CORDOUAN — Patrouilleur auxiliaire.

Rutilius
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Re: CORDOUAN — Patrouilleur auxiliaire.

Message par Rutilius »


Bonjour à tous,


Cordouan – Ex-chalutier – Patrouilleur auxiliaire (1915 ~ 1919).


■ Historique partiel.


— 26 septembre 1917 : Alors en mission de surveillance pour assurer sur les côtes de Syrie le blocus établi et déclaré par la France depuis le 25 août 1915, capture près de Batroun deux barcasses de nationalité turque dénommées Marbrouck, employées par le gouvernement ottoman au ravitaillement des ports bloqués, et montées par des équipages enrôlés par ledit gouvernement.

(Décision du Conseil des prises du 30 mai 1918, « Deux barcasses "Marbrouck" » : J.O. 25 juin 1918, p. 5.506 ; Rec. C.E. 1918, p. 1.235, 15e esp.).


— 28 septembre 1917 : Dans les mêmes circonstances, capture sur les côtes d’Asie Mineure une goélette dépourvue de nom et de numéro d’immatriculation, appartenant au patron Ahmed Gazel, ressortissant ottoman. La remet ensuite au Service des prises de l’île de Rouad (Syrie).

Cette goélette faisait habituellement le cabotage entre Sour, Saïda et Beyrouth, transportant parfois du matériel et des denrées appartenant au gouvernement ottoman ; lors de sa capture, elle transportait un chargement d’orge, propriété dudit gouvernement.

(Décision du Conseil des prises du 5 septembre 1918, « Goélette X. ne portant ni nom ni numéro » : J.O. 20 sept. 1918, p. 8.232 ; Rec. C.E. 1918, p. 1.244, 21e esp. ; R.G.D.I.P. 1919, Jp. Prises maritimes, p. 2).


— 10 mai 1918 : Recueille les victimes, les blessés et les naufragés du cargo britannique Szechuen, de la China Navigation C° Ltd., de Londres, torpillé à 9 h. 25 par bâbord travers par le sous-marin allemand UB-51 (Kapitänleutnant Ernst Krafft) à 60 milles dans le N.-E. de Port-Saïd, par 32° 00’ N. et 32° 46’ E., alors qu’il allait de Famagouste (Île de Chypre) à Port-Saïd (Égypte).

Le cargo Szechuen, ainsi que le cargo Wahcondah, propriété de The Hartlepools Seatonia S.S. C° Ltd. (Hessler & C°), de West-Hartlepool (Sunderland, Royaume-Uni), avaient appareillé de Farmagouste le 9 mai 1918, à 6 h. 00. Ils naviguaient en convoi, escortés par les patrouilleurs auxiliaires français Cordouan et Pensée. De 10 h. à 11 h., les morts, les blessés et les naufragés furent recueillis par le Cordouan. Ce dernier prit ensuite la remorque du Szechuen, demeuré donc momentanément à flot, et fit route vers Port-Saïd ; à 17 h., la remorque fut larguée et reprise par le remorqueur Titan, arrivé en renfort avec le torpilleur d’escadre Dard. A 20 h. 45, les morts, les blessés et les naufragés furent débarqués par le Cordouan à Port-Saïd.

(Chalutier Cordouan, Journal de navigation, n° 5 / 1917~1918 – 19 nov. 1917 ~ 10 mai 1918 : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 117, p. num. 874).


— 18 mai 1918 : Capture sur les côtes d’Asie Mineure, par 32° 52’ N. et 35° 27’ E., la barcasse turque Mabrouké, du port de Tripoli, appartenant au sieur Adel Abdel Wehab, ressortissant ottoman.

Cette barcasse faisait habituellement le cabotage de Beyrouth à Caïffa, en transportant de l’orge pour l’armée turque en Palestine. Lors de sa saisie, elle naviguait sur lest, revenant de l’un de ces voyages.

(Décision du Conseil des prises du 21 novembre 1918, « Barcasse turque Mabrouké » : J.O. 28 décembre 1918, p. 11.214 ; Rec. C.E. 1918, p. 1.268, 32e esp. ; R.G.D.I.P. 1919, Jp. Prises maritimes, p. 44, 1re esp.).


— 21 mai 1918 : Capture sur les côtes d’Asie Mineure, par 33° 50’ N. et 35° 26’ E., la goélette turque Hefz-el-Rahman, appartenant au sieur Haggi Selim el Fayonni, ressortissant ottoman établi à Beyrouth.

Cette goélette, qui battait pavillon ottoman, effectuait des transports de céréales entre Beyrouth à Caïffa pour le compte du gouvernement ottoman. Lors de sa capture, elle revenait sur lest de Caïffa.

(Décision du Conseil des prises du 21 novembre 1918, « Goélette turque Hefz-el-Rahman» : J.O. 3 janv. 1919, p. 317 ; R.G.D.I.P. 1919, Jp. Prises maritimes, p. 45, 2e esp.).


— 15 juin 1918 : Capture sur les côtes d’Asie Mineure, par 33° 21’ N. et 35° 14’ E., dans la zone de blocus surveillée par les forces alliées, la goélette turque Kassed-Kerim, appartenant au sieur Mahmoud Chercaoui, ressortissant ottoman établi à Beyrouth.

Cette goélette, qui battait pavillon ottoman, effectuait des transports de céréales pour les troupes turques du front de Palestine. Lors de sa capture, elle revenait de Caïffa après avoir pris, notamment à Sour, un chargement de paille pour le gouvernement de Beyrouth.

(Décision du Conseil des prises du 21 novembre 1918, « Goélette turque Kassed-Kerim » (J.O. 28 déc. 1918, p. 11.214 ; Rec. C.E. 1918, p. 1.269, 33e esp. ; R.G.D.I.P. 1919, Jp. Prises maritimes, p. 38, 1re esp.).


— 15 juin 1918 : Capture sur les côtes d’Asie Mineure, par 33° 25’ N. et 35° 14’ E., la goélette turque Mabrouke, appartenant au sieur Ismaïl el Azz, ressortissant ottoman établi à Tripoli.

Cette goélette, qui battait pavillon ottoman, effectuait des transports de céréales de Beyrouth à Caïffa pour les troupes turques du front de Palestine. Lors de sa capture, elle revenait sur lest de Caïffa.

(Décision du Conseil des prises du 19 décembre 1918, « Goélette turque Mabrouke » : J.O. 9 janv. 1919, p. 347 ; R.G.D.I.P. 1919, Jp. Prises maritimes, p. 40, 2e esp.).


— 12 juillet 1918 : Capture sur les côtes d’Asie Mineure, à 5 milles au Nord de Sour, la goélette turque Jabr-el-Khaouater, appartenant au sieur Hajj Ahmed Jemmaï El Ozbé, ressortissant ottoman.

Cette goélette, qui avait Beyrouth pour port d’immatriculation et battait pavillon ottoman, transportait 3 tonnes de bois de construction, expédiées à Caïffa pour les besoins de l’armée turque de Palestine.

(Décision du Conseil des prises du 27 février 1919, « Goélette turque Jabr-el-Khaouater » : J.O. 9 avr. 1919, p. 3.742 ; Rec. C.E. 1919, p. 986, 4e esp. ; R.G.D.I.P. 1920, Jp. Prises maritimes, p. 13).
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Memgam
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Re: CORDOUAN — Patrouilleur auxiliaire.

Message par Memgam »

Bonjour,

Cordouan, patrouilleur auxiliaire 1915-1919
Chalutier réquisitionné, Méditerranée, 1916, 1ère escadrille de patrouille, 1918-1919, 7ème escadrille de patrouille, Division de Syrie.
Chalutier des Pêcheries de L'Atlantique, armement Dahl et Garrigues de La Rochelle, acheté en 1911 ; cédé en 1919 à Monsieur Garrigues qui avait quitte les Pêcheries.
vendu en 1927 à Castaing qui le renomme Bartavelle, Société anonyme Chalutiers de La Rochelle.
Construit en 1911 par Smith's Dock Co Ltd à Middlesborough.
251 tjb, 37,01 x 6,64 x 3,56 m ; machine à triple expansion de 425 cv, vitesse 10,5 noeuds

"Le 4 janvier, le cuirassé russe Peresviet (capturé par les Japonais en 1905 et qu'ils viennent de rendre à la Russie) sortant de Port-Saïd sous l'escorte d'un sloop anglais, heurte une mine dont l'explosion, détermine celle de ses soutes à munitions. Le bâtiment coule aussitôt. Le Nord-Caper et le Cordouan étant à proximité sauvent 500 hommes, les patrouilleurs anglais en recueillent 200 et le total des disparus atteint une centaine." (Source : Thomazi).
Mine posée le 20 décembre 1917 par l'U73, LV Siess.

Source : Jean-Michel Roche, Dictionnaire de la flotte de guerre française de 1671 à nos jours, Rezotel-Maury, 2005.
A. Thomazi, La guerre navale en Méditerranée, Payot, Paris, 1929.
Jean Labayle-Couhat, French warships of world war I, Ian Allan, 1974.
Joseph Camenen, Regards sur une vie de marin-pêcheur, Editions du Pen Duick, 1979.
Conway's All the world fighting ships, 1860-1905, Conway Maritime Press, 1979.
Arno Spindler, La guerre sous-marine, tome III, d'octobre 1915 à janvier 1917, Payot, Paris, 1935, page 447.
Registre n° 274, Bureau Veritas 1930.

Cordialement.

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Memgam
Rutilius
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Re: CORDOUAN — Patrouilleur auxiliaire.

Message par Rutilius »


Bonjour à tous,


■ Historique (complément).


— 4 janvier 1917 : A 10 milles de Port-Saïd, recueille environ 220 rescapés du naufrage du cuirassé russe Peresviet [Пересвет], qui venait de heurter une mine posée par le sous-marin allemand U-73 (Kapitänleutnant Gustav Sieß). Environ 300 autres le furent par le patrouilleur auxiliaire Nord-Caper, alors commandé par le lieutenant de vaisseau Robert Marie René RICARD.


• Chalutier Cordouan – alors commandé par le premier maître de manœuvre temporaire Émile Louis Marie GAUDU –, Journal de bord n° 3 / 1916 – 15 oct. 1916 ~ 25 mai 1917 : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 117, p. num. 771 et 772.


« Jeudi 4 janvier1917.

Service au mouillage à Port-Saïd.



Embarqué diverses marchandises pour l’île de Rouad.

7 h. 00 matin – Service ordinaire au mouillage.

1 h. 00 après midi
[13 h. 00] – Pris les dispositions d’appareillage.

3 h. 00
[15 h. 00] – Appareillé. L’ancre de tribord engagée dans la chaîne du Maroc.

3 h. 20
[15 h. 20] – L’ancre dégagée et appareillé aussitôt.

3 h. 25
[15 h. 25] – Route pour sortir de Port-Saïd.

3 h. 30
[15 h. 30] – Débarqué le pilote.

4 h. 10
[16 h. 10] – Route au N. 10 W. en imitant la manœuvre du Nord-Caper.

5 h. 05
[17 h. 05] – Poste d’alerte, le cuirassé russe tirant du canon.

5 h. 10
[17 h. 10] – On aperçoit une fumée se dégager du cuirassé. Poste de combat immédiatement. Il y avait lieu de supposer que le cuirassé avait été touché soit par une mine ou un sous-marin.

5 h. 15
[17 h. 15] – Apercevant un point suspect en surface à 1 mille dans le Nord, l’ordre a été donné de viser l’objectif et de faire feu à volonté. 6 coups de 47 mm ont été tirés. Ayant reçu l’ordre du Nord-Caper de cesser le feu, le feu a été suspendu aussitôt.

5 h. 17
[17 h. 17] – On aperçoit le cuirassé russe qui s’enfonce par l’avant. Route sur les lieux. Aussitôt à l’arrivée, le cuirassé s’enfonce dans le gouffre. On a procédé ensuite à l’opération de sauvetage des hommes jusqu’à minuit environ. 220 hommes environ ont été sauvés.


Vendredi 5 janvier 1917.


2 h. 45 – Ordre de rallier Port-Saïd signalé par Scott par Nord-Caper pour débarquer les hommes du bâtiment russe naufragé.

3 h. 00 – Le pilote embarque. On fait route ensuite pour Port-Saïd. Rentré à Port-Saïd à 3 h. 00. Débarqué les naufragés, aussitôt dirigés sur la Croix-Rouge anglaise.

3 h. 15 – Le débarquement étant effectué, mis aux postes d’appareillage pour aller se mettre en ligne.

3 h. 45 – Arrivé au mouillage. Mouillé bâbord et amarré l’arrière à quai.
[...] »
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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CORDOUAN — Patrouilleur auxiliaire.

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,

Le patrouilleur auxiliaire Cordouan fut administrativement considéré comme bâtiment armé en guerre du 9 février 1915 au 18 janvier 1919.

[Circulaire du 25 avril 1922 établissant la Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 3 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus de la durée du service effectif (Loi du 16 avril 1920, art. 10, 12, 13.), §. A. Bâtiments de guerre et de commerce. : Bull. off. Marine 1922, n° 14, p. 720 et 735.]

Du 1er juin au 3 octobre 1915, il prit part aux opérations des Dardanelles, puis, du 3 octobre 1915 au 1er septembre 1916, fut affecté aux forces navales de Salonique (Circulaire du 17 décembre 1931 rela-tive à l’attribution de la Médaille commémorative serbe aux personnels militaires et civils de la Ma-rine, Annexe I. : J.O. 20 déc. 1931, p. 12.904).
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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