MASSENA Trois-mâts goélette

olivier 12
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Re: MASSENA Trois-mâts goélette

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

MASSENA

Trois-mâts goélette de 450 tx JB 391 tx JN
Armateur Société Commerciale Franco-anglaise (Armement Plisson)
Capitaine Alain LE HEGARAT Paimpol 190
Navire armé de 2 canons américains de 57 mm
Traversée Port Talbot – Bayonne avec 690 t de charbon

Attaque par un sous-marin le 13 Mai 1918

Image

Rapport du capitaine

Quitté Port Talbot le 12 Mai à 07h00 à destination de Bayonne en compagnie de 4 voiliers dont un thonier (LA ROSE), faisant le cabotage. Trois d’entre eux étaient armés : GLADIATEUR, SAINT MATHURIN et SAINT MICHEL. Aperçu l’île Lundy à 16h00. Louvoyé entre l’île et la terre avec vent de NW.

Le 13 à 07h20, l’homme de vigie, le matelot Tonnel, signale un sous-marin en surface à 3500 m derrière nous. Au même instant, il nous envoie deux obus qui tombent sur l’arrière du navire. Mis l’équipage aux postes de combat et répondu immédiatement. Manœuvré pour avoir le plus grand champ de tir et offrir au sous-marin le moins de surface possible. Vent arrière. L’ennemi a un tir bien réglé et un calibre plus fort que nous, ce qui lui permet de nous atteindre tandis que nos coups sont courts. Profité de cette situation pour mettre à la mer nos fumigènes les uns après les autres pour cacher le navire et obliger le sous-marin à modifier son tir. Le sous-marin revient sur tribord arrière et recommence le duel d’artillerie. Les obus tombent d’un bord et de l’autre de notre navire. Mis les masques contre gaz asphyxiants. Mis aussi les ceintures de sauvetage. Les obus du sous-marin sont à mitraille. On a peine à respirer.
Nous encadrons le sous-marin qui s’approche de nous et persiste à rester en surface malgré notre tir. Quelques éclats d’obus viennent dans la voilure et sur le pont, mais notre navire n’est pas beaucoup atteint. Vers 08h30, nous mettons à l’eau nos derniers fumigènes pour économiser nos munitions. Dans ce brouillard de fumée, le sous-marin disparaît et vers à 08h00 tout est terminé.
Rallié la terre ainsi que quelques voiliers dans les parages qui, ayant vu l’attaque, ont pu se dérober au sous-marin. L’ennemi nous a envoyé une quarantaine d’obus d’assez gros calibre d’après les morceaux d’obus et les gerbes d’eau qui en résultaient. L’une d’elle a arrosé tout l’arrière et le personnel environnant.
Nous avons tiré avec nos 2 57 mm placés sur l’arrière du navire. Pendant le combat, l’équipage a fait preuve du plus grand sang froid. Les canonniers et le quartier maître chef de section ont fait preuve d’ordre et de discipline.
Nous étions à 12 milles dans le SW vrai de l’île Lundy.

Les éclats d’obus ramassés sur le pont prouvent la véracité de ce rapport déclaré sincère et véritable.

Description du sous-marin

Sous- marin de grande taille, type U 54, 120 m, portant deux canons, un devant le kiosque et un derrière.
Kiosque très élevé et droit
On apercevait très bien avec les jumelles les canonniers et l’officier de tir. Ce sous-marin était maquillé en chalutier avec une voile de dundee sur l’arrière. Il l’a aussitôt amenée en débutant son tir.
Peint en gris
Voici sa silhouette

Image

Conclusions de l’officier enquêteur

MASSENA s’est dissimulé dans un nuage de 14 fumigènes, vent arrière et s’est rapproché de la terre. Au sortir des nuages protecteurs, il n’a plus vu son ennemi. Le sous-marin a-t-il été touché comme semblerait le faire croire la sourde détonation entendue par MASSENA et GLADIATEUR ? C’est possible. L’essentiel est que le sous-marin ait disparu laissant la mer libre aux voiliers qui continuèrent leur voyage sans encombre.
Il n’y avait pas de convoi régulièrement formé.

Rapport du capitaine JOSSE du trois-mâts GLADIATEUR

Quitté Bayonne le 23 Mars 1918 pour Port Talbot. Fait escale à La Pallice, Port Louis et Brest. Arrivé à destination sans rencontre nuisible.
Quitté Port Talbot le 12 Mai en compagnie de MASSENA et de quelques navires sortant de Swansea.
Arrivé dans le Sud de Lundy, le 13 vers 07h30, entendu une canonnade. Reconnu le MASSENA comme étant le navire attaqué, et qui a répondu tout de suite. Après l’emploi des derniers fumigènes, entendu une sourde détonation venant du côté de l’ennemi et la fumée s’étant dissipée, plus rien aperçu.
Etant plus à terre, le vent contraire m’empêchait de me rapprocher du lieu du combat pour secourir MASSENA. Rallier la terre quand j’ai vu que MASSENA s’était heureusement sorti du combat.
Fait alors route sur Falmouth, puis sur Brest. Au Four, reçu ordre de continuer vers le Sud. Continué alors sur Bayonne où je suis arrivé le 30 Mai sans encombre.

Rapport de la commission d’enquête

Elle signale que dans la soirée du 12 MASSENA avait rencontré plusieurs patrouilleurs anglais en service entre la terre et l’île Lundy. Le 13 à 07h20, le sous-marin a ouvert le feu avec ses deux pièces. L’équipage a pris le poste de combat avec calme et le QM Carmouse, chef de section, a ouvert le feu à 3500 m puis a rectifié son tir, encadrant admirablement le but sans pouvoir s’assurer qu’il l’ait atteint. Le capitaine s’est masqué à l’aide de fumigènes et aucun obus n’a atteint la goélette, mais des éclats ont troué les voiles et coupé des manœuvres. Les gaz lacrymogènes ont gêné l’équipage, mais sans causer d’accident.

GLADIATEUR, SAINT MATHURIN et SAINT MICHEL, qui étaient au vent de MASSENA, ont imité sa manœuvre. GLADIATEUR, comme MASSENA, a entendu une sourde détonation qui lui fit croire que le sous-marin avait été touché, ce qui pourrait expliquer qu’il n’ait pas poursuivi sa proie.

La commission estime que le capitaine de MASSENA et son équipage ont simplement et dignement accompli leur devoir.

Récompenses

Citation à l’Ordre de la Division

LE HEGARAT Alain Capitaine au cabotage Paimpol 190

Pour la courageuse énergie et les qualités de commandement dont il a fait preuve lors d’une attaque par un sous-marin qu’il a conduit à l’abandonner.

Citation à l’Ordre de la Brigade

CARMOUSE Louis QM canonnier

Pour l’énergie et les qualités militaires dont il a fait preuve comme chef de section lors de l’attaque de son navire par un sous-marin qui a été obligé d’abandonner la poursuite.

Témoignage Officiel de Satisfaction du Ministre

LE GOFF Jean Canonnier breveté
CHAMBRUN Alexandre Canonnier breveté
FOURGNIAUD Abel Canonnier auxiliaire
AUGAU Adrien Canonnier auxiliaire

Pour l’énergie et le dévouement dont ils ont fait preuve en défendant leur navire contre un sous-marin qui a dû renoncer à les poursuivre.

Trois mâts goélette MASSENA

Pour l’attitude disciplinée, l’énergie et le sang froid de tout son personnel lors d’une attaque de ce voilier par un sous-marin qui a dû renoncer à le poursuivre.

Le sous-marin attaquant

N’est pas identifié.
Vu la description assez précise, on pourrait toutefois penser à l’U 55 du Kptlt Wilhelm WERNER. Il commençait une patrouille et avait l’habitude d’opérer dans le secteur de Lundy Island - Trevose head.

Voici une belle photo de l'U 55 prise depuis l'U 102

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Cdlt
olivier
Memgam
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Re: MASSENA Trois-mâts goélette

Message par Memgam »

Bonjour,

Masséna, goélette à trois mâts construite en 1901 chez Massé & Chantelot à Fécamp.
459 tjb, 391 tjn, 600 tpl, 41,40 x 8,68 x 4,45 m.

En 1912, indicatif KGFC, immatriculé à Fécamp, armateur Ledun & Delabrecque & Cie, capitaine Laanganey.

Source : Registre n° 84, Bureau Veritas, 1912.

Cordialement.
Memgam
Rutilius
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Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

■ Historique (complément).

— 18 mars 1907 : Est abordé au large du phare d’Eddystone (Devon, Royaume-Uni) par le chalutier à vapeur Provence, attaché au port de Boulogne-sur-Mer. Parti à la dérive après avoir été abandonné pré-cipitamment par son équipage, est pris en remorque par le cargo Ville-de-Strasbourg, de la Compagnie des bateaux à vapeur du Nord, qui le conduit à Dunkerque.

L’Ouest-Éclair — éd. de Rennes —, n° 2.989, Mercredi 20 mars 1907,
p. 4, en rubrique « Dépêches maritimes ».

L.O.E. 20-III-1907 - .jpg
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,


Récompenses consécutives à l’engagement du 13 mai 1918


Journal officiel du 26 juillet 1918, p. 6.473.

J.O. 26-VII-1918 - Masséna - .jpg
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Le Journal, n° 9.449, Samedi 10 août 1918, p. 2.

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Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,
olivier 12 a écrit : mar. juil. 18, 2017 12:02 pm
« Rapport du capitaine Josse du trois-mâts Gladiateur »
Gladiateur. — Trois-mâts de 393,80 tx jb et de 336,61 tx jn construit en 1899 à Saint-Malo. Immatriculé au quartier de Bayonne, f° 627, n° 1.884, au nom de la Société maritime et commerciale franco-an-glaise (J. et E. Plisson).

Capitaine Pierre Marie JOSSE, né le 7 décembre 1879 à Plouha (Côtes-du-Nord — aujourd’hui Côtes-d’Armor), capitaine au cabotage (Brevet supérieur), inscrit au quartier de Paimpol, n° 525.

[Inscription maritime ~ Quartier du Havre ~ Désarmements des bâtiments de commerce (1920), 16 janvier 1920, n° 4 : Archives départementales de Seine-Maritime, Cote 6P6_789, p. num. 67 à 74.

Bâtiment armé au cabotage international le 16 septembre 1919 à Bayonne, n° 315 ; désarmé le 13 janvier 1920 au Havre, n° 4. Voyage à Pointe-à-Pitre : Expédié à Pointe-à-Pitre le 2 octobre 1919 avec 14 hommes d’ équipage ; arrivé dans ce port le 6 décembre 1919. Expédié au Havre le 6 décembre 1919 avec 15 hommes d’équipage et 4 passagers ; arrivé dans ce port le ... janvier 1920. Capitaine Pierre Marie JOSSE, précité. ]
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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MASSÉNA ― Trois-mâts goélette — Société maritime et commerciale franco-anglaise (J. et E. Plisson).

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

Masséna ― Trois-mâts goélette — Société maritime et commerciale franco-anglaise (J. et E. Plisson).

Le trois-mâts goélette en bois Masséna fut lancé le 20 février 1901 par la société en nom collectif Massé et Chantelot, constituée pour une durée de 10 ans le 21 novembre 1892 [Siège social : Fécamp, boulevard de la Plage] (Archives commerciales de la France, n° 98, Mercredi 7 décembre 1892, p. 1.484), pour le compte de la société en nom collectif Monnier et Tubeuf (Honoré MONNIER et Gaston TUBEUF, son gendre), personne morale initialement constituée pour une durée de 5 ans le 20 mai 1897 (Archives commerciales de la France, n° 43, Samedi 29 mai 1897, p. 672), puis reformée pour une durée de trois ans le 20 octobre 1901 (Archives commerciales de la France, n° 91, Samedi 9 novembre 1901, p. 1.425) [Siège social : Fécamp, 77, rue Théagène Boufart]. Immatriculé au quartier de Fécamp. Signal distinctif : K.G.F.C.

A la suite du décès de Jean Honoré MONNIER, survenu le 8 mai 1902 à Fécamp (Registre des actes de décès de la ville de Fécamp, Année 1902, Vol. I., f° 38, n° 121), ce bâtiment fut mis en vente le 4 août 1902 à la barre du Tribunal de commerce de Fécamp. Il fut alors adjugé pour le prix de 131.000 fr à la société Ledun, Delabrècque & Cie, également établie à Fécamp. Lors de la même audience, furent éga-lement proposés à la vente deux autres navires de la flotte de la société Monnier et Tubeuf, le Riche-lieu et le Louise-Marie, qui furent acquis par la famille MONNIER, pour respectivement 50.100 fr. et 45.600 fr. (L’Ouest-Éclair — éd. de Rennes —, n° 1.088, Vendredi 8 août 1902, p. 2 ~ L’Indépendant Dinannais, n° 64, Dimanche 10 août 1902, p. 3). Même immatriculation et même signal distinctif.

En 1918, le navire fut cédé à la Société maritime et commerciale franco-anglaise (J. et E. Plisson) [Siège social : Paris, 27, rue Mogador (IXe Arr.)], étant attaché au port de Bayonne.

Alors qu’il allait de Fort-de-France (Martinique) à Saint-Nazaire avec 1.600 fûts de rhum, du sucre et du bois de campêche, poussé par des vents d’O. N.-O., il s’échoua, se brisa en deux, puis coula, le 12 juin 1919, vers 14 h. 00, à la pointe des Chats, sise à l'extrémité S.-O. de l’île de Groix (Morbihan). L'équi-page, dont le capitaine Alain LE HÉGARAT, inscrit au quartier de Paimpol, n° 190, fut recueilli par le canot de sauvetage de Groix qui le débarqua à Lorient. Une partie de l’épave, partie à la dérive, fut ra-menée dans ce port par un remorqueur de la Direction des mouvements du port. (La Dépêche de Brest, n° 13.165, Vendredi 13 juin 1919, p. 2 ~ La Dépêche de Brest, n° 13.167, Dimanche 15 juin 1919, p. 2).

Caractéristiques générales. — Jauge : 459 tx jb et 391 tx jn. Port en lourd : 600 t. Dimensions : 41,40 x 8,68 x 4,45 m. [Bureau Veritas, Registre n° 84, Année 1912].[135.8 x 28.5 x 14.6 ft (Lloyd’s Register of Shipping, 1913~1914, Sailing, Lettre M., n° 393, p. num. 193)] Durant la Grande Guerre, avait été armé défensivement de deux canons américains de 57 mm.

_________________________________________________________________________________________


Le Journal de Rouen, n° 52, Jeudi 21 février 1901, p. 2.

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L’Ouest-Éclair — éd. de Rennes —, n° 1.088, Vendredi 8 août 1902, p. 2.

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L’Indépendant Dinannais, n° 64, Dimanche 10 août 1902, p. 3.

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Rutilius
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Message par Rutilius »

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La Dépêche de Brest, n° 13.165, Vendredi 13 juin 1919, p. 2.

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La Dépêche de Brest, n° 13.167, Dimanche 15 juin 1919, p. 2.

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Bien amicalement à vous,
Daniel.
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markab
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Re: MASSENA Trois-mâts goélette

Message par markab »

Bonjour,

Une CPA du MASSENA à Fécamp :

MASSENA Fécamp.jpg
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A bientôt.
Cordialement / Best regards
Marc.

A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
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Bonsoir à tous,


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Rutilius
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Message par Rutilius »

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Bien amicalement à vous,
Daniel.
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