point moyen et une profondeur de 8 écarts probables. Ce qui donne la probabilité suivante de part et d'autre de M (M étant le point moyen), 25% de points de chute dans le premier écart de part et d'autre, 16% dans le deuxième écart, 7% dans le 3ème écart et 2% dans le dernier. Elle est la même en portée, en direction et en hauteur. Elle s'applique à tous les calibres, seule la grandeur de l'écart change.

A une distance moyenne, pour un tir percutant au 75 le rectangle de dispersion ainsi formé est de 8 m de front sur 80m de profondeur sur un plan horizontal et de 8m sur 8m sur un plan vertical. Ce qui donne une probabilité de 2 % pour un tir de 40m trop court. Les tirs d'école sont réalisés avec une probabilité de 1.6 par rapport à l'écart probable ce qui donne 69.6% de probalité d'atteindre la cible. Ce qui laisse quand même une possibilité de tir court de 36 m. Pas pour rien qu'ils faisaient évacuer la première ligne pour un tir de destruction d'un objectif proche.
Pour le tir fusant on parle d'un parallélépipède d'éclatement ayant pour centre le point moyen. Aux distances moyennes il a pour dimensions 200 m de profondeur et 8 mètres de large et de hauteur. La même loi de dispersion s'applique avec les mêmes probabilités.
le réglage du tir (portée, direction, éclatement) consiste à amener le point moyen d'éclatement sur la cible. Forcément compte tenu de ce qui a été dit supra, il faut plusieurs coups. Avec le 75, la fourchette que l'on s'accorde de part et d'autre du point moyen est de 50 m en portée et de 2 millième en direction soit une probabilité acceptable pour un coup court avec une hausse longue et un coup long avec une hausse courte, même raisonnement pour la direction.

Avec tout cela il faut compter sur l'erreur humaine également, l'imprécision de la mesure des distances (Télémètre , jumelles micrométrique, etc;), l'usure des pièces, la qualité des poudres, la qualité du sol à l'arrivée pour les percutants (fougasse, ou en hauteur après ricochet).

Beaucoup de causes militent pur une imprécision du tir surtout au moment du réglage, toutefois il faut se rassurer, vu les éloges que les allemands ont fait sur la qualité de notre artillerie la précision devait être quand même remarquable ce qui n'exclue pas les bavures.

Pour l'ALGP les corrections devaient être nombreuses (courbure de la terre) et dispersion plus conséquente.

Cordialement
patrick
ALVF
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Re: cause de mort des artilleurs

Message par ALVF »

Bonsoir,

En ce qui concerne l'A.L.G.P., la préparation du tir et les corrections de celui-ci ont fait l'objet d'études pendant toute la guerre.Il revient aux canonniers marins et notamment au Lieutenant de Vaisseau Seychal d'avoir initié les artilleurs de terre à ces méthodes, en effet, seuls les artilleurs à pied de l'artillerie de côte avaient cette culture de la préparation du tir mais à un moindre degré que les marins.Les artilleurs de campagne répugnaient en début de guerre à admettre la préparation scientifique du tir et il fallut toute l'autorité du général Maurin pour imposer ces méthodes.
La lecture d'une feuille de préparation de tir d'A.L.G.P. est significative et comporte de multiples calculs de correction.
Les principales corrections concernent:
-la vitesse du vent au sol et en altitude.
-la variation de la densité de l'air.
-la variation du poids des projectiles.
-la variation de température.
-la variation de la vitesse initiale due à l'usure, aux variations de température à un instant donné, etc...
-la correction de la courbure de la terre.
-les effets de la rotation terrestre, la "force de Coriolis", chère aux professeurs de physique de notre jeunesse, impose une correction, car un obus tiré à 25000 m par un 274 mm présente une déviation à droite de 60 m (dans l'hémisphère Nord!).
Tout ceci imposait l'usage d'instruments scientifiques, la création de services techniques (sondages aérologiques par ballonnets, tarage des lots de poudre, etc...).
Cordialement,Guy.
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