Bonjour à tous,
Goélette de 100 tx JN
Armateur BOULET Auguste de Régneville (Manche)
Capitaine BOULET Fernand Gravelines 236
Equipage de 5 hommes y compris le capitaine
Position du naufrage 49°04 N 05°06 W
Naufrage du 8 Septembre 1917. Rapport d’enquête
La goélette ARMORIQUE chargée de 217 tonnes de charbon se rendait de Swansea à La Rochelle. Elle faisait partie d’un convoi que sa faible vitesse ne lui avait pas permis de suivre. Le 8 Septembre à 11h40, on aperçoit un sous-marin dans l’Ouest à 5 milles environ. Le capitaine fait ce qu’il peut pour fuir et vient à l’Est, mais sa vitesse est bien faible. Beau temps et faible brise de Nord. L’ennemi a le temps de détruire successivement la goélette française BLANCHE, également chargée de charbon, et un voilier russe (nota : le MEETA).
A 13h00 le sous-marin se dirige sur ARMORIQUE pour la détruire à son tour. Le capitaine fait mettre en panne et amener le canot. Le sous-marin fait signe d’accoster et deux marins se rendent à bord d’ARMORIQUE munis de bombes. La goélette est consciencieusement pillée. On empile dans des sacs vivres, vêtements, instruments, et on dispose les bombes. Le canot s’éloigne et l’explosion se produit 5 ou 6 minutes après. Le voilier met 40 minutes à couler. L’embarcation reçoit la permission de s’éloigner. Le sous-marin l’accompagne pendant plus d’une heure, puis disparaît à la vue d’une fumée. C’est l’AUDACIEUX qui vient prendre les naufragés à 17h00.
La conduite du capitaine a été correcte. Les faits ne comportent ni sanction ni récompense.
Description du sous-marin
Longueur environ 40 m
1 canon de 100 mm sur l’avant du kiosque
Peint en noir sur le dessous et en gris sur le dessus.
Vu une dizaine d’hommes sur le pont, tous habillés en noir.
Evoluait facilement.
Le sous-marin attaquant
C’était l’UB 35 de l’Oblt z/s Karl STÖTTER
Cdlt
ARMORIQUE Goélette
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olivier 12
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Re: ARMORIQUE Goélette
olivier
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olivier 12
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Re: ARMORIQUE Goélette
Bonjour à tous,
Complément avec le naufrage du MEETA
Le 20 Novembre 1917 une lettre écrite à son armateur Gustav Teng, en Esthonien, par le capitaine F. TIMMELMANN donne les renseignements sur le naufrage de son voilier, le MEETA coulé en même temps qu’ARMORIQUE et BLANCHE à 30 milles au Nord d’Ouessant le 8 Septembre précédent.
« Je vous ai déjà envoyé plusieurs télégrammes de France (Brest et Le Havre) et d’Angleterre (Londres et Swansea), après le naufrage du MEETA, coulé par un sous-marin allemand. Je pensais que vous saviez tout sur cette affaire. A ma grande surprise, j’ai été avisé par le consul de Russie à Londres que vous demandiez des explications sur le naufrage de MEETA. Je vais donc vous relater brièvement les faits car il est possible que mes lettres précédentes aient été égarées…
J’avais quitté Swansea le 4 Septembre et rejoint 21 autres navires en deux convois au départ de la rade de Falmouth. Le 8 Septembre à 08h00, MEETA et deux autres navires français ont été laissés à 3 milles en arrière des autres et cette distance s’est accrue. A 15h00, j’ai aperçu un sous-marin allemand qui a tiré 3 coups de canon sur MEETA. Nous avons dû mettre les canots à la mer et quitter le navire. Ce diable s’est approché, a d’abord coulé un navire français, puis le MEETA qui sous nos yeux est parti pour son repos éternel au bout de 10 minutes. Pus le Satan a coulé le 2e navire français qui a disparu dans les flots. Mais, grâce au ciel, tous les équipages désarmés ont été sauvés. L’endroit du désastre est dans la Manche, à 30 milles au Nord d’Ouessant. Trois heures plus tard, un torpilleur français nous a recueillis et nous a déposés à l’Abervrac’h, un petit port français. De là, nous sommes allés à Brest, puis Le Havre, Southampton et Londres, toujours aux frais du navire, le gouvernement ne nous ayant donné aucune aide, pas plus d’ailleurs que les autres pays. A Londres, j’ai payé mon équipage. Puis je suis allé à Swansea et Cardiff pour rencontrer les assureurs. L’assurance m’a été payée à Cardiff et je suis rentré à Londres où j’ai attendu 3 semaines de vos nouvelles pour savoir que faire avec l’argent de l’assurance. Vous m’avez fait savoir par le consul qu’il me fallait mettre cet argent dans une banque anglaise et je l’aurais fait avec plaisir si je savais dans quelle sorte de banque il me fallait le déposer et en quelle monnaie, anglaise ou russe ? Dans un premier temps, j’ai placé l’argent sous mon nom à la London Russian Bank. MEETA était assuré pour 2000 livres anglaises. 400 livres ont été utilisées pour les salaires de l’équipage et les dépenses des voyages. La seule commission réclamée par les brokers (courtiers) a été de 50 livres. Il reste donc peu d’argent mais je peux vous assurer que je ne l’ai pas utilisé pour rien.
Je vous avais envoyé les revenus du navire depuis Swansea car je ne voulais pas garder d’argent à bord. Soyez assez aimable pour me confirmer que vous avez bien reçu ces sommes d’argent. Je vous ai envoyé plusieurs lettres mais n’ai jamais reçu de réponses. »
Voici, en roubles, le détail des sommes que je vous avais envoyées :
- 1916 d’Arkhangel 100
- 1916 de Loroka par le capitaine Kommus 500
- 23/08/16 de Newport 5674
- 03/09/16 de Newport 1443
- 06/10/16 de Bordeaux 2702
- 17/02/17 de Swansea à Reval 1092
- 04/05/17 de Swansea 8550
- 08/05/17 de Swansea 2359
- 01/08/17 de Swansea 13500
Total 35920 roubles
Commentaires
On ne peut que se rendre compte des problèmes rencontrés par ces capitaines et leurs malheureux équipages russes tant leur pays était en pleine décomposition.
Cdlt
Complément avec le naufrage du MEETA
Le 20 Novembre 1917 une lettre écrite à son armateur Gustav Teng, en Esthonien, par le capitaine F. TIMMELMANN donne les renseignements sur le naufrage de son voilier, le MEETA coulé en même temps qu’ARMORIQUE et BLANCHE à 30 milles au Nord d’Ouessant le 8 Septembre précédent.
« Je vous ai déjà envoyé plusieurs télégrammes de France (Brest et Le Havre) et d’Angleterre (Londres et Swansea), après le naufrage du MEETA, coulé par un sous-marin allemand. Je pensais que vous saviez tout sur cette affaire. A ma grande surprise, j’ai été avisé par le consul de Russie à Londres que vous demandiez des explications sur le naufrage de MEETA. Je vais donc vous relater brièvement les faits car il est possible que mes lettres précédentes aient été égarées…
J’avais quitté Swansea le 4 Septembre et rejoint 21 autres navires en deux convois au départ de la rade de Falmouth. Le 8 Septembre à 08h00, MEETA et deux autres navires français ont été laissés à 3 milles en arrière des autres et cette distance s’est accrue. A 15h00, j’ai aperçu un sous-marin allemand qui a tiré 3 coups de canon sur MEETA. Nous avons dû mettre les canots à la mer et quitter le navire. Ce diable s’est approché, a d’abord coulé un navire français, puis le MEETA qui sous nos yeux est parti pour son repos éternel au bout de 10 minutes. Pus le Satan a coulé le 2e navire français qui a disparu dans les flots. Mais, grâce au ciel, tous les équipages désarmés ont été sauvés. L’endroit du désastre est dans la Manche, à 30 milles au Nord d’Ouessant. Trois heures plus tard, un torpilleur français nous a recueillis et nous a déposés à l’Abervrac’h, un petit port français. De là, nous sommes allés à Brest, puis Le Havre, Southampton et Londres, toujours aux frais du navire, le gouvernement ne nous ayant donné aucune aide, pas plus d’ailleurs que les autres pays. A Londres, j’ai payé mon équipage. Puis je suis allé à Swansea et Cardiff pour rencontrer les assureurs. L’assurance m’a été payée à Cardiff et je suis rentré à Londres où j’ai attendu 3 semaines de vos nouvelles pour savoir que faire avec l’argent de l’assurance. Vous m’avez fait savoir par le consul qu’il me fallait mettre cet argent dans une banque anglaise et je l’aurais fait avec plaisir si je savais dans quelle sorte de banque il me fallait le déposer et en quelle monnaie, anglaise ou russe ? Dans un premier temps, j’ai placé l’argent sous mon nom à la London Russian Bank. MEETA était assuré pour 2000 livres anglaises. 400 livres ont été utilisées pour les salaires de l’équipage et les dépenses des voyages. La seule commission réclamée par les brokers (courtiers) a été de 50 livres. Il reste donc peu d’argent mais je peux vous assurer que je ne l’ai pas utilisé pour rien.
Je vous avais envoyé les revenus du navire depuis Swansea car je ne voulais pas garder d’argent à bord. Soyez assez aimable pour me confirmer que vous avez bien reçu ces sommes d’argent. Je vous ai envoyé plusieurs lettres mais n’ai jamais reçu de réponses. »
Voici, en roubles, le détail des sommes que je vous avais envoyées :
- 1916 d’Arkhangel 100
- 1916 de Loroka par le capitaine Kommus 500
- 23/08/16 de Newport 5674
- 03/09/16 de Newport 1443
- 06/10/16 de Bordeaux 2702
- 17/02/17 de Swansea à Reval 1092
- 04/05/17 de Swansea 8550
- 08/05/17 de Swansea 2359
- 01/08/17 de Swansea 13500
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On ne peut que se rendre compte des problèmes rencontrés par ces capitaines et leurs malheureux équipages russes tant leur pays était en pleine décomposition.
Cdlt
olivier