PENILINA B 472
Bateau de pêche de Boulogne
Rencontre avec un sous-marin. Rapport de l’officier enquêteur LV ARNOULD
Les hommes du bateau pêcheur B 472 prétendent avoir aperçu un sous-marin le 29 Novembre 1916 vers 08h30. Leur interrogatoire a été effectué en conformité avec le questionnaire établi par l’Etat Major Général.
Bateau PENILINA (nota : le nom, très peu lisible est incertain) B 472 8 tx
Patron Auguste CALON
Equipage 8 hommes + 1 mousse
Le bateau se trouve à 1000 m de terre entre Equihen et Hardelot, mouillé par 9 m de fond, dans une brume épaisse. Visibilité inférieure à 200 m. Vent de SSW faible.
Tout à coup, un sous-marin est aperçu à 100 m de bord environ, faisant route vers la terre. Ensuite, il vire de bord et fait route vers le large. Il ne porte pas de pavillon et ne fait pas de signaux. Un seul autre bateau se trouve dans les parages, le 286 B, mais plus vers la côte. Le sous-marin met cap au NW et disparaît dans la brume sans plonger.
Description du sous-marin
80 m de long environ
Blockhaus avec passerelle au dessus.
Un mât léger devant
Deux gros mâts sur l’arrière, juxtaposés, donnant l’impression d’une voile serrée sur le mât.
Pas vu de canon ni de projecteur
Peut-être un périscope sur l’avant du kiosque
Peinture gris claire paraissant récente.
Voici sa silhouette

Commentaire de l’officier enquêteur
Dans sa première déclaration, le patron avait indiqué 05h00 comme heure de l’incident. Mais il était à l’intérieur du bateau et n’a rien vu personnellement. Les réponses ci-dessus sont celles des deux hommes de quart qui auraient vu le sous-marin. Ces hommes sont complètement illettrés et semblent peu intelligents. Leurs déclarations sont vagues et parfois incohérentes. L’état du temps pourrait donner lieu à des confusions. Mon impression est que ces hommes ont vu quelque chose, mais le bâtiment qu’ils ont pris pour un sous-marin ennemi pourrait être le CAMELIA, que le sémaphore et ALPRECHT signalait à 09h50, ou bien encore un torpilleur de patrouille.
Le sous-marin rencontré
On est pour le moins étonné de la façon dont l’officier enquêteur parle de ces malheureux pêcheurs. D’autant plus qu’ils ont manifestement bien vu et bien décrit un sous-marin si l’on en croit la silhouette très précise dessinée par l’officier lui-même sur leurs indications.
Or cette silhouette est étrangement ressemblante à celle du sous-marin qui avait canonné MOGADOR la veille à 15h40 au large de Barfleur. De Barfleur à Hardelot il y a environ 150 milles, soit 16 heures de route (temps séparant les deux rencontres) à 9,4 nœuds (vitesse économique parfaitement réalisable par le sous-marin). Ce pourrait donc bien être le même sous-marin qui continuait sa remontée vers sa base, via le Pas de Calais. Du coup, on peut à nouveau penser à l’UC 26 du Kptlt Matthias Graf von Schmettow.
Seules les positions données par son KTB pourraient nous renseigner plus précisément.
Pour mémoire, voici la silhouette du sous-marin ayant canonné MOGADOR

Cdlt