Bonsoir à tous ,
Il est fréquent de trouver dans les récits de soldats des mentions de cassation de grade . Le militaire qui subissait une rétrogradation dans la hiérarchie passait-il devant un conseil de guerre ou bien était-ce une punition infligée par le chef de corps ? Cette punition s'accompagnait elle d' autres sanctions ? Envoi en compagnie disciplinaire , etc ????
Qui peut apporter une réponse ?
cassation de grade
- Stephan @gosto
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Re: cassation de grade
Bonsoir,

Amicalement,
Stéphan
En partie, le Manuel du Chef de section d'infanterie, millésimé 1918 :Qui peut apporter une réponse ?

Amicalement,
Stéphan
Re: cassation de grade
Merci
Je croyais l'acte infiniment plus grave .
Je croyais l'acte infiniment plus grave .
- Jean-Claude Poncet
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Re: cassation de grade
Bonsoir,
Il existe aussi un mode de rétrogradation volontaire.
Afin de conserver une homogénéité dans la composition du régiment de marche en campagne et son tableau d'effectif, lorsqu'un soldat parvenait à se faire affecter au dépôt pour un emploi civil en usine, il devait demander sa rétrogradation soldat de seconde classe.
Ainsi le chef de corps disposait d'un poste de caporal ou sergent vacant et pouvait nommer un soldat de seconde classe, caporal ou un caporal, sergent. Pour ces affectations en usine, dans les décision du chef de corps du 118e RIT. c'est systématique.
Je possède par ailleurs un document indiquant qu'un gradé demande volontairement sa rétrogradation. Artilleur avec des chevaux, son régiment devenant mécanisé il n'a plus de compétence et il demande sa rétrogradation. Le document est signé et approuvé par pas mal d'autorités : chef de corps, général de division et corps d'armée.
Dans un régiment, pour qu'une promotion puisse avoir lieu, il faut qu'un poste soit vacant donc par la mort du titulaire, sa mutation ou sa démission de son emploi.
J'espère avoir été assez clair sur ce point.
Cordialement
Jean-Claude
Il existe aussi un mode de rétrogradation volontaire.
Afin de conserver une homogénéité dans la composition du régiment de marche en campagne et son tableau d'effectif, lorsqu'un soldat parvenait à se faire affecter au dépôt pour un emploi civil en usine, il devait demander sa rétrogradation soldat de seconde classe.
Ainsi le chef de corps disposait d'un poste de caporal ou sergent vacant et pouvait nommer un soldat de seconde classe, caporal ou un caporal, sergent. Pour ces affectations en usine, dans les décision du chef de corps du 118e RIT. c'est systématique.
Je possède par ailleurs un document indiquant qu'un gradé demande volontairement sa rétrogradation. Artilleur avec des chevaux, son régiment devenant mécanisé il n'a plus de compétence et il demande sa rétrogradation. Le document est signé et approuvé par pas mal d'autorités : chef de corps, général de division et corps d'armée.
Dans un régiment, pour qu'une promotion puisse avoir lieu, il faut qu'un poste soit vacant donc par la mort du titulaire, sa mutation ou sa démission de son emploi.
J'espère avoir été assez clair sur ce point.
Cordialement
Jean-Claude
Re: cassation de grade
Bonsoir,
La cassation de grade n'est pas aussi grave qu'il y parait surtout a cette epoque où un certain nombre de punitions (dont par exemple être en etat d'ebriete ) valait des jours d'arrets et eventuellement une retrogradation ce qui n'empechait pas le puni de pouvoir etre de nouveau et parfois rapidement promu (il y a quelques annees la legion avait encore des sous officiers qui avaient ete casses plusieurs fois de leur grade, techniquement c'etait quasi impossible dans la reguliere ou le contrat n'aurait pas ete renouvelle.
Bien entendu un militaire qui passait en conseil de guerre pouvait etre casse de son grade punition somme toute peu importante soit casse et condamne a une peine plus ou moins lourde les condamnes a mort etant systematiquement condamnes a la degradation
Dans le cas d'un militaire puni de retrogradation de grade il ne retourne pas systematiquement a l'etat de soldat ainsi un sergent peut etre retrograde au grade de caporal ou un aspirant au grade de sergent
durant la guerre cette sanction etait assez courante, elle avait en effet une consequence pour le soldat et sa famille dans la mesure ou la solde suivait l'evolution de grade
cordialement
La cassation de grade n'est pas aussi grave qu'il y parait surtout a cette epoque où un certain nombre de punitions (dont par exemple être en etat d'ebriete ) valait des jours d'arrets et eventuellement une retrogradation ce qui n'empechait pas le puni de pouvoir etre de nouveau et parfois rapidement promu (il y a quelques annees la legion avait encore des sous officiers qui avaient ete casses plusieurs fois de leur grade, techniquement c'etait quasi impossible dans la reguliere ou le contrat n'aurait pas ete renouvelle.
Bien entendu un militaire qui passait en conseil de guerre pouvait etre casse de son grade punition somme toute peu importante soit casse et condamne a une peine plus ou moins lourde les condamnes a mort etant systematiquement condamnes a la degradation
Dans le cas d'un militaire puni de retrogradation de grade il ne retourne pas systematiquement a l'etat de soldat ainsi un sergent peut etre retrograde au grade de caporal ou un aspirant au grade de sergent
durant la guerre cette sanction etait assez courante, elle avait en effet une consequence pour le soldat et sa famille dans la mesure ou la solde suivait l'evolution de grade
cordialement
pierre
- christophe lagrange
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Re: cassation de grade
Bonjour,
En 1917, sur un JMO je trouve plusieurs types de sanctions : renvoi, rétrogradation et cassation, pour une quinzaine d'hommes à différents moments après l'offensive Nivelle.
Des sergents sont rétrogradé, alors que les caporaux sont cassés, un clairon est renvoyé soldat de 2è classe.
Ces sanctions sont prononcées pour indiscipline, manque d'autorité, recel, conduite indigne, retard pour retour au corps suite à permission, outrages et insultes par exemple.
Le vocabulaire des sanctions était-il attaché au grade du sanctionné ?
Plus tard, un des sergents est de nouveau promu.
L'adresse communiquée par Stéphan n'est plus accessible, peut-être la réponse figure-t-elle dans ce manuel ?
Cordialement,
Christophe
En 1917, sur un JMO je trouve plusieurs types de sanctions : renvoi, rétrogradation et cassation, pour une quinzaine d'hommes à différents moments après l'offensive Nivelle.
Des sergents sont rétrogradé, alors que les caporaux sont cassés, un clairon est renvoyé soldat de 2è classe.
Ces sanctions sont prononcées pour indiscipline, manque d'autorité, recel, conduite indigne, retard pour retour au corps suite à permission, outrages et insultes par exemple.
Le vocabulaire des sanctions était-il attaché au grade du sanctionné ?
Plus tard, un des sergents est de nouveau promu.
L'adresse communiquée par Stéphan n'est plus accessible, peut-être la réponse figure-t-elle dans ce manuel ?
Cordialement,
Christophe
Re: cassation de grade
Bonjour
Voici la lettre "surprenante" d'un sergent du 69e qui ne voulais pas etre cassé!!
Versailles, le 14 Janvier 1919 Matricule 14411
3e compagnie – 69em R.I
À FLIREY
Le 17 septembre 1917, à la suite d’une plainte contre moi, sous-officier de renseignement, faite par le commandant Chabert et survenant après un avertissement à moi donné en mai par le commandant Vétillard, je fus avisé par le sous-lieutenant « Engelbach », officier de renseignement que j’allais être cassé du grade de sergent et affecté comme soldat à une compagnie du 2eme bataillon.
J’ai considéré cette décision comme trop humiliante pour être acceptée ; et, résolu à tout risquer pour recouvrer mon grade, je décidai d’essayer de pénétrer dans les lignes allemandes pour en ramener des renseignements et un prisonnier. Je connaissais les moindres particularités du secteur et des secteurs voisins ainsi que les différentes brèches des fils de fer allemands.
J’ai essayé trois fois.
1° Dans la nuit du 18 au 19 – Sorti des lignes françaises vers 23h, avec mon revolver et deux grenades, par le secteur de droite en un endroit ou la première ligne formait un golfe, je suis arrivé en rampant à une vingtaine de mètres d’une patrouille allemande établie pour la nuit en poste d’écoute à laquelle je ne m’attendais pas. Je dus rebrousser chemin et rentrai par erreur par un poste de mon régiment qui tira des coups de feu et lança des grenades avant de me reconnaître au petit jour.
2° Dans l’après midi du 21, par une région d’entonnoirs sur la gauche du secteur. Mais la surveillance allemande était bonne ; j’essuyai des coups de feu chaque fois que je me montrais.
Je me décidai à essayer le lendemain à l’heure de la soupe allemande en partant d’un ancien poste français à 45 mètres d’un saillant ennemie.
3° Le 22 vers 10 heures, j’allais partir pour cette nouvelle tentative, quand je reçu communication par l’adjudant « de Tatailloy » que j’étais cassé du grade de sergent et affecté comme 2eme classe à la 5eme compagnie. Il était un peu tard pour agir et j’hésitai. Mais je me décidai bientôt à essayer quand même.
Je partis. Parvenu facilement à l’ancien petit poste français, je restai là plus d’une demi heure, observant à 45 mètres de moi les détails de la ligne allemande sans voir une seule fois la tête d’un guetteur. Puis je partis en courant légèrement et sautai dans la tranchée allemande sans avoir été vu.
Entendant des coups de pioches, je marchais vers le bruit. A dix mètres entre deux pare-éclats un guetteur debout au fond de la tranchée regardait vers l’arrière. Le menaçant de mon revolver je lui criai « Gefangen !». Il abaissa son fusil pour tirer. Je lui tirai deux coups de revolver, tout en repoussant son arme avec la main gauche dans laquelle j’avais une grenade OF à levier. Ma grenade du en recevoir un choc, car je n’avais pas fait quelques pas que la voyais fumer et, sans que j’ai eu le temps de m’en défaire, elle éclatait, me blessant à l’œil, me brûlant aux jambes, à la main droite et m’emportant la main gauche.
Les allemands sortirent de leur sape au bruit de l’explosion et quand ils eurent repris leur calme, me pansèrent et m’emportèrent vers un poste de secours.
J la trouve superbe
wagram
Voici la lettre "surprenante" d'un sergent du 69e qui ne voulais pas etre cassé!!
Versailles, le 14 Janvier 1919 Matricule 14411
3e compagnie – 69em R.I
À FLIREY
Le 17 septembre 1917, à la suite d’une plainte contre moi, sous-officier de renseignement, faite par le commandant Chabert et survenant après un avertissement à moi donné en mai par le commandant Vétillard, je fus avisé par le sous-lieutenant « Engelbach », officier de renseignement que j’allais être cassé du grade de sergent et affecté comme soldat à une compagnie du 2eme bataillon.
J’ai considéré cette décision comme trop humiliante pour être acceptée ; et, résolu à tout risquer pour recouvrer mon grade, je décidai d’essayer de pénétrer dans les lignes allemandes pour en ramener des renseignements et un prisonnier. Je connaissais les moindres particularités du secteur et des secteurs voisins ainsi que les différentes brèches des fils de fer allemands.
J’ai essayé trois fois.
1° Dans la nuit du 18 au 19 – Sorti des lignes françaises vers 23h, avec mon revolver et deux grenades, par le secteur de droite en un endroit ou la première ligne formait un golfe, je suis arrivé en rampant à une vingtaine de mètres d’une patrouille allemande établie pour la nuit en poste d’écoute à laquelle je ne m’attendais pas. Je dus rebrousser chemin et rentrai par erreur par un poste de mon régiment qui tira des coups de feu et lança des grenades avant de me reconnaître au petit jour.
2° Dans l’après midi du 21, par une région d’entonnoirs sur la gauche du secteur. Mais la surveillance allemande était bonne ; j’essuyai des coups de feu chaque fois que je me montrais.
Je me décidai à essayer le lendemain à l’heure de la soupe allemande en partant d’un ancien poste français à 45 mètres d’un saillant ennemie.
3° Le 22 vers 10 heures, j’allais partir pour cette nouvelle tentative, quand je reçu communication par l’adjudant « de Tatailloy » que j’étais cassé du grade de sergent et affecté comme 2eme classe à la 5eme compagnie. Il était un peu tard pour agir et j’hésitai. Mais je me décidai bientôt à essayer quand même.
Je partis. Parvenu facilement à l’ancien petit poste français, je restai là plus d’une demi heure, observant à 45 mètres de moi les détails de la ligne allemande sans voir une seule fois la tête d’un guetteur. Puis je partis en courant légèrement et sautai dans la tranchée allemande sans avoir été vu.
Entendant des coups de pioches, je marchais vers le bruit. A dix mètres entre deux pare-éclats un guetteur debout au fond de la tranchée regardait vers l’arrière. Le menaçant de mon revolver je lui criai « Gefangen !». Il abaissa son fusil pour tirer. Je lui tirai deux coups de revolver, tout en repoussant son arme avec la main gauche dans laquelle j’avais une grenade OF à levier. Ma grenade du en recevoir un choc, car je n’avais pas fait quelques pas que la voyais fumer et, sans que j’ai eu le temps de m’en défaire, elle éclatait, me blessant à l’œil, me brûlant aux jambes, à la main droite et m’emportant la main gauche.
Les allemands sortirent de leur sape au bruit de l’explosion et quand ils eurent repris leur calme, me pansèrent et m’emportèrent vers un poste de secours.
J la trouve superbe
wagram
TOUT POUR LE 69e REGIMENT D INFANTERIE
Re: cassation de grade
Bonjour à toutes et tous
Lors de recherches sur MDH j'ai trouvé une fiche d'un EX Capitaine (donc dégradé ?) dcd à l'Hopital du Pénitencier Militaire d'Albertville
Quelqu'un a-t-il des infos sur ce Pénitencier?
Merci poiur vos réponses
Peyo
Lors de recherches sur MDH j'ai trouvé une fiche d'un EX Capitaine (donc dégradé ?) dcd à l'Hopital du Pénitencier Militaire d'Albertville
Quelqu'un a-t-il des infos sur ce Pénitencier?
Merci poiur vos réponses

Peyo
Re: cassation de grade
Bonsoir,
Sans doute s'agit il du fort d'AITON à proximité d'ALBERTVILLE (73). A vérifier cependant. Ce fut une prison militaire jusqu'en 1972 environ.
Cordialement
Sans doute s'agit il du fort d'AITON à proximité d'ALBERTVILLE (73). A vérifier cependant. Ce fut une prison militaire jusqu'en 1972 environ.
Cordialement
L'alpin
- Jean-Claude Poncet
- Messages : 1305
- Inscription : lun. oct. 18, 2004 2:00 am
Re: cassation de grade
Bonsoir,
Non, le fort d'Aiton,n'était pas alors le pénitencier qu'il deviendra par la suite, mais il existait dans Albertville même un pénitencier militaire, en fait une prison.
En 1968, j'ai particpé aux manoeuvres Alpes 68 qui avaient leur point central au fort supérieur d'Aiton. Nous parlions alors du bagne d'Aiton qui se situait dans la partie inférieure de la montagne.
Une personne que je connais bien y a été incarcérée et je connais un peu de ce fait le régime qui y était appliqué.
Un petit détachement de ce "bagne" de la valeur d'un peloton était employé à des travaux de génie dans le camp de Chambaran (Isère). Ils étaient en 70 revêtus de la tenue de 40, treillis blanc, calot à grandes pointes et étaient chaussés de sabots.
Bien cordialement
Jean-Claude
Non, le fort d'Aiton,n'était pas alors le pénitencier qu'il deviendra par la suite, mais il existait dans Albertville même un pénitencier militaire, en fait une prison.
En 1968, j'ai particpé aux manoeuvres Alpes 68 qui avaient leur point central au fort supérieur d'Aiton. Nous parlions alors du bagne d'Aiton qui se situait dans la partie inférieure de la montagne.
Une personne que je connais bien y a été incarcérée et je connais un peu de ce fait le régime qui y était appliqué.
Un petit détachement de ce "bagne" de la valeur d'un peloton était employé à des travaux de génie dans le camp de Chambaran (Isère). Ils étaient en 70 revêtus de la tenue de 40, treillis blanc, calot à grandes pointes et étaient chaussés de sabots.
Bien cordialement
Jean-Claude