Bonsoir à tous
J'ai trois petites questions pour affiner mes recherches:
1 Le conducteur d'un tracteur Latil pour l'artillerie lourde pouvait-il avoir le grade de Maréchal des logis ? Ce grade était-il réservé au chef de pièce ?
2 Le conducteur jouait-il un autre rôle au moment du tir ou repartait-il à l'arrière ?
Merci pour votre aide. Cordialement. JPL
tracteur Latil
Re: tracteur Latil
Bonjour,
Oui, un conducteur de tracteur Latil pouvait être Maréchal des Logis, ainsi pour une batterie d'artillerie lourde à tracteurs, le tableau des effectifs, par ailleurs variable en fonction des matériels servis, est le suivant au niveau des conducteurs en 1917-1918:
-1 M.d.L. mécanicien.
-0 à 2 M.d.L.chauffeurs.
-3 à 5 brigadiers.
-35 chauffeurs: de tracteurs, de camions, de camionnettes, de voiture, de moto et chauffeurs de remplacement.
En dehors du M.d.L. mécanicien, il y a donc 5 chauffeurs pouvant être brigadiers ou M.d.L.par batterie.
Les chauffeurs aident à la mise en batterie, ils participent aussi au transport des munitions jusqu'à l'emplacement de batterie avant comme pendant le tir.
On trouve des M.d.L.à tous les niveaux de la batterie: chefs de pièce, fourrier, artificier, approvisionnement, mécanicien, chauffeurs.
Cordialement, Guy.
Oui, un conducteur de tracteur Latil pouvait être Maréchal des Logis, ainsi pour une batterie d'artillerie lourde à tracteurs, le tableau des effectifs, par ailleurs variable en fonction des matériels servis, est le suivant au niveau des conducteurs en 1917-1918:
-1 M.d.L. mécanicien.
-0 à 2 M.d.L.chauffeurs.
-3 à 5 brigadiers.
-35 chauffeurs: de tracteurs, de camions, de camionnettes, de voiture, de moto et chauffeurs de remplacement.
En dehors du M.d.L. mécanicien, il y a donc 5 chauffeurs pouvant être brigadiers ou M.d.L.par batterie.
Les chauffeurs aident à la mise en batterie, ils participent aussi au transport des munitions jusqu'à l'emplacement de batterie avant comme pendant le tir.
On trouve des M.d.L.à tous les niveaux de la batterie: chefs de pièce, fourrier, artificier, approvisionnement, mécanicien, chauffeurs.
Cordialement, Guy.
Re: tracteur Latil
Bonsoir Guy et merci
Je profite encore une fois de vos lumières : je ne trouve nulle part la trace du 86ème RALT dans les AFG pour la période mars à juin 1917. Vous m'avez déjà indiqué que la 5ème batterie se trouvait dans le bois de Beaumarais et tirait essentiellement sur Craonne et sur le plateau de Californie, pourriez-vous me dire à quelle unité elle était rattachée ? J'ai lu qu'il existait une réserve générale d'artillerie dont faisait partie l'artillerie lourde, les éléments de cette réserve étaient-ils simplement rattachés à un C.A. en fonction des besoins ? Il semble plus facile de suivre un régiment d'artillerie de campagne qu'un régiment d'artillerie lourde. Dernière question : le 86ème RALT a participé à une opération sur le chemin des dames les 25, 26 et 27 septembre : à votre avis de quoi s'agissait-il ? Merci encore une fois pour votre aide: je sors peu à peu du brouillard ! Cordialement. JPL
Je profite encore une fois de vos lumières : je ne trouve nulle part la trace du 86ème RALT dans les AFG pour la période mars à juin 1917. Vous m'avez déjà indiqué que la 5ème batterie se trouvait dans le bois de Beaumarais et tirait essentiellement sur Craonne et sur le plateau de Californie, pourriez-vous me dire à quelle unité elle était rattachée ? J'ai lu qu'il existait une réserve générale d'artillerie dont faisait partie l'artillerie lourde, les éléments de cette réserve étaient-ils simplement rattachés à un C.A. en fonction des besoins ? Il semble plus facile de suivre un régiment d'artillerie de campagne qu'un régiment d'artillerie lourde. Dernière question : le 86ème RALT a participé à une opération sur le chemin des dames les 25, 26 et 27 septembre : à votre avis de quoi s'agissait-il ? Merci encore une fois pour votre aide: je sors peu à peu du brouillard ! Cordialement. JPL
Re: tracteur Latil
Bonsoir,
Les régiments d'artillerie lourde à tracteurs sont intégrés depuis début 1917 dans la Réserve Générale d'Artillerie Lourde (R.G.A.L.) dont les 10 régiments existant alors constituent la 2° Division.La R.G.A.L. est actionnée par le Commandant en chef qui alloue tout ou partie d'un régiment à une Armée qui en règle l'emploi.
Pour l'offensive d'avril 1917, les 11 Groupes constitués du 86° R.A.L.T. ont tous été mis à la disposition de la V° Armée.C'est en fait le Général commandant l'artillerie de cette Armée qui règle l'emploi de ces groupes, le Général ,commandant l'Armée ne rentrant pas dans le détail de l'emploi de toute les masses d'artillerie mises à sa disposition.Certaines unités (groupes ou batteries) peuvent être mises à disposition des Corps d'Armée voire de Divisions dans le cadre du plan d'emploi de l'artillerie défini au niveau de l'Armée.
Pour votre question relative aux 25, 26 et 27 septembre, je pense que vous voulez dire JUIN 1917 car en août -septembre, la majorité des unités du 86° R.A.L.T. est engagée à Verdun.En ces jours de juin 1917, les unités du 86° R.A.L.T. sont essentiellement engagées au profit du V°C.A. dans le secteur Juvincourt-Berry au Bac-Miette.
Le détail des actions de chaque unité nous entrainerait loin!
Cordialement, Guy.
Les régiments d'artillerie lourde à tracteurs sont intégrés depuis début 1917 dans la Réserve Générale d'Artillerie Lourde (R.G.A.L.) dont les 10 régiments existant alors constituent la 2° Division.La R.G.A.L. est actionnée par le Commandant en chef qui alloue tout ou partie d'un régiment à une Armée qui en règle l'emploi.
Pour l'offensive d'avril 1917, les 11 Groupes constitués du 86° R.A.L.T. ont tous été mis à la disposition de la V° Armée.C'est en fait le Général commandant l'artillerie de cette Armée qui règle l'emploi de ces groupes, le Général ,commandant l'Armée ne rentrant pas dans le détail de l'emploi de toute les masses d'artillerie mises à sa disposition.Certaines unités (groupes ou batteries) peuvent être mises à disposition des Corps d'Armée voire de Divisions dans le cadre du plan d'emploi de l'artillerie défini au niveau de l'Armée.
Pour votre question relative aux 25, 26 et 27 septembre, je pense que vous voulez dire JUIN 1917 car en août -septembre, la majorité des unités du 86° R.A.L.T. est engagée à Verdun.En ces jours de juin 1917, les unités du 86° R.A.L.T. sont essentiellement engagées au profit du V°C.A. dans le secteur Juvincourt-Berry au Bac-Miette.
Le détail des actions de chaque unité nous entrainerait loin!
Cordialement, Guy.
Re: tracteur Latil
Bonsoir Guy et merci pour toutes ces informations. Il s'agissait bien en effet de juin 1917 ... J'ai lu qu'il n'y avait jamais eu une telle concentration d'artillerie lourde avant l'offensive Nivelle : qu'en pensez-vous ? Dans ce cas comment expliquer l'échec de la préparation d'artillerie avant l'assaut du 16 avril ? Le mauvais temps peut-il être considéré comme seul responsable de cette défaillance ? Est-il vraiment impossible de rentrer dans le détail des unités ? Dois-je , selon vous, renoncer à situer l'action de la 5ème batterie du troisième groupe ? Quelles sont les possibilités qui me sont offertes de me rapprocher au plus près des combats de ce membre de ma famille ? En tout cas merci encore une fois pour votre aide. Bien cordialement. JPL
Re: tracteur Latil
Bonjour,
La "méthode Nivelle" de préparation d'artillerie élargie utilisée lors des offensives d'avril 1917 n'a pas fait l'objet d'une étude technique détaillée.
Cette méthode mise au point à Verdun lors des offensives d'octobre et décembre 1916 avait obtenu de très bons résultats sur un front relativement étroit.Pour les offensives d'avril 1917 sur un très vaste front, le Général Nivelle n'avait pas les moyens d'artillerie en rapport avec ses objectifs ambitieux.Malgré un nombre imposant de canons "sur le papier", l'artillerie française du printemps 1917 souffrait surtout des lacunes suivantes:
-insuffisance du nombre de canons lourds courts à tir rapide, notamment des calibres 155mm et 220mm, seuls capables de détruire les défenses accessoires de l'ennemi sur un terrain très difficile (relief, vallées encaissées, etc...).Il faut savoir qu'une seule pièce de 155mm à tir rapide a un meilleur rendement qu'une batterie de quatre pièces à tir lent!Malheureusement, au printemps 1917, les matériels lourds modernes ne commençaient à apparaître en nombre significatif dans l'artillerie française que depuis quelques mois!
-dilution des moyens sur un énorme front d'attaque rendant impossible la destruction de toutes les lignes de défense successive de l'ennemi.De l'avis de tous les observateurs d'artillerie et des officiers de cette arme, les tirs préalables aux offensives d'avril 1917 n'eurent pas le caractère systématique et spectaculaire de la préparation française sur la Somme en 1916.
-les difficultés du réglage furent notoires du fait du mauvais temps mais aussi de la supériorité aérienne allemande sur le champ de bataille, ce qui n'avait pas été le cas ni sur la Somme, ni à Verdun en octobre et décembre 1916.
Il n'en reste pas moins vrai que la seule V°Armée était appuyée par 77 pièces d'A.L.G.P. et d'A.L.V.F., de pas moins de 34 Groupes d'artillerie lourde à tracteurs et de nombreuses batteries de position, sans parler de l'artillerie organique des Corps d'Armée et des Divisions engagées!
Pour l'étude du troisième Groupe et de la 5° batterie du 86° R.A.L.T., il faut consulter les JMO de ces unités qui existent au SHD dans le carton d'archives 26 N 1100, d'autant plus qu'ils sont complets de 1916 à 1918.En principe, ces JMO seront consultables en ligne dans quelques mois!
Cordialement, GUY.
La "méthode Nivelle" de préparation d'artillerie élargie utilisée lors des offensives d'avril 1917 n'a pas fait l'objet d'une étude technique détaillée.
Cette méthode mise au point à Verdun lors des offensives d'octobre et décembre 1916 avait obtenu de très bons résultats sur un front relativement étroit.Pour les offensives d'avril 1917 sur un très vaste front, le Général Nivelle n'avait pas les moyens d'artillerie en rapport avec ses objectifs ambitieux.Malgré un nombre imposant de canons "sur le papier", l'artillerie française du printemps 1917 souffrait surtout des lacunes suivantes:
-insuffisance du nombre de canons lourds courts à tir rapide, notamment des calibres 155mm et 220mm, seuls capables de détruire les défenses accessoires de l'ennemi sur un terrain très difficile (relief, vallées encaissées, etc...).Il faut savoir qu'une seule pièce de 155mm à tir rapide a un meilleur rendement qu'une batterie de quatre pièces à tir lent!Malheureusement, au printemps 1917, les matériels lourds modernes ne commençaient à apparaître en nombre significatif dans l'artillerie française que depuis quelques mois!
-dilution des moyens sur un énorme front d'attaque rendant impossible la destruction de toutes les lignes de défense successive de l'ennemi.De l'avis de tous les observateurs d'artillerie et des officiers de cette arme, les tirs préalables aux offensives d'avril 1917 n'eurent pas le caractère systématique et spectaculaire de la préparation française sur la Somme en 1916.
-les difficultés du réglage furent notoires du fait du mauvais temps mais aussi de la supériorité aérienne allemande sur le champ de bataille, ce qui n'avait pas été le cas ni sur la Somme, ni à Verdun en octobre et décembre 1916.
Il n'en reste pas moins vrai que la seule V°Armée était appuyée par 77 pièces d'A.L.G.P. et d'A.L.V.F., de pas moins de 34 Groupes d'artillerie lourde à tracteurs et de nombreuses batteries de position, sans parler de l'artillerie organique des Corps d'Armée et des Divisions engagées!
Pour l'étude du troisième Groupe et de la 5° batterie du 86° R.A.L.T., il faut consulter les JMO de ces unités qui existent au SHD dans le carton d'archives 26 N 1100, d'autant plus qu'ils sont complets de 1916 à 1918.En principe, ces JMO seront consultables en ligne dans quelques mois!
Cordialement, GUY.
Re: tracteur Latil
Bonsoir Guy et merci encore, c'est vraiment un plaisir de vous lire ! "La méthode Nivelle" utilisée à Verdun ... Je me suis toujours demandé de quoi il s'agissait car si l'on en parle dans de nombreux ouvrages on ne l'explique pas vraiment. J'ai fini par penser qu'en réalité ce que l'on appelle la méthode Nivelle c'est le barrage roulant "chronomètre en main" qui "nettoie" le terrain pour laisser passer les fantassins...Vous parlez de préparation d'artillerie élargie : de quoi s'agit-il exactement ? Pourriez-vous m'en dire un peu plus ?
La comparaison faite avec la bataille de la Somme m'intéresse car j'ai lu dans quelques historiques de régiment que la puissance de feu lors du Chemin des Dames était supérieure à celle de la Somme...Apparemment c'est faux.
A votre avis , où puis-je trouver une fiche technique du canon de 155 L qui équipait la batterie (5ème Bie du 86ème RALT) du cousin de mon grand-père ?
Bonne soirée, cordialement. JPL
La comparaison faite avec la bataille de la Somme m'intéresse car j'ai lu dans quelques historiques de régiment que la puissance de feu lors du Chemin des Dames était supérieure à celle de la Somme...Apparemment c'est faux.
A votre avis , où puis-je trouver une fiche technique du canon de 155 L qui équipait la batterie (5ème Bie du 86ème RALT) du cousin de mon grand-père ?
Bonne soirée, cordialement. JPL
Re: tracteur Latil
Bonsoir,
Pour ce soir, je réponds à la dernière partie de votre question:
-le 3° Groupe, dont la 5° batterie du 86° R.A.L.T., était armé du canon de 155mm Mle 1877-1914, tube de Bange adapté à un affût moderne construit par Schneider (variante d'un affût construit pour la Russie avant la guerre).
-le 15 juin 1918, tout le 3° Groupe est envoyé au Centre d'Organisation de l'Artillerie Lourde de Saint-Dizier pour être rééquipé du très moderne canon de 155mm GPF et est immédiatement renvoyé sur le front.
-un dernier point, l'emblème du 3° Groupe et de ses batteries était une "panthère", peinte en rouge sur les véhicules et les tracteurs du Groupe.
Cordialement, Guy.
Pour ce soir, je réponds à la dernière partie de votre question:
-le 3° Groupe, dont la 5° batterie du 86° R.A.L.T., était armé du canon de 155mm Mle 1877-1914, tube de Bange adapté à un affût moderne construit par Schneider (variante d'un affût construit pour la Russie avant la guerre).
-le 15 juin 1918, tout le 3° Groupe est envoyé au Centre d'Organisation de l'Artillerie Lourde de Saint-Dizier pour être rééquipé du très moderne canon de 155mm GPF et est immédiatement renvoyé sur le front.
-un dernier point, l'emblème du 3° Groupe et de ses batteries était une "panthère", peinte en rouge sur les véhicules et les tracteurs du Groupe.
Cordialement, Guy.
Re: tracteur Latil
Bonsoir Guy et une nouvelle fois merci pour les infos sur le canon. En ce qui concerne l'emblème vous m'aviez parlé du sagittaire et pas de la panthère...C'est certes anecdotique mais cela aussi m'intéresse.
Cordialement JPL
Cordialement JPL
Re: tracteur Latil
Bonsoir,
J'ai fait une confusion en regardant le tableau peint des insignes du 86° R.A.L.T., il s'agit bien du "Sagittaire" pour le III° Groupe, peint lui aussi en rouge sur les véhicules, la "Panthère" est l'emblème du V° Groupe!Mon fils a eu la chance de trouver chez un antiquaire le tableau original des insignes peints du 86° R.A.L.T. dressé par un "poilu" inspiré qui le réalisa à la demande de son Colonel!
Cordialement, Guy.
J'ai fait une confusion en regardant le tableau peint des insignes du 86° R.A.L.T., il s'agit bien du "Sagittaire" pour le III° Groupe, peint lui aussi en rouge sur les véhicules, la "Panthère" est l'emblème du V° Groupe!Mon fils a eu la chance de trouver chez un antiquaire le tableau original des insignes peints du 86° R.A.L.T. dressé par un "poilu" inspiré qui le réalisa à la demande de son Colonel!
Cordialement, Guy.