bonjour
Avec les jmos du 20e RAC (AD 17, 9e corps)) on n'est pas gâté! Toujours à la recherche de precisions sur la defense de la cote 304 en avril mai 1916, j'ai eu la chance de tomber sur le jmo du 8e RAC (AD 11, 20e corps Balfourier) qui preceda le 9e corps et donne des indications sur la position de ses 3 groupes aux abords immediats d'Esnes, notamment la cote 310 (commune de Montzeville). Le 8e RAC a partagé ses positions avec le 39e RAC, tout comme certainement le 20e a partagé avec le 33e...
LA QUESTION: les tubes etaient mis en batterie. les servants construisaient des abris en cas de bombardement, un peu comme LINTIER le raconte...
Quelqu un en sait il un peu plus sur la description de ces emplacements et sur la maniere dont procedaient les servants de pieces ?
Une hypothese: une piece reçois un ordre de tir de N obus, les servants se precipitent hors de l'abri et expedient leur tir, puis ils retournent à l'abri ? arretez moi si je dis une betise...
merci d'avance
comment operait l artillerie de campagne en 16 ?
- joel guyonneau
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- Jean RIOTTE
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Re: comment operait l artillerie de campagne en 16 ?
Bonjour Joël,
Je pense que ta question devrait être posée dans la rubrique Artillerie.
Guy (ALVF,
) se fera un plaisir d'y répondre!!!!
Bien cordialement.
Jean RIOTTE.
Je pense que ta question devrait être posée dans la rubrique Artillerie.
Guy (ALVF,


Bien cordialement.
Jean RIOTTE.
Re: comment operait l artillerie de campagne en 16 ?
Bonsoir,
Il est difficile de répondre en quelques lignes aux questions de Joël.
Pour se faire une idée des abris, niches à munitions, organisation des batteries, il faut consulter les deux manuels "Instruction sur l'organisation et la construction des batteries", éditions de décembre 1916 et du 11 février 1918 qui décrivent en détail les constructions, galeries souterraines, soutes, observatoires, etc...Il faut consulter ces éditions datant de la guerre pour se faire une idée de la réalité de l'emploi de l'artillerie pendant la guerre, car les manuels d'avant-guerre ne prenaient pas en compte l'essentiel de ces travaux souterrains.
Pour ce qui est du service des pièces, si des équipes de pièces sont à l'abri, il y a toujours, dans les secteurs actifs, des servants aux pièces afin de déclencher immmédiatement le barrage à la demande de l'infanterie ou de commencer la contre-préparation offensive (C.P.O.).Ces mesures font l'objet de plans préétablis à appliquer dans les principales hypothèses d'action possible de l'ennemi.
Il faut aussi se souvenir des incessants ravitaillements en munitions effectués le plus souvent de nuit dans les pires conditions.
Enfin, l'essentiel des bombardements de l'artillerie allemande, en dehors des tirs de préparation d'offensive générale, sont effectués sur l'artillerie française en priorité.De même, les bombardements par obus à gaz visent principalement l'artillerie, car il est difficile de faire de longs efforts physiques avec le masque à gaz sur la tête et le tir rapide de l'artillerie de campagne ou la manipulation des lourds obus de gros calibres exigent beaucoup d'efforts.
Tous ces faits, associés au maintien en ligne des unités d'artillerie bien plus longtemps que pour les unités d'infanterie, et ce sans aucune relève, expliquent des taux importants de pertes dans l'artillerie de campagne.
Cordialement, Guy.
Il est difficile de répondre en quelques lignes aux questions de Joël.
Pour se faire une idée des abris, niches à munitions, organisation des batteries, il faut consulter les deux manuels "Instruction sur l'organisation et la construction des batteries", éditions de décembre 1916 et du 11 février 1918 qui décrivent en détail les constructions, galeries souterraines, soutes, observatoires, etc...Il faut consulter ces éditions datant de la guerre pour se faire une idée de la réalité de l'emploi de l'artillerie pendant la guerre, car les manuels d'avant-guerre ne prenaient pas en compte l'essentiel de ces travaux souterrains.
Pour ce qui est du service des pièces, si des équipes de pièces sont à l'abri, il y a toujours, dans les secteurs actifs, des servants aux pièces afin de déclencher immmédiatement le barrage à la demande de l'infanterie ou de commencer la contre-préparation offensive (C.P.O.).Ces mesures font l'objet de plans préétablis à appliquer dans les principales hypothèses d'action possible de l'ennemi.
Il faut aussi se souvenir des incessants ravitaillements en munitions effectués le plus souvent de nuit dans les pires conditions.
Enfin, l'essentiel des bombardements de l'artillerie allemande, en dehors des tirs de préparation d'offensive générale, sont effectués sur l'artillerie française en priorité.De même, les bombardements par obus à gaz visent principalement l'artillerie, car il est difficile de faire de longs efforts physiques avec le masque à gaz sur la tête et le tir rapide de l'artillerie de campagne ou la manipulation des lourds obus de gros calibres exigent beaucoup d'efforts.
Tous ces faits, associés au maintien en ligne des unités d'artillerie bien plus longtemps que pour les unités d'infanterie, et ce sans aucune relève, expliquent des taux importants de pertes dans l'artillerie de campagne.
Cordialement, Guy.
- joel guyonneau
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Re: comment operait l artillerie de campagne en 16 ?
merci pour ce post. pour le ravitaillement en munitions je possede les notes quotidiennes d'un officier du 20e.
Le general CURE donne une precision utile et déjà connue: à Verdun avant l attaque du 21 fevrier les 3 lignes de defenses etaient pratiquement non amenagées. Le 20e corps a dû ebaucher les lignes de defense et les abris, seulement ebaucher. Quand le 9e corps prend la releve rien n etait franchement operationnel, peut etre de simples ebauches de tranchees abris ...
cdlt
Le general CURE donne une precision utile et déjà connue: à Verdun avant l attaque du 21 fevrier les 3 lignes de defenses etaient pratiquement non amenagées. Le 20e corps a dû ebaucher les lignes de defense et les abris, seulement ebaucher. Quand le 9e corps prend la releve rien n etait franchement operationnel, peut etre de simples ebauches de tranchees abris ...
cdlt
- Charraud Jerome
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Re: comment operait l artillerie de campagne en 16 ?
Bonsoir
Voici le texte de Laxagne sur la situation à 304 avant le 4 mai: (Les combats de la cote 304 en mai 1916 - Etude d’une contre-attaque d’après les documents du service historique - Revue militaire française – Capitaine Laxagne)
La situation du secteur de la cote 304
Occupé immédiatement après l’attaque allemande du 9 avril, le secteur de la cote 304 n’a pu être organisé complètement. La 39e division (20e CA), en raison des pertes qu’elle a subies, n’a consacré en effet que des effectifs limités aux travaux. La 17e division, entrée en ligne le 21 avril, a porté son activité en première urgence sur la construction d’abris en 1ère ligne (20 entrées sont ouvertes), le renforcement des défenses accessoires, l’approfondissement des boyaux de circulation et l’établissement de pistes avec l’arrière. Il eût fallu, d’après les exécutants, 3 à 4 semaines de tranquillité relative pour rendre le secteur habitable.
Sauf dans la partie du ravin de la Hayette, la première position est établie sur le plateau de la cote 304. Ses pentes nord, pentes raides en espalier, descendent vers l’ennemi qui peut y ajuster son tir comme sur une cible.
Ses pentes sud, où se développe un embryon de tranchées (boyau de Martigues, réduit D), si elles échappent aux vues directes, sont enfilées en revanche par les batteries ennemies de la région de Forges ou de la cote du Talou qui peuvent battre dans les mêmes conditions le ravin de la Passerelle, Esnes et les villages plus au sud.
Au moment de l’attaque allemande, l’organisation réalisée sur le plateau comporte :
- une 1ère ligne, entre le bois Eponge et le Crochet, tranchée de tir, étroite, d’une profondeur moyenne de 1m60, protégée par un réseau large d’environ 10 mètres, où les abris ne sont pas encore creusés.
- Une ligne de soutien, à 200 ou 300 mètres en arrière, qui n’est formée que de tranchées peu profondes avec un réseau de 4 à 8 mètres ; elle est interrompue ;
- Une 3e ligne, pratiquement inexistante, sauf, dans le sous-secteur de droite (La tranchée d’Aix et le Bec) ;
- Une ligne de contrepente (réduit D) à peine ébauchée. Cette position est donc inachevée. Elle ne présente qu’une force de résistance limitée, en raison de sa situation sur le terrain, du manque d’abris et de communications.
Elle est occupée par la 17e division (PC de Béthelainville) qui tient le secteur entre la Hayette et le bois Carré. Sa brigade de tête (33e brigade, PC à la cote 310) est en ligne, s brigade de queue (304e brigade, PC à Béthelainville) en réserve.
La 33e brigade (90e et 68e RI) est répartie en 2 sous-secteurs de régiments. Chacun de ces régiments a 2 bataillons sur le front, - au total 10 compagnies et 20 mitrailleuses en 1ère ligne, 6 compagnies et 20 mitrailleuses en soutien. Le dernier bataillon du 68e RI est en réserve de brigade à Esnes ; le dernier bataillon du 90e est avec la 304e brigade (268e et 290e RI à 2 bataillons) en réserve de division plus en arrière (1)
(1) Les 2 bataillons du 290e à Vigneville et à Béthelainville ; le bataillon 90e et les 2 bataillons du 268e au bois Saint Pierre.
A la gauche de la 17e, la 18e division tient le secteur entre le bois Carré et le bois d’Avocourt. Sa brigade de tête (66e et 32e RI) tient le bois Camard, le saillant 287 et les tranchées qui le relient au bois d’Avocourt ; sa brigade de queue a un régiment en réserve de division (77e RI échelonné : 1 bataillon au Peigne, 1 bataillon à Favry, 1 bataillon à Montzéville), un régiment en réserve de corps d’armée (135e RI à Jubécourt).
Le général Curé, commandant le 9e CA, est établi à Ville-sur-Cousances ayant sous ses ordres l’ensemble du front entre le bois d’Avocourt et la Hayette.
La 152e division (moins 1 groupe d’artillerie de campagne qui est en ligne) est en réserve de la IIe armée dans la région de Vaubécourt.
L’organisation de l’artillerie est la suivante :
a) Les artilleries divisionnaires assurent les barrages de secteur (voir schéma)
Partie de cette artillerie (l’AD17 en particulier) est installée en terrain découvert, dans la région de la cote 310. Sa situation y est « à peu près intenable » (La 17e DI perd 10 canons en 4 jours, du fait du feu, avant l’attaque allemande, 2 dépôts de munitions sautent). Le colonel Gascouin, commandant l’artillerie du 9e CA, pense à camoufler par un procédé nouveau ou même à changer les emplacements des batteries trop exposées ; mais ses propositions ne peuvent être réalisées à temps.
b) Les divisions disposent en outre d’une artillerie lourde courte (2 batteries de 155C à la 17e DI, 1 batterie de 155CTR à la 18e DI) qui apparaît bien insuffisante, surtout quand on la compare avec celle de l’ennemi qui écrase de gros projectiles les tranchées de première ligne, sans que l’infanterie française en voie tomber d’analogues chez l’adversaire.
c) Comme contre-batterie, le 9e CA dispose d’un total de 3 batteries de 95, 6 batteries de 120L, 2 batteries de 155L, formées en 2 sous-groupements (Maury et Clerc) établis aux abords de Vigneville et dans le bois de Béthelainville.
d) Une artillerie lourde d’armée installée dans le bois de Lambechamp et sur le plateau nord de Vigneville est enfin susceptible d’agir sur le front du groupement Curé ; elle comprend 2 batteries de 100 TR (groupe Vaillant), 5 batteries de 105 (groupes Brunon et Blondeau), 2 batteries de 120L (groupe Dory), 2 batteries de 155L (groupe Sainte Claire-Deville). Cette ALA, en position à l’ouest de la Meuse, est aux ordres du colonel Stahl qui l’a répartie en 2 sous-groupements (Jamet et Brunon) ; quand elle agit en liaison avec le 9e CA, son action est réglée par le colonel Gascouin. Ce dernier établit le plan de tir journalier, dans lequel il répartit les objectifs (batteries, ravitaillements, observatoires, etc…) d’après les renseignements sur l’activité ennemie que lui fournissent le SRA ou les troupes du front, les ballons et les avions (1)
(1) Répartitions des ballons :
Réglage : 68e compagnie d’aéro pour le 9e CA ; 59e compagnie d’aéro pour les 2 groupements d’ALA
Surveillance de l’armée : 34e compagnie d’aéro pour le secteur de la rive ouest de la Meuse
Répartition des avions :
Escadrilles d’artillerie du CAMF35 et MF33 ; sections d’ALA du secteur ouest n° 228 et 221
Le ravitaillement en munitions est assuré par un échelon de ravitaillement spécial (1) comprenant 5 sections de munitions hippomobiles et 4 sections de munitions automobiles. En principe, ces sections transportent les munitions des dépôts d’armée (établis à Dombasle et à la ferme Frana) deux dépôts intermédiaires où les batteries dotées d’un échelon hippomobile se réapprovisionnent, les batteries à pied ou celles qui ne possèdent qu’un échelon automobile, incapable en raison de l’état des routes d’accéder aux positions, étant ravitaillées directement par l’échelon spécial.
(1) Sous les ordres du chef d’escadron Pigault. Cet échelon de ravitaillement a été créé le 2 mai.
Dans l’ensemble, l’organisation que présente le secteur au moment de l’attaque allemande présente les inconvénients suivants.
Par suite de l’inexistence d’une 3e ligne, l’infanterie a dû réaliser une occupation très dense de la première position et a été obligée de reporter jusque sur les tranchées avancées la ligne de résistance. Elle n’a pu qu’amorcer à peine la contrepente de 304, qui n’est pas occupée. Il n’existe aucune communication organisée avec l’arrière, où les réserves sont loin.
Faute de positions rapprochées qui soient défilées du Mort-Homme, l’artillerie lourde occupe des emplacements trop éloignés de ses objectifs et risque de laisser l’artillerie adverse maîtresse à peu près absolue de son feu ; or, cette dernière a de très belles vues sur les organisations françaises, et ses pièces accusent une plus grande rapidité de tir ainsi qu’une supériorité de calibre et de portée très marquée.
Amicalement
Jérôme
Voici le texte de Laxagne sur la situation à 304 avant le 4 mai: (Les combats de la cote 304 en mai 1916 - Etude d’une contre-attaque d’après les documents du service historique - Revue militaire française – Capitaine Laxagne)
La situation du secteur de la cote 304
Occupé immédiatement après l’attaque allemande du 9 avril, le secteur de la cote 304 n’a pu être organisé complètement. La 39e division (20e CA), en raison des pertes qu’elle a subies, n’a consacré en effet que des effectifs limités aux travaux. La 17e division, entrée en ligne le 21 avril, a porté son activité en première urgence sur la construction d’abris en 1ère ligne (20 entrées sont ouvertes), le renforcement des défenses accessoires, l’approfondissement des boyaux de circulation et l’établissement de pistes avec l’arrière. Il eût fallu, d’après les exécutants, 3 à 4 semaines de tranquillité relative pour rendre le secteur habitable.
Sauf dans la partie du ravin de la Hayette, la première position est établie sur le plateau de la cote 304. Ses pentes nord, pentes raides en espalier, descendent vers l’ennemi qui peut y ajuster son tir comme sur une cible.
Ses pentes sud, où se développe un embryon de tranchées (boyau de Martigues, réduit D), si elles échappent aux vues directes, sont enfilées en revanche par les batteries ennemies de la région de Forges ou de la cote du Talou qui peuvent battre dans les mêmes conditions le ravin de la Passerelle, Esnes et les villages plus au sud.
Au moment de l’attaque allemande, l’organisation réalisée sur le plateau comporte :
- une 1ère ligne, entre le bois Eponge et le Crochet, tranchée de tir, étroite, d’une profondeur moyenne de 1m60, protégée par un réseau large d’environ 10 mètres, où les abris ne sont pas encore creusés.
- Une ligne de soutien, à 200 ou 300 mètres en arrière, qui n’est formée que de tranchées peu profondes avec un réseau de 4 à 8 mètres ; elle est interrompue ;
- Une 3e ligne, pratiquement inexistante, sauf, dans le sous-secteur de droite (La tranchée d’Aix et le Bec) ;
- Une ligne de contrepente (réduit D) à peine ébauchée. Cette position est donc inachevée. Elle ne présente qu’une force de résistance limitée, en raison de sa situation sur le terrain, du manque d’abris et de communications.
Elle est occupée par la 17e division (PC de Béthelainville) qui tient le secteur entre la Hayette et le bois Carré. Sa brigade de tête (33e brigade, PC à la cote 310) est en ligne, s brigade de queue (304e brigade, PC à Béthelainville) en réserve.
La 33e brigade (90e et 68e RI) est répartie en 2 sous-secteurs de régiments. Chacun de ces régiments a 2 bataillons sur le front, - au total 10 compagnies et 20 mitrailleuses en 1ère ligne, 6 compagnies et 20 mitrailleuses en soutien. Le dernier bataillon du 68e RI est en réserve de brigade à Esnes ; le dernier bataillon du 90e est avec la 304e brigade (268e et 290e RI à 2 bataillons) en réserve de division plus en arrière (1)
(1) Les 2 bataillons du 290e à Vigneville et à Béthelainville ; le bataillon 90e et les 2 bataillons du 268e au bois Saint Pierre.
A la gauche de la 17e, la 18e division tient le secteur entre le bois Carré et le bois d’Avocourt. Sa brigade de tête (66e et 32e RI) tient le bois Camard, le saillant 287 et les tranchées qui le relient au bois d’Avocourt ; sa brigade de queue a un régiment en réserve de division (77e RI échelonné : 1 bataillon au Peigne, 1 bataillon à Favry, 1 bataillon à Montzéville), un régiment en réserve de corps d’armée (135e RI à Jubécourt).
Le général Curé, commandant le 9e CA, est établi à Ville-sur-Cousances ayant sous ses ordres l’ensemble du front entre le bois d’Avocourt et la Hayette.
La 152e division (moins 1 groupe d’artillerie de campagne qui est en ligne) est en réserve de la IIe armée dans la région de Vaubécourt.
L’organisation de l’artillerie est la suivante :
a) Les artilleries divisionnaires assurent les barrages de secteur (voir schéma)
Partie de cette artillerie (l’AD17 en particulier) est installée en terrain découvert, dans la région de la cote 310. Sa situation y est « à peu près intenable » (La 17e DI perd 10 canons en 4 jours, du fait du feu, avant l’attaque allemande, 2 dépôts de munitions sautent). Le colonel Gascouin, commandant l’artillerie du 9e CA, pense à camoufler par un procédé nouveau ou même à changer les emplacements des batteries trop exposées ; mais ses propositions ne peuvent être réalisées à temps.
b) Les divisions disposent en outre d’une artillerie lourde courte (2 batteries de 155C à la 17e DI, 1 batterie de 155CTR à la 18e DI) qui apparaît bien insuffisante, surtout quand on la compare avec celle de l’ennemi qui écrase de gros projectiles les tranchées de première ligne, sans que l’infanterie française en voie tomber d’analogues chez l’adversaire.
c) Comme contre-batterie, le 9e CA dispose d’un total de 3 batteries de 95, 6 batteries de 120L, 2 batteries de 155L, formées en 2 sous-groupements (Maury et Clerc) établis aux abords de Vigneville et dans le bois de Béthelainville.
d) Une artillerie lourde d’armée installée dans le bois de Lambechamp et sur le plateau nord de Vigneville est enfin susceptible d’agir sur le front du groupement Curé ; elle comprend 2 batteries de 100 TR (groupe Vaillant), 5 batteries de 105 (groupes Brunon et Blondeau), 2 batteries de 120L (groupe Dory), 2 batteries de 155L (groupe Sainte Claire-Deville). Cette ALA, en position à l’ouest de la Meuse, est aux ordres du colonel Stahl qui l’a répartie en 2 sous-groupements (Jamet et Brunon) ; quand elle agit en liaison avec le 9e CA, son action est réglée par le colonel Gascouin. Ce dernier établit le plan de tir journalier, dans lequel il répartit les objectifs (batteries, ravitaillements, observatoires, etc…) d’après les renseignements sur l’activité ennemie que lui fournissent le SRA ou les troupes du front, les ballons et les avions (1)
(1) Répartitions des ballons :
Réglage : 68e compagnie d’aéro pour le 9e CA ; 59e compagnie d’aéro pour les 2 groupements d’ALA
Surveillance de l’armée : 34e compagnie d’aéro pour le secteur de la rive ouest de la Meuse
Répartition des avions :
Escadrilles d’artillerie du CAMF35 et MF33 ; sections d’ALA du secteur ouest n° 228 et 221
Le ravitaillement en munitions est assuré par un échelon de ravitaillement spécial (1) comprenant 5 sections de munitions hippomobiles et 4 sections de munitions automobiles. En principe, ces sections transportent les munitions des dépôts d’armée (établis à Dombasle et à la ferme Frana) deux dépôts intermédiaires où les batteries dotées d’un échelon hippomobile se réapprovisionnent, les batteries à pied ou celles qui ne possèdent qu’un échelon automobile, incapable en raison de l’état des routes d’accéder aux positions, étant ravitaillées directement par l’échelon spécial.
(1) Sous les ordres du chef d’escadron Pigault. Cet échelon de ravitaillement a été créé le 2 mai.
Dans l’ensemble, l’organisation que présente le secteur au moment de l’attaque allemande présente les inconvénients suivants.
Par suite de l’inexistence d’une 3e ligne, l’infanterie a dû réaliser une occupation très dense de la première position et a été obligée de reporter jusque sur les tranchées avancées la ligne de résistance. Elle n’a pu qu’amorcer à peine la contrepente de 304, qui n’est pas occupée. Il n’existe aucune communication organisée avec l’arrière, où les réserves sont loin.
Faute de positions rapprochées qui soient défilées du Mort-Homme, l’artillerie lourde occupe des emplacements trop éloignés de ses objectifs et risque de laisser l’artillerie adverse maîtresse à peu près absolue de son feu ; or, cette dernière a de très belles vues sur les organisations françaises, et ses pièces accusent une plus grande rapidité de tir ainsi qu’une supériorité de calibre et de portée très marquée.
Amicalement
Jérôme
Les 68, 90, 268 et 290e RI dans la GG
Les soldats de l'Indre tombés pendant la GG
"" Avançons, gais lurons, garnements, de notre vieux régiment."

Les soldats de l'Indre tombés pendant la GG
"" Avançons, gais lurons, garnements, de notre vieux régiment."

- joel guyonneau
- Messages : 1524
- Inscription : mar. oct. 19, 2004 2:00 am
Re: comment operait l artillerie de campagne en 16 ?
merci Jerome
"...Partie de cette artillerie (l’AD17 en particulier) est installée en terrain découvert, dans la région de la cote 310. Sa situation y est « à peu près intenable ..." ça ne m'etonne pas et ceci explique cela...
bien amicalement
"...Partie de cette artillerie (l’AD17 en particulier) est installée en terrain découvert, dans la région de la cote 310. Sa situation y est « à peu près intenable ..." ça ne m'etonne pas et ceci explique cela...
bien amicalement